Tarid a passé sa vie à prendre soin des livres de cette bibliothèque. Près de quarante années employées à protéger chaque ouvrage de l'humidité, des moisissures, des souris, de la lumière… à faire recopier les ouvrages fanés ou abimés devenus difficiles à lire, à faire consolider les reliures, à inventorier, classer, dépoussiérer…
Il ne connaît rien d'autre. C'est son cœur qui se consume, là-bas.
C'est lui qu'on brule.
Des quelque quatre cent mille ouvrages que contenait la bibliothèque des califes, un seul a été retrouvé en 1936, à Fez.
Il portait des annotations d’Al-Hakam II. [Calife de Cordoue. 961-976]
- Tant que les hommes vivent comme des bêtes apeurées, grattant la terre pour subsister, convoitant la richesse du voisin et craignant l’épée de l’étranger, il leur est difficile de voir la beauté de la poésie ou l’intérêt de la science. Ils ne veulent pas être riches. Ils veulent être à l’abri.
A l'avenir, on ne me verra plus jamais sur une mule !
C'est à Dieu que nous rendons grâce lorsque nous traduisons en arabe les scientifiques et les poètes du monde entier...
... perses, hébreux, syriaques, indiens, latins ou grecs !
Et que nous réalisons des copies de leurs ouvrages pour que le plus grand nombre les découvre.
C'est Dieu que nous servons quand nous prenons la mesure de la complexité de son oeuvre, et que nous la transmettons à notre prochain.
C'est Dieu que nous servons lorsque nous faisons de l'islam la civilisation la plus avancée, la plus instruite, la plus ouverte du monde.
P 65
S'il n'y avait pas le poids des livres, l'esprit du lecteur s'envolerait !
(p.114)
Et si tu avais bossé un peu ton grec et lu Platon, tu comprendrais ce qu’il y a d’idiot à vouloir dissimuler le savoir au fond d’une caverne !
S'il n'y avait pas le poids des livres, l'esprit du lecteur s'envolerait!
p.114
Les grandes familles arabes sont ivres de pouvoir. Les imams sont dépouillés de leur autorité et furieux de voir toutes ces femmes instruites au quartier des copistes. Je suis leur homme providentiel. Je redistribue les rôles.
Tant que les hommes vivent comme des bêtes apeurées, grattant la terre pour subsister, convoitant la richesse du voisin et craignant l'épée de l'étranger, il leur est difficile de voir la beauté de la poésie ou l'intérêt de la science.