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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une fois de plus, je me suis laissée tenter par un ouvrage présenté à LGL.
Il faut dire que la présentation donnait envie :
- livre sur un sujet de survie, à savoir « comment survivre à la connerie ? » pas la mienne évidemment, celle de TOUS les AUTRES
- manuel qui se disait pratique, un conseil avait d'ailleurs été donné gracieusement ce jeudi-là, « FUIR et ne pas chercher A DISCUTER avec les con(ne)s ». Ce qui est assez dans mes cordes, je dois le connaître
- humour à gogo (sur cette question, c'est mieux)
- synthétisation analytique de cette vaste question

C'est d'abord un choix de livre que je recommande pour celles et ceux qui voudraient mesurer leur patience en matière de lecture, parce que cet ouvrage donne à lire un texte très érudit de psychologie. Ne cherchez aucun effet de vulgarisation, de synthétisation ou autre action cognitive de ce genre ; les sommités qui y ont participé (car c'est un ouvrage participatif) en ont plein leurs caboches dans des domaines comme : psychologie, économie comportementale, sociologie, philosophie, psychosociologie, psychologie clinique, psychopathologie, psychiatrie, neurosciences, neuropsychologue, neurospychiatre …

Petit jeu de phonologie : vous assemblez deux disciplines et ça en fait une supplémentaire.
Bref … tous ces contributeurs nous apportent des visions forcément complémentaires.

Dommage cependant, que certains articles soient vraiment pénibles à lire, quand d'autres sont passionnants. Mais heureusement, j'en ai beaucoup apprécié comme …
- la typologie des cons (arriéré, beauf, con universel, connerie artificielle, connerie collective, crédule, débile, imbécile, idiot, zinzin, le sot intelligent…)
- la théorie des connards racontée par un philosophe
- connerie et narcissisme, avec la connerie narcissique dans l'univers du travail, narcissisme, connerie et réseaux sociaux …
- les émotions ne rendent pas (toujours) stupides
- les métamorphoses des sottises nationalistes
- connerie et post-vérité
- et bien d'autres

Par contre, ont glissé sur mon esprit :
- le langage de la connerie (sûrement trop subtil pour moi)
- que faire contre les connards ( !!!) ce n'est pas l'ouvrage pour donner des solutions, mais j'ai découvert après cette lecture que les comprendre (dans le sens analytique, pas compassionnel ) c'est déjà EXTREMEMENT utile
- la connerie vue par les enfants
- les mots-clefs (théorie des schémas pragmatiques, raisonnement, et autres notions qui n'intéressent qu'un étudiant en 18ème année de neuropsychologie)

Grande est donc la diversité des formes de bêtise décrite dans Psychologie de la connerie. Si vous n'êtes pas trop c…, et savez compter jusqu'à 6, d'abord bravo, et puis vous observerez qu'il y a plus de chapitres à mon (humble) avis intéressants que cons (c'est la seule critique où on peut utiliser à foison ce petit mot, donc je ne m'en prive pas).

J'ai grâce à eux pu répondre aux questions suivantes qui me taraudaient (parfois) les neurones entre 2 et 4 heures du matin :
- un gentil con peut-il devenir un grand et un vieux con?
- ma collègue fait elle exprès ou pas ?
- « mon » ministre me prend-il pour une conne ?

Evidemment, j'attendais un peu plus de pages humoristiques, sarcastiques… à la Pierre Desproges (mon maître à penser ou presque), Frédéric Dard, ou Jean Yanne. Mais même si ce ne fut pas le cas, (ça veut dire peut-être que Desproges, Dard et Yanne n'étaient pas si cons que ça), j'ai appris beaucoup de choses, ai (pas mal) rigolé et construit une défense (tout personnelle, certes) face aux (plus) cons (que moi).

Et j'ai également appris (mais je m'en doutais un peu) qu'on pouvait à la fois être très intelligent(e) et très con(e).

La présentation du bullshit, des bullshitteurs, et des bullshittés s'est révélée un peu alambiquée, mais comme je ne suis pas plus c…. qu'une autre, en m'accrochant je me suis régalée même sur cette notion très psycho. Allez, je vous guide… ça a un lien avec « la connerie contemporaine », « le narcissisme, l'auto-aveuglement et la prétention ».

En fait, Jean-Claude MARMION et ses petits copains m'ont emmenée très loin, bien plus loin dans le domaine des savoirs, malgré les quelques chapitres qui ne me concernaient pas (j'ai arrêté la fac de psycho-psychiatrie-neuro-philosophie en 15ème année). J'ai grâce à eux appris plein de choses sur mes contemporains, et ceux d'avant, et j'ai pu tester ma patience de lectrice. Elle est grande, très grande.

Une remarque cependant : ce petit livre en raison de son format et de son système d'ouverture (quelle ennuyeuse couverture qui , une fois passées les 70 premières pages, se rabat sur la page qu'on est en train de lire sans qu'on ne lui ait rien demandé) se révèle quand même le plus con que j'ai jamais eu dans mes mains.

Ha … j'oubliais … la mise en page farfelue, les polices d'écriture peu lisibles et les illustrations (Sempé, Dubout … auraient été plus adéquates) d'une subtilité qui m'a totalement échappée se mutualisent pour me laisser penser que le maquettiste, l'imprimeur sont en dessous de l'intelligence qu'on peut attendre dans ce genre de situation.

Où l'on voit que fréquenter des cons (me) rend désagréable, ou con(ne) soi-même, car je n'ai pas l'habitude de critiquer les maquettistes et autres techniciens du livre. Première leçon donc : (bien) choisir ses relations.

Mais, j'avais trop à apprendre, et malgré ces faits avérés, je me suis accrochée, je ne le regrette pas.
D'ailleurs, j'ai décidé qu'il entrerait dans ma valise de secours, en cas de repli sur une île déserte. En souvenir de plein de personnes que j'ai croisées, et de mon attitude dans certaines situations dont je ne suis pas fière.

Sur le même sujet, mais en plus pragmatique, et plus du tout scientifique, je recommande la lecture d'un petit ouvrage (rouge aussi !) qui m'avait touchée il y a quelques années (et que je devrais d'ailleurs relire de temps en temps, ça me ferait du bien en certaines situations ) : F*ck les connards ! Manuel de survie quand quelqu'un vous pourrit la vie (Editions Thierry Souccar)
https://www.babelio.com/livres/Bennett-Fck-les-connards/858148

"Si les cons n'existaient pas, il ne faudrait surtout pas les inventer." (Frédéric Dard)

Lien : http://justelire.fr/psycholo..
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Malgré un titre plutôt humoristique, ce livre est tout à fait sérieux. Des psys, des philosophes sociologues et écrivains, nous livrent leur vision de la connerie humaine. Aussi surprenant que ça peut l'être on peut écrire un livre de plus de 400 pages sur ce sujet et que celui-ci soit instructif. Je conseille de lire ce livre en plusieurs fois pour le rendre plus « digeste ».
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Dirigé par Jean Frnçois Marmion, psychologue et rédacteur en chef de la revue Psy, l'ouvrage collectif Psychologie de la connerie regroupe différents scientifiques, psychologues, sociologues pyschiatres du monde entier, de Boris Cyrulnik à Edgard Morin en passant par Tobie Nahtan se propose d'étudier la connerie sous tous ses formes et sonder si celle ci est inhérente à chacun d'entre nous ou peut être évitable et évitée .

Vaste programme s'il en est, n'est ce pas?

De la théorie du complot, aux réseaux sociaux, en passant par Donald Trump, tout l'éventail de la connerie humaine est balayée ici et permet d'étudier le spectre de la connerie particulièrement large car comme le disait Albert Einstein " Il n'existe que deux choses infinies: l'univers et la bétise humaine mais pour l'univers je n'ai pas de certitude absolue."

Chercheurs, universitaires, philosophes, psychologues, écrivains, sociologues sont invités à donner leurs visions de la connerie, et si l'ensemble est d'intérêt et de qualité inégale, en fonction de la spécialité abordée et de la capacité de l'interlocuteur à vulgariser ou non- certains passages sont parfois bien difficiles à appréhender-, ce livre permet de prendre du recul sur la connerie des autres et la sienne aussi.

Les formats des écrits varient, on préfera les interviews aux articles moins digestes, on appréciera particulièrement le passage de François Jost, professeur de communication sur la bétise des réseaux sociaux, un sujet qu'on connait pas mal :o), et qui donne une vision assez édifiante de la connerie.

Une approche sérieuse intelligente, réjouissante et érudite de la bétise, tout le monde y adhère forcément, cons ou moins cons !

Et si on a tendance à dire qu'on ne parle pas aux cons car ca les instruit, on peut écrire sur les cons et s'instruire encore plus sans aucun problème !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bon, ben va falloir éviter de passer pour un con dans ma critique.
Jean-François Marmion qui n'est pas la moitié d'un con a rassemblé de nombreux articles, interviews sur la connerie. Chacun des scientifiques et pas des moindres (Boris Cyrulnik, Edgar Morin ou Tobie Nathan pour ne citer qu'eux) apporte sa pierre à l'édifice, ce qui nous permet de considérer la connerie dans son ensemble et de prendre le recul nécessaire pour l'appréhender intelligemment chez les autres comme chez soi. Et ce n'est pas une mince affaire tant elle envahit tous les secteurs de notre vie (consommation, études, médias, travail, santé, réseaux sociaux, théories du complot) ainsi que tous les âges (un passage savoureux sur les conneries de l'adolescence entre autres).
Le problème avec les cons, c'est qu'ils ne savent pas qu'ils le sont, c'est bien là leur problème mais cela devient le nôtre car le con n'est pas perturbé par sa connerie et c'est donc à nous de ramer, non pas pour le ramener à la raison, c'est peine perdue, mais pour limiter les dégâts sur l'entourage.
J'ai beaucoup appris sur les cons intelligents, en effet, propager des conneries nécessite de réelles ressources cognitives mais pas nécessairement mobilisées à bon escient.
Albert Ellis nous amène une réflexion intéressante sur l'acceptation inconditionnelle de soi, avec sa dose de connerie donc !
Pour finir et pour rigoler un peu, il a été reproché à Donald Trump de se comporter comme un enfant de 4 ans et l'auteur de souligner que c'est très désobligeant pour les enfants de 4 ans !
Et retenez cette formule, la pire bêtise, c'est de se croire intelligent et juger de la connerie des autres supposerait qu'on est soi-même dénué de toute connerie donc son usage doit inciter à l'auto-examen préalable.
J'arrête-là mes conneries, bien le bonsoir M'sieurs dames.
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Quand on m'a offert ce livre je me suis demandée s'il fallait y voir un quelconque sous-entendu... Puis je me suis dit qu'il ne fallait pas le prendre au pied de la lettre... Et finalement, qu'avec un titre pareil ça ne devait pas voler bien haut. En fait, ce livre est loin d'être une connerie; les auteurs sont extrêmement sérieux et prestigieux, et les articles/chapitres sont fouillés, argumentés et variés. Ou comment développer des variations et points de vue sur le même thème. C'était risqué mais le résultat est plutôt pas mal, consistant et réfléchi. On regrettera seulement des inégalités entre les différents chapitres, et des introductions parfois un peu semblables (définition de la connerie). Ce que l'histoire ne dit pas c'est si le cadeau qui m'avait été fait avait une vraie raison d'être : il paraît qu'on est toujours le con de quelqu'un...
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Livre plutôt réussi car il tente de couvrir la connerie au sens large, actuel et passé, scientifiquement si cela est possible.
La connerie est consubstantielle à l'humanité, voire elle est l'humanité. On n'est pas sorti.
Lisez-ça si vous le trouvez, c'est plutôt intelligent, plutôt drôle, parfois intelligent, parfois drôle, plutôt parfois.
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Le titre laisse penser qu'on va se bidonner, mais il n'en est rien. Il y a bien sûr quelques passages amusants, mais c'est un livre tout ce qu'il y a de sérieux. Et au fond, une fois le livre refermé, on ne sait toujours pas exactement ce qu'est la connerie… si ce n'est qu'elle frappe tout le monde !
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Que voilà un ouvrage passionnant et angoissant tout à la fois : passionnant car composé d'essais apportant de multiples points de vue pour éclairer cet aspect de l'esprit humain . Psychologues Economistes, philosophes, sociologues, journalistes, écrivains, neuropsychiatres, enseignants (comment pas de politique ?) rivalisent de compétence et aussi d'humour . Mais il est aussi inquiétant car il est un miroir,on s'y retrouve assez souvent et que celui qui n'a jamais fait ou dit des conneries jette aux auteurs la première pierre ! Attention , « hypocrite lecteur mon semblable ,mon frère » si tu ne t'y reconnais nulle part tu es sans doute le coeur de cible
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Cette lecture a été un régal !
A la fois drôle et intéressant, c'est le livre idéal pour apprendre et se détendre en même temps.
Le ton employé surfant parfois sur le second degré rend l'ensemble très ludique et captivant.
Chaque chapitre exploite des sujets différents et assez larges, ce qui permet de ne jamais s'ennuyer.
J'ai adoré le chapitre sur "la théorie des connards" sous la forme d'un jeu de questions / réponses avec Aaron James, professeur de philosophie.
Le passage biographique sur Steve Jobs était extrêmement bien trouvé pour étayer la thématique sur les gens très intelligents qui croient néanmoins parfois à des inepties 😉

➡️ Un livre instructif, jubilatoire, original et surtout réaliste !
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Jouissif, éclairant, intriguant... eh oui ! Si c'était nous, le con ? L'apport scientifique dévoile ce qu'est la connerie, ses formes, ses manifestations et ses origines. Ce qu'on retiendra : intelligence et connerie cohabitent parfaitement, on a tous un con qui sommeille en nous, la connerie nous permet de survivre.
Rien que pour le nombre de fois où le mot "con" est écrit, ce livre vaut le détour. Et qui sait ! Il rendra peut-être moins con.
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