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3,95

sur 275 notes
Bon sang, comme j'ai aimé ce livre !
Ce n'était pourtant pas gagné au départ quand je me suis retrouvée avec ce pavé de 909 pages entre les mains. Comme le sentiment de m'être engagée pour un voyage d'un mois vers je ne savais où, dans un wagon peuplé d'amis que j'étais la seule à ne pas connaître.

Des personnages de caractère, avec de la matière, de la profondeur.
Des histoires passionnantes qui se croisent et s'entremêlent.
Une énigme exaltante en fil rouge qui nous tient en haleine de la première à la dernière ligne. L'ensemble se tissant sur une trame historique étayée de références nourries de recherches réelles et sérieuses.
Et cette immersion dans le Lyon du XVIIIe siècle, ses ruelles, son fleuve, ses ponts, son architecture, ses pierres, son peuple...
Aucune des quelques descriptions n'est pesante à lire car toutes ont une raison d'être. L'écriture d'Éric Marchal est ciselée sans jamais être pompeuse. Il nous embarque, on reste accrochés à sa plume, plongés, comme en apnée, les yeux grands ouverts, le souffle coupé, avides d'en apprendre toujours plus.

Toutes les nuits, je me suis endormie sereinement en compagnie de tous ces personnages qui continuaient à vivre dans ma tête. Et, hier soir, quand je suis montée me coucher, j'ai ressenti comme une tristesse d'avoir terminé le voyage et quitté ces amis dont j'avais partagé l'aventure et qui étaient dorénavant aussi les miens.
Fabuleux ! le voyage a été fabuleux !
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Après nous avoir fait visiter Nancy, Eric Marchal nous emmène à Lyon, à la fin de l'année 1777.
Mêlant personnages réels avec ceux qu'il a imaginés, l'auteur nous fait découvrir un trésor gaulois laissé là par un druide soucieux de laisser une trace de cette culture plus riche que ne le pense la royauté.
Cette découverte met rapidement Antoine Fabert dans une situation difficile. L'exhumation de la culture gauloise met à mal la théorie officielle de la royauté qui prétend descendre des Francs.
On suit avec intérêt ce roman plein de rebondissements et si riche de ses descriptions de Lyon au XVIIIème siècle pour aboutir à un dénouement inattendu.
Eric Marchal est une référence.
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Dans la Lyon du dix-huitième siècle, la découverte de ruines romaines va déclencher des bouleversements qui inquièteront jusqu'à la monarchie. Pas les ruines romaines en elles-même, bien sûr, la ville en est truffée, mais le coffret de tablettes de cires qu'elles contiennent. Sur celles-ci, un druide a brisé tous les tabous gaulois pour raconter l'histoire de son peuple et tenter de mettre leurs connaissances à l'abri. Seulement dans la France d'Ancien Régime où toutes les certitudes sur les Gaulois ne proviennent que des écrits romains, cela remet en cause bien des faits établis. Les nobles sont censés descendre des vaillants Francs, et le Tiers-état des vilains Gaulois barbares, mais si les Gaulois n'étaient pas les sauvages qu'on croyait... A travers tout Lyon, voici une étrange partie de cache-cache qui débute entre l'inspecteur Marais bien décidé à ramener les tablettes à Versailles, et son adversaire, l'avocat Antoine Fabert, bien décidé à les voir diffuser.

La part de l'aube est un roman complexe et plutôt fascinant, que j'ai été complètement incapable de lâcher dans les 200 dernières pages tellement était grande mon envie d'en arriver au dénouement! Que des lecteurs intéressés ne se laissent pas inquiéter par son épaisseur: malgré celle-ci, il n'y pas de longueurs et l'auteur sait alterner entre l'intrigue et le simple plaisir de faire découvrir la vie à Lyon à cette époque, avec un amour de la ville touchant.

Bien sûr, tout n'est pas parfait et c'est parfois un peu manichéen (les affreux nobles bourrés de défauts contre le gentil avocat dont le seul défaut recensé est de ne pas se remettre d'un deuil et ses tout aussi gentils camarades du Tiers Etat tout autant remplis de bons sentiments), mais on pardonne vite ce travers pour le plaisir de l'histoire. Eric Marchal est un conteur épatant et le roman mérite bien les 5 étoiles.

A recommander aux amateurs de romans d'histoire, aux amateurs d'énigme, aux lecteurs lyonnais qui se délecteront de retrouver mille détails sur la ville et à tous ceux qui aiment être entraînés par un roman!
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En l'an de grâce 1777, la monarchie régnante en notre royaume de France ne présage pas du cataclysme qui l'attend au cours de la décade suivante. Dans cette insouciance, le roi est pourtant soucieux de préserver le fondement de légitimité que s'est bâtie sa lignée depuis Hugues Capet, à grand renfort de recours à la bénédiction divine. Aussi, lorsque lui parvient la nouvelle qu'auraient été trouvés dans quelque souterrain de la colline lyonnaise de la Croix Rousse des écrits de nature à remettre en question non seulement la tradition orale de la civilisation celte mais surtout la primauté de sa dynastie d'origine franque, le roi s'empresse de dépêcher ses limiers entre Saône et Rhône, armés d'une lettre de cachet, pour couper court à toute menace de remise en question de sa légitimité. L'inventeur du trésor culturel, le jeune avocat Antoine Fabert, est alors pourchassé.

Ancré dans une page d'histoire dont Eric Marchal délimite avec précision, en fin d'ouvrage, la part de l'imaginaire de l'avéré historique, se développent tout au long de ce pavé de 900 pages les péripéties d'un thriller historico-politique séduisant dont l'un des intérêts, non le moindre, est de donner la vedette à l'ancienne capitale des Gaules, à ses traditions, ses personnages et quartiers historiques. A cette lecture, plus disciple d'Épicure que de Jules Michelet que je suis, l'île Barbe sur la Saône s'est rappelée à mon souvenir de lyonnais de naissance autrement que pour son auberge étoilée au Guide Michelin, puisqu'une composante essentielle de l'intrigue tient lieu dans ce qui y est pressenti comme le refuge des Celtes traqués lors de la conquête de la Gaule par les légions romaines.

Tout en me défendant de pécher par chauvinisme dans ma perception de cet ouvrage j'avoue volontiers avoir apprécié la composition des caractères, le rôle plausible et à peine surjoué qui leur est attribué, l'ancrage historique des faits et le suspens entretenu, non quant à l'épilogue historique qui ne fait pas débat, mais quant au sort des protagonistes. Un prétexte nous est également offert de nous replonger dans le siècle de l'Encyclopédie des grands D Alembert et Diderot. L'inscription de la découverte dans les pages de ce symbole éditorial du siècle des lumières est présentée comme le seul moyen d'officialiser, d'avaliser l'événement et déstabiliser ainsi le régime en place.

L'amour s'invite dans cette intrigue historique, à la juste place qu'il a dans la vie. Amour simple et vrai d'une femme qui s'inquiète de voir son amant s'entêter à risquer sa vie pour restaurer une vérité historique. Dilemme de la petite histoire qui se confronte à la grande pour rendre justice aux humbles.

Ce roman est une belle et passionnante immersion dans un siècle et dans une ville où la civilisation gallo-romaine a laissé de beaux vestiges. Eric Marchal s'est plu à tenter de redorer le blason d'une civilisation silencieuse face à l'histoire dans son effacement. Avec en arrière plan l'interrogation sur le fondement de la légitimité d'une dynastie.

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Dommage !

Pourtant, ce roman avait tout me séduire : le XVIIIe siècle, une enquête intéressante et l'auteur rencontré au salon du livre est passionnant et très accessible...
Mais la rencontre ne s'est pas effectuée ...

Beaucoup trop de descriptions, de digressions sont venues à bout de ma patience...

Je n'ai pas su ou pu m'intéresser aux personnages..
Je jette l'éponge comme un boxeur KO !

J'essaierai peut-être de lire d'autres romans de cet auteur.
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Est-il nécessaire de rappeler que l'auteur de la part de l'aube est Éric Marchal, l'auteur de le Soleil sous la soie (enfin édité au format poche) et de Influenza ? Oui, car son petit dernier porte sa marque distinctive.
Il n'est pas ici question de la Lorraine, sinon par un clin d'oeil habile qui va raviver de bons souvenirs. Au titre des absences doit également être déplorée celle de ce côté épique qu'il a su faire vivre dans tous ses précédents romans. La force de cette nouvelle histoire tient indéniablement à la qualité des personnages. Ceux-ci sont attachants à souhait. le protagoniste, Antoine Fabert, est orignal dans son fond plus que dans sa forme : avocat agoraphobe n'ayant jamais plaidé et mâle charismatique de circonstance avec ses faiblesses. L'écrivain profite de l'occasion pour rendre hommage à un certain nombre de figures lyonnaises (François Prost et Aimé de la Roche). Antelme de Jussieu détone et force l'admiration tandis que l'inspecteur Marais suscite l'écoeurement avec panache tant le personnage est cruel et odieux. Les femmes sont peut-être un peu trop en retrait... Mais il ne s'agit là que de quelques-unes des nombreuses figures qui sont évoquées. Leur nombre, leur force, les interactions... tout cela mérite le respect !
Le Lyon de Louis XVI est un cadre des plus sympathiques. L'histoire, le style de l'écrivain (toujours aussi remarquable soit-dit au passage) nous donnent envie d'aller y faire un séjour. le monde particulier des avocats et celui de la justice d'Ancien Régime, la recherche historique sont les thèmes majeurs de cette fresque. Une nouvelle fois, Éric Marchal apporte un vent de fraîcheur en évoquant des thèmes oubliés et donc risqués car éloignés des sentiers battus.
Outre le débat (et le combat) des origines de l'identité française, de nombreuses petits moments viennent égailler l'oeuvre. Ceux-ci peuvent donner l'impression de morceler l'histoire et de lui retirer son côté épique. Mais ils sont tous intéressants à suivre : l'émergence de la poste, le tissage, les araignées, le magnétisme, le monde de l'imprimerie et tant d'autres séquences... leur nombre dépasse l'entendement. Ils viennent également racheter une trame principale quelque peu heurtée et un peu aride bien que rapidement passionnante.
De nombreuses figures historiques (Parmentier, Voltaire, Marie Antoinette) viennent apporter la caution indispensable à tout bon un roman historique. En somme La Part de l'aube est un bon roman, riche et particulier qui va toutefois demander un petit effort pour le grand public.
Lien : http://kriticon.over-blog.co..
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Toujours un sans faute, en ce qui me concerne, pour les romans d'Eric Marchal.

Après "Là où rêvent les étoiles", c'est "La part de l'aube" qui m'a séduite.

Plus encore que le premier roman, cette aventure, qui permet de découvrir Lyon, m'a tenu en haleine du début à la fin.

Sous des aspects d'enquête un peu "ésotérique" puisqu'il s'agit d'objectiver le fait que nous descendons des Gaulois, c'est la découverte de la vie à Lyon aux environs de 1770 que raconte Eric Marchal.

J'irais jusqu'à dire qu'il est le Ken Follett français.

C'est toujours un bon moment de lecture et j'en remercie l'auteur.
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J'ai adoré ce pavé de près de 900 pages à l'intrigue originale : la découverte d'un trésor gaulois qui met en péril les fondements de la société d'ordres d'Ancien Régime et la monarchie, en 1777, à Lyon.

La plus grande qualité de ce roman est sa capacité à recréer tout un monde. Les personnages sont très nombreux, et tous caractérisés et mis en scène avec un tel foisonnement de détails qu'on s'attend presque à les croiser dans la rue le lendemain : l'avocat Antoine Fabert, le tisserand Marc de Ponsaimpierre, le libraire Aimé de la Roche, son neveu Camille Delauney et sa fiancée Anne Piron, l'historien Antelme de Jussieu… Tous sont rendus de manière très réaliste.

Le contexte historique et la vie quotidienne à la fin du XVIIIe siècle sont également rendus avec minutie, là encore à travers de nombreux détails et scènes annexes. En effet, une scène est souvent introduite par un personnage ou un événement sans importance, mais qui contribue au réalisme du récit. Ce dernier point est une qualité, mais aussi parfois un défaut, car cela rallonge beaucoup le roman, et m'a personnellement lassée au bout d'un certain nombre de fois.

J'ai aussi aimé l'idée de créer une véritable épopée, avec des menaces, des courses-poursuites et autres codes du roman d'aventure, alors que l'intrigue est « intellectuelle » si j'ose dire. Eric Marchal nous donne à lire de nombreux échanges passionnés, notamment entre Antoine et Antelme, au sujet des textes gaulois, de leur traduction, de leur Histoire, de leurs implications philosophiques et politiques…

C'est donc une lecture que je ne peux que conseiller, même s'il faut avoir conscience que l'on s'engage dans plusieurs semaines au milieu de tout un univers !
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C'est par "Là où rêvent les étoiles" que je suis entré dans l'univers d'Éric Marchal. J'avais aimé ce livre qui concentrait des choses que j'apprécie : une belle histoire dans un cadre historique, une écriture plaisante avec un vocabulaire recherché, une trame nourrie de multiples références bibliographiques et les notes finales permettant de démêler la fiction des faits avérés.
La lecture de cet autre livre de Monsieur Marchal m'a apporté encore plus de plaisir. Là encore, on se plaît à parcourir une ville qu'on ne connaît pas (ou peu), on s'attache aux personnages et on apprécie le foisonnement de vocabulaire merveilleusement choisi.
Merci à l'auteur pour ce beau voyage dans le temps.
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L'intrigue est originale et développée avec beaucoup d'érudition. Voilà un bon roman historique avec des personnages auxquels on s'attache très vite, des rebondissements qui font que l'on ne s'ennuie pas, une narration très vivante avec des scènes qui s'enchaînent et se chevauchent comme un scénario cinématographique. On sent l'auteur amoureux de ses personnages , de la ville de Lyon, des artisans et de la terre. J'ai vraiment savouré ce roman.
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