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Il ne faut probablement pas aborder la lecture de Makine avec ce livre, assez complexe dans son ensemble et par l'enchevêtrement de perceptions, de sentiments, de violence de la guerre et de sa vanité, avec la magie des paysages russes, de la dureté des éléments et avec, de plus près qu'il n'y paraît, la France.

Makine se lance sur la trace d'un aviateur français, combattant l'armée allemande à partir de 1942 jusqu'au tout début de 1945. Ce faisant, il imagine le parcours d'un journaliste qu'il incarne, depuis l'orphelinat, l'adolescence tourmentée par les affres du régime soviétique, jusqu'à la découverte du bref amour de cet aviateur, Jacques Dorme, précédant l'inéluctable drame dû en majeure partie à la doctrine communiste et à l'aveuglement bestial de ceux qui la soutenaient.

Un beau chapitre est presque entier consacré à la rencontre imaginaire, fugace, avec un général français, déjà âgé, grand, au discours lyrique, incarnant une France debout, au-dessus de celle qui s'était inclinée aux pieds des nazis.

Andreï Makine fait passer de nombreux messages à travers cette ode à l'héroïsme et à l'amour, pas seulement celui des combattants, mais aussi de tous les petits qui voudraient simplement vivre une vie.

La nature sauvage de la Russie est la toile de fond de cette oeuvre et Makine maîtrise totalement l'art de lui donner un rôle majeur, jusqu'aux dernières pages, dans la montagne, à la recherche de l'avion écrasé des décennies plus tôt.

Un livre porteur de sens, qu'il faut parfois prendre le temps d'aller chercher en ralentissant si besoin la lecture afin de bien s'imprégner d'une prose éblouissante, toujours renouvelée dans chaque texte d'Andreï Makine.

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Désolée pour André Makine, un auteur que j'adore en temps normal. Mais ici, le récit ne m'a pas touché. Je suis passée complètement à côté de ma lecture. Je suis plus fan des récit fictifs de l'auteur que de ses retours au passé. le testament français j'ai eu du mal à en apprécier la saveur. Et ici, on est dans la même veine et c'en était trop pour moi.
L'auteur a un talent fou pour narrer. J'aime sa poésie, sa beauté, son utilisation de la langue française. Mais je préfère André Makine dans un autre registre.
Ce sera sans moi pour cette lecture.
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Le narrateur, élevé dans un orphelinat en Sibérie, fait à cette époque la connaissance d'une femme d'origine française mais qui a vécu la quasi-totalité de sa vie en Russie. Elle va lui apprendre sa langue natale et partager avec lui des portions de son passé. Au cours de la seconde guerre mondiale, elle a rencontré un pilote français, Jacques Dorme. Leur vie commune ne va durer qu'une semaine mais va imprégner tout le reste de sa vie. le narrateur va s'approprier une partie de ce passé. Sa rencontre avec cette femme l'aidera à construire sa propre personnalité. le récit oscille entre le passé et le présent mais l'on ne s'y perd jamais. C'est un livre magnifique, plein de poésie et de nostalgie, au sens premier du terme.
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J'ai un peu de mal à apprécier cette nouvelle lecture d'Andreï Makine qui me fait penser à un vieil académicien désabusé. Pourtant, on retrouve dans "La terre et le ciel de Jacques Dorme" tous les ingrédients d'un bon roman car l'auteur joue avec ses origines russes, entre réalité et fiction.
Le narrateur est un écrivain qui retourne en Russie, sur les traces de son passé et celui d'Alexandra qui lui a appris à aimer la langue française et les livres. Cette femme lui a raconté son amour fugace avec Jacques Dorme un aviateur français qu'elle a rencontré durant la deuxième guerre mondiale. Il ne reviendra pas de cette guerre, son avion ayant été abattu en Sibérie.
C'est là que le narrateur se rend puisqu'il veut écrire un livre sur jacques Dorme, comme une mise en abyme. Durant cette quête, les souvenirs de différentes périodes vont se croiser comme ceux de l'orphelinat dans les années 60 à l'époque du dégel. Cette recherche va également le mener en France, en banlieue parisienne où vit encore le frère de l'aviateur.
Moi qui ne suis pas fan d'aviation, j'ai trouvé que les meilleurs moments était justement ceux où l'auteur raconte ce qu'a vécu le pilote.
Pour autant, cette histoire ne m'a pas fait vibrer avec des flashbacks permanents et une écriture trop précieuse, très vieille France et revendiquée comme tel. le plus choquant, c'est le mépris d'Andreï Makine pour la banlieue et surtout les rappeurs (forcément des voyous) qui ne maîtrisent pas la langue classique. C'est une pensée étroite, qu'on appelle un cliché je crois.


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On retrouve souvent chez Andreï Makine des histoires qui lui permettent de dire son amour pour la Russie, la France et les livres.
La terre et le ciel de Jacques Dorme répond à ce triple amour de l'auteur. Il y est question d'un amour éphémère entre un aviateur français et une infirmière d'origine française coincée en Russie. La guerre n'est pas loin, on l'entend rugir, mais c'est la parenthèse qui nous est racontée. L'histoire se passe près de Stalingrad, où vingt ans plus tard, Alexandra, l'infirmière, la racontera au narrateur, adolescent dans un orphelinat.
J'aime la plume de Makine, classique certes, mais précise et délicate. Makine s'attache à respecter notre langue, qu'il aime bien plus que la majorité de nos auteurs français. Il produit de beaux livres assez intemporels, toujours subtiles et lumineux.
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Une vieille dame raconte à un adolescent russe son amour pour un aviateur français qui était venu en Russie en 1durant la guerre 40-45.

C'est un livre tout en finesse qui raconte une partie de l'histoire russe sans juger, en laissant le lecteur prendre ce qui lui convient.
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Chaque fois, c'est le même bonheur qui m'entraîne dans cette incapacité de quitter le monde de Andreï Makine.
Ici c'est le récit de l'histoire d'amour brève et passionnée entre une Française qui, dans les années 1930, se retrouve en Sibérie, et un pilote français, Jacques Dorme. En fait, cette histoire d'amour n'occupe que peu de pages, pas plus que nécessaire pour suggérer, nous faire partager et aimer “cette vie, longue de quelques jours avec Jacques Dorme, cette seule semaine qui avait été une longue vie d'amour.”
L'écriture d'Andreï est sans frontières, c'est une splendide toile littéraire pleine de détails intéressants et de micro-histoires.
Souvent au détour d'un mot, d'une phrase, d'une scène, l'on se dit: “il ou elle (faisant référence à des auteurs que l'on aime aussi) aurait dit cela dans tel ou tel livre...” mais très vite on abandonne toute comparaison, foin de la littérature comparée.
Ses romans nous plongent dans le coeur, dans l'âme, dans la vie d'hommes et de femmes – lesquelles “ ont ce degré de beauté qui les situe dans une autre espèce vivante, entre une branche enneigée et une étoile filante.”
Cette capacité qu'il a de nous maintenir dans une captivité émotionnelle dont il n'y a d'échappatoire - pour peu qu'il y en ait une - que très longtemps après la lecture du livre. Il dit à quelques lignes de la fin – et je reprends cette phrase (un usage différent chez Andreï, mais elle est tellement adaptée...): “Une sonorité qui s'affine jusqu'à l'impression de résonner au delà de nos vie...”
Et quel plaisir on éprouve à cette captivité !  
Comme un vieux Petrus qui reste en bouche même des années après...
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Jacques Dorme a vécu un bref amour avec Alexandra. Pilote, il survole le pays dans la liaison Alsib, Alaska-Sibérie, Quand le narrateur pense à lui, il éprouve une "sensation de mutité", comme s'il était incapable de trouver les mots pour en parler. Alexandra et Jacques Dorme dansent au son de l'accordéon, "ils regardent le ciel sans blêmir et la terre sans rougir".
Et puis il y a Village, l'ami du narrateur, "le paria le plus méprisé de l'orphelinat, et le plus libre", qui meurt dans une bagarre. Et l'estran, "le pays refuge où il lui était encore possible de rêver" au milieu des vestiges de la bibliothèque de Samoïlov. A l'orphelinat, le narrateur découvre la lecture, qui lui permet de trouver ce dont il est privé : l'attachement à un lieu, une mythologie personnelle, un passé familial, la "divine liberté de réinventer la vie, de la peupler de héros". Enfin, un prêtre qui invite à prier "pour ceux pour qui personne ne prie", expression "d'une justesse poignante". Bouleversant.
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Si Makine ne nous livre pas ici son plus beau texte, on y retrouve toutefois les thèmes qui lui sont chers comme la patrie, l'amour ou la mémoire. Son écriture, toujours aussi sensible est un délice.
Lien : http://madimado.com/2010/10/..
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Autobiographie et fiction se mêlent dans ce récit mené dans une langue parfaitement ciselée.
L'enfant placé dans un orphelinat en Sibérie se rend quelquefois chez Alexandra. Elle lui apprend le français et lui raconte son amour pour cet aviateur français, Jacques Dorme. L'enfant n'oubliera pas.
50 ans plus tard, l'auteur retourne sur les lieux du crash en mémoire de ce héros, chargé avec d'autres, d'établir un pont aérien entre l'Alaska et la Sibérie.
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