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Pascale Michel (Traducteur)Serge Chwat (Traducteur)
EAN : 9782702429372
286 pages
Le Masque (23/05/2001)
4.5/5   1 notes
Résumé :


Si malgré les mises en garde vous décidez de vous plonger dans ce recueil de nouvelles, n'oubliez pas de lire la notice. Un excès de péripéties et d'humour macabre pourrait être contre-indiqué, voire fatal au lecteur non averti. Mais si vous persistez dans votre imprudence, vous apprendrez comment un chat roux peut détruire d'un seul frémissement de moustache une brillante carrière de cambrioleur; comment un odieux stratagème visant à éliminer des so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Né en 1936, l'Anglais Peter Lovesey défend, depuis près de quarante ans, les couleurs du roman d'énigme « à l'ancienne », dans une tradition typiquement british quelque peu délaissée en ces temps de polars noir dominant. On lui doit les enquêtes, à l'époque victorienne, du sergent Cribb (8 romans adaptés au petit écran sous le titre « Cribb »), les aventures du désoeuvré Bertie, Prince de Galles et futur roi Edward VII et bien d'autres romans policiers.
NE PAS DEPASSER LA DOSE PRESCRITE rassemble quinze nouvelles dont les ingrédients principaux sont l'humour, l'art de la « chute » et le sens du suspense, à l'image des récits jadis rassemblés dans les (souvent) excellentes anthologies ALFRED HITCHCOCK PRESENTE. Nous avons ainsi deux récits consacrés au précité Bertie, qui s'interroge sur la mort d'un participant à une régate et va également résoudre une mystérieuse affaire d'incendies volontaires. le pyromane semble obéir à une routine bien établie et se contenter de détruire des bâtiments inoccupés.
Les autres récits sont variés et, sans exception, de très grande qualité.
Une expédition montagnarde entre de vieux amis perdus de vue depuis plusieurs décennies tourne à la tragédie lorsque des secrets enfouis sont dévoilés sur le ton de la plaisanterie. Un des amis en question anime, en effet, une émission télévisée basée sur le principe de la « confession » et a filmé les conversations - en apparence innocente - de ses deux compagnons. Malgré tout, ceux-ci ne le tuerait pas pour si peu quand même ? A moins que…
Souhaitant se débarrasser de son épouse, un homme a recours aux services d'un de ses employés qui connait un tueur à gages. En réalité, ce-dernier souhaite garder l'acompte et ne pas commettre le crime. Mais ne risque-t-il pas de se trouver piégé à son propre jeu ?
Un veuf décidé à conquérir une alerte sexagénaire se force à partager sa passion des souris de compagnie et se réjouit de la voir gagner un prochain concours. Mais ses nouveaux voisins se lancent, eux aussi, dans l'aventure et mettent toutes les chances de leur côté en faisant l'acquisition de rongeurs de grand prix. Heureusement, notre veuf possède un chat…et les chats n'aiment-ils pas les souris par-dessus tout ? Surtout ce chat-là, grand chasseur devant l'Eternel. Bien sûr l'auteur nous réserve un retournement de situation aussi amusant qu'inattendu.
Et que dire de ce vieux couple sans histoire, ensemble depuis 47 (ou 48 ans, la question fait débat), n'ayant jamais connu la moindre dispute. Tout n'est-il pas parfait dans ce ménage, excepté cette manie de l'épouse de se réveiller vers 2 heures du matin pour brancher sa bouilloire et remplir sa bouillotte ? On est frileuse ou on ne l'est pas. Cela réveille Monsieur mais est-ce une raison suffisante pour qu'il veuille l'électrocuter avec sa couverture chauffante. Au bout de 47 (ou 48 ans) peut-être bien que oui…
Le recueil verse dans le fantastique avec « La malédiction d'Odstock » basé sur le folklore anglais : Joshua Scamp a endossé la responsabilité d'un crime pour protéger sa fille et fut exécuté par erreur. Une fois son innocence établie, une malédiction fut lancée à l'encontre de l'église du village : quiconque en fermerait la porte à clé périrait dans l'année. La seule manière d'échapper au sortilège consiste à invoquer l'esprit de Scamp le soir d'Halloween pour qu'il s'empare de l'âme d'une autre personne.
http://www.bbc.co.uk/wiltshire/content/articles/2006/09/22/curse_feature.shtml
Le 31 octobre, un incrédule, après avoir donné une conférence démontant les superstitions locales, décide de donner un fatidique tour de clé…Un excellent récit qui mêle le policier au fantastique et à l'épouvante dans la lignée de « Rendez-vous avec la peur ». Une très belle réussite.
Un voleur récemment décédé expédie à son neveu un magnifique Ara. Mais, persuadé que le perroquet peut répéter le numéro du coffre où le défunt a planqué sa fortune en diamants, un homme s'en empare.
Une jeune fille prude et réservée, victime d'une remarque blessante de l'amant de sa mère, envisage de se venger de celui-ci en cachant dans sa voiture un caleçon, véritable « remède contre l'amour », appartenant à sa génitrice. Mais la rencontre impromptue de la demoiselle avec un charmant punk voleur de voiture change la donne.
Dans l'immédiat après-Guerre, un pudding « comme il faut » (comprenez gardé longtemps et à l'intérieur duquel la cuisinière a glissé une pièce porte bonheur) entraine un conflit familial qui se résoudra dans le sang.
Le narrateur d'« Erreur sur la personne », invité à l'enterrement d'un ancien ami, soupçonne sa trop jeune et séduisante épouse de l'avoir assassiné. N'est-ce pas bien commode d'avoir un beau-frère médecin afin de signer, sans poser de question, le certificat de décès ? Avec cette coquette assurance-vie la jeune veuve pas vraiment éplorée s'installe sous les tropiques en compagnie de son amant. Mais notre narrateur s'improvise détective…et pourquoi pas justicier ? Une construction minutieuse dont le premier « twist » se devine avant un second particulièrement surprenant et efficace. de la belle ouvrage !
Avec « Vidéo Gag », Peter Lovesey prend une fois de plus le lecteur par surprise : celui-ci croit deviner où l'histoire le mène et, au final, la chute (au sens propre et figuré !) le prend de court. le récit s'intéresse à un couple persuadé de pouvoir toucher le jackpot en envoyant une vidéo hilarante à l'émission télévisée « vidéo gag » (souvenez-vous). Leur idée consiste à provoquer la chute d'une caravane du haut d'une falaise : l'homme se jettera du véhicule au dernier moment pendant que son épouse filme la scène. Ils empruntent le caméscope du voisin, lui achètent sa caravane et se mettent en quête de l'endroit le plus approprié au tournage. Evidemment tout ne se déroule pas comme prévu, à la plus grande joie du lecteur surpris par les dernières lignes d'un récit se terminant par un joli coup de théâtre.
La dernière nouvelle, « Des imprimeurs à la fête », débute par les aveux de la séduisante Patty Noble à la police : au cours d'une dispute, elle a lancé à la tête de son époux ivre une théière qui l'a tué sur le coup. Enfin pas tout à fait puisque l'autopsie révèle que la victime a été préalablement poignardée dans le dos. Qui a porté le coup mortel ? Encore une fois, Lovesey ballade le lecteur jusqu'à une révélation finale à la fois parfaitement logique (tous les indices qui y conduisent sont présents et bien en évidence) et complètement inattendue.
En résumé, un recueil de nouvelles d'une exceptionnelle qualité : pas le moindre texte faible ou même moyen, tout oscille entre le très bon et le formidable avec un dosage d'une précision impeccable entre l'humour noir et le suspense jusqu'à la chute finale toujours surprenante et mémorable. Hautement recommandé !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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J'ai adoré ce livre. de l'humour, du suspense.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Personne d’autre ne fut témoin de l’accident. Linda se trouvait loin devant. On retrouva le corps de Cap l’après-midi même. Il avait succombé à de multiples blessures. Le magnétophone dans son sac avait été réduit en miettes. Ils durent tous deux témoigner lors de l’enquête. Chacun déclara que Cap avait lâché prise avant qu’ils n’aient pu l’atteindre. Après leur déposition, ils ne se revirent jamais. Ben mourut prématurément d’un cancer deux ans plus tard, et plus d’une vingtaine d’évêques assistèrent à son enterrement, que présida un archevêque. Quant à lui, Patrick vécut jusqu’à cette année après avoir reconnu, comme je l’ai expliqué, qu’il avait tué Cap Brown. Rien ne l’y obligeait. Seulement, cela lui ressemblait bien d’avoir tenu à ce que la vérité soit rendue publique. Plus étonnant encore, son histoire du ministre lui proposant la botte pour obtenir une mention était une invention pure et simple. — J’ai tout inventé. Voyez-vous, il fallait que je trouve quelque chose de pire qu’un évêque racontant une histoire grivoise, ne serait-ce que pour le tirer d’embarras. Après l’avoir concoctée, j’ai compris que si elle passait à la télévision, tout le monde la prendrait pour argent comptant. Les gens veulent croire aux scandales. Sa carrière aurait été ruinée, sans aucune raison.
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Si l’occasion m’en avait été donnée, j’aurais sûrement fait une belle carrière dans la police. En effet, mes capacités déductives de limier amateur, à défaut d’être réellement reconnues, ont reçu de nombreuses confirmations. Mais je me serais tout aussi bien débrouillé comme pompier.
Comme pompier, parfaitement.
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On a souvent affirmé et prouvé que les femmes manquent de logique. Mon épouse était manifestement une exception. Je n’aurais pas vu le serviteur jouer les incendiaires, mais Alix était déjà sur son dos.
J’ai l’habitude d’aller me promener à midi et quart ; ce jour-là, je dirigeai mes pas vers les lieux de l’incendie. J’y trouvai Flanagan et son adjoint — l’ingénieur de première classe Henry Locke – en pleine discussion avec un jeune homme vêtu de noir.
— Puis-je vous présenter Guy Millichip, Votre Altesse, le fils de feu le propriétaire ?
Ce jeune homme avait les paumes moites. Une poignée de main peut s’avérer très révélatrice. Je sais de quoi je parle : j’ai serré plus de mains que vous n’en serrerez jamais, je vous le garantis, aimable lecteur.
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Je ne m’attarderai pas sur le processus subtil des regards et des signes qui scellèrent notre attachement. Elle parla peu, tout comme moi. Tout se passa dans nos regards et les mouvements à peine perceptibles de nos lèvres. J’étais devenu son esclave. Je résolus de la revoir, si possible en moins contraignante compagnie. Je perdis tout intérêt pour mes études et chaque fois que je m’éveillais, c’était pour penser à elle.
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C’était la fille unique d’un professeur de l’université de Christ Church, à Oxford. Je la rencontrai pendant mon séjour à l’université. J’avais dix-huit ans et n’étais qu’un jouvenceau, virtuellement prisonnier dans une maison connue sous le nom de Frewin House, à deux pas de Cornmarket, avec pour geôliers mon écuyer et mon précepteur.
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