Comment peut-on ne pas aimer son père ?… Le mien est plus, pour moi, que le soutien et le guide… Il est l’exemple vivant et constant de toutes les belles qualités qui donnent du prix à un être… Le courage, l’oubli de soi, l’esprit de sacrifice, la conscience professionnelle, tout cela mon père le pratique tout naturellement. Si je vaux quelque chose, c’est à lui que je le dois… conclut-elle, d’une voix chaleureuse.
Tous les hommes ont gardé, heureusement, au fond de leur cœur, le goût des contes de leur enfance… La mienne a été bercée par des visions d’enchanteurs et de fées… et souvent, à mesure qu’on avance dans l’existence, on s’aperçoit que ces fictions ne sont pas si loin de la réalité qu’on le croirait !…
Certes, c’est toujours très douloureux d’avoir une enfance privée de tendresse maternelle… Moi-même, j’étais un poupon au berceau quand ma mère est morte et j’ai toujours regretté que ma mémoire d’enfant n’ait pu conserver sa vivante image…
Excusez-moi… je ne peux pas voir un homme être grossier avec une femme… surtout quand cette femme porte l’habit de sœur Adélaïde : un habit qui signifie dévouement, sollicitude… abnégation…
Ce qu’il lui faut, c’est une domestique… plus fidèle, plus dévouée que les autres – ou du moins qui paraisse telle… car, à la vérité, elles sont toutes les mêmes…