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Citations sur Blesse, ronce noire (14)

"Elle inventait sans se lasser, sur tous les tons et sur tous les modes, la vocalise d'un amour insensé auquel elle avait obscurément décidé d'appartenir - et cette autre vocalise, plus étrange, dont la mélodie se brisait à mesure qu'elle s'essayait à lui donner cours, par où l'enfant devenue adolescente annonçait la fascination du désir, sa violence aveugle et la déchirure qui tue et qui purifie."
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"Il aurait voulut être chimiste pour connaître et pharmacien pour soigner. Il était important, à son regard, que la connaissance, inévitablement perverse et grosse de transgressions, se résolvât en quelque activité humanitaire."
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"En sa nature, donc, et selon sa loi, le sexe pouvait être un principe de salut. Il provoquait une ivresse particulière, avec perte de conscience, et pouvait, par une certaine voie d'intériorisation, refluer comme à l'origine et ressourcer et régénérer le vivant. Élémentaire et salvateur, le sexe méritait d'occuper l'horizon - le nocturne, essentiellement - de l'existence. Et c'était vrai, par-dessus tout, non pas de l'idée générale du sexe, mais bien de ces sexes de putes qui le poussaient à l'inconsistance - mollis, visqueux, lippus, crêtelés et béants, où chuter, s'évanouir, se dissiper, ne plus être enfin..."
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"Son corps devenait celui d'une femme. Quand le premier sang aurait coulé, une métamorphose essentielle se serait produite en elle. Alors, elle commencerait, songeait-elle, à ressembler aux femmes dont les formes envoûtaient l'âme de son frère. Il fallait d'abord passer par le sang. C'était le dedans qui œuvrait, préparant le cors pour en faire un être d'amour, préparait les seins, préparant les hanches et la toison et les incompréhensibles lèvres qui peuplent le bas. Le sang qui sourdait des profondeurs annonçait le royaume du frère: Tu seras mon amants toi seul, frère bien-aimé, je serais ton amante, moi seule, ou je ne serais pas."
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"Et plus loin, elle ajoutait: Mes seins n'arrêtent pas de me surprendre. Souvent, je n'ose pas les regarder car je crains de les trouver trop beaux. Je voudrais les voir sur ta poitrine. Ils seraient tes seins. Ta beauté me ravirait et moi, je serais soulagée de la mienne."
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"Et plus loin, elle ajoutait: Mes seins n'arrêtent pas de me surprendre. Souvent, je n'ose pas les regarder car je crains de les trouver trop beaux. Je voudrais les voir sur ta poitrine. Ils seraient tes seins. Ta beauté me ravirait et moi, je serais soulagée de la mienne."
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Comme les grands déchus des origines, entraînés tous deux selon la même orbite spirituelle, le frère et la soeur s'accordaient le luxe d'une séduction hautement esthétique et dédaigneuse des vulgarités.
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Que deux êtres fussent entre eux comme le Même : nécessairement ils devaient s’aimer, jouir ensemble, au-delà de toute jouissance commune, parce qu’ils réalisaient le mal non par une fornication banale, mais dans la déchirure du principe et du fondement. Alors, continuait de songer le garçon, ce serait le retour à l’élémentaire, la fusion hors de mesure de l’homme et de la femme du même sang, de la même origine, jusqu’à ne former ensemble qu’une seule identité, dépourvue de nom, un de ces êtres comparables à Dieu que l’on ne peut désigner que par analogie.
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"Avant ces jours de guerre totale, il n'avait vu que très rarement des cadavres - et c'était, chaque fois, conformément aux rites et aux coutumes, des corps parés de leur meilleur vêtement, les mains jointes, la face apaisée dans la lumière des cierges. Peut-être était-ce même cette profonde paix d'absence qui l'avait amené à rêver d'une mort en commun - sa soeur et lui - à l'écart de toutes choses humaines, dans la nature, purement: un creux de montagne par exemple, dans lequel ils n'eussent pas été surpris par quelque accident, mais qui aurait été le lieu de leur attente et de leur ferveur, implorant le grand froid et la neige qui les recouvrirait. Il avait souvent, dans ses poèmes, évoqué l'image de la mort comme d'un recueillement, dans un sentiment ambigu d'arrachements aux vives couleurs du monde et de nostalgie de repos - un bienfait plutôt qu'un malheur - et comme d'une suprême expérience d'amour puisque, ensemble, la bien-aimée et lui-même, s'endormiraient, noués, s'enfonceraient dans l'inconscience, rendant, au même instant, leur dernier souffle. Tableau d'une béatitude intime qui avait nourri leur rêverie autant que l'appel de leur chair au plaisir sexuel."
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"L'enfance et l'adolescence de sa sœur avaient nourri sa rêverie sensuelle sur le monde et lui avaient prodigué une abondance de symboles dont il avait fait non seulement la matière du texte mais celle de sa vie: anges damnés, elle et lui; le chasseur halluciné; elle, la bête craintive que l'on abat dans les halliers."
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