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EAN : 9791033911050
448 pages
Harper Collins (02/03/2022)
3.83/5   18 notes
Résumé :
Dans ce premier volet de sa trilogie sur Néron, Alberto Angela, vulgarisateur de génie, nous entraîne dans les rues de Rome avec Vindex et Saturninus, deux vigiles, la veille du grand incendie. A travers ce périple vibrant, nous découvrons l’architecture de la cité antique, ses us et coutumes et ses personnages emblématiques du pouvoir à l’époque du dernier empereur de la dynastie julio-claudienne.
Brisant les idées reçues grâce aux nouvelles recherches sci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avec son écriture alerte et fluide Alberto Angela nous propose un voyage dans le temps passionnant et captivant. Lui qui nous a déjà emmené à Pompei, passer une journée dans la Rome Antique, à la recherche de Cléopâtre ou dans le regard de la Joconde, cette fois-ci il nous propose, dans le premier volume de ce triptyque consacré au grand incendie de Rome en  64 ap. J.-C., et plus précisément ce samedi 18 juillet, peu avant l'aube suivre les pas de Vindex et Saturninus, deux vigiles (pompiers) dans leur ronde dans la ville Éternelle. Ville qui ne ressemble pas encore à celle que nous connaissons aujourd'hui

Tout d'abord on n'y est pas vraiment en sécurité, c'est est une ville chaotique et dangereuse que décrit judicieusement l'auteur citant Juvénal qui raconte comment la mort peut, littéralement, tomber du ciel : « Considère maintenant les périls […] auxquels on est exposé la nuit : les tuiles qui piquent en vrille depuis les toits et viennent vous fracasser le crâne ; les vases réduits en morceaux qui passent à travers les fenêtres, combien de fois, et avec quelle violence, au point d'entamer le pavé. S'en aller souper sans avoir fait son testament et ne pas prévoir les accidents subits, c'est faire preuve d'inconscience ! le passant a autant de chances de mort qu'il rencontre la nuit de fenêtres ouvertes : n'espérez qu'une chose (et puisse ce voeu modeste s'accomplir pour vous), c'est qu'on se contente de vous inonder du contenu de larges bassines ! »

Ensuite le visage même de la ville en effet ce grand incendie et surtout ses suites ont façonnés la Rome que nous visitons aujourd'hui. "C'est bien simple : sans lui, pas de Colisée. Pas de Domus Aurea non plus. le Palatin et une portion non négligeable du quartier du Forum auraient, quant à eux, un tout autre aspect. Sans cet incendie, nous serions privés de la chapelle Sixtine, du Jugement dernier de Michel-Ange, des fresques des Stances de Raphaël au Vatican ou des autres chefs-d'oeuvre du Quattrocento. Il ne serait pas exagéré de dire que la Rome née de la Renaissance, de l'âge baroque, et dont le visage a été façonné si profondément par les papes, aurait été bien différente…"

Mais revenons à ce samedi 18 juillet
"Rome est encore endormie et nos pensées ne sont accompagnées que par les chants d'une poignée de rossignols nichant sur les toits, le glouglou d'une fontaine, un chien qui aboie quelque part, les éclats de voix lointains et indistincts des charretiers qui ont ravitaillé les boutiques de la ville pendant la nuit. Un ultime moment de quiétude avant une nouvelle journée chaotique et bruyante."
Et marchons dans les pas de Vindex et Saturninus, on suit avec eux l'organisation et les tâches des romains qu'ils croisent lors d'une de leurs patrouilles habituelles. 
Ainsi circulent les personnages qui animent la vie de la cité, des porteurs de litières (lecticarii) aux tanneurs, des banquiers (argentarii) aux libraires (bibliopola). 
Chaque figure offre le point de départ d'une histoire captivante sur les habitudes des anciens Romains, dans leurs quartiers du Trastervere aux bords du Tibre, du Forum Boarium au Cirque Maxime

Et il y ce personnage qui est sous-jacent LE FEU et qui transparaît dans les mots de l'auteur : Journée caniculaire,
Premiers rayons de soleil brûlants,
Étincelles,
Fumées
La chaleur atroce d'un été brûlant.

Le feu a été un acteur central dans la vie de la cité, dès ses balbutiements. Au fil des années, il est devenu son coeur et son âme, à l'image du feu sacré constamment entretenu à l'intérieur du temple de Vesta. Personne n'aurait pu imaginer qu'il se rebellerait un jour, et que d'une étincelle innocente naîtrait une bête féroce, contre laquelle même les légions aguerries de l'Urbs seraient incapables de l'emporter, un monstre gigantesque qui anéantirait la ville, réécrivant son histoire. Et en partie la nôtre aussi.

Vindex et Saturninus, accompliront un travail fondamental pour l'ordre et la sécurité de la population : contrôler et éliminer les innombrables sources de danger dans une ville où le feu sert à tout et où la tragédie est toujours présente. En embuscade...
En les suivant dans leur travail quotidien, on découvre une Rome en grande partie en bois, on pénètre dans les boutiques pleines de produits inflammables qui donnent sur les rues, on entend les bruits, on sent les odeurs, on est à l'écoute des bruits, qui viennent de partout dans cette Rome multiethnique.

Et des surprises sont au rendez-vous et résonnent avec l'actualité qui met en lumière un dysfonctionnement des déchets à Rome, il suffit de penser qu'à l'époque de Néron, l'enlèvement des déchets était répandu et efficace ; la nuit, des groupes d'esclaves nettoyaient scrupuleusement les rues et les trottoirs avec des balais faits de branches sèches attachées ensemble, suivis d'une charrette qui ramassait les sacs et les emmenait ensuite dans une décharge à l'extérieur de la ville.
De même la fameuse Bocca della Verità, que nous voyons tous comme un vrai bijou de l'Antiquité était à l'origine… une banale bouche d'égout !!! Les Romains plaçaient les divinités un peu partout, même pour les évacuations d'eau et de fait ce "masque" en question représente, peut-être, Jupiter Ammon ou le dieu Océan.

Bref, comme chaque ouvrage d'Albert Angela c'est foisonnant, c'est virevoltant et surtout passionnant et terriblement enrichissant.

Si j'osais, il me brûle de lire la suite...
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La plume d'Alberto Angela est toujours aussi cinématique et captivante, ce qui se prête extrêmement bien à la description d'une ville aussi cosmopolite et vivante que Rome. le livre est riche en comparaisons qui ne font que rendre la vie quotidienne plus facile à imaginer et le travail de recherche est simplement impressionnant. La clareté des explications, elle, est toujours aussi accessible.

Le livres est parfois un peu redondant et, chose que j'avais déjà remarqué dans les autres livres d'Alberto Anglea, il y a un certain regard sur les femmes qui me fait tiquer par moment et qui pourrait facilement être enlevé sans rien ôter au réalisme de la narration.
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La plume d'Alberto Angela est toujours aussi cinématique et captivante, ce qui se prête extrêmement bien à la description d'une ville aussi cosmopolite et vivante que Rome. le livre est riche en comparaisons qui ne font que rendre la vie quotidienne plus facile à imaginer et le travail de recherche est simplement impressionnant. La clareté des explications, elle, est toujours aussi accessible.

Le livres est parfois un peu redondant et, chose que j'avais déjà remarqué dans les autres livres d'Alberto Anglea, il y a un certain regard sur les femmes qui me fait tiquer par moment et qui pourrait facilement être enlevé sans rien ôter au réalisme de la narration.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais reprenons notre chemin au milieu des gens qui défilent autour de nous. On peine à croire qu'ils seront tous emportés par le cataclysme de ce soir. Pour l'heure, nous les voyons rire, plaisanter, s'énerver ou discuter sereinement. Et pourtant nombre d'entre eux mourront ou seront gravement brûlés, leurs proches également. Tous ou presque perdront leur toit, leur commerce, leur travail, leurs projets d'avenir... Comment ne pas être accablé par cette perspective ? On aurait presque envie de leur crier de se mettre à l'abri. Mais qui nous croirait ? Qui voudrait fuir à jamais son domicile ou sa boutique pour aller au-devant d'un avenir incertain ? Sans en avoir conscience, un million de personnes sont en marche vers une tragédie à nulle autre pareille. Et nous ne pouvons rien y faire ...
Vindex et Saturnius ignorent eux aussi dans quel brasier ils seront projetés. Sauf qu'eux auront l'obligation de s'y plonger, sans possibilité de fuir, contrairement à tous les autres ...
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Le disque rouge du soleil vient de se poser sur la mer Tyrrhénienne dans une explosion de couleurs qui incendie le ciel tout entier. C’est un moment parfait, à saisir en silence, avec pour nous bercer le seul bruit des vagues qui s’étirent, fatiguées, sur la plage et la fraîche caresse de la brise sur notre peau malmenée par une journée de feu. Face à ce panorama merveilleux, comment ne pas aimer la vie ? Comment ne pas la remercier de nous offrir des sensations qui n’appartiennent qu’aux rêves ? [...]
Le paysage que nous admirions se reflétait en réalité dans les yeux d’une femme. Et quand, au bout de longues secondes, ceux-ci se rouvrent, c’est pour offrir au monde un regard profond, aussi noir que la nuit qui s’annonce.
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Si les villes italiennes se distinguent aujourd’hui de celles de presque tous les autres pays, c’est parce que l’art, la culture et l’histoire y sont présentes à pratiquement tous les coins de rue au cœur des centres historiques : églises de la Renaissance, murs médiévaux, architectures, bâtiments et statues romaines, étrusques ou grecques rappellent à chacun que cette nation compte, au bas mot, trois mille ans de civilisation ininterrompue. Une culture omniprésente, qui s’exprime au travers des monuments présents dans ses villes, bien sûr, mais aussi de ses traditions, de sa langue, de sa façon de concevoir la vie et le monde, et même de sa cuisine.
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En réalité, chaque temple raconte quelque chose des origines de Rome ; ainsi l’étude de la mythologie éclaire-t-elle aussi l’histoire et la géographie de ce monde.
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Videos de Alberto Angela (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alberto Angela
Une journée dans la Rome antique : sur les pas d'un Romain, dans la capitale du plus puissant des empires Alberto Angela Catherine Pierre-Bon, Mario Pasa Éditions Payot Collection Histoire Mai 2020 9782228924870
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi ; après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie. ©Payot 2020
https://www.laprocure.com/journee-rome-antique-romain-capitale-plus-puissant-alberto-angela/9782228924870.html
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