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EAN : 9782917437780
155 pages
Editions du Chameau (12/01/2016)
5/5   2 notes
Résumé :
Dans l'espace clos surchauffé de la maison de retraite de Jaubert, la décrépitude claque sa froide sentence sans appel. L'attente y est souveraine, le refoulement du désir obsédant, la solitude aliénante. Infamie de la vieillesse. Pour tromper l'oubli et combattre la menace du silence, le narrateur se fait l'écho d'une voix qui le tance sévèrement ou avec indulgence. "Mes mots, ils battent comme des bêtes contre l'enclos mort de mes oreilles et ils remontent jusqu'à... >Voir plus
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Ça bouge ! J’me dis que ça bouge... J’suis plus qu’une oreille ! Non, je suis deux oreilles, mais faut pas s’y tromper, pas deux jumelles idiotes qu’on aurait habillées avec les mêmes fringues pour un défilé…Dans le morceau de glace qui pend dans la salle de bains, j’vois bien qu’il y en a une qui est décollée, comme si elle voulait se tenir à l’écart, et l’autre qui se retient à la peau de mon crâne, de peur que je la largue… Bref, mes oreilles depuis le début de mon histoire, elles ont jamais pu se mettre d’accord. Mes oreilles, Loulou, c’est la première chose qu’il avait remarquée…Pourtant, ce jour-là, j’avais passé je n’sais pas combien de tunes chez le visagiste. Le visagiste, c’est un genre de feignasse, bon, il a une tondeuse, mais miniature, pour pas fatiguer ses p’tits bras. Pour lui, pas de round up, ni de désherbant… Rien à voir avec un paysagiste…Le visagiste, il fait le tour de votre tronche d’un air intéressé, comme s’il faisait une balade dans un parc à l’anglaise. Il a un air convaincu et consterné comme si votre pauvre tronche dans la glace, c’était Versailles, le jardin de Monet, mais en friches. On va voir ce qu’on va voir…Un coup de peigne par-ci, un léger claquement de ciseaux par-là, tu vas voir, je vais te refaire une beauté, tu vas pas te reconnaître… Ta gueule, vire tes pattes… Ducon j’t’avais dit de pas me découvrir les esgourdes…et Monsieur, bien sûr, il en fait qu’à sa tête…De quoi j’aurai l’air?
J’me suis redressé si brusquement contre mes oreillers que je me suis éclaté le crâne contre le mur. Ça bourdonne si fort dans ma tête que j’en ai oublié ce que j’écoutais dans le noir. La nuit c’est moche. C’est trop simple, elle t’avale tout, comme ça, l’air de rien, sans y toucher. T’as pas encore allumé la lumière, t’en sais rien que c’est le soir, ça fait un bout de temps que tu sais plus, et tu butes sur le chien endormi. Il te prouve qu’il a encore des crocs, et le guéridon que tu bouscules en passant s’écrase, instable sur ses trois pieds. Il est comme toi, le meuble à trois pattes, pas tout à fait fini, plus très
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Ça bouge ! J’me dis que ça bouge... J’suis plus qu’une oreille ! Non, je suis deux oreilles, mais faut pas s’y tromper, pas deux jumelles idiotes qu’on aurait habillées avec les mêmes fringues pour un défilé…Dans le morceau de glace qui pend dans la salle de bains, j’vois bien qu’il y en a une qui est décollée, comme si elle voulait se tenir à l’écart, et l’autre qui se retient à la peau de mon crâne, de peur que je la largue… Bref, mes oreilles depuis le début de mon histoire, elles ont jamais pu se mettre d’accord. Mes oreilles, Loulou, c’est la première chose qu’il avait remarquée…Pourtant, ce jour-là, j’avais passé je n’sais pas combien de tunes chez le visagiste. Le visagiste, c’est un genre de feignasse, bon, il a une tondeuse, mais miniature, pour pas fatiguer ses p’tits bras. Pour lui, pas de Roundup, ni de désherbant… Rien à voir avec un paysagiste…Le visagiste, il fait le tour de votre tronche d’un air intéressé, comme s’il faisait une balade dans un parc à l’anglaise. Il a un air convaincu et consterné comme si votre pauvre tronche dans la glace, c’était Versailles, le jardin de Monet, mais en friches. On va voir ce qu’on va voir…Un coup de peigne par-ci, un léger claquement de ciseaux par-là, tu vas voir, je vais te refaire une beauté, tu vas pas te reconnaître… Ta gueule, vire tes pattes… Ducon j’t’avais dit de pas me découvrir les esgourdes…et Monsieur, bien sûr, il en fait qu’à sa tête…De quoi j’aurai l’air?
J’me suis redressé si brusquement contre mes oreillers que je me suis éclaté le crâne contre le mur. Ça bourdonne si fort dans ma tête que j’en ai oublié ce que j’écoutais dans le noir. La nuit c’est moche. C’est trop simple, elle t’avale tout, comme ça, l’air de rien, sans y toucher. T’as pas encore allumé la lumière, t’en sais rien que c’est le soir, ça fait un bout de temps que tu sais plus, et tu butes sur le chien endormi. Il te prouve qu’il a encore des crocs, et le guéridon que tu bouscules en passant s’écrase, instable sur ses trois pieds. Il est comme toi, le meuble à trois pattes, pas tout à fait fini, plus très équilibré…
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