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EAN : 9782714308221
128 pages
José Corti (02/01/2004)
4.07/5   37 notes
Résumé :
Blesse, ronce noire. Ce sont les derniers mots que Georg Trakl fait prononcer à sa sœur, Gretl, dans le poème Révélation et anéantissement, écrit peu avant la bataille de Grodek (1914) d'où, la drogue aidant, il ne devait pas revenir.
Lorsqu'on considère, par-delà le minimum d'informations biographiques dont dispose l'historien, les photographies conjointes du frère et de la sœur, on peut se demander qui fut le premier à dire les mots de la douleur, de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comme le disait Richard Blin à la sortie de ce livre, c'est un "hymne aux puissances nocturnes de l'amour". C'est aussi un livre où la phrase est travaillée avec soin, précision, style, le langage y est puissant et d'un érotisme souvent saisissant. J'aime aussi beaucoup les pages où Trakl part en guerre, on ressent celle-ci dans toute son horreur et son inhumanité ; le poète perdra la vie dès 1914, à la bataille de Grodek, la drogue aidant, alors que son souhait le plus cher était de mourir avec sa soeur, à qui il faisait prononcer en guise de derniers mots dans son poème Révélation et anéantissement : Blesse, ronce noire. C'est peut-être l'un des plus beaux livres de Claude Louis-Combet (avec gorgô que j'adore aussi!!!).
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magnifique ecriture classique, tragédie grecque, inceste entre un frère et une soeur. Exceptinnelle beauté du texte.
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Rien ne permet, à la lecture de poème en prose, certes relativement court, mais dense et hautement littéraire, de mettre des noms sur les deux personnages principaux. C'est la quatrième de couverture qui donne succinctement quelques informations : Claude Louis-Combe relate le tragique destin d'un frère et d'une soeur marqués tous deux par le poids des amours interdites.

Georg Trakl est un poète bohème ; un étudiant en pharmacie plus porté sur le voyage intérieur, et l'usage des substances illicites que par les études. Trakl et sa soeurs vont sombre dans une relation incestueuse. C'est cette relation, et surtout les conséquences irrémédiables qui seront abordés dans ce texte superbement écrit, d'un abord plutôt âpre, et dans lequel on ne rentre pas avec aisance, c'est le moins que l'o puisse dire. le sujet dérange, autant qu'il intrigue, parce que cet amour- là, bien que tabou et interdit n'en est pas moins sincère, assumé et pleinement vécu jusqu'au sacrifice. Il laisse au grand jour la solitude de ces enfants délaissés qui n'ont sans doute pas d'autre salut que de s'aimer, faute d'être aimés de façon plus « conventionnelle ».

On ressort lessivé de cette lecture ; belle, étrange, difficile, douloureuse, tragique, et lumineuse par moment. Tout cela à la fois…..

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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C'est le troisième opus que je lis de cet auteur qui m'était inconnu voilà moins d'une année.
Il imagine ici les relations amoureuses et intimes entre le poète allemand, Georg Trakl (1887-1914) et sa soeur, Gretl.
Comme dans mes lectures précédentes de Louis-Combet, je suis frappé par sa recherche de l'impalpable, de ce qui ne se livre pas aisément ; il y parvient, non seulement par une prose somptueuse dont la lecture demande grande attention, mais également par un effort de concentration qui lui permet d'exprimer, d'atteindre une profondeur à laquelle nous sommes très rarement habitués et qui nous permet aussi de nous y lire.
Fabuleux !
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Je sais qu'en France il y a un réel intérêt pour les textes obscurs et compliqués, comme si l'opacité était un signe d'intelligence. Mais tout de même : ici ce texte ésotérique, alambiqué, sans lisibilité, est sans intérêt. L'auteur parle à lui-même, dans une langue dont lui seul connaît la syntaxe, détient le secret. La belle affaire. Laissons le donc marmonner.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Avant ces jours de guerre totale, il n'avait vu que très rarement des cadavres - et c'était, chaque fois, conformément aux rites et aux coutumes, des corps parés de leur meilleur vêtement, les mains jointes, la face apaisée dans la lumière des cierges. Peut-être était-ce même cette profonde paix d'absence qui l'avait amené à rêver d'une mort en commun - sa soeur et lui - à l'écart de toutes choses humaines, dans la nature, purement: un creux de montagne par exemple, dans lequel ils n'eussent pas été surpris par quelque accident, mais qui aurait été le lieu de leur attente et de leur ferveur, implorant le grand froid et la neige qui les recouvrirait. Il avait souvent, dans ses poèmes, évoqué l'image de la mort comme d'un recueillement, dans un sentiment ambigu d'arrachements aux vives couleurs du monde et de nostalgie de repos - un bienfait plutôt qu'un malheur - et comme d'une suprême expérience d'amour puisque, ensemble, la bien-aimée et lui-même, s'endormiraient, noués, s'enfonceraient dans l'inconscience, rendant, au même instant, leur dernier souffle. Tableau d'une béatitude intime qui avait nourri leur rêverie autant que l'appel de leur chair au plaisir sexuel."
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"Elle inventait sans se lasser, sur tous les tons et sur tous les modes, la vocalise d'un amour insensé auquel elle avait obscurément décidé d'appartenir - et cette autre vocalise, plus étrange, dont la mélodie se brisait à mesure qu'elle s'essayait à lui donner cours, par où l'enfant devenue adolescente annonçait la fascination du désir, sa violence aveugle et la déchirure qui tue et qui purifie."
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"Son corps devenait celui d'une femme. Quand le premier sang aurait coulé, une métamorphose essentielle se serait produite en elle. Alors, elle commencerait, songeait-elle, à ressembler aux femmes dont les formes envoûtaient l'âme de son frère. Il fallait d'abord passer par le sang. C'était le dedans qui œuvrait, préparant le cors pour en faire un être d'amour, préparait les seins, préparant les hanches et la toison et les incompréhensibles lèvres qui peuplent le bas. Le sang qui sourdait des profondeurs annonçait le royaume du frère: Tu seras mon amants toi seul, frère bien-aimé, je serais ton amante, moi seule, ou je ne serais pas."
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"En sa nature, donc, et selon sa loi, le sexe pouvait être un principe de salut. Il provoquait une ivresse particulière, avec perte de conscience, et pouvait, par une certaine voie d'intériorisation, refluer comme à l'origine et ressourcer et régénérer le vivant. Élémentaire et salvateur, le sexe méritait d'occuper l'horizon - le nocturne, essentiellement - de l'existence. Et c'était vrai, par-dessus tout, non pas de l'idée générale du sexe, mais bien de ces sexes de putes qui le poussaient à l'inconsistance - mollis, visqueux, lippus, crêtelés et béants, où chuter, s'évanouir, se dissiper, ne plus être enfin..."
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Que deux êtres fussent entre eux comme le Même : nécessairement ils devaient s’aimer, jouir ensemble, au-delà de toute jouissance commune, parce qu’ils réalisaient le mal non par une fornication banale, mais dans la déchirure du principe et du fondement. Alors, continuait de songer le garçon, ce serait le retour à l’élémentaire, la fusion hors de mesure de l’homme et de la femme du même sang, de la même origine, jusqu’à ne former ensemble qu’une seule identité, dépourvue de nom, un de ces êtres comparables à Dieu que l’on ne peut désigner que par analogie.
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Video de Claude Louis-Combet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Louis-Combet
Otto Rank (1884-1939), la volonté créatrice : Une vie, une œuvre (1997 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 avril 1997. Par Bénédicte Niogret. Réalisation : Jean-Claude Loiseau. Avec Pierre Bitoun, Claude-Louis Combet, Alain de Mijolla, Aimé Agnel et Judith Dupont. Avec la voix d’Anaïs Nin. Textes dit par Jean-Luc Debattice. Otto Rank, né Otto Rosenfeld le 22 avril 1884 à Vienne et mort le 31 octobre 1939 à New York, est un psychologue et psychanalyste autrichien. D'abord membre du premier cercle freudien, secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et membre du « comité secret », l'évolution de ses recherches lui vaut d'être exclu de l'Association psychanalytique internationale en 1930. Il est considéré comme un dissident du mouvement international. Otto Rank est originaire de Vienne, issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie juive. Fils de l’artisan d’art Simon Rosenfeld, il est contraint, dans un premier temps, de travailler lui-même comme artisan et de renoncer aux études supérieures. Il prend le nom de Rank à l'âge de dix-neuf ans, en référence au bon Dr Rank de la pièce d'Ibsen, "La Maison de poupée". Il lit à vingt ans "L'Interprétation des rêves" de Freud et écrit un essai que le psychanalyste Alfred Adler transmet à Freud. Il devient dès lors un psychanalyste du premier cercle et, en 1906, devient le premier secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et à ce titre, l'auteur des transcriptions des minutes de la société viennoise (conférences et d'échanges), de 1906 à 1918. En 1924, il publie "Le Traumatisme de la naissance", s'intéresse à ce qui se trouve avant le complexe d'Œdipe et propose une vision différente de celle de la psychanalyse d'orientation freudienne. Sigmund Freud l'analyse brièvement jusqu'à fin décembre 1924 puis le rejette ; Rank se trouve exclu des cercles psychanalytiques freudiens. En 1926, Rank s'installe à Paris, devenant l'analyste d'Henry Miller et d'Anaïs Nin, avec qui il a une courte liaison. Il voyage en Amérique, où il rencontre un certain succès. Il est invité notamment à la société de Rochester pour la Protection de l'enfance en danger où travaille alors Carl Rogers. Il est exclu de l'Association psychanalytique internationale le 10 mai 1930. En octobre 1939, il meurt à New York à l'âge de 55 ans, des suites d'une septicémie.
Sources : France Culture et Wikipédia
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