A force d'étendre son hégémonie sur le monde, l'Aigle finit par rencontrer le Dragon, tel est le postulat de ce roman bien troussé, écrit à la première personne, sous une plume énergique éclaboussée d'humour et d'auto dérision. le narrateur, Marcus Valerius Corvinus, piètre combattant mais habile meneur d'hommes sachant s'entourer des meilleurs guerriers gaulois et germains, ayant servi sous les ordres de César, se trouve embarqué dans une nouvelle campagne militaire. Cette fois, l'objectif n'est autre que l'immense empire parthe, réputé pour ses richesses. Mais n'est pas César qui veut, et Marcus Licinus Crassus, proconsul et triumvir à la tête de l'armée romaine ne fait pas le poids face à la coalition des orientaux. de débâcle en débâcle, il fourvoie ses hommes dans des combats irréfléchis qui les mènent au désastre Seule une poignée d'irréductibles conduits par Valerius parvient à s'échapper dans le désert où ses parties de cache-cache avec l'ennemi ne feront pas long feu. C'est l'histoire de ces miraculeux survivants et de leur long périple jusqu'aux murailles de Chine qui est ici narrée, avec une fougue et une détermination enthousiastes.
En passant, l'auteur embarque dans son récit le gaulois Dumnorix, notoire opposant de Jules César, lui consacrant une fin plus glorieuse que l'assassinat prévu, et le héros germain Arminius, dont il reste à espérer qu'après cette incartade il finira par retrouver ses sombres forêts afin d'y perdre les légions de Jules comme il est écrit dans l'Histoire…
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Toutefois, il n’y a avait pas grand-chose que nous pouvions faire pour eux –à part leur trancher la gorge avant de partir- mais là ils n’avaient pas l’air d’accord non plus et je me contentai donc de veiller à ce que mes blessés, qui étaient montés, puissent bénéficier des meilleurs soins possibles, Claudius Aelius en tête. A cet effet, je fis intercepter le médecin grec de Crassus au moment où, comme un bon petit caniche, il s’apprêtait à suivre son maître, lui laissant aimablement le choix entre venir gentiment avec nous pour opérer et panser les nôtres dès que possible, ou être livré en pâture aux Germains…Sans surprise, il devint subitement très coopératif.
J’avais déjà survécu à la cuisine des Parthes, des Syriens, des Gaulois, des Germains et même à celle de ma propre mère, mais celle des nomades était le comble de tout.
Où se cache le lâche qui se dit votre général ?! Son fils est mort en brave ! (Ce qui voulait dire que la chose trimbalée sur une pique était bien une tête, et celle de Publius de surcroît). Mais lui-même n’a rien fait pour le sauver ! Comment pouvez-vous suivre un homme pareil ?! (Bonne question en effet…)
Je fis donc signe aux hommes de mon contingent que notre tour d’aller affronter notre destin était venu, ce qui fut accueilli -les fous- par des cris de joie.