Les auteurs sont passés à l'acte. En 2018, ils ont créé l'association "Lève les yeux", levier de la reconquête collective de notre attention. Les militants de l'attention librement consentie tournent dans les écoles, les bars et les restaurants. Les établissements signent une charte les engageant à promouvoir " toutes les initiatives favorisant la pratique raisonnée des smartphones". le lieu fréquenté devient un espace de déconnexion, de débats, de lectures.
Le duo, absolument pas technophobe, pointe franchement du doigt la 5 G , à la fois un déni de démocratie, un risque sanitaire et une catastrophe écologique. Des entreprises ultra-puissantes nous mènent au désastre écologique et attentionnel en courant sans relâche après le profit.
Yves Marry et
Florent Souillot appellent les citoyens à entrer en résistance à une société sans contact. Chacun a le pouvoir de réduire le temps énorme consacré aux écrans en tous genres que ce soit à la maison, au travail ou à l'école.
L'ouvrage s'attache à démonter les pièges tendus destinés à capter notre attention, véritable gisement d'or gris pour les marchands. Il relève aussi les effets nocifs d'un usage immodéré des médiateurs digitaux sur les capacités cognitives, la mémoire, la concentration. Sont également étudiées la mesure de la dépendance et la logique économique à l'oeuvre, sur la base d'une sensibilisation de terrain accomplie dans les écoles de Paris et Marseille.
Et enfin, de nombreuses pages égrènent les principes directeurs nécessaires à la reprise de notre autonomie de vision, notamment en protégeant les enfants de la surexposition aux écrans et en instaurant un droit à la protection de l'attention, celle-ci étant reconnue comme un bien commun à défendre contre la publicité, la surinformation, l'excitation permanente. Les pouvoirs publics sont priés de réguler, de nationaliser ou de mettre à l'arrêt les chasseurs d'attention sans scrupule.
Ce livre est à la fois un manifeste, une source d'information et un encouragement à faire front contre le ras-de-marée numérique des GAFAM, rarement endigué par le politique. Il ne tient qu'à nous de reprendre la politique en main et de remettre la relation humaine au centre de nos valeurs.
J'y aspire de tout mon être. Bravo aux deux chevaliers blancs. Ils poussent la réflexion et l'action un cran plus haut que le déclic et L'enfer numérique, ouvrages récents. Les trois forment un trépied utile à l'endiguement des technologies déshumanisées. Évidemment, il prêche un convaincu dès l'avènement d'internet, des réseaux sociaux et de la communication mobile.