Le narrateur, marchand d'objets d'art anciens plus ou moins légalement commercialisés, accepte, faisant taire de vagues scrupules, de venir expertiser quelques pièces en possession du général irakien Gadham. Il se retrouve dans cette
dernière oasis entre les forces kurdes, les forces irakiennes et Daech qui monte en puissance en cette année 2014. Immobile dans cet oasis de calme, il attend le général ; il attend l'occasion d'examiner les pièces ; il fait du cheval avec la fille du général. les journées s'écoulent dans la contemplation, les hypothèses sur l'origine des pièces, les rêveries sur la fille du général. Jusqu'au déclenchement de la tempête, celle qui a traumatisée notre monde lorsque DAECH a pris Mossoul. Il est alors pris dans la tourmente et doit abandonner son oasis, physique et intellectuel. le récit bascule vers la géopolitique et le film d'action : à qui doit profiter réellement la vente de ces objets ? Quel jeu joue le général irakien? Accompagnée de Chirine, la fille du général, il part à la recherche des têtes disparues et essaient de donner un sens aux événements.
Le propos essentiel de l'auteur est clairement exprimé à plusieurs reprises et notamment à la fin où il rejette "ce besoin de croire que tout est toujours planifié et maitrisé par des organismes tout puissants ou alors par des individus particulièrement malins et malfaisants, alors qu'il faudrait bien plutôt admettre que la complexité des choses, leur capacité à échapper à notre entendement, n'est que la manifestation de leur incohérence propre, du hasard qui les fait advenir ou du désordre dans lequel les hommes les mettent par leurs maladresses, leurs mauvais calculs ou leur incompétence."
Incapables d'admettre que
L Histoire n'avance qu'à tâtons, que ses acteurs jouent à colin-maillard avec les événements alors que nous les croyons toujours dans une brillante partie d'échecs, nous essayons de donner cohérence aux faits en reproduisant les affabulations télévisées ou cinématographiques qui nous inondent et qui finissent par transformer notre manière de voir la réalité, à l'instar de ce qui se produisait au moment du déclenchement de l'épidémie de Covid qui me tint cloitré chez moi durant des mois, et que les esprits retors mettaient sur le compte d'invraisemblables complots et de sournois conflits économiques. "
Le style est parfois excessivement lyrique dans les descriptions, même si cela peut avoir son charme.