Vomir sa rage sur le bitume, se servant des mots comme d'une arme qui détruit le cerveau. Contenir sa haine, puis l'expulser en vers et contre tous. du moins les badass que peuplent ce Paris alternatif, que K. Dick aurait pu décrire s'il s'était pris d'amour pour la capitale. Originale comme idée, non ?
Karim Madani créé son univers, inspiré de Sin City, GTA, de
David Bowie, et de bonnes grosses vibes old school que crachent les ghettos blasters. Un cocktail jouissif qui réunira les accros de glampunk et de groove androgyne. Ce roman sent le film à la Shaft, on s'attend direct à voir Pam Grier sortir de cet ovni et brandir un fusil à pompe !
Roman urbain, qui démarre comme une histoire de super-héros, ça pue la vengeance à plein nez dès les premières pages. Les gangs qui s'y affrontent apportent leur dose de violence nécessaire pour s'accrocher et on reste juste scotché sur place.
Quand on voit les références du bouquin, les mises en abîmes de l'auteur, le fait d'expliquer les processus littéraires utilisés à la narration, on n'est à peine surpris de voir à quel point ce roman n'a pas été bâclé.
Chester Himes, Hammett sont des grands noms de polars qui font frémir, il y a même un soupçon de Blade Runner.
Madani tisse une histoire, comme
Frank Miller aiguise ses crayons.
Les crapules toutes aussi charismatiques les unes que les autres (du mafieux des Affranchis en passant par un condensé de Basquiat, défoncé au Velvet Underground).
Ciel Liquide - nom donné à la drogue dans l'histoire - colle à la peau et exactement comme cette drogue, colle à la personnalité de chacun. Chaque personnage donne (presque) envie d'y ressembler.
C'est que du très bon !
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