AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782258195530
402 pages
Presses de la Cité (25/03/2021)
3.7/5   10 notes
Résumé :
1944, en Gironde, le roman d'une mère et de sa fille, brimées chacune dans leur destinée. La première a été contrainte au silence, la seconde traverse son adolescence au château de Cadillac, terrible école disciplinaire pour jeunes filles. Séparation, initiation, révélations... Un roman au cœur des secrets d'une famille et d'un site patrimonial.

Une autre vie...

Loin de la chèvrerie, des jours sans joie et monotones. Loin de celui qui l... >Voir plus
Que lire après Une vie de châteauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je découvre l'auteure Madeleine Mansiet-Berthaud avec ce roman historique. Nous sommes invités à suivre le destin d'Estelle et de sa fille Céline, dont la vie n'a pas toujours été toute rose.
Cette histoire traite des liens, lieux et secrets familiaux et de l'éducation durant la période d'après-guerre. L'auteure s'est bien documentée pour écrire son livre. Ce récit comporte certaines longueurs mais reste toutefois intéressant. Je me suis attachée à ces personnages féminins. Cette mère aimante réduite au silence avec son secret (que j'ai su décoder très rapidement). Et Céline cette jeune fille qui, malgré avoir vécu plusieurs épreuves difficiles comme le rejet de son père, l'éducation qu'elle a reçue au pensionnat du château de Cadillac, a toujours su garder sa détermination, sa patience et le courage nécessaire afin de se construire la vie qu'elle aura choisi.
Commenter  J’apprécie          430
De "Vie de château" ici il n'est question que dans le fait d'avoir un toit au-dessus de sa tête. le faste, la protection, la vie agréable qu'on pourrait y trouver ne sont pas du tout au programme.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale en 1943, Céline jeune adolescente de 13 ans vit en Gironde entre sa mère Estelle, douce et protectrice, et son père Simon, un homme qui n'a connu que la violence dans sa vie et ne sait que la reproduire. Après une rossée de trop, Céline s'enfuit et est recueillie dans le château de Cadillac près de Bordeaux qui fait office de pensionnat pour jeunes filles. Malheureusement là où elle pense avoir trouvé refuge et protection se révèle pire que ce que son père lui a fait vivre jusqu'à présent et va durer plusieurs années quand Simon signe une décharge de responsabilité parentale et confie Céline aux "bons soins" de cette institution.

Je n'en dirai pas plus sur la présentation de ce roman qui est à lire vraiment pour voir (et tenter de comprendre si on le peut) la dureté et les drames vécus par ceux qui nous ont précédés.

Avec une sensibilité rare et une authenticité criante, Madeleine Mansiet-Berthaud nous fait pénétrer dans l'intimité de cette famille en pleine période de guerre, sur fond de misère sociale et humaine, où l'intérêt collectif primait sur le personnel. On souffre au côté de Céline qui se retrouve enfermée dans cette "vie de château" où la violence est quotidienne, où le vol est monnaie courante et où même la prostitution trouve sa place. On souffre aussi dans le chagrin d'Estelle, seule désormais face à Simon, et impuissante à sauver sa fille. Les femmes à cette époque ne bénéficiaient pas de l'autorité parentale et étaient encore soumises au bon vouloir de leur mari.

Le récit est dur certes. Mais, heureusement pour nous lecteurs et pour Céline et Estelle, il est aussi porteur d'espoir, ce lien fragile sans qui la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Madeleine Mansiet-Berthaud nous déroule ce fil d'espérance tout au long de ce roman et on lui en sait gré. C'est ce qui nous pousse à "avaler" toutes les brimades, les sévices, les épreuves qui émaillent cette histoire et à croire en des jours meilleurs.

Un roman bouleversant porté par une écriture remarquable.
Commenter  J’apprécie          00
Estelle, la mère de Céline, est tendre et aimante, alors que son père, Simon, est rustre et violent. Une nuit de 1943, après une punition terrible qui aurait pu se terminer en drame, l'adolescente, âgée de treize ans, fugue et se perd. Trempée et fiévreuse, elle est découverte au milieu d'une vigne et emmenée dans un château, celui de Cadillac, près de Bordeaux. Elle pense à sa maman qui lui a prédit une vie de châtelaine, quand elle sera grande. « Était-ce le rêve de sa mère qui se matérialisait ? » (p. 37) Cette forteresse était une prison pour femmes au siècle dernier, avant de devenir une pension pour jeunes filles. Lorsque Estelle apprend où est sa fille, il est trop tard : Simon a signé « une décharge de responsabilité parentale pour confier Céline à cette institution » (p. 64).


La petite est forcée de rester jusqu'à sa majorité (fixée à vingt et un ans, à l'époque) à l'Ecole de préservation. C'est un établissement très strict, dont la mission est d'instruire et de remettre dans le droit chemin les « mauvaises filles ». En réalité, ce sont surtout des malheureuses qui n'ont connu que « la misère, la violence, le vol, la prostitution… le crime » (p. 126). Elles sont âgées de neuf à vingt et un ans. Au début, Céline est prête à supporter l'enfermement, elle pense que cette situation peut lui être bénéfique, en attendant de devenir indépendante et de retrouver sa mère. Elle déchante rapidement : la qualité de l'enseignement n'est pas celle qu'elle escomptait, la discipline est très dure, les repas sont frugaux, le confort est absent, les travaux ménagers et ceux des vendanges sont épuisants, les punitions sont injustes et inhumaines. Cette institution, qui a mauvaise réputation dans la région, est une maison de redressement.


Céline se retrouve face à elle-même. L'isolement la plonge dans ses souvenirs. Elle comprend que des secrets entourent le mariage de ses parents. Elle exige des réponses, ce qui plonge Estelle dans un véritable désarroi. Mère et fille arriveront-elles à surmonter cet éloignement et à libérer le passé ?


L'univers que décrit Madeleine Mansiet-Berthaud est sombre, en raison des conditions de vie de ces enfants et adolescentes qui ont eu la malchance de naître au mauvais endroit. Elle décrit les chambres qui sont des cellules isolées, que les pensionnaires appellent « cages à poules » ; elles mesurent deux mètres sur un mètre cinquante et sont meublées sommairement. Elle relate les cachots, le manque d'hygiène, les repas constitués d'un « infâme brouet », le manque d'instruction, l'enfermement, l'injustice, etc, au nom de l'Etat. Au sein des splendeurs du château, la noirceur et le malheur règnent. le plus glaçant est que ces écoles ont réellement existé, beaucoup de jeunes filles ont connu cette existence de prisonnières, sous prétexte de les éduquer. J'ai été meurtrie par ces vies gâchées.


Je peux témoigner que la vie est faite de belles rencontres qui donnent la force de changer le destin[…]


La suite sur mon blog...


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          10
Je me suis laissée absorber par ce roman au rythme assez doux, simple mais qui cache pourtant des personnages blessés et qui vont vivre des choses bien difficiles.

Céline vit avec ses parents dans la chèvrerie familiale. Et puis un jour, un geste de trop de son père, la jeune fille fugue. Elle trouvera refuge dans une école accueillant les adolescentes difficiles où son père acceptera de la laisser, cachant tout de la destinée de leur fille à sa femme, Estelle. Ce roman est puissant par le lien mère – fille, une relation d'amour fusionnelle, une relation incomprise et compliquée par ce que mère et filles vont devoir traverser, cette séparation, l'absence de lien entre elles deux. S'installent alors les non-dits où chacune croit penser ce que l'autre vit, à tort.

J'ai été émue de la destinée de Céline, ce manque d'amour si puissant, la façon dont elle va se battre pour se construire sa vie, touchée par les personnes qu'elle va rencontrer sur sa route et à qui elle va s'attacher parce qu'elle n'a qu'eux. Heureusement, sa destinée sera aidée par toutes ces rencontres pleines de bienveillance mais avec toujours en toile de fond le manque de sa mère, l'incompréhension de son silence. Et de con côté, Estelle aussi souffre et va traverser des choses bien difficiles pour retrouver sa fille. La mère est tout aussi touchante, partagée entre la force de la volonté, cet objectif de retrouver sa fille quoi qu'il en coûte et la difficulté de compenser avec ce quotidien qui ne l'aide pas et avec ses blessures du passé.

J'étais attachée au récit, retenant mon souffle lorsqu'on se dit que, ça y est, elles vont se retrouver. Avant un nouveau rebondissement… Mais heureusement tout se termine bien avec un final fort qui explique bien des choses.
Lien : https://liseusehyperfertile...
Commenter  J’apprécie          20
Au coeur d'une nuit girondine dans les années 40, la jeune Céline s'enfuit. Elle est accueillie dans une école de préservation de jeunes filles sise au Château de Cadillac. Son père, dont elle fuirait les mauvaises traitements, autorise l'école à assurer l'éducation de Céline jusqu'à sa majorité, la séparant ainsi de sa mère.
Secrets de famille, filiation et éducation sont autant de sujets portés par l'autrice. Agréable à lire et, semble-t-il plutôt bien documenté, ce roman a su me transporter.
#uneviedechateau #netgalleyfrance
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il n’était plus question pour Estelle de s’appesantir sur ses états d’âme. La vie des éleveurs faisait souvent passer l’ouvrage et la santé des bêtes avant leurs préoccupations d’ordre personnel. Elle nettoya la chèvrerie.
Après la visite du vétérinaire et les soins administrés à la malade, il fallut faire rentrer le troupeau, traire et s’occuper à la fromagerie. Ils dînèrent en silence, presque dans le recueillement. La journée s’achevait bien tristement.
Le chagrin attendrait la nuit pour s’exprimer. Il y a un temps pour tout.
Commenter  J’apprécie          110

Video de Madeleine Mansiet-Berthaud (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine Mansiet-Berthaud
Bernadette Berger, le Choix d'Amélie ? Michel Fabre, La Micheline de 18h23 ? Valérie Satin, Les Épines de Rose ? Madeleine Mansiet-Berthaud, Une Famille de bateliers
autres livres classés : aquitaineVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}