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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ah !.... Wallander et son tas de linge sale par terre dans son appartement, Wallander et ses stylos qui fuient dans les poches de ses chemises, Wallander et son fauteuil à moitié cassé dans son bureau, Wallander et ses énervements, sa mauvaise conscience toujours affleurant pour tout et pour rien, ses relations chaotiques avec son père, sa fille, Baiba, ses collègues, Wallander et ses innombrables cafés ingurgités, son opéra, Wallander avec son intuition et son incompréhension parfois.... Wallander a toujours peur que tout s'effondre autour de lui, la police, la Scanie, la Suède en général, lui-même avec ses convictions, ses certitudes et son ton un peu moralisateur parfois. Wallander est un type assez commun en somme, avec les angoisses et incertitudes de beaucoup de personnes en fait sur l'âge qui passe, sur la famille, les relations amoureuses, sur son travail... le soleil d'été de Scanie tape fort sur le crâne de Wallander, on le suit pas à pas comme toujours chez Mankell dans une enquête horrifique et compliquée où tout s'entremêle, se rejoint, s'éloigne. Wallander n'est pas un super flic qui va tout résoudre en deux temps trois mouvements, tout comprendre d'un seul coup d'oeil ; il rame, il râle, il se trompe, il n'y comprends rien, il y croit, il n'y croit plus, et il laisse en suspens des questions. Mankell laisse des points non résolus, certaines questions en périphérie de l'enquête principale sont laissées sans réponse. Moi ça ne me dérange pas. Mankell au plus près de la psychologie de son personnage principal ne le transforme pas en superman. C'est seulement un commissaire d'un coin de Scanie qui entame une course contre la mort, contre la folie de la vengeance meurtrière, contre son propre découragement et désarroi.
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Comme d'habitude, ce qui frappe chez Wallander, c'est sa solitude. Pourtant, ici, tout le monde est encore là : Svedberg n'est pas encore mort, le père de Wallander non plus et Linda, la fille de Kurt, vient vivre temporairement chez lui. du coup, cette fois-ci, on a un peu l'impression que, s'il se retrouve tout seul, c'est un peu de sa faute...

Et, de fait, l'ami Kurt semble faire preuve d'une légère tendance asociale. Souvent, il s'isole, ne veut pas parler aux autres ou refuse de les écouter. Il ressent certaines gênes absurdes et incrompéhensibles au moment d'évoquer les sentiments qu'il éprouve, comme lorsque Baiba, sa petite amie (tiens, elle aussi est encore dans la vie de Wallander) l'appelle de Riga et qu'il n'ose pas lui dire qu'il l'aime ou qu'il va probablement devoir reculer ses vacances. Comportement bizarre pour un petit ami, vous ne trouvez pas ?

Le roman en lui-même est très long pour peu de rebondissements. La description de l'enquête par Mankell est toujours intéressante car pleine de détails : il nous plonge dans l'esprit des policiers, dans celui du tueur et dans les multiples réflexions de ces différents personnages composant le récit. Mais, le gros problème, c'est qu'on connaît l'identité du tueur depuis le début de l'histoire. Et du coup, le manque de suspense se fait sentir de façon presque pénible. Quand Seuil parle d'enquête qui " piétine " dans la présentation de ce roman, la maison d'édition n'a pas tort : on a plus d'une fois envie de crier " Alors, ouvre les yeux, réfléchis !! " à l'équipe de Wallander. Et tous ces braves flics, d'habitude si plaisants, finissent par franchement nous agacer !

Le résultat est donc franchement décevant. Un peu d'animation commence à se faire sentir aux alentours de la page 473 (je ne plaisante pas !) et le reste du récit semble tourner autour d'une sévère critique de la société suédoise, qui semble aller encore plus mal que dans les autres opus de Mankell. La jeunesse suédoise est-elle si " pourrie " ? Les Suédois sont-ils réellement si violents, si désespérés ?

En plus de cela, Wallander semble vraiment désabusé. Il assiste à la dégradation combinée de la société suédoise et des conditions de travail des policiers en ressentant en permanence un sentiment de colère diffus qui, parfois, lui fait péter les plombs (il jette des stylos qui ne vont plus à travers la pièce, par exemple). Et l'inspecteur est également très envieux du procureur qui a pris la décision de s'éloigner de tout cela en changeant de vie : Kurt se demande alors pourquoi lui-même ne ferait pas la même chose. Mais, bien évidemment, il ne le fait pas. Et à ce moment revient l'envie de lui hurler " Bouge-toi, si tu as envie que les choses changent il est temps de te remuer ! ". Parce que à part râler, Wallader ne fait rien. Il semble déçu de l'évolution de son métier, on a l'impression qu'il reste policier par paresse ou par crainte de recommencer autre chose. Et son mécontentement perpétuel finit par peser très lourd sur l'ambiance de ce récit : après tout, s'il n'ose pas recommencer sa vie ailleurs, c'est un peu sa faute, non ?

Vous l'aurez compris, ce Guerrier solitaire n'est pas la meilleure enquête de Wallander, qui semble très essoufflé dans ce polar. Une petite pause s'impose donc avant de découvrir les autres volumes de Mankell.
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Un roman policier d'Henning Mankell est gage de froideur mais surtout d'efficacité. Comme toujours nous suivons l'enquête au coté de Kurt Wallander. Une jeune femme s'immole dans un champ de colza et un mystérieux guerrier décide d'entamer une série de crimes sur des personnalités suédoises de "haut rang".

L'intrigue tient la route. On suit le quotidien de Wallander quasiment au jour le jour. L'auteur nous livre beaucoup de détails sur ce personnage au détriment peut être des autres.

J'ai passé un bon moment de lecture. Je dirais que c'est une valeur sure du genre sans véritable surprise si ce n'est la révélation de l'identité du tueur assez tôt dans l'intrigue ce qui permet au lecteur de se concentrer sur la méthode d'enquête de Wallander et son équipe pour parvenir à résoudre l'enquête.

L'intérêt premier de lire Mankell, selon moi, est que le déroulement du profil psychologique des personnages est au moins aussi important que l'enquête elle-même.

A conseiller aux aficionados du genre. Pour les autres, je pense qu'il y a des oeuvres beaucoup plus intéressantes.
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Que dire que je n'aie déjà dit lors de mes précédentes chroniques sur la série Wallander ? On retrouve un mélange d'enquête policière et de critique de la société suédoise. En l'occurrence l'aspect purement policier est plutôt intéressant ici avec une réelle course contre la montre qui menace directement (à l'insu de son plein gré comme dirait l'autre) Wallander.
Pour ce qui est de l'évolution de la société suédoise et le regard désabusé, voire aigri, de Wallander je suis bien incapable de prendre position. Pour moi quand je pense Suède, je pense Ikea, blondes plantureuses, et froid… Certes un peu réducteur comme vision des choses mais c'est pourtant tout ce qui me vient à l'esprit. Plus sérieusement c'est vrai que j'ai un peu de mal à associer ces pays nordiques avec la grande criminalité (même si le carnage du tireur-fou d'Utoya en Norvège l'an dernier me donne tort sur ce point).
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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La Suède l'été: il fait chaud, étouffant même. Wallander enquête, une jeune fille qui s'immole par le feu, un ancien ministre assassiné, des mises e, scène macabres. Un tueur en série autour d'Ystad?
Encore un polar palpitant, avec Wallander comme on l'aime, avec ses intuitions, ses coups de blues, ses petits cafés et ses stylos qui fuient, les réunions qui n'en finissent pas... Un bon cru !
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c'est un livre qu'il ne faut pas lire trop jeune pour 2 raisons :
-il est assez long
-certaine chose peuvent choquer un jeune enfant
mais ce livre est très bien et on a du male a le laissé, c'est un livre pour tous ceux qui aiment les romans policier
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Une fois de plus, un très bon polar avec l'inspecteur Wallander : on suit ses questionnements sur son métier, son passé, son avenir (sa nouvelle relation avec une femme), et sur la Suède de manière plus générale : est-ce que la criminalité devient de plus en plus fréquente, dans un pays qui a été pendant très longtemps caractérisé par un grand pacifisme ?
L'arrivée dans le tome précédent d'un nouveau personnage, une femme policier ajoute un peu d'air frais à l'équipe d'Ystad. L'enquête est passionnante, et nous laisse en haleine jusqu'à la fin.
Je regrette simplement le parti pris de Mankell d'avoir mis le point de vue du meurtrier dans des chapitres qui reviennent régulièrement : ça cassait tout suspense sur les crimes qu'il allait commettre.
A lire, pour passer un bon moment et découvrir la Suède au delà de ses beaux paysages.
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Petit livre sympathoche, une enquête prenante mais pas trop, des rebondissements improbables et prévisibles.
Loin d'être le meilleur, mais un bouquin pas trop mal quand même.
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Cinquième enquête de Wallander. Comme une paire de vieilles chaussettes ; on sait que nous serons confortables avec un livre de Mankell entre les mains.
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[1995] Henning Mankell – «Le guerrier solitaire» (publié en 1995 dans la langue originale et en 1999 pour la traduction française aux éditions du Seuil - ISBN 978-2-02-041952-9).

Comme toujours chez Mankell, le récit commence par des scènes d'une extrême violence : une jeune-fille s'immole par le feu, des hommes meurent assassinés à coup de hache et scalpés.
L'intrigue est bien menée, même si – après lecture de trois autres épisodes Wallander – le lecteur commence à repérer les ficelles de l'auteur dès la première lecture. Au-delà de l'aspect «roman à énigme», l'auteur cherche à transmettre sa thèse : la société suédoise (vue comme une des variantes des sociétés occidentales actuelles) aurait dérapé vers un chaos engendrant cette violence incontrôlée, et diverses remarques visent à établir à quel moment ce dérapage a eu lieu.

En page 240, l'indication temporelle fournie par Mankell est plutôt floue «quelque part dans les années cinquante, il y a une ligne de démarcation», mais le critère retenu est précis «Les politiciens sont devenus des gens de métier». Il est exact qu'en France, dans les deux décennies suivant la seconde guerre mondiale, le personnel politique visible (qu'en était-il pour les plus nombreux qui oeuvrent dans l'ombre ?) était largement issu de la Résistance. A partir des années Pompidou et surtout Giscard, nous avons vu arriver sur le devant de la scène des dirigeants politiques issus de formations spécifiques, la palme revenant aux usines à mafias (paré de l'appellation «carnet d'adresses») que sont l'ENA et Science-Po Paris, générant des politicards mâles ou femelles, de gauche ou de droite, d'un arrivisme effarant.

En page 340, Mankell avance deux autres critères, intimement liés : la réapparition de la pauvreté, liée à la destruction de la famille : «maintenant que l'ère de l'expansion semble passée, et qu'on tire à hue et à dia sur l'Etat-Providence, voilà que la pauvreté sort de son hibernation, que la misère familiale revient. […] Quand nous avons fait voler en éclats la vieille société, dans laquelle la famille avait encore une cohérence, nous avons oublié de la remplacer par autre chose. »

En page 548, l'auteur ramasse ses observations pour formuler son interrogation sur le recours à la violence : «Jeune policier, il croyait dur comme fer qu'on pouvait tout résoudre sans utiliser la violence. Puis progressivement s'était installée une situation où il n'était jamais possible d'exclure le recours à la violence.»

Aurions-nous vécu, des années 1950 aux années 1975 (jeunesse de Wallander) une période exceptionnellement «calme» puisque les trublions s'agitaient dans des cadres politiques plus ou moins virulents mais pas violents, et qu'un dérapage terroriste comme «action directe» ne fut en France qu'une exception ?
Peut-être ne faisons-nous aujourd'hui que renouer avec la violence habituelle des sociétés trop riches qui s'ennuient (tout en créant des poches de pauvreté insondable) ?
Ce serait encore plus inquiétant car la longue pause flaubertienne de 1815 à 1914, entrecoupée de conflits locaux limités, s'est terminée par la Grande Tuerie...
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