La méthode Gemini

1953, Mick Dioguardi, un gamin de Brooklyn, se rêve gangster pour se venger de ceux qui l'humilient, lui le petit gros. En attendant, il est apprenti boucher... mais sent le vent tourner quand il réalise que le mafieux John Dioguardi porte le même nom que lui, c'est l'occasion de se faire passer pour un membre de la famille.

L'auteur espagnol Magius s'inspire de la vie de Roy DeMeo, gangster et tueur italo-américain, célèbre pour la méthode de démembrement de ses victimes, la fameuse méthode Gemini, du nom du bar à l'arrière duquel il officiait. Il livre ainsi un récit violent et excentrique pour raconter l'ascension d'un gosse revanchard dans le "crime désorganisé."

Mondrian peignait New-York et ses rues en rouge, bleu et jaune. Magius fait de même et crée un univers hypnotique sur 220 pages saturées de ces trois couleurs (et de noir). Son dessin inspiré des pulps magazines n'est pas forcément à mettre dans les mains de jeunes lecteurs mais c'est dynamique et entraînant.

Voilà un album vers lequel je ne serais pas forcément allé si la sélection du Fauve polar ne l'avait pas mis en avant. Et c'est une vraie découverte avec un style graphique électrique et un ton sans concession.