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Citations sur La Berline arrêtée dans la nuit (99)

Je viens de décrire l’ascension vers la connaissance. Il faut s’élever jusqu’à ce lieu solaire
Où l’on devient par la toute-puissance de l’affirmation –quoi donc ?- cela même que l’on affirme.
C’est ainsi que les mille corps de l’esprit se révèlent aux sens vertueux.
Monter d’abord ! sacrilègement ! jusqu’à la plus démente des affirmations !
Et puis descendre, d’échelon en échelon, sans regret,
Sans larme, avec une joyeuse confiance, avec une royale patience,
Jusqu’à cette boue où tout est déjà contenu avec une évidence si terrible et par une nécessité si sainte !
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Comment m’es-tu venu, ô toi si humble, si chagrin ? Je ne sais plus.
Sans doute comme la pensée de la mort, avec la vie même.
Mais de ma Lituanie cendreuse aux gorges d’enfer du Rummel,
De Bow-Street au Marais et de l’enfance à la vieillesse

J’aime (comme j’aime les hommes, d’un vieil amour
Usé par la pitié, la colère et la solitude) ces terrains oubliés
Où pousse, ici trop lentement et là trop vite,
Comme les enfants blancs dans les rues sans soleil, une herbe

De ville, froide et sale, sans sommeil, comme l’idée fixe,
Venue avec le vent du cimetière, peut-être
Dans un de ces ballots d’étoffe noire, lisse et lustrée, oreillers
Des vieilles dormeuses des berges, dans les terribles crépuscules.
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Qu'es-tu donc, triste cœur ? une chambre assoupie
Où, les coudes sur le livre fermé, le fils prodigue
Écoute sonner la vieille mouche bleue de l'enfance ?
Ou un miroir qui se souvient ? ou un tombeau que le voleur a réveillé ?

Lointains heureux portés par le soupir du soir, nuages d'or,
Beaux navires chargés de manne par les anges ! est-ce vrai
Que tous, tous vous avez cessé de m'aimer, que jamais,
Jamais je ne vous verrai plus à travers le cristal

De l'enfance ? que vos couleurs, vos voix et mon amour,
Que tout cela fut moins que l'éclair de la guêpe
Dans le vent, que le son de la larme tombée sur le cercueil,
Un pur mensonge, un battement de mon cœur entendu en rêve ?
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Ce que je porte en moi de mortel, d’éphémère,
Aime à se rapprocher des hommes quelquefois.
J’en connais qui sont grands ; j’en connais qui sont sages,
Qui vénèrent l’Amour et me l’ont enseigné ;
Mais je crains cette angoisse et cet air résigné
Qui rampent lâchement sur les plus beaux visages.
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Qu’il sera doux de vivre après avoir rêvé !
Je vais enfin m’asseoir à cette sainte table
Où je pourrai manger de ce pain ordonné
Nécessaire à ma vie et que j’ai moissonné.
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Votre visage est comme une fuite de faces
Mornes dans un brouillard d’hallucination ;
Tous les mauvais yeux sans âme sont en vos yeux
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La destinée a gravé un signe étrange dans mon cœur,
Symbole de joie idéale et de réel malheur.
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L’esclavage de l’âme est long mais le règne du rêve est court.
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La brume a tout mangé, rien n’est gai, rien n’irrite,
Le rêve est aussi creux que la réalité.
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Je dis : ma Mère.
Et c'est à vous que je pense, ô Maison
Maison des beaux étés obscurs de mon enfance, à vous
Qui n'avez jamais grondé ma mélancolie, à vous
Qui saviez si bien me cacher aux regards cruels, ô
Complice, douce complice !
Que n'ai-je rencontré
jadis, en ma jeune saison murmurante, une fille
À l'âme étrange, ombragée et fraîche comme la vôtre,
Aux yeux transparents, amoureux de lointains de cristal,
Beaux, consolants à voir dans le demi-jour de l'été !
Ah ! j'ai respiré bien des âmes, mais nulle n'avait
Cette bonne odeur de nappe froide et de pain doré
Et de vieille fenêtre ouverte aux abeilles de juin
Ni cette sainte voix de midi sonnant dans les fleurs
Ah ces visages follement baisés ! ils n'étaient pas
Comme le vôtre, ô femme de jadis sur la colline
Leurs yeux n'étaient pas la belle rosée ardente et sombre
Qui rêve en vos jardins et me regarde jusqu'au cœur
Là-bas, au paradis perdu de ma pleureuse allée
Où d'une voix voilée l'oiseau de l'enfance m'appelle,
Où l'obscurcissement du matin d'été sent la neige.
Mère, pourquoi m'avez-vous mis dans l'âme ce terrible,
Cet insatiable amour de l'homme, oh ! dites, pourquoi
Ne m'avez-vous pas enveloppé de poussière tendre
Comme ces très vieux livres bruissants qui sentent le vent
Et le soleil des souvenirs et pourquoi n'ai-je pas
Vécu solitaire et sans désir sous vos plafonds bas,
Les yeux vers la fenêtre irisée où le taon, l'ami
Des jours d'enfance, sonne dans l'azur de la vieillesse ?
Beaux jours ! limpides jours ! quand la colline était en
fleurS,
Quand dans l'océan d'or de la chaleur les grands orgues
Des ruches en travail chantaient pour les dieux du sommeil,
Quand le nuage au beau visage ténébreux versait
La fraîche pitié de son cœur sur les blés haletants
Et la pierre altérée et la sœur la rose des ruines
Où êtes-vous, beaux jours ? où êtes-vous, belle pleureuse,
Tranquille allée ? aujourd'hui vos troncs creux me feraient
peur
Car le jeune Amour qui savait de si belles histoires
S'est caché là, et
Souvenir a attendu trente ans,
Et personne n'a appelé : Amour s'est endormi.
- O Maison, Maison ! pourquoi m'avez-vous laissé partir.
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