AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 1031 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Qu'il est pénible d'écrire un avis négatif sur un auteur qu'on a, un jour, adoré. Qu'il est difficile de critiquer un livre qu'on aurait aimé aimer. Parce que globalement on se sent proche de l'auteur, parce qu'on partage sa sensibilité, ses opinions politiques.

Et pourtant, il le faut. Par honnêteté envers moi-même et envers vous, chers lecteurs de ce billet.

Alors déjà le titre. Je ne suis pas une puriste, loin s'en faut et je suis d'ailleurs moi-même sujette aux erreurs de syntaxe et aux fautes d'orthographe. Mais voilà ce titre blesse mes yeux à chaque regard. Est-ce une question, mais où est le point d'interrogation ? Ou est-ce une affirmation – et après la lecture je pencherai pour cette deuxième possibilité – mais quelle étrange formulation que cette subordonnée bancale, orpheline de sa principale ….

Le contenu : j'ai eu la forte impression de lire ici un assemblage des « chutes », je veux dire des passages supprimés du premier roman d'Edouard Louis, « Eddy Bellegueule », passages que l'éditeur aurait jugés inutiles (à juste titre) dans ce premier roman.

C'est un dialogue (enfin c'est un grand mot … Chez ces gens-là, on ne parle pas, Monsieur) entre un fils, dont il est difficile de percevoir l'amour ou même la compassion pour son géniteur, et son père, homme effacé, absent, mutique, qui n'a jamais vraiment accepté la sensibilité de son fils, son goût pour l'esthétisme, son homosexualité.

En fin de roman, Edouard Louis énumère toutes les mesures antisociales prises par les derniers gouvernements français (de droite et de gauche), je suppose qu'il faut y voir la liste des accusés (et coupables sans aucune forme de procès) de la déchéance du père. Selon moi c'est oublier le poids du milieu socio-économique dans lequel le père a grandi. C'est oublier son manque de volonté pour s'en sortir. C'est oublier son penchant pour l'alcool. C'est oublier son besoin de se conformer à l'image de l'homme viril, du mâle fort et violent. Je ne donne pas raison aux lois antisociales, mais je crois qu'elles ne sont que la partie visible de l'iceberg, qu'il s'agit d'un problème de société et d'éducation, bien plus qu'un problème politique ou économique …

Malheureusement Edouard Louis semble condamné à n'écrire que sur son histoire personnelle, comme il l'a très bien fait dans son premier roman, sans réellement dépasser le stade de dénonciation, sans réellement élargir la perspective.

Commenter  J’apprécie          177
Ce texte est semble-t'il une commande du directeur du TNS, et de fait, on imagine bien le texte proféré face public, dispositif scénique qu'affectionne le metteur en scène Stanislas Nordey. Ce texte est composé dans sa première partie d'une série d'anecdotes, à la première personne, toutes destinées à faire du narrateur et de sa famille des victimes de la misère sociale. Et très vite, le texte prend l'allure d'une imprécation, à force de phrases courtes qui se veulent percutantes , contre les soi-disants responsabilités des différents hommes politiques qui ont exercé du pouvoir, sans qu'il y ait pourtant une argumentation construite pour étayer ces accusations. J'ai trouvé l'attitude victimaire du narrateur insupportable ( la narrateur n'est ainsi certainement pas le seul à n'avoir pas pu parler d'événements comme la chute du mur de Berlin avec ses parents en 1989....) attitude en rien sauvée par un style que j'ai trouvé plat, sans intérêt. Je n'ai pas compris l'enthousiasme autour de ce texte.
Commenter  J’apprécie          93
Qui a tué Monsieur Bellegueule?
Sans doute son fils, avec son premier livre.
Après avoir arraché ses racines, Louis cherche à se raccrocher aux branches.
Les ficelles sont grosses.
Je ne m'étendrai pas sur les aspects moraux, si l'on peut dire, du livre.
mais je souhaite pointer une grossière "erreur" (pour être gentil) matérielle;
Penchons-nous sur la situation matérielle de Monsieur Bellegueule. Son fils est très imprécis sur ce point, c'est normal, il est très au-dessus de grossiers détails factuels.
Cependant....
Son père a été victime d'un accident du travail, qui a causé une incapacité de travail définitive, totale ou partiel; apparemment, celle incapacité réside dans des lésions au dos (colonne vertébrale) rendant certains mouvements impossibles. Il touche donc une rente accident de travail, versée par l'assurance-maladie. Monsieur Louis n'évoque pas cette dernière, mais nous dit que son père touche le RSA. Ce dernier, réglé par la CAF et financé par le département, peut être cumulé avec une rente accident de travail sous réserve que le montant de cette dernière soit suffisamment faible pour le permettre.
Maintenant Monsieur Louis prétend nous faire avaler que l'assurance-chômage a forcé son père à accepter un travail que son handicap dument constaté le rend inapte à accomplir, ce qui est juridiquement impossible, en le menaçant de lui supprimer son RSA, ce qui est tout à fait impossible, d'autant que ce n'est pas elle qui assure le versement de cette prestation.
Quant à la rente accident de travail elle est définitivement acquise et ne pourrait être remise en cause que si le bénéficiaire accomplissait un travail incompatible avec le handicap qui a justifié l'octroi de la rente!!!!
Donc tout est faux.
Et ce n'est pas insignifiant car c'est précisément à cause de cela que Louis affirme qu'on a tué son père.
Il n'est pas vraisemblable que Louis n'ait pas compris
Donc il déforme sciemment les faits pour les besoins de sa démonstration

Attention, je suis partisan de la plus large protection sociale possible, je respecte pleinement Monsieur Bellegueule et souhaite qu'il bénéficie effectivement de tous les avantages sociaux auxquels sa situation lui donne droit. Je ne suis pas nécessairement favorable au système capitaliste.
Mais que son fils ne prenne pas son père en otage pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Commenter  J’apprécie          517
C'est une surprise sans en être une : j'ai détesté ce roman. Roman, récit, à vrai dire on ne sait jamais trop avec Édouard Louis, l'homomiséreux du Nord qui avait déjà essayé de nous arracher, en vain, quelques larmes lors de ses deux précédentes psychanalyses littéraires, En finir avec Eddy Bellegueule et Histoire de la violence.

Cette fois, il suffit de tenir l'ouvrage en main pour savoir que l'on sera vite débarrassé, le tout ne faisant que quatre-vingt et quelques pages, et pourtant l'éditeur a vraiment tout fait pour donner un peu d'épaisseur au récit en réduisant le format d'impression, en limitant à 22 lignes chaque page, et en aérant le tout au maximum. Globalement, vous aurez une brochure pour 12 euros.

C'est peut-être ça, le pire, de payer 12 euros pour ce bouquin. J'aurais pu, j'aurais dû ne pas l'acheter, et j'ai même fait une carte d'emprunt à ma médiathèque municipale en ce sens, pour m'économiser le prix des mauvais bouquins (je l'ai inaugurée avec la mièvre déclaration d'amour de Philippe Besson à Emmanuel Macron, autant dire que l'investissement était justifié !), mais je ne sais pas pourquoi, en ce jour de canicule, alors que la ville se terrait à l'ombre en attendant la nuit pour respirer de l'air frais, je suis allé à pieds jusqu'à ma librairie, et probablement déshydraté, apoplectique, j'ai acheté Édouard Louis.

12 euros, donc, pour se farcir cet addendum à ses précédentes psychanalyses, notez que c'est ironique puisque normalement c'est à celui qui fait sa psychanalyse de payer, pas à ceux qui l'écoutent ou le lisent. Sur le récit, il n'y a pas grand chose à dire, la forme est fluide, l'auteur a une belle plume c'est évident, et c'est presque du gâchis. Sur le fond, c'est dégoulinant de bons sentiments,, de misère pas chère, heureusement que je ne suis pas dépressif sinon j'aurais dû aller m'avaler un anxiolytique pendant ces vingt minutes de lecture.

La dédicace à Xavier Dolan en début d'ouvrage m'a fait sourire car on pourrait effectivement croire que l'auteur essaie de rivaliser dans son récit littéraire avec les récits cinématographiques du canadien, qui lui aussi aime à nous rappeler que son Oedipe ne s'est pas bien passé. Bref, une lecture malheureusement conforme à mes attentes, qui aurait vraiment méritée que je l'emprunte à la médiathèque. Bonne nouvelle malgré tout : ce sera ma dernière lecture de cet auteur, c'est décidé !
Lien : https://www.hql.fr/qui-a-tue..
Commenter  J’apprécie          40
Nouvelle chance accordée à l'auteur Edouard Louis dont le fameux En finir avec Eddy Bellegueule m'avait laissé sur une note contrastée il y'a quelques années.

Avec Qui a tué mon père, l'écrivain s'attaque à la fois au "roman du père" et à l'essai engagé dénonçant un système économique terrassant les classes défavorisées et les individus "non productifs" à la société comme ceux en situation de handicap ou en recherche d'emploi. Sacré programme...pour un résultat aussi désolant!

Parlons déjà de l'édition même si juger un ouvrage à son apparence peut sembler superficiel. Moyen format à peine plus grand qu'une édition de poche, 96 pages seulement, une police d'écriture d'une taille conséquente et des interlignes bien espacés. le tout pour 12€...Pour un peu plus d'une heure de lecture, c'est plutôt cher payé et c'est dans ces moments-là que nous bénissons encore plus nos amies les bibliothèques d'épargner nos portefeuilles en finançant ces parutions abusives.

Côté prose, Qui a tué mon père n'est absolument pas conforme aux promesses affichées. du pamphlet incisif nous n'en aurons que le temps de 5/6 pages (sur 96!!!), certes virulentes, superbement écrites et bourrées de sens. Mais tout ceci est paradoxalement balancé en un seul bloc (ou presque) avec une passion sans recul ni analyse de fond pour appuyer les phrases chocs (un peu facile de remettre en cause tout un gouvernement en réduisant la vision critique à une poignée d'anecdotes familiales).

Bref si on repassera pour l'aspect engagé qui ne dépasse finalement pas le niveau du bon coup de gueule, on en dira tout autant pour le portrait paternel. de ce dernier, nous n'avons droit qu'à des vagues suppositions se basant sur tel ou tel événement picoré dans la vie d'Edouard Louis. Rachitique pour un hommage ! En réalité, il ressort de cet exercice la frustration affective de l'auteur et son besoin maladif de se faire accepter tel qu'il est...et c'est là le véritable sujet (et problème) de l'ouvrage: la propension de l'écrivain à verser dans la plainte autocentrée redondante sur prétexte d'une identité sexuelle marginalisée. En finir avec Eddy Bellegueule avait pourtant déjà fait le tour de la question - et avec plus de subtilité - mais Mr Louis a quand même jugé bon de remplir plus de la moitié du livre avec un numéro de Caliméro incompris, un poil narcissique, au fil d'épisodes superficiels grossièrement animés de violons accordés sur l'air du "Moi je...".

Quel beau rendez-vous manqué!!! On ne peut que souhaiter à l'auteur de passer à autre chose pour rendre justice à son écriture prometteuse...quand aux lecteurs, ils pourront faire l'impasse sur ce volume largement dispensable.
Commenter  J’apprécie          30

Ce petit livre composé d'à peine 100 pages a suscité ma curiosité. Étant adepte de ce que fait cet auteur, j'ai donc décidé de l'acheter et de le lire déjà pour la personne qui l'a écrit et non pour ce qu'il raconte. Il s'avère que cet ouvrage raconte la vie du père de l'auteur et exerce une sorte de catharsis de leur relation entremêlée de silence et de violence. EL explique alors l'expression négative de la vie de celui qui fut son père, l'influence qu'il a exercé sur lui mais aussi les mots qui furent à l'origine de sa propre souffrance. On y découvre donc un personnage viscéral, souffrant de nombre de paradoxes qui finalement ne sut jamais qu'il est vraiment. de plus, EL dénonce la politique comme instrument de l'asservissement des classes les plus pauvres, condamnées selon lui à une mort certaine. Je m'interroge d'ailleurs sur cette démarche où nombre de personnes sont nommées et je ne suis pas forcément en accord avec le propos de l'auteur qui consiste pour moi davantage en une vengeance des conditions offertes par son milieu plus qu'en une critique constructive de ceux qui se trouvent au sommet de l'Etat.
Ce livre biographique n'est donc pas sans intérêt mais ne constitue pas non plus l'apogée de l'art de cet auteur.
Je ne recommande pas ce livre.
Commenter  J’apprécie          31
Livre très mal écrit. C'est tout sauf de la littérature. Politiquement, E. Louis est dans la posture. D'un point de vue littéraire, il ne suggère jamais, il montre il pointe du doigt, prétend dire le vrai. Il finit par nous aveugler et nois envie de croire que ce qui est vrai est le contraire de ce qu'il dit.
À la fin de ce livre, loin de détester son père, on finit par l'aimer
Commenter  J’apprécie          20
Un petit livre que j'ai trouvé paresseux. Manque d'étoffe. Ecrit trop rapidement, peut-être ?
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (2081) Voir plus



Quiz Voir plus

Avez vous bien lu "En finir avec Eddy Bellegeule" ?

Par combien de garçons Eddy se fait-il brutaliser dans les couloirs du collège ?

2
3
4
5
6

10 questions
257 lecteurs ont répondu
Thème : En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard LouisCréer un quiz sur ce livre

{* *}