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Azimut tome 5 sur 5
EAN : 9782749308883
56 pages
Vents d'Ouest (06/11/2019)
3.91/5   57 notes
Résumé :
Une immense vague glaciaire a frappé l’ensemble du territoire. Seule épargnée de la catastrophe, devenue terre d’asile pour tous les réfugiés climatiques, la nation du Petitghistan doit revoir ses grands plans de conquête du monde, puisque c’est justement le reste du monde qui vient frapper à sa porte. Même le triste palais volant du baron chagrin s’est ecrasé dans les terres gelées. Et le maître des lieux y est retrouvé refroidi. Mort. Lui qui devait vivre jusqu’à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Clap de fin d'une série totalement azimutée !
Le lapin Polo, fou de désespoir après la disparition de la dame des sables, a déclenché une formidable tempête de neige et provoqué un désastre climatique : tout est gelé, sauf le PetitGhistan : les guerres s'arrêtent et des cohortes de migrants se jettent sur les routes pour se réfugier dans la contrée préservée. Cette nouvelle donne va par ailleurs provoquer l'ire de la banque du Temps puisque, avec l'arrêt des conflits, Manie ne peut plus rembourser en morts sanglants et trébuchants la dette qu'elle a contractée et se trouve donc en bien mauvaise posture …
Une bd tous azimuts
Le dernier tome de cette saga entamée en 2012 paraît peu après l'artbook « Créatures » du dessinateur et nous rappelle ainsi l'origine de la série dans un superbe jeu d'échos.
En effet « Azimut » est né de l'envie qu'avait Wilfrid Lupano de donner à Andreae un scénario à la mesure de son univers graphique : parti des dessins de l'artiste, il a ainsi brodé et crée le monde d' « Azimut ». On y trouve donc pêle-mêle des créatures de rêve (Manie et sa mère la reine Ether), des personnages sortis du monde du cirque : le clown Augure et autres Freaks (le saugre Bâtis, les anthropotames, la femme obèse des amants éternels), des monstres cauchemardesques (l'arracheur de Temps, le baron Chagrin, son majordome) et des personnages cartoonesques (le cochon Picaillon, le lapin Polo). Les deux auteurs font preuve d'une imagination débridée et sans limite et nous entrainent dans leur monde parallèle….
Au-delà de l'inventivité des personnages et du scénario, il faut également souligner toute la maestria graphique d'Andreae : après la jungle et le désert, on est dans ce tome 5 dans des ambiances polaires avec des camaïeux de bleu de toute beauté. Il alterne scènes d'action et pages muettes ; monde féérique (avec des clins d'oeil à Miyazaki) et ultra réalisme (le tri des réfugiés). Drôle de cocktail bien déjanté qui aurait pu finalement ne pas fonctionner par trop grande hétérogénéité ! Or ce n'est nullement le cas, au fil de ces cinq tomes, Andreae et Lupano ont réussi à créer un univers finalement très cohérent dont le fil rouge est le temps : comment ne pas le perdre, comment littéralement courir après, comment le figer dans une oeuvre d'art, comment l'arrêter pour ne pas vieillir … et toutes les intrigues parallèles se petit rapprochent, se resserrent, et se complètent dans cet album conclusif.
Un album métaphysique et pataphysique
Dans la galerie des personnages, deux petits nouveaux et non des moindres font leur apparition : le préposé aux contentieux de la banque du temps et le bonze adepte du « zinzen ». Et on a donc deux dimensions de l'album qui sont ainsi mises en exergue : la dimension métaphysique avec la réflexion sur le temps, l'appât du gain et le jeunisme (ainsi qu'une critique de la finance !) dans une réactualisation du mythe de Faust mais également une dimension pataphysique que ne renieraient ni Vian ni Jarry lors que le maître oriental profère une sorte d'art poétique expliquant de façon ludique la démarche des deux auteurs : « la fantaisie, dans la philosophie zinzen, est la clé qui permet d'ouvrir les portes sans serrures » (p.24) et invoque le serpent anachronDADA se replaçant ainsi dans une tradition littéraire.
Dans la lignée des grands auteurs dadas, surréalistes et pataphysiciens, on retrouve également dans ce tome ce qui faisait le sel des précédents : de nombreux jeux sur le langage. Ainsi il est question de créatures « chronoptères (liées au temps) comme les « manchots ample-heure » ou « l'anachrondada » source des jeux de mots grâce à la paronomase. L'on assiste aussi à de savoureuses reprises au pied de la lettre d'expressions telles « mystère et boule de gomme », « nous sommes au creux de la vague » ou « truc mortel » qui acquièrent un lustre nouveau grâce à leur mise en contexte.
Fantasy, fantaisie et gravité : au-delà du miroir
Mais toute cette verve, cette fantaisie et ces mondes parallèles issus de la « fantasy »ne devraient pas occulter un aspect essentiel de l'oeuvre : si Lupano et Andreae se réclament depuis le début de Lewis Carroll et lui rendent hommage avec le lapin blanc Polo et le saugre tortue entre autres, si à son instar ils utilisent des mots-valises et refusent de donner toutes les solutions et toutes les réponses au questionnement du lecteur pour lui faire élaborer ses propres hypothèses , ils sont aussi dans la continuité de Jonathan Swift. « Azimut » se transforme en effet également parfois en un contre philosophique : ici il est question de l'aliénation volontaire de l'homme au dieu machine, de dérèglements climatiques, de la sénilité de certains hauts dirigeants, de la dénonciation de l'immigration choisie et de la façon dont on traite les migrants. A l'image d'Eugène dans l'album qui condamne le bellicisme intéressé de Manie dans son tableau et lui fait prendre conscience (ainsi qu'au grand Tracasseur) de la folie de son attitude, les deux auteurs se muent donc parfois en lanceurs d'alertes et permettent par le truchement de ce monde imaginaire de réfléchir sur notre réalité et notre monde contemporain. D'ailleurs c'est peut-être le seul reproche qu'on pourra faire à ce dernier tome : souligner les parallèles avec notre monde de façon parfois un peu trop appuyée et opter pour une fin étonnamment optimiste - tempérée tout de même par les dernières vignettes qui laissent leur lot d'ambiguïté.
Avec ces « derniers frimas de l'hiver », on a bien une oeuvre plurivoque : à la fois très aboutie sur le plan graphique, empruntant à différents genres et courants littéraires, et énigmatique. A peine le tome 5 refermé, on a l'envie de se replonger dans les autres albums pour y percevoir tous les détails et subtilités qui nous avaient échappé et rêver de nouveau!
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Mes neurones ont dû geler avec les derniers frimas de l'hiver car j'ai eu beaucoup de mal à suivre les tenants et les aboutissants de ce cinquième et ultime album d'Azimut.
Peut être qu'une seconde lecture serait utile...

Toujours est il que j'ai adoré cette série dans sa globalité et que l'univers complètement azimuté de ce cher Lupano allié au talent d'Andrea m'a littéralement charmée !
Applaudissements...et chapeau bas !
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Lupano et Andreae ont réussi à créer un univers mêlant fantasy, fantastique, onirisme, surréalisme, très riche en inventions, en référence, jouant sur une infinité de tableaux, allant de Lewis Carroll au steampunk, en passant par les paradoxes temporels et le récit de quête de fantasy. Les dialogues sont comme généralement chez Lupano, drôles, baroque et pertinents. le graphisme est en traits fins et colorisation aquarellée, parfois un peu terne à mon goût, mais les inventions graphiques nous offrent un panel baroque, d'un kitsch fantastique assez délirant. J'y mettrait un petit bémol tout de même, cette richesse engendre une complexité, l'intrigue est un peu trop chargée et pas toujours très claire, l'intervention de dieux, bien qu'assez cocasse, vient alourdir la quête de nos personnages. L'histoire tient sur cinq tomes, il fallait de la consistance mais à mon goût, celle-ci parasite la légèreté baroque du style. Cela reste une série de qualité, délirante et inventive.
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Par où commencer ?
Je pourrais simplement clamer haut et fort que cette BD est gigantesque, mais je pense qu'il va t'en falloir un peu plus, à toi, Babelionaute aguerri qui me lit. Et tu auras bien raison. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, il va bien falloir trouver autre chose pour t'expliquer par A+B que j'ai raison.
Commençons donc par la qualité du dessin, puisque les illustrations magnifiques et oniriques m'ont fait baver comme il faut. Comment ça, ça n'est pas très mathématique comme argument ? Il n'empêche que lorsqu'on est subjugué par les planches qui nous emportent dans un tourbillon de couleurs, dans un voyage ébouriffant à travers un monde qui s'est acoquiné avec Chronos, il est aisé de pousser le curseur de l'adoration relativement haut d'entrée de jeu. Non, ça n'est pas objectif, mais on n'est pas là pour ça, soyons honnêtes.

Il y a pas mal de mécanique, une belle déclaration d'amour à la science, et à l'art, beaucoup de poésie, un soupçon d'humour (et même une blague sur les cannibales, j'adore), de belles réflexions sur l'éternité, puisqu'on touche avec ça le coeur du sujet, et mille et unes trouvailles géniales avec ces chrono-insectes qui donnent ou prennent du temps aux personnes qui les croisent.
Le temps.
Vaste sujet, compliqué, complexe même, qui fait vibrer, de peur ou d'envie, qui touche tout le monde, qui n'épargne personne, qui régit la vie. Qu'on le convoite ou qu'on ait fait la paix avec l'idée que l'éternité n'est pas de ce monde, avouons-le, il peut donner des sueurs froides. Et c'est précisément ça que certains personnages d'Azimut sont en train de combattre : ni plus ni moins que la mort.

De là, l'aventure nous embarque et nous ébouriffe, pour ne plus nous lâcher. Joyeusement décalée (je soupçonne de la part des auteurs un léger penchant fétichiste pour les gambettes féminines, si vous voulez en parler, certains sont très à l'écoute !^^...), tantôt sombre, tantôt lumineuse, et peuplée de personnages attachants sachant dépasser leurs apparences, cette aventure sait aussi réfléchir sur tout le paradoxe de l'immortalité. Alors que les mortels passent chaque seconde de leur vie à courir après les chimères qui sauront leur offrir le Graal de la vie éternelle, sans vivre autre chose que cette course après le temps ; les immortels eux, ont "perdu cette urgence de vivre" et donc se laisseraient presque dépérir, remettant sans cesse au lendemain des choses qu'ils avaient à coeur de faire...
C'est de toute beauté, hein ?
C'est pas de moi, c'est dans le livre. Après tout, ça aussi c'est dit : "tout est dans le livre !" Comprenne qui aura lu, qui lira, je vous le conseille, si le temps est un sujet qui vous botte.

*Chronique qui vaut pour l'intégralité de la saga, parce que je trouve ça extrêmement délicat de le faire sur une histoire inachevée.*
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La voix du nord a gelé le monde, a stoppé la guerre. Ce qui n'était pas au programme de la banque du temps qui somme Manie de relancer les hostilités ou de redonner ses siècles de jeunesse qu'elle a obtenu.

J'aime beaucoup cet univers loufoque et totalement original. Il a un côté déjanté et onirique, et encore plus souvent humoristique. C'est une véritable immersion dans un royaume à découvrir à chaque page.
Mais alors qu'on est à la fin de l'histoire, je ne suis pas sure d'avoir tout compris. le temps semble s'enrouler sur lui-même. Les immortels, les amants maudits, ... il y a beaucoup d'étrangeté qu'on a du mal à expliquer.
Bien qu'on s'attendait à la fin de cette série, un autocollant rouge annonce "fin de cycle". On peut fonc supposer qu'il y aura une suite à Azimut.
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critiques presse (1)
BDGest
13 novembre 2019
L’attrait, comme le succès d’Azimut, est d’avoir, parallèlement à la dimension onirique du propos, su développer un univers graphique à l’unisson. [...] Le dessinateur bordelais donne vie à tout son petit monde dans une débauche de couleurs et une créativité propres à enflammer les imaginations les plus arides.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Le PetitGhistan n’étant pas touché par cette
vague glaciaire, un cortège ininterrompu de réfugiés climatiques nous arrive en masse depuis plusieurs jours. Nos ennemis d’hier demandent l’asile.
- Nous sommes envahis par ceux que nous projetions d’envahir !
(…) - Et nous devrions les accepter ? Nous devrions les accueillir ?
-Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde !
- Non, certes…
- Bien sûr que non !
- Dans ce cas accueillons à bras ouverts une certaine catégorie de réfugiés …. Ceux qui correspondent par exemple à un certain euh… profil, euh … que nous recherchons et qui pourraient constituer une sorte de … euh… plus-value, pour notre projet de civilisation grandghistanaise.
(Les conseillers et le Grand Tracasseur, p. 17-18)
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-Elle est très bien l'humanité !
-Des fous prétentieux! Des vaniteux ivres de sang! Vous n'avez du génie que pour vous inventer des histoires qui légitiment vos crimes!
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- C'est quoi le zinzen ?
- Le zinzen, cher ami, c'est l'art ancestral d'apporter des réponses fantaisistes et/ou loufoques à des problèmes rationnels.
- Vous pouvez m'expliquer la différence entre fantaisie et loufoque ? ...
- Ha ha ! Jeunesse impatiente. Il faut des années d'études.
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Fuir la fin des temps n'a pas grand sens, mais bon. C'est humain.
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- Il est mort. Il doit y avoir une erreur. Il devait vivre jusqu'à la fin des temps.

- Alors c'est que nous y sommes.

- Fichtre. Comme ça, sans prévenir ?
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