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EAN : 9782492270444
120 pages
Elyzad (02/09/2021)
4.43/5   374 notes
Résumé :
Je revenais du collège quand j’ai rencontré Bella. Une après-midi de novembre, morose. Un garçon triste, chétif, une tête-à-claques, la tête baissée, la peur qui habite ses tripes, et parfois, l’envie d’en finir. On n’imagine pas ce que ressent un enfant quand il faut qu’il se fasse encore plus petit qu’il n’est, quand il n’a pas droit a` l’erreur, quand chaque faux pas prend un air de fin du monde. Mais en l’entendant, ce jour-là, j’ai redresse´ le menton.
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Critiques, Analyses et Avis (107) Voir plus Ajouter une critique
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Rentrée littéraire 2021 #21

« Longez nos murs et lisez, taguées, des phrases du genre : Maudit soit celui qui pisse ici, maudits les parents de celui qui dépose ses poubelles ici. Non, ça ne marche pas, au contraire, elles aiguisent notre appétit de mal faire, affûtent notre défiance, on lève même plus haut la bite pour arroser au mieux ces injonctions désespérées. Aucun mur ne nous effraie, aucune inscription. On ne craint aucune malédiction car la malédiction c'est nous, car c'est celui même qui écrit cela sur son mur qui pisse sur celui du voisin, c'est celui même qui écrit sur son mur qui jette sa merde contre le mur de son voisin. »

Avoir 15 ans à Tunis et ne rien regretter. Avoir des idéaux, ne pas avoir basculé dans les compromis et les compromissions. L'ado de Bel abîme a commis plusieurs crimes par amour. Il n'a pas de prénom. Juste un ado qui représente toute cette jeunesse tunisienne brimée qui s'est soulevée en janvier dernier, à qui la révolution n'a pas apporté l'avenir attendu. Cette jeunesse qui subit la violence des adultes qui n'ont pas tiré les conclusions des années de despotisme sous Ben Ali dans un pays où continuent à s'épanouir phallocratie, corruption, clientélisme, autoritarisme.

Lui crie sa rage dans un monologue ravageur adressé à son avocat ( commis d'office ) et à un expert psychiatrique alors qu'il est en prison. Avec son écriture incisive au cordeau, sans jamais un mot de trop, Yamen Manai nous immerge totalement dans la fièvre de son ras-le-bol spontané. Son texte est habité de sa fougue, dans son parler vrai, sans filtre ni concession, cru, grossier même, seulement animé par le sentiment de justice plus que de vengeance. On sent son urgence à vouloir du concret, à ne plus croire aux discours creux des adultes. Et avec un humour noir dévastateur.

Sa révolte dresse en creux le portrait d'une Tunisie à la dérive et la dénonciation de tout un système pourri. Pas un hasard si le seul personnage du roman prénommé est le chien. Une paria comme le héros, les chiens étant considérés dans la religion musulmane comme impurs. C'est auprès d'elle que le jeune, après l'avoir recueilli, trouve réconfort, amour et sens à sa vie. Un chien comme vecteur d'une renaissance et d'un salut, encore une façon pour l'auteur de dézinguer les travers d'une société, en mode iconoclaste.

Et puis, il y a ce titre, superbe oxymore qui semble désigner directement cette Tunisie où échouent tous les espoirs d'une jeunesse acculée dans une impasse. Cette fable contemporaine résonne tristement avec l'actualité de ces dernières semaines, depuis que le coup de force du président Kaïs Saïed a gelé en août dernier le Parlement pour s'approprier de facto les pleins pouvoirs.

Un roman comme un terrible uppercut, sans répit.
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En quelques pages, ce roman signé Yamen Manai, donne la parole à un jeune garçon dont le prénom n'est jamais révélé.
Celui-ci s'adresse tour à tour à un avocat commis d'office, maître Bakouche, qu'il refuse d'appeler maître et le nomme monsieur.
Ensuite, c'est au docteur Latrache, un psychiatre, à qui il dit tout ce qu'il a sur le coeur. Puis il revient à l'avocat.
Loin d'être ennuyeuses, ces confidences, ce vécu qu'il raconte sont d'une simplicité désarmante et d'une efficacité impressionnante.
Notre garçon parle de la Tunisie, son pays et celui de l'auteur, de sa famille, de ses relations avec ses camarades. Je suis impressionné, ému au possible en lisant cela.
Pour Bel abîme, Yamen Manai a obtenu le Prix Orange du Livre en Afrique 2022 et c'est formidable qu'un tel livre soit mis en lumière, sorte de l'anonymat, comme cela arrive, hélas, à la plupart des publications.
Sans divulgâcher, il faut d'emblée avouer que ce garçon, âgé de 15 ans, a tiré sur son père, sur le maire et sur le ministre de l'environnement sans oublier un autre homme payé pour… je ne le dirai pas.
Yamen Manai m'impressionne car le langage du jeune homme est dépouillé, direct, sans fioriture. le nom de Bella revient souvent mais…
J'ai été particulièrement sensible à ce qu'il dit sur sa vie familiale, ce mépris, cette brutalité que l'on retrouvent aussi à l'école. Son tableau de la société tunisienne, de la crasse, de l'état lamentable des quartiers périphériques de Tunis et même des plages, est révoltant.
À propos de révolte, voilà qu'il démonte toute la révolution tunisienne (décembre 2010 – janvier 2011) devenue une légende merveilleuse à donner en exemple au reste du monde. Hélas, on n'en parle plus et celui qui s'exprime et en dénonce les effets pervers, est vite ostracisé. Les problèmes existant auparavant se sont aggravés, d'une manière sournoise. Il le prouve mais cette légende est la plus forte. Elle fait tellement plaisir à ceux qui s'en réclament mais font tout pour ne pas en appliquer les principes.
Plongeant dans ce Bel abîme, notre adolescent révèle une force incroyable. Sans esbroufe, Yamen Manai lui fait raconter tout ce qu'il a vécu, tout ce qu'il vit. Son père, docteur en civilisation arabo-musulmane, ne cherche qu'à épater la galerie avec sa voiture dernier cri mais n'hésite pas à gifler son gosse dès qu'une réflexion lui déplaît.
Il y aurait tant à dire sur cette lecture qui m'a, à la fois passionné et bouleversé. le garçon qui s'exprime dresse un tableau d'un réalisme incroyable. Yamen Manai le fait s'exprimer simplement et cela suffit à mettre mal à l'aise le monde des adultes qui se complaisent dans leurs avantages acquis et ferment les yeux sur l'injustice, le laisser-aller, la misère, la pollution et bien d'autres maux, dans des opérations de prestige, dans la communication ou, pire, pour faire la guerre.
Lisez Bel abîme ! Vous n'en sortirez pas indemnes. le livre est court et terrible. Il se lit facilement et le Prix Orange du Livre en Afrique 2022 qu'il a obtenu, est amplement mérité. Nicolas Zwirn, de Lecteurs.com, a bien fait de me le recommander et je l'en remercie chaleureusement.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Bel abîme de Yamen Manai est un petit roman qui n'a de petit que le nombre de pages, guère plus d'une centaine ! C'est en fait un roman puissant et percutant.
C'est de manière originale que nous découvrons peu à peu ce qui est arrivé à un jeune garçon tunisien de quinze ans, grâce à deux interlocuteurs auxquels l'adolescent s'adresse, un avocat, Maître Balouche et un psychiatre, le docteur Latrache, venus lui rendre visite en prison. Au fil de ce soliloque, nous comprenons peu à peu la révolte qui a grandi et grondé en lui face aux brimades de son père qui n'a eu de cesse de l'humilier et face aux injustices et au mépris de la société pour les petites gens. C'est sans aucune déférence et avec une ironie mordante qu'il leur explique sa situation et la justifie.
Les livres dans un premier temps lui permettent d'oublier le présent et surtout de se faire oublier.
Mais ce sera Bella, petite chienne minuscule d'un jour ou deux qu'il a trouvée quand il avait douze ans, en rentrant de l'école et qu'il a recueillie contre le gré de ses parents, Bella, devenue son amie, son amour, avec qui il va nouer un amour inconditionnel, qui lui donnera le courage d'affronter ses peurs : « Tout au long de notre relation, elle n'a eu de cesse de faire ressortir ma meilleure face, la plus brave, la plus digne, et de forger en moi une force que je ne me soupçonnais pas ».
Aussi, quand Bella est tuée, impossible de laisser cet acte impuni, il faudra bien la venger…
C'est un long cri de rage et de douleur que pousse le jeune homme, donnant à comprendre tout le mal être de la société tunisienne et notamment des jeunes, une dizaine d'années après la révolution. S'adressant à son pays, il dit « Je lui murmurais que l'un comme l'autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués... »
Les jeunes, en effet, las de vivre dans la misère, confrontés à un monde de façades, une société gouvernée par les apparences et la religion avec une perspective réduite et décevante, sont fatigués de ces gérontocraties corrompues qui méprisent les plus faibles à commencer par les animaux. Et quand un gouvernement lance une campagne régionale d'abattage de chiens errants et charge les agents municipaux de les tuer par balles dans les rues de certaines villes, on ne peut qu'être indigné, tout comme l'est le narrateur. À la question de ce dernier à l'agent, « Pourquoi vous les exterminez ? », la réponse sera « Pour que la rage ne se propage pas dans le peuple »…
En reconstituant un fait divers situé dans le contexte politique de la Tunisie d'aujourd'hui, Yamen Manai offre au lecteur un texte fort et bouleversant qui se lit d'une seule traite tant on est tenu en haleine et déchiré en découvrant ce terrible et cruel éveil au monde qu'a vécu ce garçon.
Bel abîme se lit comme un superbe conte philosophique où violence et douceur se percutent et qui engage le lecteur à une réflexion sur le monde actuel.
Avec ce roman, Yamen Manai a été lauréat en 2022, du 4e prix Orange du Livre en Afrique, un prix amplement mérité.
Je remercie chaleureusement et très sincèrement Nicolas Zwirn de lecteurs.com pour cette magnifique découverte et j'encourage vivement chacun à se plonger illico dans cette lecture passionnante.

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Oh qu'elle est bien faite cette quatrième de couv, qui tait judicieusement la surprise principale ! Même si elle n'est pas le seul intérêt du texte, et que chaque lecteur place le curseur du spoil différemment (selon qu'il aime tout découvrir d'un livre par lui-même, ou bien qu'il a besoin de savoir à quoi s'attendre pour se décider), ce livre est court (110 pages), laissant peu de possibilités de surprendre. Je vous laisserai donc découvrir la révélation avec l'auteur, afin qu'elle ait l'impact qu'il a souhaité. Pour ceux qui préfèrent en savoir plus, les critiques déjà en ligne révèlent tout ce que vous voudrez savoir…


Le narrateur est un ado de la banlieue de Tunis, emprisonné en attente de jugement pour un acte grave et violent que nous découvrirons au fil de ses monologues. Il nous raconte comment il en est arrivé là un peu comme Tanguy Viel dans l'article 353 du Code pénal. A chaque chapitre, ses réponses à l'avocat et au médecin qui le visitent nous dévoilent sa vie miséreuse faite de violence. Une violence omniprésente du haut en bas de la société, dont il est imprégné malgré lui faute de pouvoir y échapper : gouvernement, parents, école, la violence règne en maître, infiltre et fissure les âmes enfantines. Elle gangrène la société jusqu'aux plus jeunes, qui répètent à leur tour ce modèle sur plus faibles qu'eux : les animaux. Une violence contre laquelle il va se rebeller avec la seule arme qu'il connaisse : la violence. Pourquoi et comment réagir soudainement ? Parce que Bella est arrivée dans sa vie à la cité ; Bella-bîme, Bel Abîme, Belle-abimée ; Belle-amie. le titre joue sur les sonorités comme le narrateur avec les mots. Mais pour lui, ce n'est pas un jeu. Bella était son amie, son rayon de soleil dans un quotidien bouché et sans perspective, peut-être même son premier amour. La première, en tout cas, a l'avoir désarmé avant même leur premier échange de regard. Elle est vulnérable, il doit la protéger. Il a charge d'âme, à présent. Et si c'était plus valorisant que de blesser à son tour ? Il prend alors conscience que la violence est moins tolérable lorsqu'elle s'acharne sur ceux que l'on aime plutôt que sur nous-même. Mais comment se fait-il dans ce cas que jamais personne n'ait pris sa défense à lui…? « Je lui murmurais que l'un comme l'autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués ». Bel Abîme, ou l'histoire d'une chute annoncée dont le responsable n'est pas le seul coupable.


« Les gouffres que la violence des grands avaient creusés à l'intérieur de nous étaient de véritables trous noirs que rien ne rassasiait. Mon frère n'avait pas trouvé la belle qui aurait pu remplir de joie son coeur. » 110 pages, c'est court, alors je ne vais pas vous raconter ce qu'a fait le narrateur, ni pour qui il l'a fait, ni avec quoi il l'a fait. A la place, je vous invite à prêter attention à chaque parole employée, à la manière dont l'auteur les prend au mot, dont le narrateur joue avec, et la manière dont ensemble ils s'appuient dessus pour construire ce récit. Dans un récit où chaque mot compte et entraîne le suivant, observez à quel point les termes se répondent, les indices se sèment dès la première page du livre. Regardez le premier mot de ce texte, et regardez le dernier. Et demandez-vous : Qui est qui, finalement ? Un roman qui peut se lire comme un genre de conte philosophique, métaphorique à souhait. L'état des lieux d'un pays gangréné par le mépris des plus faibles, une apologie de l'amour comme seul capable de pouvoir changer le monde, et la démonstration par l'absurde que la violence ne résout rien, même s'il est difficile de sortir de son cercle vicieux. le narrateur tente de multiples façons de dénoncer l'idiotie d'un système basé sur la violence : comme les politiques, il joue avec les mots pour exprimer ses idées, ne cesse de leur faire retourner leur veste pour en démontrer la bêtise. Il met le système devant ses contradictions, place les mots en miroir pour que l'on se regarde en face (comme y invite la couverture) : Finalement, tous les hommes ne sont-ils pas des chiens ? Mais pour qui serait l'insulte ? Une maîtrise de la langue qui a beaucoup de gueule, par cet auteur né à Tunis.


« Ce n'est pas avec un tel discours que je pourrai prétendre à un allègement de peine ? Ma peine, celle au fond de mon coeur, ne sera jamais allégée. Mais tant qu'il y a les souvenirs, et tant qu'il y aura les livres, je ferai mieux que survivre. »
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Cela faisait un bon bout de temps que ce roman d'à peine une centaine de pages, ayant obtenu le Prix Orange du Livre en Afrique 2022 et multipliant les avis dithyrambiques, me faisait de l'oeil et il ne lui aura fallu que quelques pages pour me séduire…

Le narrateur de ce monologue percutant est un adolescent de la banlieue de Tunis, dont on ne connaîtra jamais le prénom et qui est en attente de jugement pour les actes particulièrement violents qu'il a commis. Un gamin de quinze ans qui n'a rien vécu de beau excepté sa rencontre avec Bella, lorsqu'il avait douze ans… mais l'amour a-t-il sa place dans un pays bercé par la violence où la jeunesse n'a pas d'avenir ?

Dans ce petit roman d'une puissance rare, Yamen Manai donne la parole à un garçon qui a vécu la tête baissée pendant trop d'année et qui explique son parcours et son geste au fil des pages en s'adressant tour à tour à son avocat commis d'office, maître Bakouche, ainsi qu'au psychiatre, docteur Latrache, venus l'interroger en prison avant son procès.

À travers ce cri de rage d'un gamin révolté par trop d'injustices, l'auteur dresse le portrait d'une Tunisie à la dérive, baignant dans la crasse et méprisant les plus faibles, tout en dénonçant une société tunisienne gangrenée par une spirale de violence et incapable d'offrir un avenir à une jeunesse qui espérait plus du Printemps Arabe.

Cette vague de colère déversée au fil des pages est contrebalancée par une histoire d'amour extrêmement belle, touchante et sincère, offrant une bonne dose de réconfort, ainsi qu'une lueur d'espoir au coeur de cette société tunisienne qui, tout comme ce jeune adolescent, semble en avoir tant besoin.

Une texte brut, puissant, percutant, éblouissant et bouleversant ! Un cri du coeur qui se transforme très vite en coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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critiques presse (1)
LaCroix
30 décembre 2022
Dans un monologue puissant et réaliste, un jeune Tunisien confie son amour pour une chienne, Bella, planche de salut dans un pays en déliquescence.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (89) Voir plus Ajouter une citation
Comment m’est venue cette passion pour les livres ? On en avait à la maison, alors j’ai fini par mettre le nez dedans. Ne pensez pas que c’est mon père qui m’y incitait, de ce point de vue-là, il ne s’est jamais intéressé à moi, il ne m’a jamais rien appris. Ne pensez pas non plus qu’il a lu l’intégralité de sa bibliothèque ! S’il y avait des livres à gogo et de tout horizon, c’était pour impressionner la galerie, pour s’acheter auprès de ses collègues docteurs une réputation d’intellectuel. Oh, vous avez dans votre bibliothèque des écrivains russes ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des poètes sud-américains ? Oh, vous avez dans votre bibliothèque des philosophes allemands ? Mais en vérité, mon père ne lisait pas les livres qu’il achetait à bon prix ou qu’il récupérait grâce à son statut d’universitaire. Il lisait les torchons de la presse, comme le reste de la populace, et pensait qu’il pouvait avec ça se faire une opinion sur l’état profond du monde, et l’ouvrir à tout va sur tout et sur rien.
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Les livres étaient à portée de main, et je me suis servi. C’est là que j’ai remarqué que personne ne vous cherche de noises quand vous avez le nez dans un livre. Ce n’était pas comme si vous deveniez invisible, mais votre visibilité devient d’une autre nature. Elle surprend, elle interloque. Les livres, pour beaucoup, c’est un truc qu’ils essayent de bien éviter comme des allergiques. Plus le livre est épais, plus vous faites fuir les gens autour de vous. Ils viennent pour vous emmerder, et là, surprise, ils vous voient absorbé par un pavé, alors ils repartent en se disant C’est quoi ce bordel ?, et ils vous oublient.
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Je la prenais par les pattes avant et je dansais avec elle, on passait des heures comme ça, à jouer ensemble. L’éduquer ? Jamais. J’ai envers ce mot-là la plus grande méfiance, et puis il faut être malade, avoir l’esprit tordu pour transformer son chien en singe savant, lui apprendre à faire des tours, lui donner des ordres à longueur de journée. Je m’en foutais qu’elle donne la papatte, qu’elle Pas bouger !, qu’elle Couchée ! Je voulais qu’elle bouge, je voulais qu’elle saute, je voulais qu’elle grimpe et qu’elle m’emmène avec elle.
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je n’ai jamais reproché à mon père d’être un pauvre fils de pauvre, mais je lui en veux d’être un pauvre de cœur, de ne pas avoir compris où était la vraie richesse. Être bon pour sa famille est plus important que la façade qu’on construit pour les autres et pour laquelle son propre sang subit la négligence, le désamour et la rancune.
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Non, je ne suis pas un islamiste. Je l’ai déjà dit aux flics et c’est là qu’ils ont arrêté de me tabasser. Je n’ai pas tiré ces balles au nom d’Allah mais au nom de Bella. Les islamistes, je ne peux pas les encadrer, ce sont des enculés comme les autres. Ils disent que les chiens sont impurs et que les femmes doivent rester à la maison à s’occuper des mioches. Mais moi je sais que les chiens sont purs et que sans le travail de mère, on aurait crevé la dalle.
(pages 14-15)
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Videos de Yamen Manai (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yamen Manai
A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, Yamen Manai vous présente son ouvrage "Bel abîme " aux éditions Elyzard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2545399/yamen-manai-bel-abime
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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