Faire des cabanes en tous genres - inventer, jardiner les possibles, sans craindre d'appeler cabanes des huttes de phrases, de papier, de pensée, d'amitié, des nouvelles façons de se représenter l'espace, le temps, l'action, les liens, les pratiques.
"Nous" est le résultat d'un "je" qui s'est ouvert (ouvert à ce qu'il n'est pas), qui s'est dilaté, déposé au dehors, élargi.
Avec les choses le monde fait des lignes…
Extrait 2
Toute chose en effet se conduit, se comporte : une espèce, une pierre, une rivière, toute chose se conduit et par conséquent nous conduit ("la flèche de l'eau, écrit Jacques Darras / M'indique sa trajectoire avec une certitude qui me choisit"). Toute chose se conduit et c'est là son idée ; l'idée qu'elle a, ou plutôt (et je ne peux me défaire de cette formule de Jean-Christophe Bailly) l'idée qu'elle est : son orientation dans le vivre, sa piste d'être et d'expérience, la pensée qu'elle risque et quelle mêle, emmêle au monde.
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Avec les choses le monde fait des lignes…
Extrait 1
Avec les choses le monde fait des lignes : lignes de conduite, lignes de vie, pistes, départs, ouvertures de mondes... Tim Ingold a proposé une anthropologie comparée des lignes, du faire-ligne, du pister : "marcher, tisser, observer, chanter, raconter une histoire, dessiner et écrire", tracer avec ses mains, ses pieds, un crayon, un fuseau, un outil, une pensée. Mais il n'y a pas que nos mains ou nos âmes qui fassent des lignes, s'il est vrai que chaque chose a son idée.