AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Bel abîme (90)

Mais tant qu'il y a des souvenirs et tant qu'il y
aura des livres, je ferai mieux que survivre.
Commenter  J’apprécie          20
Vous le savez, la tête, c'est une cheminée, la vie un long hiver et les souvenirs et les livres, des morceaux de bois. Les souvenirs, je m'en charge. En trois ansavec Bella, j'ai glané de quoi faire du feu. Maispar Dieu, dites-leur de m'enfermer avec des livres.
Promettez-moi des livres, du bois sacré pour les
nuits de solstice. Dites-leur de ne pas s'en faire,
que cette requête ne ruinera personne. Dans ce
monde de façades, ce qu'il y a de plus précieux
est ce qui coûte le moins. Un livre, une étreinte,
et l'amour, l'amour, ne serait-ce que celui d'un
chien.
Commenter  J’apprécie          20
Les livres étaient à portée de main, et je me suis servi. C'est là que j'ai remarqué que personne ne vous cherche de noises quand vous avez le nez dans un livre. Ce n'était pas comme si vous deveniez invisible, mais votre visibilité devient d'une autre nature. Elle surprend, elle interloque.
Les livres, pour beaucoup, c'est un truc qu'ils comprennent pas et qu'ils essayent de bien éviter comme des allergiques. Plus le livre est épais, plus vous faites fuir les gens autour de vous. Ils viennent pour vous emmerder et là, surprise, ils vous voient absorbé par un pavé, alors ils repartent en se disant C'est quoi ce bordel?, et ils vous oublient. Ainsi, à force de me camoufler dedans, j'ai fini par lire, par apprécier, puis par aimer à ne plus savoir m'en passer. Avant Bella, c'était ma principale compagnie. Ça m'a donné des mots, des idées, une force à l'intérieur que je n'osais pourtant pas exprimer tant j'étais frêle et gringalet.
Commenter  J’apprécie          20
Mes potes du quartier et moi, nous n'étions pas les seuls à nous prendre cette déferlante de violence. J'ai l'impression que c'est une folie contagieuse. Celui qui l'attrape, il la refile promptement aux échelons inférieurs de la hiérarchie sociale. C'est une avalanche qui naît dans les sommets, qui déboule, qui s'abat sans retenue, et la vague finit tôt ou tard par vous atteindre. Personne ne n'interpose, ne fait barrage, n'est digue. Et plus vous êtes en bas, plus la vague est grosse, plus vous morflez. Au plus bas de l'échelle, il y a nous, les enfants du peuple. Et même les enfants n'étaient pas le terminus de la cruauté. Ils réussissaient à trouver plus faible qu'eux pour déverser ce qui les dévastait. Enfants plus petits, animaux, insectes.
Commenter  J’apprécie          20
Ce n'est pas avec un tel discours que je pourrai prétendre à un allègement de peine? Ma peine, celle au fond de mon cœur, ne sera jamais allégée. Mais tant qu'il y a des souvenirs et tant qu'il y aura des livres, je ferai mieux que survivre. Vous savez, la tête, c'est une cheminée, la vie est un long hiver et les souvenirs et les livres, des morceaux de bois. Les souvenirs, je m'en charge. En trois ans avec Bella, j'ai glané de quoi faire du feu. Mais par Dieu, dites-leur de m'enfermer avec des livres. Promettez-moi des livres, du bois sacré pour les nuits de solstice. Dites-leur de ne pas s'en faire, que cette requête ne ruinera personne. Dans ce monde de façades, ce qu'il y a de plus précieux est ce qui coûte le moins. Un livre, une étreinte, et l'amour, l'amour, ne serait-ce que celui d'un chien.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai appelé de tout mon cœur mon pays et je nous ai plaints. Je lui racontais qu'on était maudits, qu'on était perdus. Je lui murmurais que l'un comme l'autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués, que notre meilleure part gît six pieds sous terre.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai jamais reproché à mon père d'être un pauvre fils de pauvre, mais je lui en veux d'être un pauvre de cœur, de ne pas avoir compris où était la vraie richesse. Être bon pour sa famille est plus important que la façade qu'on construit pour les autres et pour laquelle son propre sang subit la négligence, le désamour et la rancune.
Commenter  J’apprécie          20
Tous ces gars, qui avaient le cul vissé aux chaises du Café des Sports à siroter le même capucin, et qui rêvaient d’un avenir comme d’un bus qui ne passe jamais, les voilà aujourd’hui qui nourrissent les poissons de leurs corps de noyés.
Commenter  J’apprécie          20
Je me suis levé, j’avais les points et les dents serrés. J’étais envahi par une rage qu’aucun cœur n’est supposé supporter ou contenir. Je voulais lui sauter à la gorge, le soulever et l’étriper sur place, et tout cela, croyez-moi, ça se lisait dans mes yeux devenus volcans. Je savais que j’en avais la force, qu’il ne faisait pas le poids. Et pourtant, deux mains invisibles se sont posées sur mon épaule et m’ont retenu.
Commenter  J’apprécie          20
Autour de lui, tout le monde a ri, de ce rire qui est en fait une autre façon de pleurer.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (811) Voir plus




    {* *}