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EAN : 9791021303294
20 pages
Editions la Bibliothèque Digitale (14/08/2012)
4/5   3 notes
Résumé :
2 Oeuvres de Oscar Milosz, poète lituanien de langue française (1877-1939). Ce livre numérique présente une collection de 2 Oeuvres de Oscar Milosz éditées en texte intégral. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes oeuvres.Liste des oeuvres:- 1907 - À la Beauté- 1918 - Adramandoni
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
'Milosz n'est pas un poète: c'est trois poètes en un. J'ai le sentiment de prononcer cette formule avec un brin de provocation, car étant donné le fond profond de religion qu'il possédait, et de religion foncièrement chrétienne, il n'eût guère apprécié d'être ainsi mis en parallèle avec la seule Trinité qui comptait à ses yeux, celle qui nous vient du nouveau Testament.

On pourrait dire même, là encore par provocation, que Milosz n'est pas un poète français, que c'est un poète européen de lange française. Né dans ce qui était vers la fin du siècle dernier “la lointaine Lituanie”, ayant appris dans son enfance et pratiqué dans sa jeunesse quatre ou cinq de nos langues, ayant acquis la culture française sans la séparer, dès le départ, de l'allemande, de la polonaise, de l'anglaise, voire de la russe, puis des cultures hébraïque et basque, il faut reconnaître, pour s'en féliciter, que sa parole poétique a su trouver un accent étrange sur le fond des accents étrangers multiples qui ont marqué son discours et sa voix. le poète a su prouver qu'il a une langue d'écriture, le français; l'homme d'action, le penseur, l'essayiste ont pu montrer qu'il possédait un langage cosmopolite, héritier de tous les courants de pensée de l'Occident.

Car Milosz n'a pas de lieu unique. Il n'a jamais eu de résidence permanente. La majeure partie de son temps, il la passa à Paris, mais ses douze premières années furent non loin de Vilnius, les six dernières à Fontainebleau: dans l'intervalle, un perpétuel pèlerinage à travers l'Europe aux endroits marqués par des souvenirs mythiques qui dépassaient son existence, le domaine ancestral de Lithuanie, l'Italie de l'aïeule paternelle, le ghetto de Varsovie côté maternel, la Suisse de Nietzsche et des hautes montagnes, la Germanie des musiciens, l'Espagne de Don Quichotte, le Londres des bas-fonds pittoresques, et tous les ports d'où l'on s'embarque vers l'ennui pour y revenir se dégoûter des plaisirs d'une vie factice. Ce fut une circulation incessante durant quarante ans, puis un arrêt, et un enracinement de plus en plus ferme, de plus en plus intense. le fixer quelque part, c'est fausser la réalité d'un espace et d'un temps où il ne fut jamais tout à fait en place, pas plus qu'il ne s'y sentit à sa place. Partout, l'ailleurs était son site, l'attirait, le hantait. Comme le hantait le Jadis-notons que c'est son goût de substantiver volontiers nos adverbes. Pas de temps plus que de lieu. Au point que personne n'affirmera sans précaution et que beaucoup même récuseraient en doute qu'il ait été un écrivain, voir un homme, du XXe siècle.
Cet ancrage-là ne serait vrai qu'à la condition de rappeler, ou de ne pas oublier, que le roman dans lequel il s'est incarné comme son propre héros à la fois dérisoire et sublime, L'Amoureuse Initiation, se passe dans la Venise du XVIIIe…Que les femmes idéales auxquelles il adressa ses lettres d'amour en forme de poèmes furent d'abord les héroïnes d'Edgar Poe… Que le mot “patrie”désigne pour lui “ le vieux pays lithuan de la fin du Moyen-Âge, quand ce n'est pas la Judée de son lignage maternel… Que les seuls livres que cet adorateur de la littérature ne lisait à peu près jamais sont ceux qui ont vu le jour dans notre siècle. Et pourtant, il sut goûter la liqueur des années folles, survivre à la tourmente de 1914, s'accommoder du flottement des années vingt. Pourtant il se désespéra de ne pas oser aimer totalement telle femme de chair, comme avait fait avant lui Kierkegaard et comme faisait Kafka dans le même moment. Pourtant, il se battit activement pour faire reconnaître à son petit pays une place libre, sa place dans l'Europe au lendemain de 1918. Pourtant la poésie qu'il écrivit apparait bien de notre temps: moderne dans sa forme si peu formelle, dans son incantation polyphonique, dans son langage avide ou dévoré de vérité.

*

Trois poètes en un, posais-je en commençant. Un symboliste, même un peu “décadent”, comme on disait sur la fin du XXe siècle. En outre un romantique, à l'allemande ou à l'anglaise, car son admiration le portait vers les poètes qu'il a traduits, Goethe et Schiller, Byron et Shelley, ainsi que leurs émules polonais, Mickiewicz, Norwid, Towianski. Pour finir, un mystique, d'une totale originalité par rapport à ceux que l'on à coutume de baptiser ainsi: d'un mysticisme essentiel, intemporel, qui s'enracine dans la Gnose des Anciens comme dans la Kabbale des juifs, qui se laissait fasciné par les illuminés de toute espèce des époques plus récentes, Jacob Boehme, Swedenborg, Louis-Claude de Saint-Martin, et qui ne répugna point, pour nourrir une foi toujours inquiète, à emprunter aux ésotériques du dernier quart de siècle, franc-maçons et autres Rose+Croix. Mais ces trois poètes-là n'ont qu'une seule intonation reconnaissable entre toutes.

Pour qui veut étrenner cette poésie, trois sentiments sont encore nécessaires, que l'on peut tenir pour les composants d'une attitude, d'une certitude unique: le culte de l'enfance. Entendons bien par là le goût et la quête des origines. L'origine de l'Homme; celles des peuples; celle de cet homme qu'il fut, lui, Milosz; celle, surtout des autres qu'il aimait, qu'il chérissait plus vivement à mesure qu'ils lui semblaient s'approcher d'avantage de la merveilleuse époque évanouie de la confusion, ou de la fusion avec l'originel. Car l'enfance, pour lui cela veut dire un temps plus vieux que toutes les ruptures, antérieur aux séparations terrestres comme aux exils spirituels. Milosz est d'abord l'enfant qui s'est senti abandonné et qui plus jamais n'a pu se résigner à aucune sorte de coupure. Ni avec la mère, ni avec la Lithuanie, ni avec le monde idéal, ni avec le Paradis, ni avec le Créateur. Ni surtout, peut-être, avec soi-même.

Trois sentiments donc. le premier qui nous vient à l'esprit, le premier qui nous monte à l'âme, est sans conteste la nostalgie; et c'est par-là, c'est pour cela que Milosz est le plus connu, le plus souvent cité. le second serait la tendresse, un bruissement de coeur dont on sent bien que c'est le point où il est le plus fort, où il s'épanouit et nous touche le plus en profondeur. le troisième, qui marque la limite extrême de son originalité, puisqu'il faut le très bien connaître pour l'apprécier, et pour d'abord le comprendre, nommons-le le sens du mystère.

*

Qui souhaite se faire une idée, au moins avoir un sentiment juste de ce qu'est “Milosz-la-Nostalgie”, il suffit qu'il prenne la peine, ou plutôt qu'il s'offre le plaisir d'écouter le souffle d'origine qui anime sa poésie première, celle du tournant du siècle. Il s'entendra murmurer à l'oreille comme une aria du passé riche en parfums violents, disons: un thème de Baudelaire chanté sur un air de Verlaine. Des vers qui poussent à la perfection l'ébauche que forment ses premiers poèmes d'adolescence, ébauche où se lisait l'admiration pour les grands noms de nos lettres, De Nerval à Mallarmé.

Si je ne choisissais que trois exemples, ils seraient extraits du recueil Les Sept Solitudes “Le vieux jour….”, “Dans un pays d'Enfance”, “Et surtout que…”

Ces poèmes vont plus loin dans l'émotion, plus au fond dans l'ébranlement que d'autres aussi fameux et qui ont fait entrer Milosz dans les anthologies de poésie française,-par exemple la petite princesse égyptienne de Karomama ou le cimetière de Lofoten de Tous les morts sont ivres.

C'est ici en effet que l'on perçoit le mieux cette nostalgie qui plonge bien au-delà de l'attachement au passé ressouvenu, qui rejoint l'antérieur même de la vie: non temps et non lieu où l'on trouverait occasion à fraterniser avec les morts, avec ces presque-mort, ces bientôt morts, ces déjà-morts qui peuplent la terre alentour de notre propre malheur. Quel art faut-il avoir muri au fond de soi pour préparer, pour rythmer, pour insinuer en nous cette phrase: “S'ils revenaient, comme nous saurions les aimer !”

N'en disons pas d'avantage sur ce Milosz-là, celui des belles complaintes. Passons sans plus tarder aux poèmes de la maturité, au Milosz romantique qui est apparu si suranné à la plupart de ses contemporains, mais si troublants à quelques-un qui osèrent l'avouer.

Je privilégierai cette fois deux recueils, dont les dates de rédaction encadrent un événement fondamental dans la vie de Milosz: l'illumination qu'il a connue le 14 décembre 1914. Événement qui non seulement lui a permis de mettre au point sa “Métaphysique de la Relativité”( qu'il comparait tout le premier à la physique d'Eistein) et de se retrouver ainsi engager dans un débat de foi avec lui même et avec son temps; mais l'événement qui a tout autant métamorphosé sa poésie, au point de suggérer à un incroyant que cette fameuse illumination a représenté dans un autre langage, ou qu'elle a été formulé dans les termes de la religion, la découverte très intime, la rencontre d'un homme et de la nudité de sa vie. Une confrontation et un combat avec la vision qu'il eut de la beauté invisible des choses, avec le drame exaltant d'être né et de subir l'illusion du temps, avec la duplicité traitresse et magique des mots, avec les forces aigües de l'inconscient. Avec, plus que tout, les décisions qu'il faut prendre afin d'être digne de son destin et d'en faire humblement un exemple afin d'arriver à s'exprimer mieux encore devant les hommes, pour eux et en leur nom. La décision tragique par excellence, celle de vivre plus seul afin d'aimer d'avantage, d'aimer plus fortement un plus grand nombre d'êtres humains dans une lumière plus transparente.

Durant les années qui précédèrent et celles qui suivirent cette date centrale de 1914, Milosz a composé deux livres de poèmes d'une vibration, d'une authenticité , d'une ferveur imposante, alliant l'angoisse insurpassable et l'imminence toujours retardée de la sérénité: Symphonies et Adramandoni (c'est le nom évocatoire, précisons-le, du jardin d'Eden chez Swedenborg) dont il serait barbare d'essayer d'en extraire fût-ce une strophe !

Une seconde série, elle aussi adressée à, ou mieux: dressée vers cette Soeur-épouse inexistante et cependant nouée au plus intime de l'existence, serait composée de trois autres pièces, Nihumim, H et La Charrette. Dès leur titre ils exigent quelques mots d'explication, il faut en éclairer certains termes qu'on ne rencontre pas d'ordinaire dans notre poésie. Nihumim est un mot hébreu qui signifie consolations.

Chez Milosz, cette philosophie de l'Affirmation reposant sur sa théorie de la Féminité de la Manifestation. Comprenons que le monde crée, qui a l'origine était beau et que le pêché originel à enlaidi et perturbé, le monde crée est d'essence féminine, ou, cela revient au même, il est le modèle même de la féminité: crée, comme le fut Eve à partir du corps d'Adam, à partir du désir que Dieu s'est vu contraint d'éprouver pour un Autre, un autre que lui forcément émané de lui-une autre essence qu'il puisse aimer afin par cet amour de s'accomplir… C'est là ce que le mystique a vu lors de son illumination, tandis qu'il était transporté sur une montagne analogue à cette île de Pathmos où saint Jean écrivit l'Apocalypse, et où lui-même écrivait en pensée ses poésies.

Dans le poème suivant ainsi que dans La confession de Lemuel, nous rencontrons ce nom étrange, celui que le poète se donne à lui-même, emprunté aux textes de Salomon, où il signifie “le consacré à Dieu”( il désigne dans les Psaumes en dépit de sa sonorité sacramentelle, un homme trop attaché aux plaisirs d'ici-bas). La lettre H, qui fournit son titre à ce poème, parle aussi d'élection divine, mais d'un élu cette foi méritant: Abraham, à l'origine Abram, marquant ainsi l'alliance dans le nom avant de l'inscrire dans la chair.

Quant au poème La Charrette, je le tiens pour le plus beau poème de Milosz- aucun vers ne peut en être détaché. Rien qui attende une explication mais l'on peut suggérer ou rappeler que l'émotion qui est à l'origine de ces strophes, approfondit, élargit celle de Baudelaire évoquant “le faubourg secoué par les lourds tombereaux” dont le grincement résonne comme un glas: seulement à la date où il écrit cela, Milosz, que naguère encore écrasait le spleen, trouve au fond du même deuil le grain d'espérance infime dont tout homme à besoin.

*



Les tout derniers textes avec lesquels s'illustreraient l'art, la foi, la gravité lumineuse du Milosz résolument mystique- le “Psaume de la Maturation” “Le Psaume de l'Étoile du matin”, il faudrait des pages de commentaires tant ils fourmillent d'allusions, font appel à toute une culture biblique et profane que Milosz a mis des décennies à accumuler et à assimiler. Mais on peut faire le pari qu'au terme des lectures précédentes, l'amateur de poésie sera suffisamment imprégné de la musique et de l'âme de Milosz pour apprécié ce langage hermétique en même temps infiniment simple et mélodieux, berceur et éveilleur, apaisant et combatif. Tout au plus préciserai-je que la “compagne de service” du premier texte est empruntée au Cantique des cantiques, le nom de l'amante unique idéale, la mère-soeur-épouse incarnant la Féminité du réel visible et invisible. Pour Milosz, cette réalité-femme est projetée dans le Miroir du rien, qui est cet espace libre que Dieu a dû ouvrir en Lui pour y loger le tout créé, puisqu' étant partout, il Lui a fallu d'abord trouver le Lieu où il pût se manifester sous les espèces de la Création, ou de la Beauté, ou de la Féminité (tous ces termes s'équivalent) en chaque objet de l'Amour absolu. Et c'est précisément ce geste de la Création que Milosz a vu se produire, “avoir lieu”, trouver son lieu, lorsqu'il était en état de rêve éveillé sur sa montagne de Révélation.

Je n'ai pas trouvé la paix, dans ma jeunesse, auprès de celle qui s'offre sans angoisse, obéissant à un destin qui veut qu'elle se donne tout entière.

[…]Elle ne s'est trouvée sur mon chemin que pour le sombre couronnement de sacrifice ; mais depuis ce jour, j'écoute ce que mon ombre conte aux orties, et toute pierre, dans le gave solitaire, à mon approche frissonne…

Car c'est là la profondeur de la compagne de service d'être gardienne aussi, pour nous qui ne sommes plus ni fils ni époux, de la clef du monde devenu muet.

Elle détacha de sa ceinture — qu'elle porte sous le coeur — cette clef du premier jardin dont elle est toute l'ombre et toute la lumière mais où son amour n'entre plus, n'étant pas de commandement.

Et comme je la prenais de ses mains, elle leva vers moi un regard qui semblait porter tout le poids de l'innocence dont elle est accablée.

C'est ainsi que je pénétrai dans la grotte du secret langage ; et ayant été saisi par la pierre et aspiré par le métal, je dus refaire les mille chemins de la captivité à la délivrance.

Et me trouvant aux confins de la lumière, debout sur toutes les îles de la nuit, je répétais de naufrage en naufrage ce mot, le plus terrible de tous : ici.

Mais un jour, dans ces hauteurs où tout devient un jeu, je soufflai au visage de mon dernier désir la bulle colorée de mon âme.

[…]Et toute l'infinitude de ce que je voyais était d'une seule pièce, et cette enfance du cyclope en moi répétait le nombre UN, et ne pouvait pas compter plus loin.[…]

Quant au Psaume de l'Étoile du matin par lequel il faut terminer un tel parcours, cette étoile qui donne son titre au plus beau des “Psaumes” de Milosz est d'abord, bien entendu, la planète Venus annonçant le Soleil, et qui s'appelait pour cela en latin Lucifer ou le Porte-Lumière-Voyez comme ces choses sont simples !- mais on reconnaîtra une fois encore la Féminité, cette fois à travers des langages inimaginables de complexité. le mieux n'est-il pas dès lors de se laisser bercer par des mots évocateurs de la patrie primitive, vocables superbement distribuées par des blancs de respiration, dont le refrain, ou le silence le plus long est scandé par un Selah qui marque le soupir d'une pause tout en regardant s'écouler le cheminement de toutes les constellations bibliques, inondation stellaire et lactée, celle de l'amour que nous porte un Dieu vers qui Milosz convaincu de parler en notre nom à tous n'a pas cessé de lancer à la fin ses poèmes ?

Après de tels sommets, il ne reste qu'à faire silence. À faire silence afin que vous puissiez rentrer dans cette vie qui n'est pas la Vie, dans le tourbillon de la technique et de la matière que Milosz dénonçait comme inéssentielle- dont nous savons à notre échelle qu'elles sont parfois de lassants divertissements ou déguisements, des pis-aller dans le tohu-bohu de cette création probablement ratée. Ratée mais qui a su et sait encore se racheter, cependant, grâce à quelques étincelles chèrement payées par les poètes, grâce aux mille et une splendeurs dont ils ont su clouter notre ciel, qu'il faut aimer et refaire briller souvent si nous avons à cœur de le remercier pour ce qui rejaillit sur nous d'illumination."

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les deux problèmes de l'amour et de la mort, sources intarissables de la douleur, sont indissolublement unis à la question de l'espace. L'homme n'a qu'un seul désir: vivre et aimer éternellement. Or, dans l'espace tel qu'il le conçoit, c'est-à-dire préexistant et contenant, toute chose a un commencement et une fin... Crée libre, l'homme a matérialisé son être secret et avec celui-ci la Nature au sens universel du mot. Sa folie l'ayant incité à situer l'espace contenant auquel il prêtait une existence effective, cet espace, dans sa pensée sacrilège, s'est étendu à l'infini et s'est identifié en quelque sorte avec l'absolu spirituel.
Or l'Enfer, c'est précisément cela.

[...]

La maladie d'Hamlet, de Faust et de Manfred tirait origine d'une représentation du cosmos défigurée par la prévarication d'Adam. Dans cette représentation, l'idée de l'espace, identifiée à celle du contenant, apparaissait comme un rideau immense de ténèbres suspendu dans une éternité de temps.
Dans cette nuit d'épouvante, les mondes de la matière et du mouvement prenaient l'aspect d’inexplicables trouées de vie et de lumière. C'était là une vision d'orgueil criminel. La domination universelle de l'homme et sa mémoire des origines s'évanouirent à l'instant même où le Moi, maudit soit-il, suggérait à l'ancêtre un rapprochement monstrueux entre l'idée de l'espace et celle de l'infini.
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Tels que pain, sel, sang, soleil, terre, eau, lumière, ténèbres, ainsi que par tous les noms de métaux.

Car ces noms ne sont ni les frères, ni les fils, mais bien les pères des objets sensibles
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O. V. de MILOSZ – Le chant du feu nocturne (France Culture, 2002) Émission "Surpris par la nuit" diffusée, le 6 mars 2002, sur France Culture. Jean Pietri, accompagné des lectures réalisées par Emmanuel Lemire, s'entretenait avec Alexandra Charbonnier, Jean Bellemin-Noël, Jean-Baptiste Para, Laurent Terzieff, André Silvaire, Krzysztof Yezewski et Czeslaw Milosz.
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