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Critique de Charybde2


Étonnant et poignant, lucide et lyrique, l'hommage d'un disciple à son ami et mentor, par celui pour qui cette rencontre, à quinze ans, détermina largement sa propre vie.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/03/23/note-de-lecture-pour-saluer-giono-pierre-magnan/

Bien avant d'être notamment, sur le tard et après de longues années d'écriture sans publication (à l'exception de trois oeuvres de jeunesse), le créateur du fameux commissaire Laviolette (et de son aïeul gendarme) à travers dix romans publiés entre 1977 et 2010, et celui de Séraphin Monge, en deux romans de 1984 et 1990, Pierre Magnan (1922-2012) devint, à quinze ans, en 1937, le protégé et l'ami de Jean Giono, alors en pleine gloire contadourienne, du nom d'un lieu-dit de la montagne de Lure, près de Banon et de Manosque, où se retrouvent pendant quatre ans, après la publication à grand succès de « Que ma joie demeure », et avant que ne s'abatte la deuxième guerre mondiale, amies et amis artistes, militant(e)s pacifistes, poètes et autres compagnes et compagnons de route.

Publié en 1990 chez Denoël, « Pour saluer Giono » constitue un hommage étonnant et poignant d'un disciple à son maître, d'un amoureux de la Provence et de la vie à un autre, plus âgé.

« Pour saluer Giono » n'est pas seulement le captivant récit d'une rencontre sous le signe de la poésie et de la Provence, il est aussi le compte-rendu, aussi fidèle que possible après que tant d'années se soient écoulées (même si notes et cahiers d'époque ont été naturellement appelés à la rescousse au moment de sa rédaction), d'une époque bien particulière, d'un moment où l'écriture était importante pour beaucoup de gens, quel que soit leur niveau d'éducation, se développait sous l'oeil bienveillant et néanmoins exigeant des paris, et se forgeait dans le contact des anciens et des prédécesseurs, connus ou non. Si le témoignage porté ici sur la personne de Jean Giono est formidable (porté depuis un tout autre angle, naturellement, que l'excellent « Giono, furioso » d'Emmanuelle Lambert), et s'il éclaire bien d'un jour précieux le contraste entre l'écrivain d'avant-guerre et le même, après guerre, lorsque les désillusions auront donné à « Un roi sans divertissement », « le hussard sur le toit » ou « le bonheur fou » leurs tonalités si particulières et leur carrure de chefs d'oeuvre, il ne faut pas négliger pour autant, loin de là, les confidences autobiographiques du compagnon alors de Thyde Monnier, du jeune homme voulant écrire mais ne se jugeant pas à la hauteur, et de l'observateur attentif de ce qui l'entoure en une époque troublée – tout ce dont naîtra, un peu plus tard, son « L'Aube insolite », mais peut-être surtout, beaucoup plus tard, le magnifique « le Sang des Atrides ».

Lien : https://charybde2.wordpress...
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