Georges Bataille contre la culture, contre la décence, contre Dieu, contre l'homosexualité, contre la poésie, contre la langue... Un demi-siècle après la mort de l'auteur d'"
Histoire de l'oeil", quinze universitaires, réunis en colloque à La Sorbonne, analysent la vie et l'oeuvre de celui que
Michel Foucault tenait pour «l'un des écrivains les plus importants de son siècle».
Si, comme le rappelle
Philippe Forest, Bataille ne voit « rien derrière l'univers [...] derrière le monde qui domine l'homme », il lui reste la conviction que la littérature apporte «toujours la réponse à l'espoir suprême de l'inespéré». Gilles Philippe pose question du style (non-style) de Bataille avec pertinence : écrit-il mal, par absence de style, refus d'user d'«un instrument périmé» (
Sartre) ou par subversion – gauchissant les conventions comme dans une forme de parodie, voire de caricature, sacrifiant aux préciosités et aux archaïsmes grammaticaux ? Pour
Marguerite Duras, Bataille était un misologue écrivant «contre le langage». Sont encore précisément interrogées, dans ce volume, les relations entre Bataille et
Lautréamont,
Gide,
Sartre, Camus,
Genet, Barthes ou Katy Acker.
Cet ouvrage signé de quinze contributeurs est composé de quatre parties: "Angles" (
Jacqueline Risset, Céline Sangouard-Berdeaux, Sarah Lacoste, Gilles Philippe), "Liens" (Marina Galetti,
Jean-François Louette,
Philippe Forest, Koichiro Hamano, Gilles Ernst), "Oeuvres" (
Patrick French, François Bizet,
Jean-Louis Cornille) et "Après Bataille" (Patrick Bergeron, Sylvain Santi,
Jean-Michel Besnier).