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En 1832, Prudence Crandall vit à Canterbury dans l'État du Connecticut et donne des cours aux jeunes filles blanches de la ville. Lorsqu'elle décide d'accepter dans ses cours une jeune fille noire, puis d'ouvrir une école exclusivement réservée aux jeunes femmes de couleur, c'est une vague d'hostilité violente qui se soulève contre l'institutrice et ses jeunes pensionnaires. Mais Prudence Crandall et ses élèves sont bien décidées à ne pas se laisser intimider si facilement.

Inspiré de faits réels, « Blanc autour » revient sur l'histoire de la première école pour jeunes filles noires, ouverte aux Etats-Unis en 1832, sous la direction de Prudence Crandall. Nous sommes un an après la sanglante révolte menée par l'esclave et prédicateur Nat Turner qui avec sa bande commettra une soixantaine de meurtres – hommes, femmes, enfants, vieillards. Cette rébellion fera la une des journaux nationaux, terrorisera les blancs et les conséquences seront radicales. Surtout, Nat Turner était un esclave instruit qui savait lire… Dès lors, l'instruction des noirs apparaîtra comme une menace pour les maîtres blancs. Ainsi, même si les noirs sont « libres » dans cet état, ils n'ont aucun droit citoyen et on ne veut pas que cela change. D'où la levée de boucliers contre cette institutrice et ses pensionnaires.
Le roman graphique explique très bien cette crainte de la communauté blanche de Canterbury et même si l'école finira par fermer, l'héritage laissé par Prudence Crandall est bien là. Parmi ses élèves, nombreuses seront celles à reprendre le flambeau de l'instruction et à rejoindre les rangs des abolitionnistes, en jouant notamment un rôle actif dans le fameux « chemin de fer » clandestin, réseau de routes et de lieux sûrs mis en place par les abolitionnistes et destinés aux Afro-américains fuyant l'esclavage.
« Blanc autour », avec des traits chaloupés et des couleurs pastel, rend hommage à cette jeune institutrice extrêmement courageuse pour l'époque, de même qu'à ses élèves. La bêtise du racisme y est dénoncée, le pouvoir des femmes indépendantes valorisé – qu'elles soient noires ou blanches.
Un très bon roman graphique historique qui se termine par une postface très instructive, rédigée par la conservatrice du musée Prudence Crandall.
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" - Je ne comprends pas. Elle est si généreuse. Et si intelligente. Si instruite. Si forte ! Elle n'a pas un seul soupirant !
- Je crains que beaucoup des qualités que vous venez de nommer ne soient considérées comme des handicaps par les hommes en âge de se marier..."

Elle ne croit pas si bien dire la petite Maria à M. Crandall, le père de cette charmante jeune femme à marier .
Quand on sait en plus que la dite jeune femme, Prudence Crandall, décide d'ouvrir à Canterbury une école pour jeunes filles de couleur, on imagine bien que plus d'une porte de la "bonne" société" lui sera à jamais fermée.

Cette histoire, s'inspirant de faits réels se déroule en 1832 dans une ville paisible du Connecticut, 30 ans avant l'abolition de l'esclavage. Dans cette partie nord du pays, il a déjà été aboli mais les noirs libres ne sont pas considérés comme des citoyens et je dirai même qu'ils ne sont pas considérés du tout. Et les femmes noires, alors ? N'en parlons même pas !
Alors quel pavé dans la mare quand Prudence Crandall offre à des jeunes filles de couleur la possibilité de s'instruire.

Ce roman graphique met à l'honneur ces jeunes demoiselles avides d'instruction et courageuses. du courage, il leur en fallu beaucoup pour braver cette atmosphère hostile de l'Amérique blanche.

Blanc autour est un très bel album qui permet de réaliser combien l'abolitionnisme fut long à se mettre en place et combien les préjugés basés sur le sexe et la différence de couleur ont la vie dure.
Un album percutant, émouvant et instructif !
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Scénario : Wilfrid Lupano
Dessin et couleurs : Stéphane Fert
Lors de ma visite hebdomadaire à la bibliothèque, cette bande dessinée m'a été vivement recommandée. J'ai pour habitude d'écouter et de suivre les conseils de lecture.
C'est une histoire inspirée de faits réels.
En 1832, Prudence Crandall, directrice de l'école de filles de Canterbury dans le Connecticut, décide d'accueillir des jeunes filles de couleur, soutenue dans son projet par son père.
Horreur, malheur !
Instruire les filles, déjà, ça ne sert à rien, mais bon, ça ne fait de mal à personne, mais des "négresses"...!!!
Chez eux, en plus ! Qu'elle aille faire ça ailleurs, pas de ça chez nous !
Le fond est très intéressant et documenté.
La forme m'a beaucoup moins séduite. Oui, je sais, la critique est aisée, seul l'art est difficile. Bien sûr, je serais incapable d'en faire autant.
Toujours est-il que ni le dessin ni les couleurs ne m'ont plu.
Seuls, les oiseaux ont trouvé grâce à mes yeux.
Une très édifiante postface rend hommage à diverses personnalités féminines antiesclavagistes actives.
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Ce magnifique album raconte la lutte courageuse et pacifiste de Prudence Crandall pour que soit reconnu le droit à l'éducation des jeunes filles noires et ainsi contribuer à ce qu'elles soient reconnues comme des citoyennes à part entière. Professeure dans un pensionnat pour jeunes filles dans le Connecticut,elle décide en 1832 de la destiner aux jeunes filles noires. Ceci, après avoir été interpellée par une adolescente,Sarah Harris qui désirait ardemment comprendre non seulement le pourquoi,mais aussi le comment des choses.
W. Lupano joue magnifiquement de la métaphore du bâton qui, plongé dans l'eau,semble coupé en deux pour interroger sur l'impact du milieu lorsqu'il s'agit d'interpréter un acte. " La réfraction. Pourquoi le regard change? Pourquoi l'indignité se transforme en gloire ? C'est ça mademoiselle qu'il faut nous apprendre."
Au delà du racisme et de la ségrégation, c'est la dénonciation de l'intolérance et de la bêtise qui asservissent universellement et intemporellem le monde ,que dénonce W.Lupano avec son superbe scénario. Les dessins et couleurs de Stéphane Fert me plaisent énormément car ils associent une certaine simplicité à une richesse des expressions qui créent des expressions et des symboles puissants qui se passent parfois de texte. La préface et postface apportent un éclairage historique très intéressant.
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Je remercie les éditions Dargaud pour l'envoi, via net galley, du roman graphique Blanc autour de Wilfrid Lupano (scénario) et Stéphane Fert (illustrations).
1832, Canterbury.
Dans cette petite ville du Connecticut, l'institutrice Prudence Crandall s'occupe d'une école pour filles.
Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette "exception" comme une menace.
Même si l'esclavage n'est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l'Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d'une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l'école si la jeune Sarah reste admise....
Blanc autour est un roman graphique relatant une histoire vraie.
En effet, Prudence a réellement existé, de même que ses élèves. D'ailleurs une fois le roman graphique terminé il y a un dossier sur cette femme et ses élèves. J'ai trouvé cela passionnant, de savoir ce qu'elles étaient devenues. C'est une très bonne idée d'avoir fait ce dossier en plus.
Prudence est une femme forte dont la vie va changer le jour où elle va décidé d'accepter une jeune fille noire dans son pensionnat de jeunes filles blanches. Car en ce temps là noirs et blancs ne se mélangeaient pas. Non vous imaginez, un noir instruit ça prendra forcément la grosse tête. Et une fille en plus, pourquoi veut t-elle faire comme les filles blanches ?? C'est ridicule !
Et puis, il ne faut pas oublier Nat Turner, cet esclave noir qui un an plus tôt, en Virginie, a pris la tête d'une révolte sanglante. Il savait lire et écrire, pour un esclave !! Ces idées lui sont forcément venus de ça, pas besoin donc d'instruire les noirs...
Évidemment de tels propos sont révoltants, mais les comportements de l'époque sont bien resitués.
Le racisme est très présent, et hommes comme femmes ont des idées et des paroles qui sont à vomir !
Ce qui est inquiétant, c'est que presque 200 ans après les faits, il y a toujours un racisme important aux États-Unis.
Bien sur, cela a évolué. Il n'est plus choquant (pour les trois quarts des gens du moins) de voir un couple mixte et les enfants ont le droit à l'éducation quelque soit leur couleur.
Mais au vue des dernières émeutes, au vue des comportements de certains en Amérique comme dans le reste du monde, on peut parfois se demander si les gens sont réellement (au plus profond d'eux) plus civilisés qu'en 1832 !
L'histoire est très intéressante, j'ai appris plein de choses sur cette période que je connais mal et cette histoire que j'ai découverte. Les personnages sont attachants.
Par contre j'ai un peu moins aimé les dessins, je n'ai pas accroché avec les traits des personnages qui sont parfois un peu grossiers. Et la police de caractère est un peu difficile à lire au format numérique.
Blanc autour est un bon roman graphique, ma note : 4 étoiles.
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Excellente surprise que cette bd d'autant que je n'attendais ni Wilfrid Lupano (l'auteur, entre autres, de la série caustique et humoristique Les Vieux Fourneaux) ni Stéphane Fert (dessinateur des contes Peau de mille bêtes et Morgane) pour nous raconter ce pan tragique de l'histoire des États-Unis : comment l'ouverture de la première école pour jeune filles noires, en 1832 dans le Connecticut, a tourné au fiasco et au drame du fait du refus des suprémacistes blancs de voir les personnes de couleur s'instruire, de la peur de l'autre (nourrie par un évènement relaté dans le très instructif avant-propos) et du racisme profondément ancré.
Wilfrid Lupano a choisi d'écrire son scénario sous l'oeil des jeunes filles, pour montrer leur courage et leur esprit de sororité face à la violence, et de rythmer l'intensité dramatique par des cases sans dialogue. Part belle est alors donnée à Stéphane Fert dont l'univers poétique et féerique colle paradoxalement mais parfaitement au scénario. Alors que l'on ne s'attend pas à ce genre de dessin pour ce genre de récit, Stéphane Fert fait preuve de beaucoup d'intelligence quand il croque les trognes des villageois de manière exagérément caricaturale afin de mieux montrer leur bêtise et ainsi anéantir leurs arguments. Les visages des jeunes filles sont simplement nuancés dans leurs expressions par un trait pour la bouche et deux billes pour les yeux mais la palette graphique de Stéphane Fert, reconnaissable par ses teintes pourpres, violine et bleu pastel, explose quand celles-ci, face au drame, se réfugient dans le fantastique et le conte.
Bref, j'ai beaucoup aimé l'alliance de ces deux artistes.
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Blanc Autour aborde un sujet poignant : le racisme généralisé qui sévissait au XIXème siècle dans les Etats du Nord des Etats-Unis, pourtant si fiers d'avoir aboli l'esclavage, mais refusant tout ce qui permettrait aux personnes de couleur de s'intégrer dans la société.

Cependant les dessins, très particuliers (trop pour moi en tout cas), m'ont rebutée : personnages parfois caricaturaux ou difficiles à identifier, couleurs très marquées, etc. Il y a deux ans, je n'avais déjà pas réussi à terminer Morgane, également illustré par Stéphane Fert. Il semblerait que son univers graphique, à la forte identité visuelle, ne soit définitivement pas pour moi.

Au moins, j'aurai essayé...
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Peu habitué – voire même éduqué - à lire des romans graphiques, j'ai toujours beaucoup de mal à en juger les qualités, comme avec ce Blanc Autour de Wilfrid Lupano et Stéphane Fert. Une fois n'est pas coutume, je me contenterais donc d'une approche minimaliste – donc courte - en mode j'aime/j'aime pas.

Et j'ai moyennement adhéré à cette histoire – authentique – de combat pour l'égalité des races dans cette petite ville du Connecticut où une institutrice engagée décide de laisser les jeunes filles noires accéder – enfin - à l'éducation. L'ensemble manque de puissance, reste assez convenu et ressemble à du déjà vu/lu maintes fois.

En revanche, comment ne pas saluer le trait graphique de Stéphane Fert, qui sous un style assez naïf, parfois à la limite de l'enfantin, réussit à rendre les visages extrêmement expressifs et souvent émouvants.

Une lecture mitigée donc, mais instructive grâce aux notes de fin de livre replaçant les personnages dans leur contexte historique réel.
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Alors qu'aujourd'hui, l'accès à la scolarité pose encore problème dans pas mal d'endroits dans le monde, cette BD se plonge dans une histoire aussi vraie qu'étonnante. La scolarisation de jeunes filles noires en 1832, aux États-Unis, alors que tous les états américains n'avaient pas encore aboli l'esclavage. Oui, tout à fait, une histoire vraie, avec cette enseignantes et ses élèves qui vont devoir se battre pour accéder au savoir !
Wilfrid Lupano dans son histoire se penche plus sur le quotidien de cette école, la soif de savoir de ses pensionnaires et le rejet de la population, sans faire de son intrigue un pamphlet antiraciste. Pas besoin, l'histoire parle d'elle-même sans qu'on ait besoin de nous faire la leçon !
Stéphane Fert quant à lui nous présente des dessins tout en rondeur avec une palette de couleurs douces. le charme de ces dessins contraste avec la dureté de l'histoire, comme pour montrer le bien qui en sort.
Un grand merci aux éditions Dargaud et à Netgalley pour cette BD sur un combat pour le savoir et la liberté.
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Wilfrid Lupano (scénario) et Stéphane Fert (illustrations) nous invitent à un voyage dans le temps, aux Etats-Unis, dans les années 1830. Pour être plus précis, à Canterbury dans le Connecticut. Et ce, afin de nous conter, l'histoire de la Canterbury Female Boarding School, la première école pour jeunes filles à la peau d'ébène.
L'institutrice, Prudence Crandall (1803-1890) est enseignante dans cette école, qui n'est à la base qu'une école de filles dans laquelle un jour, vient se présenter « Sarah », une jeune fille curieuse en soif d'apprentissage. Mademoiselle Crandall décide de lui offrir une place à l'école. Mais à cette époque et même si dans ces états du nord, l'esclavage n'est plus pratiqué, le racisme est encore monnaie courante et les esprits sont toujours hantés par Nat Turner, un esclave qui savait lire et écrire et qui a mené une révolte sanglante. Les blancs, refusent cette idée et menacent d'enlever leurs enfants. L'institutrice les prendra au mot et de ce fait, elle vient de créer la première école pour jeunes filles noires.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire basée sur des faits réels et qui m'étaient totalement inconnus. le travail de documentation a été remarquablement mené et permet à cet album graphique d'être très instructif. de plus, les biographies de personnalités issues de cette école en post face de l'album m'a appris beaucoup de choses. Elles sont signées par Joanie DiMartino, a conservatrice du musée Prudence Crandall. J'ai été un peu moins sensible aux illustrations et surtout à la police de caractères utilisée qui ne se prête pas à la lecture dématérialisée.
Je remercie en tout cas Netgalley et les éditions Dargaud pour cette histoire de sororité dans cette Amérique où même aujourd'hui, le racisme est malheureusement toujours présent.

Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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