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3,66

sur 65 notes
Samuel mène une vie rangée.
Entre celle de veilleur de nuit dans un centre pour jeunes atteints de troubles psychologiques et celle du célibataire endurci.
Il vit avec un trauma important, de visu il lui reste des cicatrices imposantes, à l'intérieure l'oubli de son enfance.

Et c'est ce qu'il a vécu qui pousse le lecteur dans le doute.
Un tueur en série l'a épargné en le sauvant des eaux alors qu'il venait d'échouer dans une rivière, il n'avait que dix ans quand c'est arrivé. Pourquoi ? D'autres enfants ont été découpés, tués, abandonnés. Lui, non ! Il survit depuis. Mais était-ce bien depuis ce moment-là ?
Adulte, il comprend que son histoire est liée à celle de disparitions multiples, d'un individu non coupable qui purge une peine depuis des dizaines d'années, et que le vrai meurtrier court toujours, celui-là même qui lui a sauvé la vie étant gamin !

La vie de veilleur de nuit, c'est un peu être constamment entre deux eaux, fatigués, être constamment dans une sorte d'errance. Ce boulot est lié au vécu de Samuel et convient bien au personnage blessé. Être dans l'oubli, faire semblant d'être bien, pour n'avoir pu se sauver lui-même par le suicide - peut-être, il protège les enfants la nuit ; le rythme d'un travailleur de nuit est déstabilisant, la sensation d'hébétude s'impose petit à petit, comme un calmant puissant…

Et c'est peut-être ce dont avait besoin Samuel pour cacher une profonde souffrance.

C'est un bon thriller, fin et beaucoup trop court.
Une intrigue de laquelle le lecteur réclame forcément une suite pour mieux cerner le pourquoi et d'où viennent ces cicatrices finalement. Sadique, on demande un retour à la nuit plus profonde et toujours plus noire.
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La fin m'a laissé sans voix, j'ai vérifié plusieurs fois pour être sûre qu'il ne restait pas encore quelques pages parce que (coup de gueule express), je suis désolée, on ne peut pas finir son roman sur des petits points, en laissant le lecteur en tête à tête avec ses questionnements, c'est du sadisme pur et simple ! Bref, après cette petite aparté, je peux finir cette chronique en vous disant que oui c'est un polar et que oui j'ai aimé, je suis réconciliée avec le genre et je vous conseille ce court récit si vous aussi, vous voulez vous initier ou juste passer un bon moment, au coeur de la France rurale, en compagnie d'Antoine et ses démons du passé...
Lien : https://booksetboom.blogspot..
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Voila la preuve qu'on peut faire un polar court mais efficace !

Retour à la nuit place son intrigue dans un centre d'accueil pour enfants en difficulté, placés suite à une décision de justice : Ouria la jeune fille anorexique-boulimique et qui a subi des violences sexuelles, Aymeric le gamin sorti d'une secte qui fait d'affreux cauchemars, ou Gaëtan le dur...
Des problèmes psy à la pelle et pas seulement pour ces gosses ! le héros-narrateur a vécu son lot de traumatismes...

Eric Maneval réussit à créer une ambiance tendue, électrique qui annonce le drame à venir. Une succession d'évènements, de mauvais hasards, de choix malvenus qu'on déroule nerveusement, le rythme s'accélérant au fil des pages.
La narration se sert de l'expérience de l'auteur et donne son réalisme aux dialogues et à l'intrigue (différentes interprétations possibles des paroles et des actions). C'est bien vu !

Une réussite ! Un bon roman noir qui tient en haleine !
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Je lis pas mal de policiers/thrillers/polars... mais là je n'étais pas bien ! J'ai lu avant de dormir (oui comme tout le monde en fait), ça m'a angoissée... j'ai adoré !!!
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« La nuit je ferme les yeux et je laisse commencer la vraie vie. » (Etienne Guillory)

Pas besoin d'être une maison d'éditions renommée pour avoir des auteurs qui valent le détour…
Déjà, une couverture discrète mais parlante, un beau marque-page assorti et un livre qui tient bien en main …. ce ne sont pas des détails, cela donne envie de lire…

Ensuite le contenu: cent vingt pages, c'est peu pour un roman mais je peux affirmer que celui-ci est sobre et terriblement efficace.

L'auteur, veilleur de nuit comme son personnage principal, connaît bien le milieu des enfants en foyer, cabossés de la vie dans leur corps ou dans leur tête. Gardien de ces jeunes aux âmes tourmentées, Antoine, le fil conducteur de ce récit, écrit: J'ai besoin de la nuit…
Beaucoup de choses se déroulent la nuit dans cet opus, Antoine l'habite, elle l'habille… Sa relation à la nuit est différente, il y vit puisqu'il doit rester éveillé. de plus, à ce moment de la journée, les « codes » ne sont plus les mêmes, les rapports avec les autres également. La « teneur » de la nuit est variable, il y en a qui sont lourdes, d'autres plus légères…. Tout cela tient beaucoup de place dans le livre et c'est comme si la nuit devenait un personnage à part entière, mouvante, fuyante, ensorcelante…
Éric Maneval sait décrire en mots choisis une atmosphère, des doutes, des hypothèses, il sait disséminer dans l'esprit du lecteur le trouble, des éléments que chacun peut interpréter à sa manière, comme cette fin ouverte qui dérangera certains… S'il n'y avait que la fin qui pose question… Une des richesses de ce roman a été pour moi de ne pas toujours être certaine que ce que me dévoilait le texte était la vérité de l'intrigue…Après tout, certaines situations pourraient avoir été suggérées par hypnose, rêvées par les protagonistes et transmises comme réalité car ils y croient…

Peu importe, ce qui fait la force de ce livre, c'est qu'il vous prend aux tripes, qu'en peu de pages, vous « sentez » la nuit et les individus qui s'y meuvent. Tous différents mais tous avec une part d'ombre … Que ce soit le veilleur ou les adolescents de l'institut, tous ont vécu un événement grave qui change leur perception du quotidien. Ils sont à fleur de peau, à fleur de mots … Les interactions entre les uns et les autres sont parfois confuses, à la limite de la normalité…comme toujours sur le fil, au bord du précipice, chacun avançant comme il le peut cahin caha, un pied après l'autre…. Il y aussi le regard que portent les « gens du jour » sur ceux qu'ils côtoient entre chiens et loups, au moment des échanges de service le soir, au petit matin lorsqu'Antoine rentre chez lui… C'est ambigu juste ce qu'il faut …

Antoine, la sentinelle, dit de sa tâche qu'elle le structure, comme si en dehors de son boulot, il avait dû mal à se fixer. Il est seul lorsqu'il est de garde, ne se confie pas, vit sa vie et doit rester vigilant car tout pourrait basculer très vite. La nuit, les sens sont exacerbés, les sentiments aussi, Antoine trouve-t-il dans ses échanges avec les jeunes une forme d'équilibre, même s'il est souvent sur le tranchant du rasoir ? A-t-il besoin de ce fonctionnement pour se sentir exister ?

C'est avec une écriture incisive, fine et concise qu'Éric Maneval nous emmène à sa suite. Son style est très puissant et procure les effets recherchés: installer l'angoisse, semer le doute, et nous faire ressentir malgré tout une certaine empathie pour les personnages. Les phrases sont courtes, les dialogues percutants. On peut dire que ce livre sort des sentiers battus et ne s'apparente pas aux polars habituels. C'est une nouvelle rencontre et si cet éditeur choisit toujours avec soin ses écrivains, nous avons de belles heures de lecture devant nous.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Un court roman noir d'une grande intensité dramatique!

"J'étais donc là, en slip, ébahi par cette puissance. Je me plaçai une une dizaine de mètres en amont. A un mètre cinquante, un amas de rochers affleurait. Je m'aspergeai la nuque et le torse et pénétrai dans l'eau sombre." Antoine, 8 ans, a bien failli ne jamais en ressortir vivant de cette eau sombre. Assommé par un tronc d'arbre qui le percute de plein fouet, Antoine se réveille dans un fourgon, bien vivant, en compagnie d'un homme étrange, très étrange. L'inconnu lui pose des questions troublantes, tout en le soignant. Car Antoine a de nombreuses coupures sur tout le ventre. L'enfant s'évanouit à nouveau, pour se réveiller dans un hôpital, marqué à vie par cette expérience, et ne se doutant pas que l'homme qui lui a sauvé la vie est un redoutable tueur en série. Non ça, il le saura vingt-cinq ans plus tard, alors qu'il est devenu veilleur de nuit dans un foyer pour jeunes, près de Limoges. Je n'en dis pas plus, je vous laisse le soin de découvrir ce court récit poignant.


C'est bien simple, j'ai tout aimé dans ce roman noir qui aborde avec justesse et humilité les blessures et les traumatismes de l'enfance. L'auteur ne donne aucune leçon, il met en scène une histoire crédible qui illustre avec sobriété son propos. J'ai lu ce livre d'une traite, sans m'arrêter, complètement captivé par l'histoire. Et je regrette que le récit soit si court, j'avais envie que ça continue. Je suis arrivé à la fin du récit sans m'en rendre compte. Une fin que je qualifierai d'intelligente. Certaines questions restent sans réponses. Cela peut paraître frustrant, mais je trouve que c'est totalement cohérent par rapport au récit. Cela colle à l'intention de l'auteur qui privilégie la complexité des rapports humains à l'intrigue criminelle. Car ce n'est pas un hasard si Antoine devient veilleur de nuit dans un foyer pour enfants traumatisés...

Sur la forme, le récit est très bien construit, et très bien écrit. Un style simple, concis, économe, mais qui sonne juste. Des dialogues crédibles, des personnages plus vrais que nature, une atmosphère envoûtante et troublante. Je regrette que la fin arrive trop vite, je pense que ce roman aurait pu être plus long. Au final, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman noir rural poignant. Une agréable surprise!
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Un livre court mais au suspense très intense qui monte au fil des pages.
Je ne connaissais pas du tout Maneval, son livre a d'abord été publié par un petit éditeur mais c'est bien écrit, bien mené et il serait dommage de passer à côté maintenant qu'il est sorti en poche.
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Ce court roman de Eric Maneval a suscité ma curiosité par son 4ème de couverture. Je trouvais l'idée original de se retrouver face au portrait robot d'un homme considéré comme un tueur alors qu'il nous a sauvé la vie des années auparavant. Pourquoi?

Je ne m'étais pas trompée, dès le départ j'ai été prise dans l'histoire, tournant les pages sous une curiosité grandissante. Une écriture claire et fluide aidant à avancer rapidement dans le récit.

Approchant du dénouement, je retiens mon souffle et accélère la cadence de lecture afin de connaître le fin mot de l'histoire. Et ben non...! L'auteur a choisi une fin ouverte qui m'a laissé un goût de frustration et pleins de questions en suspens. Personnellement je n'aime pas ça. J'aime que l'histoire soit concrète à moins qu'il y ai une suite bien sûr, ce qui n'est pas le cas pour "retour à la nuit" qu'elle dommage.

Je le recommande donc vivement à ceux qu'une fin ouverte ne dérange pas.

Lien : http://silencejelis.blogspot..
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Voici un court roman noir qui m'intriguait fortement. Antoine est un homme qui a vécu un traumatisme à 8 ans. Il a failli mourir et a été sauvé par un homme. Près de 30 ans plus tard, Antoine voit son sauveur dans une émission télévisée, sur un portrait robot. Cet homme serait accusé de plusieurs meurtres violents. On se retrouve donc dans une situation complexe où le héros et le diable se réunissent. Antoine va se replonger dans son passé, pour le meilleur et pour le pire…

Difficile de dire ce que j'ai pensé de ce roman, d'un côté j'ai adoré ce que j'ai ressenti, une profonde angoisse, des doutes, une peur de ce qui pourrait se produire. Et de l'autre côté, j'ai été très frustrée par la fin, ouverte au possible. J'aurais tellement aimé en savoir plus et obtenir de vraies réponses. J'ai eu un profond sentiment d'inachevé…

A lire si on aime les fins ouvertes et les romans noirs !
Lien : http://romansurcanape.fr/ret..
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Une excellente ambiance se dessine dès les premières pages de Retour à la nuit et l'on se prépare pour une immersion dans les paysages de la Creuse magnifiés par la plume élégante et inspirée d'Eric Maneval. le roman démarre en trombe, accrocheur en diable mais alors que le romancier tire de nombreux fils pour faire avancer son récit, je me retrouve à la fin tout à fait insatisfaite quant à l'épilogue ! Je suis pourtant amatrice de fins ouvertes, de celles qui remettent en question tout ce que vous croyiez acquis ou vous font revisiter à rebours votre lecture, mais là, ça n'a pas fonctionné pour moi. Dommage car ce court roman fourmille de bonnes idées qui ne me semblent pas toutes exploitées.
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