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3,95

sur 275 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après nous avoir fait visiter Nancy, Eric Marchal nous emmène à Lyon, à la fin de l'année 1777.
Mêlant personnages réels avec ceux qu'il a imaginés, l'auteur nous fait découvrir un trésor gaulois laissé là par un druide soucieux de laisser une trace de cette culture plus riche que ne le pense la royauté.
Cette découverte met rapidement Antoine Fabert dans une situation difficile. L'exhumation de la culture gauloise met à mal la théorie officielle de la royauté qui prétend descendre des Francs.
On suit avec intérêt ce roman plein de rebondissements et si riche de ses descriptions de Lyon au XVIIIème siècle pour aboutir à un dénouement inattendu.
Eric Marchal est une référence.
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En l'an de grâce 1777, la monarchie régnante en notre royaume de France ne présage pas du cataclysme qui l'attend au cours de la décade suivante. Dans cette insouciance, le roi est pourtant soucieux de préserver le fondement de légitimité que s'est bâtie sa lignée depuis Hugues Capet, à grand renfort de recours à la bénédiction divine. Aussi, lorsque lui parvient la nouvelle qu'auraient été trouvés dans quelque souterrain de la colline lyonnaise de la Croix Rousse des écrits de nature à remettre en question non seulement la tradition orale de la civilisation celte mais surtout la primauté de sa dynastie d'origine franque, le roi s'empresse de dépêcher ses limiers entre Saône et Rhône, armés d'une lettre de cachet, pour couper court à toute menace de remise en question de sa légitimité. L'inventeur du trésor culturel, le jeune avocat Antoine Fabert, est alors pourchassé.

Ancré dans une page d'histoire dont Eric Marchal délimite avec précision, en fin d'ouvrage, la part de l'imaginaire de l'avéré historique, se développent tout au long de ce pavé de 900 pages les péripéties d'un thriller historico-politique séduisant dont l'un des intérêts, non le moindre, est de donner la vedette à l'ancienne capitale des Gaules, à ses traditions, ses personnages et quartiers historiques. A cette lecture, plus disciple d'Épicure que de Jules Michelet que je suis, l'île Barbe sur la Saône s'est rappelée à mon souvenir de lyonnais de naissance autrement que pour son auberge étoilée au Guide Michelin, puisqu'une composante essentielle de l'intrigue tient lieu dans ce qui y est pressenti comme le refuge des Celtes traqués lors de la conquête de la Gaule par les légions romaines.

Tout en me défendant de pécher par chauvinisme dans ma perception de cet ouvrage j'avoue volontiers avoir apprécié la composition des caractères, le rôle plausible et à peine surjoué qui leur est attribué, l'ancrage historique des faits et le suspens entretenu, non quant à l'épilogue historique qui ne fait pas débat, mais quant au sort des protagonistes. Un prétexte nous est également offert de nous replonger dans le siècle de l'Encyclopédie des grands D Alembert et Diderot. L'inscription de la découverte dans les pages de ce symbole éditorial du siècle des lumières est présentée comme le seul moyen d'officialiser, d'avaliser l'événement et déstabiliser ainsi le régime en place.

L'amour s'invite dans cette intrigue historique, à la juste place qu'il a dans la vie. Amour simple et vrai d'une femme qui s'inquiète de voir son amant s'entêter à risquer sa vie pour restaurer une vérité historique. Dilemme de la petite histoire qui se confronte à la grande pour rendre justice aux humbles.

Ce roman est une belle et passionnante immersion dans un siècle et dans une ville où la civilisation gallo-romaine a laissé de beaux vestiges. Eric Marchal s'est plu à tenter de redorer le blason d'une civilisation silencieuse face à l'histoire dans son effacement. Avec en arrière plan l'interrogation sur le fondement de la légitimité d'une dynastie.

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Est-il nécessaire de rappeler que l'auteur de la part de l'aube est Éric Marchal, l'auteur de le Soleil sous la soie (enfin édité au format poche) et de Influenza ? Oui, car son petit dernier porte sa marque distinctive.
Il n'est pas ici question de la Lorraine, sinon par un clin d'oeil habile qui va raviver de bons souvenirs. Au titre des absences doit également être déplorée celle de ce côté épique qu'il a su faire vivre dans tous ses précédents romans. La force de cette nouvelle histoire tient indéniablement à la qualité des personnages. Ceux-ci sont attachants à souhait. le protagoniste, Antoine Fabert, est orignal dans son fond plus que dans sa forme : avocat agoraphobe n'ayant jamais plaidé et mâle charismatique de circonstance avec ses faiblesses. L'écrivain profite de l'occasion pour rendre hommage à un certain nombre de figures lyonnaises (François Prost et Aimé de la Roche). Antelme de Jussieu détone et force l'admiration tandis que l'inspecteur Marais suscite l'écoeurement avec panache tant le personnage est cruel et odieux. Les femmes sont peut-être un peu trop en retrait... Mais il ne s'agit là que de quelques-unes des nombreuses figures qui sont évoquées. Leur nombre, leur force, les interactions... tout cela mérite le respect !
Le Lyon de Louis XVI est un cadre des plus sympathiques. L'histoire, le style de l'écrivain (toujours aussi remarquable soit-dit au passage) nous donnent envie d'aller y faire un séjour. le monde particulier des avocats et celui de la justice d'Ancien Régime, la recherche historique sont les thèmes majeurs de cette fresque. Une nouvelle fois, Éric Marchal apporte un vent de fraîcheur en évoquant des thèmes oubliés et donc risqués car éloignés des sentiers battus.
Outre le débat (et le combat) des origines de l'identité française, de nombreuses petits moments viennent égailler l'oeuvre. Ceux-ci peuvent donner l'impression de morceler l'histoire et de lui retirer son côté épique. Mais ils sont tous intéressants à suivre : l'émergence de la poste, le tissage, les araignées, le magnétisme, le monde de l'imprimerie et tant d'autres séquences... leur nombre dépasse l'entendement. Ils viennent également racheter une trame principale quelque peu heurtée et un peu aride bien que rapidement passionnante.
De nombreuses figures historiques (Parmentier, Voltaire, Marie Antoinette) viennent apporter la caution indispensable à tout bon un roman historique. En somme La Part de l'aube est un bon roman, riche et particulier qui va toutefois demander un petit effort pour le grand public.
Lien : http://kriticon.over-blog.co..
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Ah, mais je déteste les romans historiques mais, oh, que j'adore Eric Marchal qui, l'air de rien, nous dresse sa petite histoire et comble, sans y paraître, notre culture historique.

J'avais énormément apprécié "Le soleil sous la soie" et "Là où rêvent les étoiles", ce "La part de l'aube" est juste une pépite : tous le ingrédients sont réunis afin d'en faire un magnifique livre. En effet: la plume est juste parfaite (une sorte de Ken Follett à la française), les personnages hyper attachants, les faits emprunts d'une parfaite réalité et les références historiques réelles et/ou documentées en font un ouvrage plus qu'intelligent.

Ayant visité Lyon en novembre l'an passé, c'était un régal de retrouver les différents quartiers de cette magnifique ville… avec plus de deux siècles d'écart.

A noter que "Les heures indociles" du même auteur fait partie de la prochaine / l'actuelle rentrée littéraire. Nul doute que je vais me procurer l'ouvrage et le lire au plus vite.

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J'ai particulièrement aimé ce reman que j'ai dévoré car l'auteur sait, avec un grand art, mêler l'intrigue, le suspense, la vie des habitants de Lyon au XVIII" siècle à la veille de la révolution française Les personnages sont attachants et le lecteur est suspendu à toutes les péripéties dans lesquelles ils évoluent.
La recherche de la vérité historique de la civilisation gauloise à partir d'un coffre contenant des codices nous fait vribrer à chaque chapitre et nous enchante tant le style de l'auteur et le foisonnement des détails relèvent d'un amour de la langue française et de ses racines.
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Lyon, 1777. A la faveur d'un glissement de terrain, Marc de Ponsainpierre découvre un coffre datant de l'époque romaine dans un souterrain situé sous son domicile. Il alerte alors son ami Antoine Fabert, avocat célèbre et grand érudit. le coffre contient des textes gaulois consignés par un druide sur des tablettes de cire. Cette découverte remet en question la théorie communément admise à l'époque d'un peuple gaulois sauvage, inculte, frustre et sans écriture. La royauté s'alarme de cette remise en question de sa légitimité. le duc de Maurepas envoie Marais, inspecteur retors et sans pitié, à Lyon pour récupérer ces textes.

L'auteur livre ici une fresque romanesque bien insérée dans L Histoire. de nombreux personnages illustres y font une incursion tels que Voltaire, Diderot ou Parmentier. de façon exceptionnelle, et bien venue, l'intrigue se déroule à Lyon et non à Paris ou Versailles.
J'ai lu une belle aventure, originale, même si certains personnages sont un peu convenus.
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Lugdunum, octobre 64 après J.-C, Louern, un druide gaulois, entre dans le sanctuaire des Trois Gaules en catimini, afin d'y déposer le savoir druidique qu'il a retranscrit dans plusieurs codices, enfreignant ainsi la tradition gauloise, jusqu'ici orale.

Lyon, septembre 1777. L'avocat Antoine Fabert se trouve avec son beau-père Marc de Ponsaimpierre lorsque ce dernier découvre dans une galerie de sa propriété des textes gaulois.

Ponsaimpierre ne voyant aucun intérêt dans cette découverte songe à les détruire mais Antoine le convainc de les lui confier. Pour lui, cette trouvaille est extraordinaire et le divertira entre un procès et sa culture de la poire de terre.

Lorsqu'il commence à déchiffrer les textes, il se rend compte qu'ils traitent de l'origine du peuple français. Les francs, qui ont succédé aux romains, ont gommé les gaulois de l'histoire de France, les reléguant au rôle d'un peuple barbare et sans culture.

Remettre en cause cette histoire officielle c'est remettre en cause le pouvoir royal, ce que Louis XVI ne peut accepter. Il envoie un émissaire spécial afin de récupérer les textes et réduire Fabert au silence.

Aidé par Ponsaimpierre, Camille Delaunay, rédacteur au journal Les affiches de Lyon, l'éditeur Aimé La Roche, le savant Anthelme Jussieu, l'avocat François Prost de Royer et la comédienne Michèle Masson, il va tout faire pour traduire l'intégralité des textes et retrouver le trésor des trésors de Louern…

En tant que férue de romans historiques, les ouvrages de Eric Marchal suscitent mon intérêt depuis quelques années déjà. Parmi ceux qu'il a déjà publiés La part de l'aube est celui qui me tentait le plus, en dépit de son épaisseur, car sur le papier il avait tout pour me plaire.

Le siècle des Lumières, l'Encyclopédie de Diderot et D Alembert, Voltaire… il ne m'en fallait pas plus pour me donner envie de lire cette belle brique et cela faisait quelques mois déjà que je voulais le sortir de ma PAL. La proposition de ma copinaute Céline de m'accompagner dans cette lecture a emporté le tout et j'ai dévoré en sa compagnie les quelques 900 pages qui la composent.

Et ce que je peux vous dire c'est que cet impressionnant nombre de pages ne doit pas vous arrêter car ce roman se lit incroyablement bien et finalement assez vite puisque j'ai mis 6 jours à en venir à bout.

La part de l'aube est un très bon roman historique, bien documenté, qui nous entraine avec grande facilité dans la capitale des Gaules du 18è siècle. Eric Marchal nous livre une intrigue pleine de rebondissements et d'aventures, se basant sur des personnages fictifs mais aussi ayant réellement existé.

On peut ainsi croiser des personnalités célèbres du temps comme Messmer, le chevalier de Jaucourt, Voltaire, Parmentier et même Marie-Antoinette. Au-delà de l'intrigue principale liée aux gaulois, il est aussi beaucoup question de l'Encyclopédie et notamment son article consacré aux Gaulois mais aussi de la culture de la pomme de terre et celle de la poire de terre, du faramineux prix du pain régenté par le monopole de la boulangerie, de spiritisme, de magnétisme…

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Lyon, septembre 1777. Antoine Fabert est avocat au barreau lyonnais. de l'avis général, c'est le meilleur de tous. Pourtant, il n'a jamais plaidé, contrairement à Prost de Royer, son célèbre ami et associé. Des écrits gaulois sont découverts à Fourvière, les textes d'un druide du nom de Louern, qui vont propulser Antoine au centre d'une bataille pour le rétablissement de la réalité historique. Cette bataille portera en elle les prémisses de la révolution des esprits.
Éric Marchal tisse, sur le thème des origines de la France, une passionnante course-poursuite qui nous plonge dans les arcanes de la justice, de la presse, de l'imprimerie et du théâtre, à la veille de la Révolution française.
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Lyon au XVIIIe siècle avec ses intrigues, ses amoures, son histoire gauloise qui est peu abordée dans des romans. J'ai beaucoup apprécié le fait que les personnages principaux aient réellement existé.
Le livre est très bien écrit et j'ai eu plaisir à le lire
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Un bon pavé historique, le temps de s'immerger dans une histoire, une époque, complètement ailleurs pendant un long moment. J'avais adoré le soleil sous la soie où j'avais appris beaucoup de choses, ce fut encore le cas avec ce roman, on en apprend autant sur les Gaulois que sur la période moderne du XVIIIe siècle.
C'est assez prenant car on suit une enquête, comment les Gaulois pourraient remettre en cause toute la monarchie, l'ascendance des Francs… Un peuple barbare méconnu dont on ne veut reconnaître les racines implantées en Gaule et donc en France. Ce thème est peu abordé dans les romans historiques, je l'ai trouvé très original.
L'histoire est assez prenante et le lecteur assiste à de nombreux rebondissements, ce que j'ai un peu moins aimé en revanche c'est le sentiment que le lecteur a que tout va bien se passer quoiqu'il arrive, on n'est pas à l'abri de drames, mais le héros a une chance qui est toujours déconcertante et ce côté un peu trop en réussite enlève un peu de piquant au roman. Et pourtant c'est un bon pavé qu'on ne veut lâcher tant qu'on n'a pas le fin mot de cette histoire mystérieuse.


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