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Citations sur La musique d’Erich Zann (7)

Les habitants de cette rue me firent une impression profonde. Au début, je pensai que c'était parce qu'ils paraissaient tous silencieux et secrets, mais plus tard je compris que c'était parce qu'ils étaient tous très vieux.
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Je n'ai jamais vu de rue aussi étroite et aussi raide que la rue d'Auseil. C'était presque une escalade ; elle était fermée à tous les véhicules, coupée d'escaliers par endroits, et bouchée à son sommet par un mur élevé et couvert de lierre. Son revêtement changeait en cours de route : par endroits de vastes dalles ; en d'autres des pavés ; en d'autres encore une terre battue à laquelle s’accrochait comme elle pouvait une végétation d'un vert grisâtre. Les maisons qui bordaient la rue étaient hautes, avec des toits pointus, incroyablement vieilles, et toutes penchaient de la façon la plus fantasque qui fût, en avant, en arrière ou de côté.
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J'ai examiné les plans de la ville avec le plus grand soin et pourtant jamais je n'ai pu retrouver la rue d'Auseil. Mes recherches ne se sont pas limitées aux plans actuels, car je sais que les noms changent. Au contraire, j'ai plus que longuement interrogé tous les témoignages anciens sur la ville, et j'ai personnellement exploré tous les quartiers, quels que fussent leurs noms, qui pouvaient receler une rue d'Auseil. Mais malgré tous mes efforts, il me faut humblement avouer que je n'ai pu, que je ne peux retrouver ni la maison, ni la rue, ni le quartier de cette ville, où, pendant les derniers mois de ma précaire existence d'étudiant en métaphysique à l'université, j'entendis la musique d'Erich Zann.
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Ses yeux bleus sortaient de leurs orbites, vitreux, aveugles, et la mélodie hystérique n'était plus qu'une sorte d'orgie folle et mécanique dont aucun mot ne saurait donner le moindre aperçu.
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Ces notes ensorcelantes, je m’en souvenais, et je me les étais souvent fredonnées et sifflotées, pour autant que j’en avais été capable, si bien que lorsque le musicien posa son archet, je lui demandai s’il voulait bien m’en rejouer quelques passages. À ma question, les traits de mon hôte à la tête de satyre perdirent subitement le calme quelque peu indifférent qu’ils avaient revêtu pendant tout le récital, et parurent trahir ce curieux mélange de colère et de frayeur que je leur avais vu lorsque j’avais abordé le vieillard pour la première fois. Pendant un moment, peu respectueux des sautes d’humeur de la vieillesse, je voulus insister, et j’essayai même de piquer cet hôte au tempérament instable en lui sifflant un des airs que j’avais entendus la nuit précédente. Mais je ne m’entêtai pas longtemps dans cette voie ; dès que le vieux musicien eut reconnu ce que je sifflais, ses traits se déformèrent brutalement, possédés par un sentiment défiant l’analyse, en même temps qu’il levait sa longue main froide et osseuse pour me fermer la bouche et imposer silence à cette imitation maladroite. Et le regard craintif qu’il jeta en direction de la fenêtre solitaire, aveuglée par un rideau, comme s’il redoutait l’arrivée d’un intrus, me donna une preuve supplémentaire de sa bizarrerie ; c’était doublement absurde puisque la mansarde était bien plus haute que les toits des maisons voisines, par conséquent inaccessible, le seul endroit, le concierge me l’avait dit, d’où il était possible d’apercevoir ce qu’il y avait de l’autre côté du mur fermant la rue.
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Là, dans le petit couloir, devant la porte barrée et le trou de serrure masqué, j’ai entendu souvent ces sons qui me remplissaient d’une terreur indéfinissable – la terreur d’une vague merveille et d’un mystère rêveur. Ce n’était pas que ces sons soient affreux, non, ils ne l’étaient certes pas ; mais ce qu’ils entretenaient de vibrations n’appartenait à rien qu’on puisse relier sur la terre, et à certains intervalles ils atteignaient une qualité symphonique qu’on pouvait difficilement concevoir être produite par un seul interprète.
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La rue Wreshold commence au-dessus d’une rivière sombre, bordée par deux entrepôts aux hauts murs de briques aveugles, qu’elle enjambe par un pont solennel de pierre noire. C’était toujours obscur près de cette rivière, comme si les fumées des fabriques voisines avaient éteint à jamais le soleil. Rivière aux relents fétides que je n’ai jamais respirés autre part, et qui devraient m’aider un jour à retrouver l’endroit, tant je serais capable de les reconnaître en un instant. Au-delà du pont, de petites ruelles pavées avec des rails, et là commençait la côte, d’abord progressive, puis incroyablement raide : on était rue Wreshold.
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