La bibliomule de Cordoue

La bande-dessinée parle de l'Espagne d'avant la Reconquista, alors qu'une grande partie de la péninsule ibérique était musulmane et Cordoue sa capitale, un grand centre culturel, avec une bibliothèque exceptionnelle.
Malgré le sérieux du sujet (la dénonciation des despotes et des extrémistes qui s'en prennent aux livres, au savoir), l'histoire est teintée d'une bonne dose d'humour, notamment avec la mule caractérielle et le trio de "sauveteurs" qui n'étaient absolument pas préparés au périple qui les attendait.
Les dessins sont sympa, colorés, quoique parfois "irréguliers" au niveau des visages des personnages.
En fait, ce que j'ai préféré, c'est l'épilogue qui rappelle que les destructions de livres ont toujours existé et que cela continue, le savoir apparaissant toujours comme une menace...

Voici trois personnages aussi têtus que la mule portant les livres qu'ils ont sauvés du saccage de la bibliothèque de Cordoue : l'eunuque lettré Tarid, l'esclave copiste Lubna et le gredin patenté Marwan. Ils fuient devant les sbires du vizir Amir qui, au nom d'une nouvelle orthodoxie du savoir, a ordonné la destruction de la plupart des livres rassemblés à Cordoue par les califes Abd el-Rahman III et al-Hakam II. le trio va devoir affronter maints périls pour tenter de sauver le précieux bagage de leur mule.
Avec Wilfrid Lupano au scénario, on se dit que l'on va se régaler. Mais l'histoire s'étire en longueur, se répète trop souvent (la pauvre mule !) et se termine de façon abrupte, sans véritable conclusion. En revanche, les dessins de Léonard Chemineau sont superbes et la mise en couleur orchestrée par Christophe Bouchard est splendide, rappelant la richesse des miniatures persanes.
La postface rédigée par le chercheur Pascal Buresi apporte une caution scientifique au cadre historique de l'histoire en fournissant un éclairage sur le califat de Cordoue et la place du savoir en Islam.
Plaidoyer pour la connaissance sans cesse menacée par l'obscurantisme, le fanatisme religieux et le contrôle du pouvoir, cette bibliomule généreuse, un peu trop chargée, est parfois ralentie par quelques lourdeurs dans l'intrigue.

J'ai beaucoup aimé le message derrière l'histoire, qui valorise la culture et place la littérature au centre de la société.

Les personnages principaux forment une équipe du tonnerre, et on en apprend plus sur chacun au fil du récit.

Malgré la profondeur des thèmes abordés, on se surprend à rire de temps en temps du comique de la situation ou du désespoir qui fait perdre la tête aux personnages.

En revanche, j'ai eu plus de mal avec la mise en page, qui est très classique à mon goût.

« La bibliomule de Cordoue » avait eu des critiques élogieuses à sa sortie. Plus d'un an plus tard, je l'ai enfin trouvée en bibliothèque. En effet, le livre est un beau pavé qui coûte pas moins de 35€. Publié chez Dargaud et estampillé France Inter, le sujet choisi est celui de la préservation des livres pour la perpétuation de la connaissance.

Cordoue. Après des années de règne éclairé, le califat va retomber dans l'obscurité (notamment religieuse). Symbole de ce basculement : les ouvrages de la grande bibliothèque vont être brûlés. Tarid va alors tenter de sauver le plus d'ouvrages qu'il peut. Suite à des rebondissements divers, ils se retrouvent à trois sur la route et leurs dizaines de livres portés par une mule récalcitrante… Et cela, avec l'armée du califat aux trousses…

L'ouvrage est un road trip avec trois personnages que tout oppose (enfin… surtout un !), mais qui ont tous eu à voir avec l'amour des livres. Certains sont même sortis de leur condition grâce à cela. Au fur et à mesure de leur avancée, tout paraît désespéré. Car, sur le chemin, personne ne les aidera. Personne ne voit l'intérêt d'un livre (à part à la revente). La connaissance, l'érudition, sont mises à rude épreuve.

Si les personnages sont sympathiques, on a l'impression que l'ensemble tourne en rond. Certes, on découvre petit à petit le passé des personnages, mais le système : les livres tombent de la mule – désespoir – on remet les livres sur la mule – on repart est trop utilisé. Les discours sur l'importance des livres également est rebâché. Quand on sait qu'il faut être un amoureux des livres pour avoir celui-ci dans les mains, ça prêche un peu des convaincus. D'ailleurs, la postface va en ce sens en mettant un coup supplémentaire de didactique au cas où le lecteur n'aurait pas compris le message…

Au niveau du dessin, j'ai apprécié le trait de Chemineau. Son semi-réalisme est réussi, bien mis en valeur par les couleurs. Les auteurs jouent beaucoup sur les teintes sombres sur les avant-plans pour donner de la profondeur à l'ensemble. Les personnages sont eux bien identifiables, chacun avec son style. On appréciera leur dynamisme et leur expressivité. Je ne connaissais pas ce dessinateur et nul doute que je suivrai ce qu'il publiera par la suite.

« La bibliomule de Cordoue » est un ouvrage sympathique mais plombé par son message trop prégnant. le road trip traîne en longueur et les péripéties sont un peu convenue (des rencontres avec des voleurs en gros). Encore un ouvrage qui pêche par sa longueur. Avec moins de pages, une intrigue plus ramassée et moins de didactique, l'ensemble aurait été bien plus percutant… avec un message tout aussi efficace.

Lien : https://blogbrother.fr/la-bi..

Ce livre en lui-même est absolument magnifique! on a envie de s'y plonger totalement, de le garder jalousement pour soi. J'ai eu une petite larme au coin de l'oeil, et il a fallu 5 bonnes minutes pour que ma chère bibliothécaire puisse me l'arracher des mains. Ah l'amour des livres! J'ai donc bien compris Tarid, notre personnage qui décide de sauver coûte que coûte des centaines de livres du feu qui les attend, à cette époque où l'Espagne vit des moments tumultueux. Nous voilà donc partis avec Tarid, Lubna -copiste, Marwan et sa mule caractérielle, capricieuse, "pourrie" ou cultivée, nous ne le saurons jamais, mais dans tous les cas bien costaude vu le chargement qu'elle porte. C'était un livre bien sympathique sur fond historique avec un zeste d'humour. J'ai passé un bon moment, c'est une lecture agréable.

Un peu déçue par la qualité des dessins une fois le livre ouvert, la couverture qui est beaucoup plus travaillée est trompeuse.
J'ai mis du temps à m'attacher aux personnages et à rentrer dans le récit.
Au final j'ai quand même apprécié cette lecture, sans être totalement emballée.