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Pour commencer, c'est traditionnel mais c'est important: merci encore à Babelio et aux éditeurs pour leur partenariat. Cette fois-ci c'est grâce aux éditions Flammarion que j'ai reçu L'année des volcans.
Non pas la biographie d'Haroun Tazieff (bien qu'il apparaisse en personnage secondaire, scientifique perdu au milieu d'un tournage qui vire à l'Apocalypse, guide malgré lui sur les pentes enfumées et dangereuses, pour la beauté de l'émotion....), mais bien un récit romanesque.
Ce roman, je le verrais bien raconté par Monsieur Eddy-La dernière Séance- Mitchell (suggestion à l'éditeur ;), car c'est une plongée au coeur du cinéma des années 50 (comme au bon vieux temps des dimanches soirs insomniaques et cinéphiles, où les films étaient souvent en noir et blanc, et -comble de l'horreur-: en VO sous-titrée)...
L'histoire d'amour entre Bergman et Rossellini méritait ce roman. L'artiste et sa Muse, les passions, les projets, le monde cruel du cinéma. Je n'avais jamais entendu parler du scandale qu'ils avaient provoqué, l'actrice quittant son mari et sa fille et s'affichant avec le réalisateur italien, tous deux encore mariés. Quelques années avant Mac Carthy, on commence à sentir que toute personne qui dévie même légèrement des codes et de la morale, est mise à l'écart, ostracisée. En l'occurrence, pour Ingrid Bergman, ça a duré au moins 7 ans, rejetée d'Hollywood, persona non grata aux USA...
Vous l'aurez compris, j'ai dévoré ce roman: détaillé, rythmé, passionné, ironique... Il est à l'image des trois personnages principaux: exubérant et hystérique à la Anna Magnani, effronté et ambivalent à la Rossellini, pudique et volontaire à la Bergman.
Un hymne aux actrices, un roman sur la liberté, de créer, de se rebeller, et un portrait d'Ingrid Bergman très éloigné de la beauté froide et suédoise qu'on lui colle. C'était également l'image que j'avais d'elle avant ma lecture, j'admets. Mais non, pas d'iceberg en vue: juste une femme en proie aux doutes, qui succombe à une envie d'autre chose, à un amour tourbillonnant...
Pour finir, une émotion en lisant la description de la dernière scène du film Stromboli: les mots ont fait resurgir des images très nettes, un souvenir de cinéphile du dimanche soir justement: le visage d'Ingrid Bergman sur les pentes d'un volcan, une scène que j'avais trouvé longue, étrange... Mais avec les coulisses du tournage, j'ai découvert le sens de ces images.

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Je m'attendais surtout à un petit plaisir cinéphilique (et à quelques ragots d'époque), plaisir bien présent au long du roman. Mais j'ai surtout pu réaliser qu'on ne saurait réduire Lorrain à un simple journaleux chroniqueur.
Le style est bien présent, vif et clair, avec quelques poussées de lyrisme froid, dans cette étude de sentiments plus analysés que ressentis. La tête plutôt que le coeur, pourquoi pas.

Pourtant, à cause même de cette distance parfois bienvenue, l'auteur échoue de peu dans l'un de ses objectifs. C'est que cette idylle Bergman/Rossellini manque de réelle passion, tout en gagnant en réalisme pessimiste : finalement Rossellini est plutôt dépeint comme un charmeur opportuniste et roublard tandis que Bergman, avec une soif d'absolu quasi masochiste, cherche un point de non-retour l'obligeant à rompre radicalement avec son passé.

Difficile de saisir l'ampleur de leur osmose sentimentale et artistique, d'autant que Lorrain passe ensuite quasiment à l'as leurs autres films en commun (dont 2 chefs d'oeuvre au moins, Europe 51 et Voyage en Italie !). Bon ok, ce n'est pas le sujet profond du roman, mais quand même, leur idylle passerait presque ici pour un malentendu.

Mais j'insiste peut-être un peu trop sur le négatif alors que ce livre se lit avec un réel plaisir. Grâce notamment au personnage d'Anna Magnani, l'ancienne maîtresse et égérie délaissée, montant un projet similaire sur l'ile voisine. Dans ce trio infernal, c'est elle le personnage le plus excessif mais aussi le plus touchant. Lorrain en fait une matrone hystérique et tragique à la fois, contrepoint à la madone Bergman. Furieuse, blessée, elle s'identifie à la femme de la voix humaine de Cocteau (une femme abandonnée monologue, son amant silencieux au bout du fil), que Rossellini lui avait fait jouer quelques mois auparavant. Quintessence de son art et prémonition à la douleur mordante.

Le roman réserve son lot d'anecdotes drôles ou absurdes sur les tournages parallèles, sur la campagne anti-Bergman par une Amérique puritaine (la femme de mauvaise vie ayant abandonné mari et enfant) ou les manigances de Rossellini afin de filouter les studios et obtenir des financements. Pour finir avec une double ironie : les 2 films en question n'auront aucun succès, mais Magnani et Bergman obtiendront chacune un oscar à un an d'intervalle, bien des années plus tard.

A la fin du roman les années ont passé, survolées en quelques pages. Les dieux sont vieillis, fatigués, et c'est là que Lorrain nous touche vraiment avec ses trois monstres, entre mélancolie et apaisement. Une fois les carrières balayées, quand l'écran s'éteint, restent des coeurs qui battent et qui se souviennent, encore un peu.

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Disons-le sans détour : j'ai adoré ce roman !
Alors que je n'en avais jamais entendu parlé, pas plus que de l'auteur, j'ai eu l'occasion de l'avoir entre les mains, j'ai lu la quatrième de couverture et la première page et... je ne l'ai plus lâché ! Ce livre m'a littéralement happée, captivée que j'étais par la personnalité de ses héros et par les invraisemblables péripéties qu'il relatait.

Rome, 1949 : Roberto Rossellini a déjà tourné quelques chefs-d'oeuvre avec Anna Magnani, avec laquelle il entretient une relation aussi passionnée qu'explosive.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'une des plus grandes stars de Hollywood, Ingrid Bergman, étouffe dans le carcan de la florissante industrie cinématographique autant que dans son couple. Saisie par la puissance des oeuvres du maître italien, elle se jette à l'eau et lui envoie une véritable déclaration d'amour dans laquelle elle lui fait part de son ardent désir de tourner avec lui.
Ne pouvant sans doute laisser passer une telle occasion, et bien qu'il n'ait qu'une connaissance très vague de l'identité de son admiratrice, Rossellini tourne le dos à Magnani, renonce sans vergogne aux engagements qu'il a pris et part à la rencontre de la vedette.
S'ensuivra l'histoire d'amour que l'on sait, dont naîtront trois enfants et cinq films.

Le récit se concentre sur la période charnière de leur rencontre - des plus rocambolesques - et du tournage de Stromboli, premier opus de leur fructueuse collaboration.
Or le tournage de ce film est une véritable aventure, dont les circonstances et les rebondissements paraîtraient peu crédibles s'ils entraient dans la composition d'un scénario... Et pourtant, à mon grand étonnement, Lorrain, je crois, n'a rien inventé, ou si peu de choses...
Je ne vous révélerai rien de ce qui nous est conté, tant il est jubilatoire de découvrir les uns après les autres les coups du sort, concours de circonstances et autres incroyables partis pris de ces trois monstres sacrés.

Lorrain, en tout cas, excelle à faire revivre cette époque et nous embarque dans un récit au rythme haletant.
Il sait faire de ces icônes des êtres humains à part entière, accessibles, dépouillés de leur piédestal, mais toutefois dotés de personnalités incroyables par leurs excès, leur théâtralité permanente (Magnani), leur truculence (Rossellini) et la force de leur caractère (Bergman), qui les conduisent à mener leur vie selon leur choix, sans aucune concession, à une époque où chacun de leurs mouvements était scruté et pouvait avoir des conséquences déterminantes sur leur carrière et jusque dans leur existence même. Car ce roman est aussi la peinture d'une époque et d'un milieu ultrapuritains, avec les prémices du maccarthysme.

Bien que rien ne nous soit caché des excès et des défauts de ces monstres sacrés, en particulier ceux de Rossellini, infatigable séducteur et hâbleur, leur profonde humanité, leur immense talent aussi sans doute, ainsi que leur force de caractère nous touchent et nous les rendent profondément aimables. L'auteur sait nous communiquer l'affection qu'il éprouve manifestement pour eux.

J'avoue avoir eu un pincement au coeur au moment, arrivé bien trop vite, de les quitter.

Si vous aimez le cinéma, en particulier celui de l'Age d'or italien, vous vous régalerez de ce livre.
Et si, comme moi, vous le connaissez mal, alors vous le découvrirez d'une manière tout à fait inattendue et vous aurez sûrement envie d'aller faire un tour dans les salles obscures... en espérant qu'à l'occasion de la parution de ce livre réjouissant, quelques exploitants aient la bonne idée de ressortir les films dont il relate la création.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Comme j'aime beaucoup les vieux chefs d'oeuvre du cinéma des années 50-60, j'ai accepté de suite quand le site Babelio m'a proposé ce livre en échange d'une critique. Dans l'ensemble, j'ai beaucoup apprécié cette lecture ainsi que les personnages principaux et secondaires. Et, il y a effectivement du grand monde au balcon. du Rossellini en passant par Bergman ou du Hitchcock entre autres. Alors avec tout ça, qu'est ce qui se passe ?
Nous avons Ingrid Bergman, une actrice suédoise, voire "américaine" qui tombe littéralement amoureuse du talent de Roberto Rossellini, un réalisateur italien. Puis nous avons Anna Magnani, la maîtresse de Rossellini avec qui, d'ailleurs, il a déjà tourné quelques bons films à l'écran avec elle. Un triangle amoureux va se mettre en place au moment où Rossellini prendra l'avion en direction des Etats-unis, en douce, pendant que Magnani sera endormie.

On découvre une passion qui se fait dévorante dès la rencontre voire dangereuse pour les deux et déchirante par la suite car, bien qu'elle soit mariée et maman, elle se laissera séduire malgré tout par Rossellin, le séducteur. Et ça, à l'époque, c'était pas possible dans une Amérique sensible.

Puis, lui, en ayant fui sa maîtresse, a déclenché la fureur de celle-ci qui ne veut absolument pas le laisser partir.... Oui, cet homme que l'on perçoit comme manipulateur, menteur, séducteur même mythomane sera entre ces deux femmes qui finalement, ne se rencontreront pas mais ne seront pas loin.

Je trouve que l'auteur, François-Guillaume Lorrain a bien réussi ce roman-documentaire. On apprend des choses intéressantes à travers eux, sur leurs vies vraiment compliquées qui d'ailleurs, n'empêchera pas notre couple Bergman / Rossellini de vivre cette vie tumultueuse et de fonder une famille par la suite.
On se laisse presque séduire par un Rossellini qui se fait violenter par sa maîtresse, Magnani, au point de sa cacher pendant des heures sous le lit, le temps que madame se calme. Et on comprend mieux ses excès, ses crises envers lui.....parfois.....souvent....trop.

Et d'ailleurs à la fin de ce roman-documentaire, Bergman se livre à son tour et raconte sa rencontre avec Rossellini et l'on termine ainsi.

Merci à l'auteur pour cette découverte. Merci au site Babelio pour votre proposition et merci à Flammarion pour le livre.
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Deux actrices célèbres, deux volcans, un metteur en scène. Bergman, Magnani, Rossellini le décor est planté. La première, née suédoise de mère allemande, numéro un à Hollywood, étrangère en son pays d'adoption, rêvant d'un ailleurs, d'un pays aux idées moins étroites. La seconde, diva italienne, possessive, jalouse, violente. Les deux vont se trouver rivales auprès de Rossellini.
Ingrid Bergman, juste après la guerre, étouffe dans le carcan des conventions sucrées hollywoodiennes. Elle aspire à l'authenticité, ou à l'héroïsme, ferait volontiers de son métier d'actrice une mission. Rien d'étonnant à ce qu'elle incarne entre autre une héroïne qui se sacrifia. Elle tiendra le rôle de Jeanne d'Arc, oui, mais elle exigera de visiter les sites où s'illustra la bergère de Domrémy. Elle n'obtiendra cependant pas de tourner la vie de la Pucelle en décors naturels en France, et devra se contenter du carton -pâte de L.A. Elle découvrira ensuite alors par hasard deux films de Rossellini qui décrivent la situation dramatique des italiens à la fin de la guerre. La nouvelle mission qu'elle se donne sera donc d'éclairer les américains, afin d'obtenir des aides en faveurs des sinistrés de la défaite. Epouse insatisfaite d'un mari impresario qui ne comprend pas la force de ses aspirations, elle écrit seule à Rossellini une lettre où elle décrit sa trajectoire en peu de phrases, à travers l'énoncé de ses compétences linguistiques. Elle parle parfaitement anglais, n'a pas oublié son allemand, possède un français très imparfait, et ne sait dire en italien que "Ti amo". Elle est prête à tourner avec lui, s'il veut bien d'elle. Ingrid était orpheline de mère, depuis l'âge de 4 ans, mais passe ce deuil sous silence. Rossellini est intrigué par cette étrange déclaration. Il ignore tout de la renommée d'Ingrid. Une fois éclairé, il mesure vite l'avantage qu'il peut y avoir à faire tourner cette célébrité d'outre Atlantique. Et il imagine une histoire à moitié vraie, d'une femme qui par son désir de liberté va s'enchaîner un peu plus encore. Tel est le Synopsis de Stromboli, qui va se réaliser dans la vraie vie et se transformer pour Ingrid en destin.

Bien que les événements s'y prêtent, je trouve dommage que la trajectoire dramatique d'Ingrid soit traitée en vaudeville à l'Italienne, du fait de la triangulation sur laquelle est construit et insiste le livre. Roman ? Invention journalistique ? Chronique de « Cinémonde » ? le style de l'auteur ne permet pas d'en décider. Très documenté, ce livre recèle aussi des imperfections d'écriture. L'auteur transcrit une des phrases de la fameuse lettre, rédigée en Anglais. « (She )has not forgotten his german » (p33): la faute grammaticale virilisant le pronom possessif est improbable sous la plume de cette polyglotte, à moins qu'il s'agisse d'un lapsus, devant alors être relevé comme tel.
Il y a beaucoup de souffrance et de malheur dans cette tragédie d'amour déguisée en vaudeville. Chacun du couple Rossellini-Bergman a perdu ou y perd un enfant. L'enfant mort, un fils , pour le cinéaste, et l'enfantlaissée à son père,, abandonnée comme elle le fut à la mort de sa mère, pour l'actrice suédoise doublement apatride.J'aurais voulu en savoir plus au sujet de Bergman.
Quel désir mystérieux poussa cette femme au sommet de sa gloire vers un homme qui la coupa de ses fragiles racines familiales et culturelles ? En vertu de quelle logique va-t-elle, telle l'héroïne de Stromboli, vouloir fuir une prison (dorée) pour aller vers un destin d'isolement et d'incompréhension ? Vous l'aurez compris, je zoome vers la fille du Nord de l' Europe, et le portrait de la Magnani me paraît artificiellement posé en symétrie, même s'il est vrai que c'est une drôle d'histoire que cette rivalité volcanique cinématographique…beau thème mais qui, dans sa forme, ne fait pas tout à fait, selon moi, un roman.
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Voici un roman pour passer un très agréable moment! Pas un livre où l'on louera le style particulièrement original, ni où l'on vantera sa construction alambiquée mais tellement signifiante. Non, ici c'est le sujet qui fait le roman et quel sujet ! La rencontre et la passion de la star la mieux payée de l'époque, Ingrid Bergman et du réalisateur italien, inventeur du néo réalisme, Roberto Rossellini. Ou comment une méga star adulée et célébrissime va tout envoyer voler, argent, strass, luxe, mari, enfant pour suivre un réalisateur italien sur une île volcanique quasi désertique pour y tourner un film improbable à cent mille lieues des canons hollywoodiens.
Grâce à un formidable travail de recherche, François-Guillaume Lorrain restitue de façon légèrement romancée cet épisode haut en couleurs qui a défrayé la chronique à la fin des années 40. On suit pas à pas cette aventure totalement hors norme et assez incroyable. Sans chercher à psychologiser l'affaire, les faits s'enchaînent les uns aux autres, révélant un terreau romanesque étourdissant. de l'amour, de la passion, de la ruse, du bluff, un décor dantesque (au pied du Stromboli en éruption) et surtout des personnages hauts en couleur. Ingrid Bergman, grande suédoise au visage de madone dont le coup de folie de vouloir à tout prix tourner avec la nouvelle star du cinéma italien, va la voir mise à l'index par toutes les ligues de vertus du monde. Roberto Rossellini, grand cinéaste dilettante, génie de l'esbroufe, illuminé total, séducteur et trousseur de jupons invétéré, colérique autant que charmeur traversera cette aventure caméra à l'épaule, s'amusant presque de la fureur qu'il occasionnera. Anna Magnani, maîtresse répudiée par Rossellini pour la star américano/suédoise, se vengera en tournant une autre version du film, au même moment et sur une île voisine. Et puis des seconds rôles comme Haroun Tazieff en conseiller technique inopiné et Howard Hugues qui achète un studio de cinéma pour séduire Ingrid Bergman ou toutes les places de tous les vols pour New York dans le seul but de conduire l'actrice lui même dans son avion personnel.
"L'année des volcans" est tout à la fois le récit d'une passion ahurissante mais aussi le portrait du star système et du cinéma d'après guerre. Même si on connait un peu l'histoire et même si on n'est pas cinéphile, le roman se dévore littéralement tant cette histoire est hallucinante d'originalité et de folie. C'est à la fois une merveilleuse machine à remonter le temps, un hommage vibrant à trois monstres sacrés mais aussi un imparable roman que vous ne pourrez pas lâcher avant de l'avoir fini.

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Une tragi-comédie à l'italienne, servie par trois figures mythiques du cinéma. Le choc entre deux mondes, Hollywood et le cinéma italien, mais surtout, le choc entre deux actrices, le feu Magnani et la glace Bergman, qui ne se croiseront qu'à peine et ne se parleront jamais. Lorrain en profite pour nous emmener dans les coulisses du 7e art et c'est passionnant. Une mention spéciale pour la Magnani et son caractère tout feu, tout flamme...
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Après la lecture du très beau premier chapitre présentant Ingrid Bergman en actrice passionnée cherchant à (re)devenir une icône passionnante, et faisant subtilement référence à de grands classiques, j'étais sûre d'une chose: la lecture serait belle, fluide, et profonde.

Sur fond de cinéma d'après-guerre, la plume de l'auteur nous conte cette histoire d'amoureux du septième art, et de passions tumultueuses. Passion, extravagance, audace et exubérance étant les maîtres mots de ce roman, nous ne pouvions que nous trouver face à des émotions et des sensations exacerbées allant de jeux de séduction en trahison, de décadence en explosion au sommet, de recherche de perfection en échec rebondissant.

Et les événements s'enchaînent, voire se déchaînent, tout coule de plume aisément si bien que le lecteur ressent le travail de recherche de l'auteur de part la sensation de témoignage, de récit de vie.

La réalité (presque) romancée de cette histoire d'amour qui a fait scandale ne peut qu'emporter le lecteur loin dans l'univers cinématographique et euphorique des personnages.

Ce récit est une réussite pure et simple ponctué de si jolies phrases dont celle qui m'a le plus interpellée:

"La fin d'une histoire d'amour, c'est une liste de choses qu'on accomplira plus ensemble"
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Trois monstres sacrés. Et de sacrés monstres. Deux icônes : Ingrid Bergman, la suédoise "américanisée" au faîte de sa gloire après Jeanne d'Arc et Les amants du capricorne ; Anna Magnani, la louve romaine, l'héroïne courageuse de tout un peuple. Et un réalisateur qui est devenu le pape du néo-réalisme après avoir dangereusement flirté avec le fascisme : Roberto Rossellini. Un triangle amoureux tordu va se mettre en place à partir du moment où Ingrid a décidé de respirer un autre air que celui de Hollywood et qu'elle a été séduite par cet italien dont elle s'apercevra un peu tard qu'il est aussi mythomane que manipulateur. Dans L'année des volcans, François-Guillaume Lorrain raconte précisément les relations tumultueuses de ce trio infernal en 1949, moment charnière où Roberto quitte l'une pour l'autre et où se tournent, à quelques kilomètres de distance, dans les îles Eoliennes, deux films au script pratiquement identique : Vulcano et Stromboli. Lorrain est sur tous les fronts et le "roman" sidère par son abondance de détails et son acuité psychologique. Parce qu'elles ont un gros ego, nos trois stars, et une sensibilité exacerbée, quoique pour Rossellini, il est permis de se demander jusqu'à quel point il mystifie son monde. Entre vaudeville et tragédie grecque, L'année des volcans virevolte sans jamais paraître essoufflé. Ce serait un scénario de film, on dirait que c'est un peu "trop". Mais c'est pour une très grande partie la réalité des faits et ce n'est jamais assez jusqu'à "l'excommunication" de la Bergman et le statut de suppliciée de la Magnani. Dans ce tsunami événementiel et émotionnel, quelques seconds rôles font des apparitions remarquées : Capa, Selznick, Hughes, Fellini, Dieterle, etc. Dire que ce livre est jubilatoire pour les cinéphiles est un euphémisme. Mais il le sera aussi, pas de doute là-dessus, pour ceux qui ne voient dans Bergman, Magnani et Rossellini que des figures en noir et blanc, d'un lointain passé.

Merci à Babelio pour l'envoi du livre. Grazie mille.
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Un sujet en or. Cependant je suis restée sur ma faim, avec une fâcheuse impression de traitement superficiel.

Extraits : Réception du film Stromboli aux USA
« pour la première fois de sa carrière [Ingrid] Bergman fut critiquée pour son jeu froid et artificiel ; [ ] la déception [du public] fut à la hauteur des espérances, car on ne s'attendait évidemment pas à découvrir une Lettone mal fagotée et revêche à maltraiter un mari idiot. »

Portraits :
[ Ingrid Bergman ] de dos faisait un peu grand cheval, mais, dès qu'on découvrait son visage, on oubliait le cheval pour ne plus penser qu'à une madone. Une madone aux yeux bleus, à la chevelure blonde et au sourire chaste ».
"Magnani est une comédienne dans le sens métaphysique du terme [...] Elle invoque les dieux et la providence, elle réclame justice et rugit, quand l'autre [Ingrid Bergman], déjà moderne, murmure, ne croyant qu'à la caméra dont elle connaît tous les secrets et les sortilèges."
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