AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 31 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Challenge ABC 2017-2018
13/26

On pourrait se dire que vu ce qui c'est écrit depuis la fin de la guerre sur le régime nazi, en français, anglais, allemand, le tour est fait.
Que nenni.
Qui a été oublié ? Quel angle est longtemps resté aveugle, notamment à cause des stéréotypes qui l'entourent ? Oui, les rôles des femmes dans l'entreprise génocidaire. Pourquoi ? Déjà à cause des stéréotypes : une femme est douce, maternelle, empathique,... donc incapable de violence et plus encore à l'encontre d'enfants. Ces stéréotypes ont été amplifiés par la propagande nazie : la femme doit se marier enfanter et s'occuper du foyer. Ensuite, l'administration. Pour un système aussi bureaucratique, il semble étonnant qu'aussi peu de listes de femmes qui travaillaient pour lui existent. Or, elles furent nombreuses : secrétaires, dactylo, institutrices, infirmières... L'auteure estime qu'environ 500 000 femmes furent envoyées à l'Est, pour y remplir un grand nombre de rôles, y compris dans l'encadrement et pas uniquement dans les camps, notamment Ravensbrück (camp de déportation pour femmes).
Il y a souvent une chose essentielle qui est oubliée lorsqu'on parle du régime nazi : les femmes y étaient autant endoctrinées que les hommes. Certaines suivaient une initiation aux armes dans certains mouvements féminins. Cela ne signifie évidemment pas qu'elles étaient toutes des meurtrières en puissance. L'auteure suit les parcours d'une dizaine de ces femmes et les classe en 3 catégories : les témoins, les complices et les exécutantes. Celles qui ont observé sans participer, celles qui rédigeaient ordres et rapports et celles qui tuaient souvent très proches des dirigeants sur place (secrétaires, épouses, maîtresses). Les infirmières, je n'arrive personnellement pas à les mettre dans l'une des catégories : obéissance aux ordres ou prise d'initiative ? L'auteure les classe plutôt dans les complices, obéissant aux ordres
Les stéréotypes ont la vie dure également après la guerre : peu d'entre elles ont été condamnées après guerre (sauf les gardiennes de camp. C'est que montre Le Liseur de Schlinck). Elles se sont souvent réinsérées dans la vie civile.
C'est un ouvrage vraiment intéressant, qui en plus de replacer les femmes dans l'histoire, peut se lire comme une initiation à la compréhension de ce que fut le régime nazi et comment il a réussi à endoctriner tous (ou presque) ces jeunes adultes peu importe leur sexe. Parce que je me suis alors rendue compte que ces femmes avaient pour la plupart mon âge voire avaient quelques années de moins (un peu comme la plupart des jeunes Français partis en Syrie...) Et en plus, il n'enterre pas le lecteur sous du jargon compliqué. C'est vraiment facile d'accès.
Les notes et la bibliographie conséquentes, les entretiens et ses sources font de cet ouvrage une référence.
Commenter  J’apprécie          160
Infirmières, enseignantes, secrétaire, épouses... Les Furies de Hitler se sont toutes ces femmes qui ont participé activement au IIIe Reich et à la solution finale de leur propre chef. Parfois, l'endoctrinement a joué un grand rôle dans leurs convictions, parfois, les convictions étaient déjà là.

Que ce soit la haine, l'envie matérielle ou la soif de pouvoir, ces femmes ont toutes, directement ou indirectement, envoyé des personnes à la mort. Et elles étaient bien plus nombreuses que ce qui a était dit après guerre. Parce que le sexisme les a sauvé de la dénazification. Elles n'ont pas été poursuivies, elles se sont même parfois fait passer pour des victimes ou des héroïnes.

Ce livre est essentiel pour comprendre le système nazi. Sans les femmes, il n'aurait pas été possible que tout ça prenne une telle ampleur. La femme au foyer prônée par le régime nazi n'était qu'une façade car, tout les hommes valides étant au combat, il fallait bien qu'il y ait des soignant-e-s, des agents administratifs, des ouvrier-e-s, etc. On parle souvent du régime nazi et du génocide comme d'un système masculin mais ce livre prouve qu'il fonctionnait grâce à la répartition des tâches entre hommes et femmes. C'est à prendre en compte dans notre devoir de mémoire. Ne jamais sous-estimer les femmes, même dans la cruauté.

Ce livre est très complet. Il aurait juste fallu y ajouter un peu plus de documents d'archives.
Commenter  J’apprécie          80
Un sujet peu abordé, négligé par les historiens car négligeable ? L'ouvrage rappelle qu'à tous les étages de la machinerie nazie, administrative ou de guerre, des femmes ont joué un rôle, certaines le prenant particulièrement à coeur, par fanatisme et/ou cynisme, aboutissement d'une revanche sociale ou quête de pouvoir.
Les histoires , mises en exergue par l'auteur, de ces quelques femmes particulièrement engagées sont édifiantes mais peu surprenantes en fait, bien que leur véritable rôle fut minimisé à la sortie de la guerre.
Le livre permet de remettre en perspective l'engagement féminin côté nazi, rarement abordé, au contraire de l'engagement féminin dans la résistance.
En s'attachant au parcours individuel de quelques unes des plus ferventes zélotes du régime hitlérien, l'auteur éclaire L Histoire sous un angle méconnu et intéressant.
Commenter  J’apprécie          72
Ce livre explique la machinerie nazie dans tous les pans de la société, administrative ou de guerre, et se focalise sur le rôle que les femmes y ont joué.
Certains ont eu plus à coeur (si on peut s'exprimer ainsi) de le faire le mieux possible, voire au-delà de ce qui était demandé… que cela soit par fanatisme, revanche, vengeance, arrivisme, cynisme, méchanceté pure, sadisme, le parcours de ces femmes, somme toute ordinaires, ne peut pas laisser le lecteur indifférent et montre la minimisation de leurs rôles avant/pendant/ et surtout après-guerre…
Ce rouleau compresseur féminin a fait autant (sinon plus parfois, dans certains pans de la société) de dégâts, a commis de telles atrocités que cela peut ébranler certaines lectrices… comment une femme ayant des enfants, les choyant, peut, volontairement, avec une délectation indéniable, tuer (massacrer) d'autres enfants, du même âge, uniquement parce qu'ils sont juifs ?
Ces femmes engagées dans le système nazi n'étaient pas toutes des fanatiques, et leurs parcours, même pour les plus ferventes, engagent à réfléchir sur le passe-droit qu'elles ont eu.
Bien sûr, s'il avait été engagé une vraie purge, l'Allemagne n'aurait jamais pu se relever… plus d'administration, plus de citoyens ou peu hors des prisons… alors les alliés ont privilégié la paix, et ont laissé (à quelques exemptions notables et « charismatiques » près) ces femmes retourner à leurs vies tranquilles…
C'est une thématique assez peu commun dans les livres abordables par tous… il y a des mémoires, des livres (souvent en anglais ou allemand) sur le sujet… et celui-ci, en français, est à lire si vous voulez commencer sur ce sujet… cela peut vous horrifier mais il ne sert à rien de penser que nous vivons dans un monde de bisounours… ou que la gent féminine est sous la coupe des hommes… il est clair à la lecture qu'elles seules ont décidé de commettre des horreurs absolues, avec plaisir bien souvent !
Commenter  J’apprécie          40
Un livre compliqué à lire, du fait du sujet peu balisé dans la culture générale. À considérer comme un point de départ pour explorer la notion de violence des femmes en temps de guerre.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (136) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}