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C'est le récit d'un triangle amoureux. Mais les protagonistes de celui-ci ne sont pas n'importe qui. Ce sont trois monstres sacrés du cinéma de la première moitié du XX° siècle. Il y a l'homme, un Romain, le père du néo-réalisme, Roberto Rossellini. Sorti en 1945, son film "Roma città aperta" a réveillé le cinéma italien et lui a donné un nouvel élan. Il a également révélé une actrice, une femme qui se blesse lors des prises de vue, un tempérament furieux et jaloux, Anna Magnani. Romaine comme Rossellini, elle est également sa maîtresse et sa muse. Mais le réalisateur est volage, instable, dilettante. Si bien que quand il apprend que son film a ébloui une star hollywoodienne, Ingrid Bergman, il prévoit de faire un film, puis d'en faire sa maîtresse. L'actrice, d'origine suédoise, est comme le Mont Erebus, de la lave sous la glace. Tout est mis en place pour une série de scènes tantôt cocasses, tantôt grotesques, voire lamentables.
Du 4 avril au 2 août 1949, Rossellini tourne "Stromboli" avec Bergman, une film âpre sur les différences sociales et culturelles entre une réfugiée et son époux italien. Très vite, la presse à scandales ayant vent de leur liaison envahit l'île.
De son côté, Anna Magnani, pressentie pour le rôle, se retrouve délaissée par le réalisateur. Elle met en place le tournage de "Vulcano" au même moment, mais sur une autre île, avec William Dieterle comme réalisateur.
Le premier film est considéré comme un chef-d'oeuvre du cinéma italien, si ce n'est mondial, tandis que le second n'est connu que des cinéphiles.
Au-delà de l'aspect historique, ce roman est avant tout une chronique des années 50, d'une période où l'adultère était un scandale, où les femmes s'entre-déchiraient pour un homme sur la scène publique, chacune avec son film. Il existe d'ailleurs un livre italien "La Guerra dei Vulcani" (2000) qui raconte déjà cette histoire, mais avec moins de profondeur psychologique, me semble-t-il.
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Deux femmes, un homme. Amour, rupture(s), trahison, vengeance. Une histoire classique ? Difficile de l'être lorsqu'elle concerne trois des plus grands monstres sacrés du cinéma de l'après-guerre.
La fine et lumineuse Ingrid Bergman s'ennuye dans son Hollywood d'opérette, et envoie sur un coup de coeur et de tête une lettre au réalisateur italien Roberto Rossellini, lui confiant son envie de tourner sous sa direction. le Maître, tout auréolé de la gloire que lui valent "Rome, Ville Ouverte" et "Païsa", où il a dirigé sa volcanique maîtresse, Anna Magnani, se lance alors dans un projet fou comme on se lance dans une aventure amoureuse. Mais La Magnani ne va pas se laisser négliger aussi facilement.

Deux femmes aussi différentes qu'on puisse l'être, l'une sauvage, excessive, sans fards, incarnation vivante de la souffrance sur grand écran, l'autre blonde et lisse, "Trop prévisible. Trop froide. Trop suédoise". Hollywood vs le cinéma néoréaliste italien.
Entre les deux, un réalisateur de génie, mais dont le portrait dressé au fil des pages est tout sauf flatteur : provocateur, schizophrène, mythomane, volage, lâche, plagiaire..., embarqué dans "ce projet dément où une star hollywoodienne s'en irait au trou du cul du monde pour tourner sous les ordres d'un Italien qui n'avait jamais écrit un seul scénario de sa vie". le trou du cul en question se trouve donc à Stromboli, une île volcanique, dépourvue d'électricité, envahie par les mouches et écrasée de chaleur. Un paysage de rêve pour la bataille. Car à quelques kilomètres à peine de là, un autre volcan, un autre film, une autre actrice et un autre réalisateur s'engagent dans un contre-projet : ce sera "Vulcano".
Situation absurde, tournages en concurrence, rivalité d'actrices (qui finalement ne se rencontreront jamais, ne faisant que se "frôler")... Intéressant de suivre le récit des problèmes de financement de films à cette époque, de la place de la presse à scandale à une époque où n'existaient encore ni le terme de paparazzi ni celui de jet set, ou encore de situations cocasses comme cette scène où l'on voit fraterniser des techniciens rivaux le temps du tournage d'une scène commune aux deux films (celle d'une sanguinaire pêche aux thons).

Le sujet passionnera forcément les cinéphiles mais intéressera aussi les autres lecteurs, tant l'écriture, vivante, fait entrer dans l'intimité de légendes du cinéma... peut-être un peu trop ? La particularité de ces monstres sacrés c'est de nous paraître intouchables, et j'éprouve un peu de difficulté à imaginer Ingrid Bergman pousser des "petits cris" à tout bout de champ, ou Rossellini se prendre des plats de spaghetti à la figure, mais cette vision très personnelle est revendiquée à mots couverts par l'auteur, citant Rosellini lui-même : "L'essentiel dans la vie (...) ce n'est pas l'exactitude, mais les libertés qu'on prenait et qui ne s'accordaient pas toujours de la vérité".
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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Beau récit de la rencontre entre l'actrice Ingrid Bergman et le réalisateur Rosselini sous le regard courroucé d'Anna Magnani, amante délaissée de ce dernier. la situation devient d'autant plus explosive que les 2 actrices tourneront en même temps un film dans les îles éoliennes à quelques encablures l'une de l'autre, la première "Stromboli" sous la direction de Rosselini, la seconde "Vulcano", sous la direction du moins connu Dieterle. Métant rendu en vacances il y a un an sur ces 2 îles, j'avais eu connaissance de cette histoire incroyable et j'ai vu les 2 maisons où les deux femmes avaient résidé durant ces tournages mouvementés.
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J'ai trouvé ce livre horrible. Peut-être parce que je n'aime pas quand les femmes sont maltraitées.
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Amours sulfureuses et volcaniques.
Étonnant roman que cette Année des volcans de François-Guillaume Lorrain, un journaliste passionné de cinéma.
Certes le sujet et la 4° de couv' semblaient fort alléchants mais c'est d'abord l'écriture qui nous a accroché et motivé pour continuer : Lorrain possède une plume claire et fluide qui coule comme une gourmandise intelligente, parfaitement adaptée à cette multi-biographie où l'on retrouve un peu le style que l'on affectionne chez Échenoz ou Deville par exemple.
Avec un peu moins de souffle romancé et plus de travail d'enquête journalistique, on est peut-être plus proche encore d'Emmanuel Carrère.
Une fois conquis par le style, il ne nous reste plus qu'à se laisser porter par une histoire de passion(s) passionnante : dans les années d'immédiate après-guerre, deux monstres sacrés du cinéma : la blonde suédoise Ingrid Bergman et la brune volcanique Anna Magnani, rivalisent autour de Roberto Rossellini, l'un des pères du néo-réalisme italien et sans doute du cinéma moderne.
Dieu des césars et des oscars, quelle affiche !
Rossellini va s'attirer les foudres du monde en général et de 'La Magnani' en particulier pour s'être amouraché de la suédoise qui avait détrôné sa compatriote Greta Garbo.
Une rivalité si forte, un triangle amoureux si obsédant, un chassé-croisé si prenant, qu'en 1950, deux films sont tournés dans les îles éoliennes : Rossellini met en scène Stromboli, terre de Dieu avec sa nouvelle conquête Ingrid Bergman. Tandis qu'à quelques encablures, Anna Magnani obtient d'un obscur faiseur allemand le rôle principal dans Vulcano !
Deux îles, deux femmes, quatre volcans.
Ce n'est pas un scénario hollywoodesque ou un roman harlequin : c'est bien la vraie vie, même si c'est une vie hors du commun comme seul le show-biz sait nous en donner et nous en faire rêver ! La folle vie de ces gens-là dans les années d'après-guerre, dans une Italie (et peut-être un monde) à reconstruire.
Une histoire en or pour un passionné de cinéma comme François-Guillaume Lorrain qui nous donne un récit savoureux, plein de fougue et de passion(s).
Avec deux grandes et belles femmes du siècle : une jeune et f(o)ugueuse Ingrid Bergman qui n'est pas encore celle dont on se souviendra plus tard devant la caméra de son homonyme et compatriote, ainsi qu'une brune italienne dont la carrière s'est éteinte avant de pouvoir nous toucher (pas assez vieux !) mais que célébra Youri Gagarine depuis son Soyouz dans les étoiles :
"Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts, et Anna Magnani."
rien de moins !
Sans vouloir retirer quoi que ce soit à nos deux belles stars, le personnage de Roberto Rossellini, déjà aux allures de Berlusconi d'aujourd'hui, n'est pas le moins surprenant des trois : un rebelle fantasque, un escroc insaisissable, un artiste controversé, un amoureux impénitent, ... on ne sait trop s'il s'est vraiment compromis ces dernières années avec le pouvoir fasciste, on ne sait trop ce que vaut vraiment sa façon de filmer sans script ni scénario (sic !), on ne sait trop s'il a le pouvoir de créer les stars ou s'il s'en nourrit lui-même, ... Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas volé sa place sur l'affiche de ce film ce bouquin !
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Ce roman met au premier plan le réalisateur de cinéma italien Roberto Rossellini et les histoires d'amour qu'il a eu avec deux femmes que tout oppose: l'actrice italienne flamboyante Anna Magnani et la beauté suédoise, égérie des studios d'Hollywood, Ingrid Bergman.
Imaginant les relations vécues entre le cinéaste et ces deux femmes, François Guillaume Lorrain livre à ses lecteurs un récit passionnant du début à la fin, intégrant des faits réels et les portraits psychologiques tout en demi-teinte de ces femmes concurrentes malgré elles. On y découvre un Rossellini séducteur (caractéristique des stéréotypes attribués à l'homme italien), habité par son art, manipulateur mais aussi brisé par la perte de son jeune fils et qui renaitra avec la naissance de l'enfant qu'il aura avec Bergman. Parallèlement, les lecteurs découvrent, par l'alternance des chapitres, les vies et ressentis des deux actrices, la mélancolie de Bergman comme la rancune et la passion de Magnani.
Leur projet commun: tourner un film sur la même île volcanique, décor ô combien cinématographique pour Rossellini comme pour William Detierle. La concurrence entre les deux femmes s'accentue donc avec le début du tournage de "Stromboli" et "Vulcano". Les magazines sensationnalistes relaient les rumeurs, la population locale s'entiche des ces actrices, chacune ayant leur caractère et leur admirateurs.
Un roman passionnel, se lisant avec plaisir, qui donne évidement envie de (re)découvrir la filmographie de Rossellini et de Bergman, et surtout ce fameux film "Stromboli".
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« L'année des volcans » est l'incroyable histoire de ce trio infernal qui en moins d'une décennie aura fait plus de gros titres dans les médias que la guerre froide et la création de l'Europe réunies. Rossellini, Magnani, Bergman… trois noms dont on ne retient à ce jour que l'immense talent devenus une sorte d'icônes du 7ème art quelque peu poussiéreuses. A l'époque pourtant il en était tout autrement. Rossellini, un être ambigu, est le réalisateur fer de lance du néoréalisme italien. Anna Magnani, son interprète, sa muse, sa maitresse attitrée est une actrice au caractère trempé à la nitroglycérine. Quant à Ingrid Bergman, l'actrice proprette, la star venue tout droit de Suède a su, avec l'appui d'un Selznick, bouter la Divine Garbo hors de Hollywood, la précipitant dans une retraite presque forcée à la Miss Havisham…
C'est d'ailleurs Bergman qui, sans avoir l'air d'y toucher, déclenchera les hostilités. Las des grands studios, elle se manifeste auprès de Rossellini lui quémandant un rôle, tout en rêvant d'ailleurs et surtout d'une autre vie. Ce film sera « Stromboli » promis un temps à la Nanarella (Magnani). La guerre des volcans est déclarée, donnant naissance à deux films presque identiques, puisque la maîtresse bafouée décide pour se venger, et avec l'appui de l'appareil hollywoodien, tourne « Volcano » sur l'île du même nom située à quelques encablures de « Stromboli ». Les vies vont alors basculer…
En 2013, dans son documentaire « La guerre des volcans », Francesco Patierno retraçait déjà ce combat très « people », pas si anecdotique que cela. Ici, François Guillaume Lorrain s'en délecte, mais surtout l'utilise pour recomposer une société d'après-guerre de Hollywood à l'Italie, à travers ses mécanismes moraux, spirituels, sociaux voire sentimentaux. le maccarthysme naissant, l'Italie pas tout à fait remise de ses blessures de guerre ni de ses vieux démons, le rôle prépondérant que prendront les médias sont autant de sujets traités en filigrane. A cela, il faut ajouter une approche fine des « acteurs » de ce drame. On sent un travail de recherche en profondeur pour coller le plus possible à la réalité de l'époque.
Enfin, ce roman traversé par la passion, est extrêmement bien construit et d'une écriture très fluide. le suspens y est ménagé et l'on à peine à quitter un chapitre sans vouloir entamer l'autre dans la foulée, ce qu'on ne manque pas de faire. Et l'on se surprend à le finir très vite, à regret.

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Stromboli c'est une île, un volcan mais c'est surtout un film celui qui immortalise l'histoire d'amour sulfureuse entre le cinéaste Roberto Rosselini et l'actrice Ingrid Bergman. L'année des volcan c'est l'histoire de ce film mais aussi du cinéma de l'après guerre et c'est un bonheur ! François Guillaume Lorrain connait son sujet , il rend grâce à tous les personnages et ne perd jamais le fil d'un récit romanesque calqué sur la réalité.
Nous sommes en 1948, Ingrid Bergman est déjà au sommet de sa gloire, blonde héroïne hitchcockienne, elle symbolise pour les américains la pureté (vierge !) de Jeanne d'Arc. Quand elle voit à New York, Rome ville ouverte, elle a un coup de coeur, elle écrit ce cinéaste inconnu qu'est Rossellini. Lui, c' est un réalisateur inspiré, travaillant sans scénario, avec des gens du peuple, ouvrant la voie au réalisme italien très loin du cinéma apprêté d'Hollywood. C'est aussi un homme à femme et l'amant de la gigantesque Anna Magnani incarnation vivante de Rome. Ces deux forment un couple fantasque, Nanarella (petit nom de Magnani) peut battre un Rosselini se cachant sous les lits mais renonçant jamais à ce qu'il veut. Toujours est-il que Roberto va quitter Anna ; désespérée, elle va accepter de tourner Vulcano une sorte de réplique à Stromboli. Ainsi, simultanément, sur deux iles éoliennes très proches, se tournent 2 films avec pour décor un volcan. Cependant, que la presse internationale se déchaine contre le couple maudit Bergman/Rosselini, que le maccarthisme fait rage aux E.U, Bergman tombe enceinte de Rossellini lequel filme un chef d'oeuvre. Bergman aura 3 enfants de Rosselini, finira par en divorcer, retournera à Hollywood qui s'excusera de l'avoir blacklistée. Tout le monde est mort à présent, reste les passions, le talent, ces images magnifiques de Bergman au sommet du volcan, cette violente pêche au thon (que les deux cinéastes devront filmer en même temps !). Ce roman qu'on pourrait dire historique n'est jamais brouillon, ni voyeur, ni excessif... il est juste passionnant !
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ca vous emporte c'est beau, réel, des personnalités fortes et passionnates, facile à lire on le visionne... Allez y
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Un livre très documenté autour du tournage du film Stromboli par Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman qui était aussi sa nouvelle maitresse.
Rossellini était l'amant de la volcanique Anna Magnani et allait tourner ce film avec elle...jusqu'à l'apparition de l'actrice suédoise, débarquée en Italie pour tourner avec le volage Rossellini.
La confrontation des deux actrices est d'un dramatisme incroyable, mais aussi d'un pittoresque inimaginable.
Que Magnani ait pu tourner en même temps Vulcano, pendant que Bergman tournait Stromboli à quelques encablures est complètement surréaliste.
On peut aisément imaginer le scandale à l'époque. Cela a couté la réputation, la garde de sa fille, presque sa carrière d'actrice et toute sa fortune à Bergman. Ce fut le prix pour son histoire d'amour.
J'ai trouvé que il manquait de la profondeur humaine aux trois personnages, les trois monstres sacrés : Rossellini, Bergman et Magnani. On sait beaucoup sur les faits mais peu sur leur âme.

Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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