- Ça fait comment, l'amour ?
- Ça fait comme la joie...
Il prit quelques secondes pour réfléchir et ajouta :
- Mais ça pique.
- Ça ...pique ?
- Ça pique !
Dans le trop de douleur s'était mis en place le grand rien. Puisque le vide est insupportable, comblons-le par du rien. Épais. Inodore. Incolore.
La sirène était exactement l'inverse d'un thon, mais tout aussi encombrante.
Quand il était petit, Gaspard rechignait à sortir de son lit, de peur d'oublier ses rêves. Sylvia lui racontait alors qu'un camion invisible passait chaque matin récupérer les rêves oubliés. Il les recyclait pour entretenir une base de données accessible à n'importe quel être humain, à n'importe quel moment de la journée. Il suffisait d'utiliser son imagination.
Tout recommencer. Réinventer sa vie, ailleurs. Devenir quelqu'un d'autre. Brûler le passé.
Apprendre une autre langue, oublier. S'oublier. Faire sauter la banquise!
La muse venait de réintégrer son statut. Il allait falloir apprendre à se déshabituer de Lula. Entrer en cure de désintoxication de l’extraordinaire.
"L'ingrédient magique, c'est l'amour. Car il permet la cristallisation du rêve. Saupoudrez le tout d'une pincée de surprise, et votre vie aura un gout exquis !" disait Sylvia.
Le son d’un instrument qui se brise vous arrache le coeur. C’est un des plus tristes bruits de l’histoire des bruits.
Sylvia lui racontait qu'un camion invisible passait chaque matin pour récupérer les rêves oubliés.
"L'ingrédient magique, c'est l'amour. Car il permet la cristallisation du rêve. Saupoudrez le tout d'une pincée de surprise, et votre vie aura un goût exquis !" disait Sylvia.