AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 99 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
0 avis
Ce grand roman nous entraîne dans une aventure pleine de vents, d'orages et de folies meurtrières. Les Mutinés de l'Elseneur reflète l'ambiguïté fondamentale de l'auteur qui balance entre un socialisme rêvé et un culte de la force et du courage propre aux grands caractères. Un jeune homme fortuné, ayant réussi sa carrière littéraire, décide par désoeuvrement d'aller à Seattle sur la côte ouest des Etats-Unis en partant de Baltimore sur la côte est, en passant par le cap Horn. Sur le navire, deux humanités : celle de l'équipage composé d'éléments troubles et inquiétants et celle de la petite élite que composent l'auteur, le capitaine West et sa fille. le second, M. Pikes, sans faire partie de la « race des seigneurs », se retrouve en première ligne contre cet équipage qu'il n'a pas choisi et qu'il méprise. le récit est dru et les événements se précipitent. Nous restons haletants, tout en hésitant toujours sur le sens des jugements de l'auteur, ne sachant s'il exprime des convictions profondes ou s'il ne fait que projeter avec distance son regard sur le monde.
Commenter  J’apprécie          31
À une époque où la marine à vapeur a remplacé petit à petit la marine à voile : John Pathurst, jeune écrivain/dramaturge à succès, et un brin blasé par la vie, s'offre un caprice de nouveau riche en se payant une croisière sur le voilier Elseneur. Ce dernier est chargé d'affréter un chargement de charbon, depuis Baltimore jusqu'à Seattle, en passant par le très redouté Cap Horn.À la tête du navire, le mutique et énigmatique capitaine Nathaniel West, et secondé par la brute Mr Pike s'est donné pour mission de mater un équipage constitué de parias, assassins et repris de justice.Une fois le Cap Horn passé, une mutinerie éclate, créant une division entre l'avant et l'arrière du navire. Pathurst, jusque-là témoin passif de la folie et de la violence de l'équipage, va se muer en homme d'action pour protéger celle qu'il aime : Margaret, la fille du capitaine.

Le quatrième de couverture des éditions Libretto souligne que ce livre a été écrit « au sortir d'une grave dépression éthylique ». Si l'alcoolisme de London n'est pas une donnée inédite. Elle permet néanmoins d'éclairer sur les circonstances ayant permis d'accoucher d'un roman comptant parmi les plus sombres de son auteur. Les mauvais traitements, les sévices et la mort y sont omniprésents. Les effets désinhibants de l'alcool sont bien connus, mais couplés à la plume de l'écrivain cela donne un livre totalement décomplexé, où la pensée suprémaciste de London éclate au grand jour.

Jusqu'à présent, je l'avais relevé par petites touches dans son oeuvre. Cela pouvait être perçu comme des préjugés inhérents à l'époque où les récits ont été écrits.

Il est déjà difficile de faire admettre au grand public que Jack London n'est pas un écrivain de littérature jeunesse ; il sera encore plus difficile d'expliquer les ambiguïtés d'un écrivain qui a oscillé toute sa vie entre ses engagements socialistes, pour la cause animale… et le « darwinisme social » - doctrine du philosophe anglais Herbert Spencer et dont les écrits de London ont été grandement sous l'influence - qui consiste à appliquer aux rapports sociaux la théorie de sélection et de classification des espèces de Darwin. Pour la faire courte : il est normal que certains peuples en dominent et exploitent d'autres.

Dans « Les Mutinés de l'Elseneur » cela se manifeste par une emphase mise sur les traits caractéristiques des divers occupants du navire. Ainsi les membres d'équipage sont tous « bruns », « basanés », « difformes » portants en eux tout l'atavisme de leur « race » (cela est dit explicitement dans le texte). Là où les passagers et le personnel de commandement sont loués pour la finesse de leurs traits, leurs yeux bleus et leurs cheveux blonds. Et destinés par l'ancestralité de leur sang à commander aux inférieurs.

Un livre problématique donc, plombé par son parti pris idéologique, et qui aurait pu être un grand roman d'aventures. London, malgré tout, excelle toujours dans la tension qu'il instaure de manière crescendo, et l'on se surprend à des fulgurances lors de certaines réflexions philosophiques et métaphysiques. Mais c'est trop peu face au discours idéologique qu'il nous martèle au fil des pages.

Pour ceux qui auraient peur de ressortir d'une lecture avec « La nausée et les mains sales », comme le veut le crédo de notre époque. Je leur conseille plutôt de lire « Le loup des mers », un vrai récit d'aventures avec des réflexions philosophiques et métaphysiques intéressantes, et ne donnant pas à chaque page l'envie de voir mourir son personnage principal.

Quant à Jack London, ne soyez pas trop dur avec lui, le XXème siècle s'est suffisamment chargé de lui donner tort.
Commenter  J’apprécie          00
"Les Mutinés de L'Elseneur" de Jack London ne fut pas un coup de coeur, (pour une raison que j'exposerais juste après) mais c'est un long roman qui entraîne, qui captive et qui nous mène ancré parmi cet équipage étrange et inquiétant. Dans cette odyssée à bord de l'Elseneur (le nom du bateau), les complots et les conflits foisonnent, il pleut de la cruauté et des mauvais tours. Nous, lecteurs, nous ne savons vraiment pas sur quel pied danser, tant les opinions et les motivations de chacun sont écoeurantes. En plus, la complexité psychologique de chaque personnage est si bien retranscrite que notre clopinement n'en est qu'aggravé. Toute cette ambivalence est jusqu'au bout incroyablement maîtrisée.
Néanmoins, ce qui m'a refroidi dans cette histoire, c'est le racisme évident du personnage principal car London ne l'écrit pas de manière à le dénoncer. Il ne le glorifie pas non plus, mais cette neutre retranscription me gêne quand même ; elle m'étonne aussi, connaissant les positionnements habituels de l'auteur sur la domination blanche et bourgeoise.
Bref, une bonne lecture malgré tout.
Commenter  J’apprécie          10
Jack London est avec Jules Verne un autre grand spécialiste du roman d'aventure classique.Ses romans ont traverse les epoques en restant tres agreable a lire et a decouvrir encore aujourd'hui.Le style classique n'a pas vieilli et l'histoire reste credible de nos jours.
Commenter  J’apprécie          20
Que n'ai-je lu sur ce livre qui ferait montre de racisme, de mépris de classe et autres saloperies. Autant le dire tout net, moi j'ai adoré ce livre.
Que de nombreux lecteurs et lectrices prennent pour du racisme ou du mépris de classe le fait d'avoir des personnages racistes ou de montrer un prolétariat maritime victime de l'alcoolisme et dont les codes sociaux les baignent dans la violence continuelle ne me surprend guère et ne m'émeut encore moins. C'est une constante, tout comme quand on dit que la société est raciste et assigne des populations à des races (d'où la notion de « racisés ») on te considère comme raciste. Il est vrai que les moralistes bourgeois aimeraient que London fasse comme eux preuve d'idéalisme et précise pour chaque personnage que ce n'est pas bien d'être comme ci ou comme ça, ou que c'est de la faute à ceci si telles personnes réagissent comme cela. Mais London pensait et écrivait trop bien pour leur faire ce plaisir.

Cette critique est extraite d'un dossier sur la littérature maritime paru sur le blog R2N2
Lien : https://romancerougenouvelle..
Commenter  J’apprécie          10
Très beau roman, comme souvent chez Jack London. Des personnages sombres, profonds, une forte dimension sociale qui imprègne fortement l'oeuvre. Tout cela servi par une plume merveilleuse. London est sans doute mon écrivain étatsunien favori, cela se confirme avec ce roman. Les personnages, quoique sombres, sont attachants et l'histoire est prégnante, intéressante, j'ai pu m'immerger complètement.
Commenter  J’apprécie          00
Un roman plutôt noir de London : un écrivain embarque sur l'Elseneur qui voyage de Baltimore à Seattle. Dès le début il y décrit un affreux équipage et on se demande déjà comment il est possible d'avoir de tels marins, étant donné qu'il y a normalement un recrutement. Mais le capitaine semble s'en désintéresser complétement. Tensions, règlements de compte, mystérieuses disparitions et violences gratuites vont être légions durant cette traversée. Sans compter la mutinerie ! On sait qu'elle va arriver mais elle prend son temps ....Et Pathurst, qui regarde ça de loin, avec une mentalité raciste et qui méprise ouvertement ces hommes-esclaves comme il le dit lui-même. C'est parfois un peu choquant de l'entendre penser. Au milieu de cette tension, il y a heureusement la fille du capitaine qui apporte un peu de douceur au milieu de toute cette violence.
C'est un récit fluide et prenant mais qui manque beaucoup d'humanité, ce qui est étonnant chez London.
Challenge Mauvais genres 2021
Commenter  J’apprécie          280
J'ai failli abandonné la lecture tant le narrateur est imbuvable et prétentieux. Il passe littéralement son temps à nous expliquer à quel point lui lui-même et les officiers du navire sont supérieurs (de par leur ascendance aryenne) aux marins de l'équipage qui sont pour lui la lie de l'humanité. C'est assez répétitif et on s'ennuit pendant une bonne moitié du livre pendant laquelle il ne se passe rien.

Ne lisez pas ce roman en espérant de l'action ! La mutinerie en question n'arrive qu'à la fin. Bref, pour moi il y a de bien meilleurs romans de Jack London, si c'est ce que vous voulez lire.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre me rappelle que certains ouvrages, romans ou nouvelles, même des plus grands, je pense à Kipling ou Conrad, ont pas mal vieilli et n'ont aujourd'hui à offrir qu'une saveur assez indigeste.
D'abord, tout cela est très longuet ! Hé oui, ce qui pouvait à la rigueur passer pour un roman d'aventures il y trente ou quarante ans, ne se hisse guère désormais au-dessus du niveau d'un pensum d'une lenteur et d'une prévisibilité qui ne cadrent plus avec le goût de l'époque. Ensuite le piège du titre : l'auteur, par souci d'honnêteté, aurait dû choisir quelque chose du genre " De l'interminable histoire qui a précédé la mutinerie de l'Elseneur " ! Cette dernière séquence, au demeurant bien convenue, ne survient qu'une fois parcourues des centaines de pages de piétinement dans une non-intrigue sans fin. Que n'a-t-on pris place dans une quelconque "Bounty", laquelle nous aurait au moins permis de nous projeter dans des personnages à la Clark Gable ou Marlon Brando. Voire sur le Titanic... Point commun avec ce dernier : l'on attend, l'on attend, l'on attend le morceau de bravoure final. Mais sur le Titanic, on sait qu'on ne sera pas déçu, alors que sur l'Elseneur, faute d'iceberg et malgré quelque tempête, on reste jusqu'au bout embarqué sur une drôle de galère qui aurait mérité de ne pas quitter son Danemark éponyme ! Là aussi, "l'Elseneur"... quelle déception, quel si joli nom piraté (!) on ne sait trop pourquoi par un London en panne d'inspiration, alors que l'on s'imaginait (avant d'avoir lu) une histoire dans laquelle certains méandres shakespeariens se seraient habilement mêlés à une formidable aventure maritime.
Las, on aura compris qu'il ne se passe rien, ou si peu, avant le dénouement, et j'exagère à peine : un marivaudage insipide entre le héros, bien diaphane par ailleurs - on est loin de Marlon Brando - et la fille du capitaine, un brin énervante ; un officier en second, style sergent O'Hara, un peu trop chargé dans la caricature ; ah oui, le capitaine est intéressant, mais, pas de chance ! London trouve le moyen de le faire mourir en cours de route. Ne parlons pas enfin des élucubrations, habituelles pour l'époque, sur la supériorité de l'homme blanc - mais Kipling, lui, respectait les civilisations orientales.
En deux phrases comme en cent, c'est mauvais, bavard, dépassé, idéologiquement douteux, sans intérêt véritable pour le lecteur d'aujourd'hui. D'ailleurs, à part JF Deniau et les éditions Libretto que l'on a connus mieux inspirés, quelqu'un se souvient-il encore de cet opus d'un auteur qui s'est pour le compte complètement fourvoyé ?
Allez, plutôt que de perdre du temps dans ce naufrage, relisons un bon Jules Verne !
Commenter  J’apprécie          20
Un livre inachevé. Tres beau roman noir maritime gache par le propos raciste. L'auteur qu'on peut identifier au heros principal justifie l'ordre et le recours a la force pour soumettre les opprimées. On est ici tres loin de l'auteur socialiste du Talon de fer, encensé par Lénine.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (280) Voir plus



Quiz Voir plus

l'appel de la foret

comment s'appelle le chien ?

holly
Buck
Billy
Rachid

3 questions
231 lecteurs ont répondu
Thème : L'appel sauvage (ou) L'appel de la forêt de Jack LondonCréer un quiz sur ce livre

{* *}