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EAN : 978B007RRTRCG
(05/04/2012)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Jean-Paul Marat développe ici la manière dont les “hommes de pouvoir” asservissent leurs contemporains, et en démonte tous les mécanismes. Cet ouvrage, toujours d’actualité, est considéré comme “l’anti-Prince” (vous pouvez retrouver aussi chez Denis éditons : “Le Prince”, de Nicolas Machiavel).
(disponible uniquement sur le site de Denis éditions)

EXTRAIT

“Le Mal est dans la chose même et le remède est violent. Il faut porter la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 1774, voulant profiter de l'occasion donnée par le renouvellement du Parlement anglais, Marat publie à l'attention des électeurs britanniques un ouvrage appelé à réveiller leur conscience civique qu'il juge assoupie. le livre paru, il s'aperçoit qu'il n'est distribué nulle part et que personne n'en parle. Journalistes, éditeurs, distributeurs semblent tous s'être donné le mot pour le boycotter. Marat serait-il trop véhément à l'égard du pouvoir ? Il se rend d'urgence en Angleterre où il a déjà séjourné une dizaine d'années pour faire la promotion de son ouvrage auprès de sociétés qu'il appelle « patriotiques ». Il rencontre un certain succès, mais celui-ci arrive bien trop tard. Les élections sont passées et son intervention n'a rien changé aux résultats. Marat découvrira par la suite que le pouvoir avait dépensé la bagatelle de 8000 guinées pour retarder et même empêcher toute diffusion de son livre…
« Les chaînes de l'esclavage » est une étude soignée, argumentée, illustrée de nombreux exemples historiques principalement tirés de l'Histoire d'Angleterre mais aussi de celle de Rome, ainsi que d'évènements divers survenus en France, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe. Ce n'est en aucun cas un pamphlet comme on pourrait s'attendre de la part d'un révolutionnaire dont on n'a retenu que le côté imprécateur et surtout la mort tragique dans sa baignoire sous le couteau de Charlotte Corday. Tout au long d'une brillante démonstration, il analyse les ressorts et mécanismes plus ou moins vicieux de l'absolutisme, du totalitarisme, en un mot de toutes les formes de tyrannie. Il met en parallèle richesse et servitude. Tant que le peuple a du pain et des jeux, il ne se révolte pas. Il montre aussi comment un prince au départ éclairé et sensible aux problèmes de son peuple peut insidieusement basculer dans l'arbitraire avec toutes sortes de complicités extérieures (rôle des juges, des politiques, des notables, des militaires) et même grâce à un quasi goût du peuple pour sa propre servitude. Pour lui, un vrai citoyen doit pouvoir être armé comme en Suisse ou aux Etats-Unis. C'est l'unique et définitive garantie pour assurer une véritable démocratie. Un ouvrage majeur qui mériterait plus grande diffusion tant le discours et l'analyse restent modernes et même toujours d'actualité. À chaque page, le lecteur ne peut que se dire « Mais, rien n'a changé. Tout ce que dénonce Marat quelques années avant la Révolution, il pourrait le redire aujourd'hui. Et même en pire. » Au passage, on notera avec amusement quelques naïvetés sur l'extension du suffrage, l'abolition des privilèges ou la vérification des comptes de la nation, toutes choses que nous pouvons aujourd'hui évaluer avec le recul historique dont nous disposons. Une belle pensée de sociologue, d'homme politique et de moraliste mais aussi une très belle plume, agréable à lire, même de nos jours.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À mesure que le luxe s'étend, il met le superflu au rang de necessaire. D'abord on se livre à la dissipation, on en contracte l'habitude, les plaisirs deviennent besoin, ces nouveaux besoins il faut les satisfaire ; et comme tous ne le peuvent également, ils sont agités de sentiments divers : d'un côté se trouvent l'envie, la jalousie, la haine ; de l'autre côté, l'orgueil et le mépris: ... nouvelles semences de discorde.
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Les peuples sont les dupes éternels des fripons qu’ils ont mis à leur tête et l’éternelle proie des brigands qui les gouvernent.
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Relevons ici ses vices capitaux. La puissance législative, toujours sage lorsqu'elle s'exerce librement dans le calme, est semblable à un fleuve majestueux, qui roule paisiblement ses eaux dans les vallons qu'il feconde. Mais la puissance exécutrice, confiée à un seul, est semblable à un torrent terrible, qui se cache sous terre en partant de sa source, et se remontre bientôt après pour sortir de son lit, rouler ses flots avec fracas, er renverser tout ce qui s'oppose à son cours impétueux. C'est d'elle seule que vinrent les maux effroyables que ce gouvernement a fait si longtemps à l'humanité.
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Messieurs ! La nation entière a les yeux sur vous,dont elle attend le terme de ses souffrances,le remede à ses maux. Si votre cœur, fermé à tout sentiment généreux, refusait à vos compatriotes la justice que vous leur devez: du moins, sachez sentir la dignité de vos fonctions, sachez connaître vos propres intérêts. C'est à vous qu'est confié le soin d'assurer la liberté du peuple, de, défendre ses droits. Pendant le cours des élections, vous êtes les arbitres de l'etat, et vous pouvez forcer à trembler devant vous, ces mêmes hommes qui voudraient vous faire trembler devant eux.
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Le peuple n’a jamais de projet arrêté. Sans cesse, il est conduit par les impressions du moment, sans cesse, il est poussé par le vent qui souffle, sans cesse, il est entraîné par le torrent. 
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Videos de Jean-Paul Marat (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Marat
Extraits du film Marat-Sade (1966) de Peter Brook, réalisé à partir de sa propre mise en scène avec les comédiens de la Royal Shakespeare Company et entretiens du réalisateur et de Jean-Louis Barrault.
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