L'Oiseau Caillou

Nous voici en août 1922, sur l'île de Sein; Henri Roussel vient de débarquer pour être un des gardiens du phare d'Ar-Men au large de l'île en pleine mer. Mais il a une jambe de bois après une blessure sur le champ de bataille. L'accueil est hostile surtout de la part de son chef, Eugène le Goff. Il ne crée des liens qu'avec Jean, un jeune marin-pêcheur et Jeanne, la fille de son chef. Un jour le phare ne s'allume pas, on n'a plus aucune nouvelle des deux gardiens, c'est jour de très forte tempête. Henri doit aller rallumer le phare. Y arrivera-t-il? Que va-t-il découvrir sur place?
J'ai été attirée par ce roman, d'abord par sa couverture au graphisme épuré d'un phare et au titre curieux. Puis, en lisant le résumé, j'ai vu que l'histoire se passait en Bretagne, cette région où je vis et dont je suis tombée en amour. Je ne pouvais pas passer à côté de "L'oiseau caillou".
Les phares m'ont toujours intriguée; quand je vois des photos magnifiques et impressionnantes de vagues gigantesques les prenant d'assaut, je me demande comment ces constructions ont pu résister pendant des siècles à la fureur de la nature. J'ai la chance de voir de chez moi les deux phares de l'île Vierge, dans le Finistère, au large de Plouguerneau et ils attisent mes rêveries.
J'ai aussi beaucoup d'admiration pour ces hommes qui se retrouvaient complètement isolés du monde pendant plusieurs semaines et sur lesquels reposait l'énorme responsabilité de garder le phare allumé à l'époque où tout se faisait manuellement alors que tout est maintenant automatisé. L'auteur décrit les différentes tâches que devaient effectuer les gardiens et c'est passionnant de découvrir ce savoir-faire qui a maintenant disparu.
Ce roman dépeint très bien la vie sur l'île et dans le phare. L'histoire est un double huis-clos : celui de l'île de Sein où les gens du continent sont considérés comme des étrangers et ne sont pas les bienvenus, où on vit entre soi, où la vie est dure et celui du phare où deux hommes vivent loin de tout contact humain , dans une promiscuité qui peut vite devenir insupportable, vingt jours et parfois plus si une tempête empêche toute relève.
Le personnage de Henri, marqué dans sa chair par la boucherie de la première guerre mondiale, méprisé car il est rentré de la guerre alors que d'autres sont morts, qui essaye de trouver sa place alors qu'il est rejeté partout où il va, est très attachant. Tous les autres personnages ont de forts caractères, y compris Jeanne, la jeune fille amoureuse de Henri et nous montrent comment on vivait dans les années 20 sur une île bretonne, sans le confort moderne, au rythme de la mer et du vent. J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié les descriptions de la mer déchaînée, face à laquelle les hommes doivent ployer; on croit entendre le fracas des vagues, sentir leur puissance.

11.06.2023 #37ème

Comme si je n'avais pas assez de retard dans mes lectures, voilà que je vais piocher dans les « étoiles » de @librinova … et je ne le regrette pas !

Dans l'Oiseau caillou, @nicolasmaluca nous emmène en 1922 et nous fait vivre un suspense incroyable entre l'île de Sein et le phare en mer d'Ar Men, élément indispensable à la navigation nocturne, allumé, surveillé, bichonné par trois gardiens qui se relaient.

Henri, mutilé de la 1ère Guerre Mondiale, n'est pas un héros des champs de bataille, loin de là, Henri fuit ! Il fuit ses démons intérieurs, le regard des autres sur cette jambe gauche laissée dans un hôpital de fortune, il fuit son village (cher à Joachim du Bellay) où un avenir tout tracé l'attendait dans la tonnellerie familiale.

Au début l'accueil est glacial, les îliens n'apprécient pas l'arrivée du continental, son chef le Goff n'a pas choisi cette nouvelle recrue imposée par sa hiérarchie, mais mois après mois Henri prend ses marques, s'habitue, arrive à se faire des amis et surtout fait battre le coeur de la jeune fille de son supérieur !

Vous imaginez la vue imprenable en haut de cette magnifique tour ? le rêve d'être payé, nourri, logé ? Oubliez ça ! Ce phare c'est l'enfer ! Outre l'entretien indispensable de la lanterne manuelle, précieux mécanisme à surveiller toute la nuit, des vitres à nettoyer sans arrêt vite noircies par les fumées intérieures ou blanchies par les embruns extérieurs, toutes ces marches à monter et descendre avec une jambe de bois…

Mais quand l'hiver est là et que les tempêtes empêchent d'aller relever les gardiens en poste c'est pire ! Alors que Henri est de repos sur l'île, le phare un soir ne s'allume pas. Que s'est il passé dans le phare entre les deux hommes de garde ? Les bateaux vont ils venir s'échouer sur les côtes bretonnes ? Henri va t il réussir, au péril de sa vie, à braver les éléments pour atteindre le phare au milieu des eaux déchaînées afin de le rallumer ? Et que trouvera t il sur place ?

Des histoires d'après guerre mais, aussi, tout simplement, d'îliens, des combats intérieurs, j'ai beaucoup aimé le style d'écriture, les personnages et leurs passés et ce thriller qui s'installe…

1922 - Henri, 27 ans, fils de tonnelier, est revenu de la Guerre ayant perdu une jambe, meurtri dans son corps et dans son âme. Pour changer de vie, il accepte un poste de gardien de phare sur l'île de Sein sur le phare Ar-Men « l'Enfer des Enfers ». Très mal accepté par les îliens, il ne trouve du réconfort qu'auprès de la fille de son employeur et d'un marin pêcheur.
En proie avec ses démons liés à la guerre, doutant de ses capacités devant l'hostilité générale, il va être poussé dans ses derniers retranchements lors d'une tempête hors-norme.
Un beau livre, pas très long. L'essentiel est dit sans explications à rallonge, on ne perd pas l'intérêt de l'histoire. Les retours sur le passé sont bien fait pour nous éclairer à des moments bien choisis. L'auteur a su transcrire les affres psychiques des rescapés de la grande guerre par cette « chose » qu'ils devaient combattre seul, lutter contre eux-mêmes.. et s'accrocher à l'instinct de survie et à croire à l'amour pour reprendre pied (sans mauvais jeu de mot).
Une écriture aussi abrupte et dure que les tempéraments et les éléments extérieurs qui laisse des traces.
Livre lu dans le cadre du Jury des lecteurs Librinova 2023

Une jolie lecture avec cette plongée dans l'univers d'un gardien de phare, revenu de la Grande Guerre, un « revenant » parmi les morts, traumatisé par la violence des combats et par cette vie menée au front.
Henri Roussel, mutilé de guerre, est rentré avec un passif lourd et trouble. Il décide de fuir sa ville d'origine et ses parents et se réfugie sur l'île de Sein pour devenir gardien de phare. Les Sénans, habitants de ce bout de terre, l'accueillent en parfait étranger sans le reconnaître comme un des leurs.
Hanté et habité par «la chose », il subit un traumatisme psychique suite à son retour des tranchées, dont il voudrait bien se débarrasser.
L'écriture est fluide, prenante, on vit les éléments (la mer, le vent, la tempête…), on ressent la solitude et l'âpreté de cet accueil breton et on tourne les pages sans s'en rendre compte !
Les troubles psychologiques des soldats rentrés de la Grande guerre ont bel et bien existé, et longtemps ces hommes ont souffert intérieurement sans être pris en considération, restant seuls avec leur stress post-traumatique - comme nous disons aujourd'hui - et leur grande souffrance.
Le récit, ici, en témoigne parfaitement servi par des flash-back vers le passé des personnages principaux utiles qui nous permettent d'en savoir plus sur leurs personnalités et leurs comportements.
Un beau récit qui exprime la rudesse de la Bretagne, les dégâts psychologiques de cette Grande guerre sur des hommes terriblement fragilisés, un récit qui mérite fortement d'être mis en lumière.

J'ai tout simplement adoré découvrir ce roman qui se déroule dans ma région natale adorée : la Bretagne.

Ce que j'ai aimé par-dessus tout, ce sont les descriptions détaillées et précises du décors. La plume de l'auteur nous immerge tout de suite dans ces paysages côtiers qui caractérisent si bien l'île de Sein. Il y a beaucoup de travail sur la mise en place des alentours, et j'avais presque l'impression de pouvoir sentir les embruns. C'est vraiment une magnifique expérience !

L'histoire prend place en 1922. On va suivre les aventures de Henri, qui postule pour devenir gardien du phare d'Ar-men, en quête d'une vie paisible après les horreurs auxquelles il a fait face à la guerre. Mais il va très vite être confronté au fort caractère des iliens, peu accueillants envers les étrangers.

Je me suis beaucoup attachée à Henri. C'est un personnage touchant, que la vie n'a pas épargné. J'ai aimé suivre son évolution, sa reconstruction même, au fil des pages.

L'intrigue est bien ficelée, le suspens est maîtrisé. On découvre petit à petit les secrets du passé... La touche d'amour qui est apportée complète à merveille ce roman. La plume est fluide et très agréable, je n'ai pas vu les pages défiler !

C'était vraiment une très belle lecture, je recommande vraiment !

Henri vivait chez ses parents lorsqu'il fut appelé à combattre pour son pays. Plus d'un an après, il était de retour mutilé et honteux. Il avait désobéi à un ordre, la nouvelle était arrivée dans son village bien avant lui. Même s'il avait une jambe en moins, les villageois lui en voulait d'être rentré en vie alors que leurs enfants étaient encore à la guerre et ne rentreraient peut-être jamais. Sa maman le choyait, tellement heureuse de retrouver son fils qu'elle finit par l'étouffer de son amour. Henri trouva par hasard une offre d'emploi pour les personnes mutilés de guerre. Il postula et eut le poste. Celui-ci se trouvait loin de ses parents et de son passé. Lorsqu'il arriva sur l'île pour prendre ses fonctions, il se heurta à des Sennans qui n'acceptaient pas les personnes du continent et encore moins les estropiés. Il va devoir faire ses preuves, ce ne sera pas facile tout les jours.
Henri va-t-il se faire une place auprès des iliens ? Tiendra-t-il le coup face à la mer et face au Sennans ?

La couverture représente l'endroit où l'histoire se déroule. Un roman qui se passe dans un paysage de Bretagne qui éxiste, l'auteur nous donne envie de visiter l'île grâce à sa description précise. Nous retrouvons le côté chauvin des personnes qui aiment leur terre et qui n'y acceptent pas les étrangers qui viennent du continent. Surtout envers ceux qui s'installent et prennent leur travail. Une histoire qui se déroule dans les années 1920, où il n'y avait pas toutes les technologies que l'on a maintenant pour améliorer les conditions de travail. Un personnage principal que l'on a envie de soutenir, de réconforter et de protéger contre cette vie qui a décidé de lui en faire baver malgré son courage. Rien n'est épargné au jeune homme, les blessures (physique et mentale), la trahison, la haine etc. Nous découvrons les secrets que les iliens cachent pour protéger leur île quitte à faire payer des innocents. J'ai fait un agréable voyage avec Henri et découvert une île que je visiterai avec plaisir. C'est le troisième roman que je lis de cet auteur, je prend toujours autant de plaisir à découvrir sa plume sous un nouveau style. Il manie avec perfection plusieurs styles, je ne peux que conseiller ses romans les yeux fermés.

Un roman qui se déroule en Bretagne (BZH for ever) et plus précisément sur l'île de Sein dans les années 1920

On y rencontre Henri, mutilé de guerre, qui postule pour devenir gardien du phare "Ar-men" et se faire une petite vie "paisible" sur l'île

Mais c'est sans compter sur le caractère bien trempé des iliens qui ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée d'un continental sur leur île.

Amitié, disparition, trahison, amour sont au rendez-vous dans ce beau roman, le suspens et les fantômes du passé ils sont aussi bien présents et c'est pourquoi je recommande vivement ce livre qui est clairement un 5 sur 5 pour moi ! 🤩

Je remercie l'auteur de m'avoir fait découvrir son livre !

🐦🦜⛰L'oiseau Caillou⛰️🦜🐦, Nicolas Maluca
Éditions Les Plumes libres

Service Presse
Avril 2024

292 pages 📃

Merci infiniment à l'auteur et à la maison d'édition pour cette très belle découverte de l'oiseau cailloux.

Nicolas Maluca m'a invité à voyager, naviguer en mer Iroise et de faire escale sur l'île de Sein, quelle belle destination, de belles découvertes et une riche histoire celle d'Henri Roussel, une gueule cassée de 14 18.
Un récit de reconstruction après le 1er conflit mondial, partir loin de sa vie et de ce qu'il a vécu, recommencer à zéro, oublier, sûrement pas ! Mais tenter de se relever, oui pourquoi pas !

Henri est affecté Au poste de gardien de phare d'Ar-Men, mais pour tous il est cet étranger qui prend la place d'un local, ce mutilé de guerre que personne ne connaît et qui effraie, il va devoir faire ses preuves tout seul, gagner l'estime de tous, ainsi que leur confiance, et prouver son courage.
Garder le phare qui protège l'île de Sein, en avant-garde, prévenir, protéger, sera-t-il à La hauteur ? Et surtout peut-on lui faire confiance ? A-t-on le choix ?

C'est une magnifique histoire mais celle-ci ne serait encore moins belle s'il n'y avait pas l'amour, l'amour de Jeanne pour qui les yeux d'Henri brillent de 1000 feux.
Garder et protéger l'île depuis le phare, et gagner l'estime, puis l'amour de Jeanne.
On s'attache très rapidement à Henri, on a peur pour lui, j'ai parfois même eu l'impression de veiller avec lui dans le phare, ce n'est pas de tout repos !
Après l'enfer des combats, celui de la solitude et des dangers solitaires dans le phare, rien ne lui est épargné, tant physiquement que moralement.

La couverture du roman est très belle, elle situe bien évidemment l'intrigue du récit, un phare, mais le côté sombre du fond montre déjà au lecteur que le récit n'est la pour nous décrire quelque chose, un endroit, une histoire bucolique.

Nicolas Maluca transporte le lecteur et le tient en haleine, les pages, les chapitres s'enchaînent aisément avec pas mal de suspense. Très jolie plume découverte, elle donne envie de découvrir et d'arpenter les îles bretonnes.

Note 4,5/5
Bonus : Retrouver Nicolas Maluca dans son premier roman, "L'orpailleur".