Citations sur Insaisissable, tome 3 : Ne m'abandonne pas (120)
Je suis au-delà de toute pensée logique. Au-delà des mots, au-delà des idées intelligibles. Les secondes se muent en minutes et les coeurs cessent de battre et les mains s'entrelacent et j'ai trébuché sur une planète et je ne sais plus rien de rien, je ne sais rien parce que rien ne sera plus jamais comparable à cet instant.
Plus rien ne pourra jamais représenter ce que j'éprouve en ce moment.
Me retrouver près de toi provoque des choses en moi. Des choses étranges et irrationnelles et des choses qui palpitent contre ma poitrine et entrelacent mes os. J'ai envie de réponses et de clarté et de révélations que je trouverai dans es livres. J'ai envie d'une poche pleine de signes de ponctuation pour terminer les pensées qu'il a fait éclore dans ma tête.
- Quelle différence ça peut faire ? Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent. Je n'ai pas besoin de leur bénédiction.
- Donc ça ne te dérange pas, je lui demande, que les gens puissent te juger si méchamment ?
- Je n'ai personne à impressionner. Personne ne se préoccupe de ce qui peut m'arriver. Je ne suis pas intéressé à me faire des amis. Mon boulot est de guider une armée, et c'est la seule chose pour laquelle je suis bon. Personne ne serait fier des choses que j'ai accompli. Ma mère ne me connait même plus maintenant. Mon père me pense faible et pathétique. Mes soldats me veulent mort. Le monde va en enfer. Et cette conversation que je suis en train d'avoir avec toi est la plus longue que je n'ai jamais eue.
- T’es mon meilleur ami, Kenji. Tu le sais, pas vrai ?
- ouais, ma puce, dit-il dans un sourire radieux. Je le sais bien. Et j’en reviens pas de m’être attaché à une crevette comme toi.
-Ca devient trop lourd à porter quelquefois, avoue t-il en détournant les yeux. Trop lourd. Même pour moi. Et il y a des jours où j'ai pas envie de rigoler. J'ai pas envie de faire le con. J'ai pas envie de m'intéresser à quoi que ce soit. Il y a des jours où j'ai juste envie de coller mon cul par terre et de chialer. Toute la journée. C'est carrément dingue, non ? Me demande-t-il sans croiser mon regard alors que c'est mains ont cessé de triturer le tapis de sol.
Je songe alors que les paroles sont des créatures imprévisibles.
Aucun pistolet, aucune épée, aucune armée, aucun souverain n'auront jamais plus de pouvoir qu'une simple phrase. Les épées peuvent blesser et tuer, mais les mots vous poignardent et s'enfoncent dans la plaie, s'incrustent dans votre corps pour devenir des cadavres qu'on trimbalera avec vous plus tard, tout en essayant de creuser et d'arracher leur squelette qui se cramponne à votre chair.
Aucun pistolet, aucune épée, aucune armée, aucun souverain n'auront jamais plus de pouvoir qu'une simple phrase.
Je songe alors que les paroles sont des créatures imprévisibles.
Aucun pistolet, aucune épée, aucune armée, aucun souverain n'auront jamais plus de pouvoir qu'une simple phrase. Les épées peuvent blesser et tuer, mais les mots vous poignardent et s'enfoncent dans la plaie, s'incrustent dans votre corps pour devenir des cadavres qu'on trimballera avec vous plus tard, tout en essayant de creuser et d'arracher leur squelette qui se cramponne à votre chair.
Je préfère encore être abattue en train de réclamer justice, plutôt que mourir seule dans une prison que je me serais construite moi-même.
Mais quelque chose dans la nuit, la quiétude du moment, je pense, crée son propre langage. Il y a une étrange forme de liberté dans le noir, une vulnérabilité terrifiante qu’on s’octroie juste au mauvais moment, trompé par l’obscurité qui nous persuade qu’elle gardera nos secrets.