J'ai envie d'une poche pleine de signes de ponctuation pour terminer les pensées qu'il a fait éclore dans ma tête.
J'aimerais ,plus que tout, savoir comment immortaliser ces moments pour les revivre à jamais.
Parce que celui-ci
vaut tout l'or du monde.
-Je ne me donne pas en spectacle, OK ? Ma présence exige un certaine attention...
-On ne fait rien, répond Ian.
-On essaye surtout de ne pas mourir,disons, ajoute Winston.
-On s'ennuie à mourir, en tout cas, ironise Lily.
- Est-ce que tu l'aimes? répète-t-il d'une voix plus calme, cette fois.
Et je dois soudain m'efforcer de dire ce que je n'aurais jamais cru devoir prononcer.
- Je n'en sais rien...
Accroche-toi
Tiens bon
Lève les yeux
Reste forte
Patiente
Cramponne-toi
Air l'air forte
Reste debout
Un jour je serai peut-être
Un jour je serai
enfin
libre
Et nous sommes des guillemets, inversés et à l'envers, s'accrochant l'un à l'autre à la fin de cette phrase de vie.
- Alors, dit-il, c'est pour quand, le grand jour ? T'as déjà fixé une date ?
- Quoi ? Une date pour quoi ?
- Pour le jour où tu cesseras de jouer les débiles.
– On a l’impression de voir une série à l’eau de rose, renchérit Ian. Sauf que c’est encore plus mal joué.
– Moi, je trouve ça plutôt touchant, riposte Winston.
- Mais ça ? dit-il, atterré. Ces mots-là ? Cette explication ? Tu l'as choisi parce qu'il était gentil avec toi ? Parce qu'il t'as témoigné la charité la plus élémentaire ?
Je suis soudain en colère.
Je suis soudain mortifiée.
Je suis outrée par ce jugement que Warner s'autorise à porter sur ma vie, par le fait qu'il pense s'être montré généreux en cédant sa place.
- C'est pas de la charité ! je riposte en serrant les poings. Il tient à moi... Et je tiens à lui !
Warner hoche la tête, pas très impressionné.
- Tu devrais adopter un chien, mon cœur. J'ai entendu dire qu'ils partageaient les mêmes qualités.