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EAN : 9789973580924
256 pages
Elyzad (11/04/2017)
4.24/5   116 notes
Résumé :
Aux abords de Nawa, village de l'arrière-pays, le Don, apiculteur, mène une vie d'ascète auprès de ses abeilles, à l'écart de l'actualité. Pourtant, lorsqu'il découvre les corps mutilés de ses "filles", il doit se rendre à l'évidence : la marche du monde l'a rattrapé, le mettant face à un redoutable adversaire. Pour sauver ce qu'il a de plus cher, il lui faudra conduire son enquête dans une contrée quelque peu chamboulée par sa toute récente révolution, et aller che... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai adoré bel abîme de cet auteur. J'avais envie de découvrir d'autres écrits de celui-ci.
Ce roman est un conte moderne parlant de religion, de politique, et de la nature.

C'est l'histoire de Don apiculteur qui est passionné par son métier et par ses filles « les abeilles ». Il se donne corps et âme pour ses petits insectes, mais un jour il découvre une de ses ruches détruites et une profusion de cadavres.
C'est ainsi qu'il décide de mené l'enquête pour sauver ses êtres qu'il vénèrent tant. Mais autour de lui une autre guerre se propage entre pouvoir et religion.

Une fable des temps moderne joliment raconté…
Un hymne à la nature et à la vie.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024
Bonne lecture !
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Je l'ai lu ça fait plus qu'une semaine mais je n'ai pas su quoi écrire... J'ai reporté la rédaction de ce review pour la fin de l'année :D
Un roman à la Saint-Exupéry
Après son premier roman, « La marche de l'incertitude », j'ai directement entamé la lecture de son dernier roman « L'amas ardent ».
Un titre curieux, une couverture éblouissante, un jaune très attirant, une « Chechia » à la tunisienne, rouge sang sur la tête d'un homme plongé à son tour dans le jaune, et une abeille,Oui ! C'est étrange mais oui, une abeille ! peut-être même la Reine des abeilles en personne vu sa taille :D Ce n'est pas très difficile à décrypter ! Un apiculteur, des abeilles, du miel et un contexte tunisien ;)
Et oui, c'était un apiculteur, qui s'appelle « Don ». Un apiculteur qui mène une vie paisible avec ses filles ‘' ses abeilles ‘', à la fois ses amies, et son gagne pain. Un matin, le choc était si dur pour Don. Des milliers de cadavres de ses filles bien aimées se trouvaient par terre, déchiquetés, suite à un massacre, dont l'origine était bizarrement inconnue.
Tout le village « NAWA », un village situé quelque part à quelques kilomètres des frontières, est désormais au courant et essayait de deviner la source sadique qui a engendré cette perte désolante à cet aimable apiculteur.
En même temps, et durant cette période, la vie à NAWA, ce village, marginalisé, oublié, dont les habitants mènent une vie quasiment primitive, était rythmée par les préparations pour les premières élections libres après une soi-disant révolution, jusqu'alors inconnue par les villageois dont l'unique source d'information était une télévision, qui remonte à l'ère de l'indépendance installée au Café du village et qui a cessé; depuis une belle lurette de fonctionner, convenablement.
L'inquiétude de Don n'a pas pris fin. Il a été hanté par l'identification de la cause de ce massacre. Il chérissait tant ses filles, ( ses abeilles ) et il voulait mettre fin à cet acte sadique avant qu'il ne se reproduise.. Après des quêtes dures, et des nuits pénibles passées à la forêt, mais heureusement, fructueuses, il a résolu le mystère et a dévoilé l'identité de cette créature menaçante : Des frelons noirs, jamais vus auparavant dans la région et qui s'attaquent aux abeilles par milliers.. Que faire pour protéger ses aimables filles si jamais une deuxième croisade aura lieu et fracassant ses reines et son âme ?
A son retour à Nawa, il ne s'attendait pas à trouver un autre village qui vient remplacer le sien. le parti de Dieu a gagné aux élections ! Un autre discours religieux a substitué l'ancien discours élogieux de l'ancien Président ( le beau comme le baptisait ironiquement l'auteur ). Un style vestimentaire étrange, vient supplanter les habits modestes et multicolores des dames d'autrefois. Certains imposteurs ont saisi l'occasion du changement de la scène politique, de la naïveté, la pauvreté et l'alphabétisme de certains jeunes chômeurs pour leur mettre dans la tête des idées extrémistes et cruelles…
Don ne reconnait plus Nawa, et ne se reconnait plus dans son village. Ces images lui rappelait son passé lointain dans l'un des pays de pétrodollars pendant les années soixante et ses souvenirs amers, suite à une expérience horrible qu'il a vécue là-bas..une expérience amère qui l'a gravement marquée..
Don, et les terroristes, nichés à l'instar des frelons au fond de la vallée… Que sera la suite des événements ? Et Que vient faire l'amas ardent, une technique de lutte biologique japonaise dans tout ce fracas ?
A vous de lire et de découvrir !
Quant à moi … ( Exusez moi pour cette hyperémotivité :D )
Ce roman est juste parfait. L'un des rares romans, qui évoquent la révolution et qui ne nous emmerdent pas en même temps ( je m'excuse pour le mot un peu vulgaire, mais bon ! On ne cesse de nous casser la tête et nous torturer avec les romans parlant de la révolution, de l'avenir glorieux, du passé asphyxiant, des partis politiques, des courants idéologiques et tout le reste du lexique ruminé qui me déclenche une crise de migraine atroce et une envie de foutre le camp... ).
Contrairement à cette vague de médiocrité croissante traitant de ce thème consommé par les médias et les auteurs, l'écrivain fait allusion à la révolution, en douceur, d'une manière très subtile, sans pour autant vous agacer. C'est vrai, le lecteur n'est pas si naif, si idiot pour ne pas deviner un certain penchant idéologique pour un courant quelconque. Ça saute au yeux je pense :D Sinon, son hostilité à l'égard de l'intrusion des idées extrémistes prêtes à porter venues de l'autre continent ou même de l'autre bout de la terre, est assez claire. Mise à part cette remarque, le roman est sublime, très très très magnifique. On ne s'ennuie pas. Yamen Manai, a un style ironique, poétique, tellement beau à lire. La storyline est juste parfaite. La symbiose entre l'écologique et le politique est merveilleuse. Un foisonnement irréaliste ? Non,non, plutôt très réaliste entre l'histoire d'un apiculteur dont les filles ont été massacrées par des créatures dévastatrices, et le village, imaginaire comme le laisse penser l'auteur qui vit au rythme des événements post-révolutionnaires, l'invasion du parti du Dieu et surtout l'infiltration d'une idéologie extrêmiste qui a ravagé les mentalités comme des "frelons humains" ..
Voilà ! Yamen Manai est désormais sur le podium des écrivains tunisiens que j'admire tant avec Chafik Tarki, Khaoula Hosni et Ali Bécheur.
Je ne sais pas quoi dire vraiment !
Un roman juste..
EXTRAORDINAIRE !
PLUS QUE PARFAIT !
Je vais juste rappeler que ce roman a remporté plusieurs prix, notamment : le Comar d'Or en 2017, le prix Maghreb de l'ADELF, le grand prix du roman Méis, et le prix des cinq continents de la francophonie ♥
Des prix bien mérités sans l'ombre d'un doute :D
5 ETOILES/ 5 ( et même plus )
A lire et à relire et à relire encore une fois
A masterpiece
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La couverture présente une belle abeille. La quatrième évoque le Don, un apiculteur passionné qui vit dans un village reculé, à la nature préservée dans un pays maghrébin inconnu où il lutte contre un nouveau prédateur. Enfin, les premières pages du roman racontent un lendemain d'orgie du roi du Qafar.
Après quelques pages à me demander s'il n'y avait pas une erreur, j'ai plongé dans cette lecture, qui met en lien à la fois ceux qui se veulent ou pensent puissants et décideurs, de par leur richesse, pouvoir ou religion et ceux qui vivent et travaillent honnêtement, simplement.
A la fois dénonciateur des extrémismes, de la mondialisation et des mensonges, l'amas ardent est aussi une ode à la nature et au bon sens.
J'ai appris par la même occasion de nombreuses choses sur les abeilles.
La plume de Yamen Manai est très agréable et il distille parfaitement ses informations dans une narration maîtrisée, avec une petite pointe d'humour et d'ironie.
J'ai beaucoup aimé aussi les dernières pages où le rythme s'accélère encore, la tension et le suspens montent et permettent une fin à la fois excellente et en partie effrayante.
Très belle dernière lecture pour clore 2023!
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Ce titre bizarre est le nom de la méthode de défense mise au point par les abeilles japonaises pour lutter contre les attaques meurtrières des frelons chinois. La question posée est : le peuple tunisien pourra-t-il, lui aussi, en se réunissant et en agitant les ailes pour produire de la chaleur, griller les indésirables, ces fanatiques religieux qui ont un jour surgi dans le pays ?
Le récit achevé, la question reste posée, avec, tout de même, une petite note d'espoir.
C'est dire qu'il s'agit là d'une fable, l'histoire d'un brave homme, apiculteur dans un douar isolé et pauvre (nommé Ouallou), dont les ruches sont un jour ravagées par ce frelon arrivé dans des frusques importées, distribuées à la population en échange d'un petit bulletin de vote. L'histoire est alertement menée, avec beaucoup d'humour : le peuple des campagnes, habitué à sa misère et à ses traditions, a vu placidement un dictateur (Le Beau) en remplacer un autre (Le Vieux), puis la nuée des fous de Dieu envahir le village – la scène du sermon de leur imam et des réactions des paysans est irrésistible. Les personnages sont bien esquissés, en général sympathiques, les malheurs récents de la Tunisie post-révolution du jasmin rappelés avec cocasserie et le style est plein de trouvailles, comme ces deux amis qui s'étaient perdus de vue et qui, se téléphonant d'un continent à l'autre « tombent dans la voix l'un de l'autre ».
Une très jolie lecture, très amusante.
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Un énorme coup de coeur pour ce roman qui, sous forme de conte, dresse un portrait tellement juste de la Tunisie d'après 2011.
Un vieil apiculteur trouve ses ruches décimées et avec l'aide de ses proches et des habitants du village, il tente de trouver une solution à ce mal venu d'ailleurs pour perturber la quiétude de cette paisible contrée.
Une très belle métaphore des événements que subit la Tunisie, le mal venu d'ailleurs étant l'obscurantisme et l'intégrisme politique.
C'est drôle, cynique même, philosophique par moments, tendre, cruel.
Des clins d'oeil à l'actualité où les barbus et le Qatar en prennent pour leur grade.
A lire pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir le 'printemps' tunisien de manière romancée.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
- Comme nos abeilles qui doivent coexister avec les frelons géants, nous sommes unbpeuple qui doit coexister avec les failles de labterre : séismes, tsunami, éruptions de volcans... et la guerre, la faille de la nature humaine. Nous savons que notre archipel est fragile, que notre existence est fragile, et qu'il nous faut toujours reconstruire avec les survivants. Nous sommes un peuple rompu aux catastrophes, professeur. L'autre n'est rien d'autre que nous, un survivant et un partenaire.
Mais il ne faut pas non plus idéaliser la société japonaise, poursuivit-elle. Elle est secrète et cache pas de mal de travers, difficiles à cerner par les étrangers.
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Elles voletaient, se frôlaient, et frétillaient en une chorégraphie délicate. La danse de la vie, l'avait-il baptisée, parce que la vie avançait grâce à ces travailleuses et offrait aux hommes et aux bêtes des fruits, des noix et des légumes, et lui offrait la même occasion un miel divin.
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Couvertures, chaussures, sacs de vêtements, sacs de riz, cartons de conserves, cartons de savons cageots de viandes, cageots de légumes, paquets de gâteaux... Jamais de leur vie les Nawis n'avaient fait l'objet d'une telle sollicitude ; c'était pour eux comme si le Paradis leur ouvrait u. Instant ses portes. La ruée dura à peine une demi-heure et du stock il ne restait plus rien. [...]
-Mes frères, mes sœurs, c'est moi qui vous remercie du fond du cœur. Grâce à vous, aujourd'hui, la journée est belle et au Paradis, j'ai gagné une parcelle. Que peut- il arriver de mieux à un homme, que de préparer sa demeure éternelle en suivant sans sa vie profane le chemin de l'Eternel ? C'est la raison de ma présence parmi vous, de cette main tendue. Dieu est mon choix, Sa parole, la loi, alors quand viendra l'heure, faites comme moi, choisissez Dieu ! Quand viendra l'heure du vote, votez pour le parti de Dieu !
Puis, le ton de sa voix se fit plus pédagogue et un poil autoritaire tandis qu'il déployait sous leurs yeux un bulletin de vote aux multiples cases face à de multiples emblèmes :
- une fois dans l'isoloir, vous cochez ici, cochez le pigeon ! Expliqua-t-il.
Le pigeon était l'emblème du parti de Dieu.

La semaine qui précédait les élections fut douce au village. La nuit, les Nawis dormirent le centre plein, sous des couvertures chaudes, et au réveil, ils revetirent des tuniques neuves. Je joue dit, tous ceux qui étaient en âge de voter pointèrent à la première heure et cochèrent le pigeon.
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Ce qu'on perd en force, on le gagne en clairvoyance. Le tout est de ne pas arriver à l'âge de la sagesse alors qu'on n'a plus la force de rien faire.
p 53
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Certes, elle avait la foi au point de s'acquitter de ses prières quotidiennes et de planifier un pèlerinage à la Mecque, mais elle ne voyait pas d'un bon œil l'ascension au pouvoir du parti de Dieu. Au contraire, ses légions et ses discours lui donnaient froid dans le dos. Elle avait l'impression qu'ils vénéraient un Dieu de haine et de châtiments alors que le Sien n'etait qu'Amour et Clémence.
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Videos de Yamen Manai (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yamen Manai
A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, Yamen Manai vous présente son ouvrage "Bel abîme " aux éditions Elyzard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2545399/yamen-manai-bel-abime
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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