Plutôt déçu par ce récit :(
Tout débutait pourtant très bien avec un magnifique poème de Fabien Marsaud, alias
Grand Corps Malade, en guise d'introduction à son témoignage sur sa première année de rééducation post-traumatisme, année remplie de galère, de doutes, d'espoirs, de désespoir et de profonde humilité...
Ce poème est à lui seul une ode à ces personnes qui vivent et se battent au quotidien dans ce monde parallèle, ces personnes avec handicap profond, les « para », « tetra », traumatisés crâniens et autres grands brûlés qui tentent de combattre au jour le jour la différence et l'indifférence et dont les préoccupations et les perspectives d'avenir sont à mille lieux de celles des gens « normaux ».
Je m'attendais ensuite à retrouver chez Fabien Marsaud une prose remplie d'émotions pour décrire cet épisode tragique de sa vie, à la hauteur de ses sublimes poèmes, mais il n'en fût rien...
Fabien choisit l'option de l'humour et de la dérision pour décrire son quotidien et celui de ses camarades de chambrées. On ne peut bien sûr pas lui reprocher le choix des armes qui lui ont permis de survivre le long de son parcours du combattant mais je m'attendais davantage à un plaidoyer sensible sur les conditions de vie et les difficultés rencontrées au quotidien par les personnes handicapées sévères.
La prose est basique, trop simple à mon goût, oscillant entre un peu d'humour, un peu de descriptif, un peu d'émotions mais sans vraiment approfondir. Un seul passage de quelques pages m'aura ému, lorsque Fabien et ses amis se questionnent un soir sur leur avenir, leurs espoirs et leurs doutes... Trop peu pour moi, je me sens presque gêné de ne pas avoir été plus touché. Suis passé à côté.
Définitivement, je préfère les vers de
Grand Corps Malade à la prose de Fabien Marsaud.