Le bonheur paradoxal : Essai sur la société d'hyperconsommation

L’éphémère n’est pas une mode éphémère

À l’ombre de la légèreté consumériste, une nouvelle lourdeur s’est emparée des existences.

 Narcisse a triomphé de Dionysos, un Narcisse moins nonchalant que vigilant, moins admiratif de sa beauté que soucieux de son apparence et de sa santé, moins replié sur lui-même qu’attentif aux informations et aux risques sanitaires.

 Dans un temps où les traditions, la religion, la politique sont moins productrices d’identité centrale, la consommation se charge de mieux en mieux d’une nouvelle fonction identitaire. 

 Il n’y a plus d’antagonisme entre hédonisme et désintéressement, individualisme et altruisme, idéalisme et spectaclisme, consumérisme et générosité. 

Finalement nous avons moins peur de déclencher les sentiments de convoitise et de jalousie que de laisser imaginer que nous ne sommes pas heureux.

Finalement nous avons moins peur de déclencher les sentiments de convoitise et de jalousie que de laisser imaginer que nous ne sommes pas heureux

L'idéal n'est plus de dissoudre le Moi dans des iconoclasties enivrantes mais de trouver le bonheur dans l'équilibre, accéder à l'harmonie intérieure, vivre en paix, sainement et en forme.

c'est beaucoup plus la nouveauté et les changements qui procurent la satisfaction du consommateur que la valeur marchande ou la qualité intrinsèque des produits.

Nous sommes à l'heure où, dans toutes les sphères, s'impose peu ou prou le principe du libre-service et l'éphéméralité des liens, l'instrumentalisation utilitariste des institutions, le calcul individualiste des coûts et des bénéfices.