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Les éditions Mnémos misent souvent des romans de fantasy ou de science-fiction qui font la part belle à l'imaginaire collectif français et misent sur la construction d'univers étoffés et référencés ; La Voie Verne, de Jacques Martel, ne fait pas exception.

À la recherche du Verne perdu
John Erns, arpenteur expérimenté, débarque dans le Cervent (région qui semble adossée aux Alpes françaises) où il cherche du travail. Il réussit à se faire embaucher comme majordome dans la plus grande demeure du coin, propriétaire de la châtelaine Dumont-Lieber, héritière d'un conglomérat d'architecture. Il commence à prendre part à la vie de la communauté, non seulement du domaine mais également du village alentour. Toutefois, il semble qu'il ne soit pas là par hasard, puisqu'il s'intéresse de près à la collection de livres de son hôte. En effet, nous sommes ici dans un monde où le papier a fini par tomber en désuétude, par être extrêmement contrôlé et sa simple possession est particulièrement règlementé. Or, les Dumont-Lieber possède une vaste collection de romans de Jules Verne dont le narrateur est passionné, tout comme la petit-fils de la châtelaine, Gabriel, qui s'immerge régulièrement dans le monde de Jules Verne grâce à un « cyclope », un gadget numérique qui permet de construire un monde virtuel.

Méta, méta, méta !
Clairement, cette Voie Verne est une construction de récits enchâssés où la mise en abîme est régulière. Ainsi, c'est un livre qui parle sans cesse de l'intérêt d'écrire et de lire des livres, c'est une construction d'univers qui raconte la construction et l'usage répété d'univers fantastiques centrés autour de Jules Verne, enfin c'est une littérature de l'imaginaire qui retrouve la base même de ce genre : se forger un imaginaire fourni nuit gravement à l'inaction et à l'ignorance. Dans ce fourmillement, l'auteur croise un nombre certain de références culturelles. Comme nous sommes dans un futur pas si lointain désormais, l'auteur peut s'amuser, puisque son récit se fonde dessus, à multiplier les clins d'oeil à différents univers de fiction, et notamment à celui qui semble au centre de tous les autres, celui de Jules Verne. le choix des récits enchâssés les uns dans les autres mène immanquablement à plusieurs surprises tout au long du roman, d'autant que l'auteur reprend volontairement quelques aspects du genre feuilletonnesque, repoussant exprès certaines révélations pour faire patienter (ou rager) le lecteur.

L'essence de la SF
En s'appuyant sur des procédés avant tout scientifiques, la narration de la Voie Verne plonge au coeur même de ce qui fait la science-fiction. Ainsi, l'enjeu est de découvrir en quoi nos technologies peuvent nous amener à voir plus beau, plus haut, plus loin. Au fur et à mesure du roman, le positivisme de la science s'affiche, comme dans tout bon roman de Jules Verne évidemment. Cependant, cela peut aussi avoir des mauvais côtés et là, malheureusement, l'auteur fait l'impasse sur les conséquences sociales. Il gomme l'inégalité induite par l'accès aux dites technologies, cela se voit surtout dans les sous-entendus sur les scènes avec les agents de Lamprin et celles avec la milliardaire Urgïne Eristoff-Fenshi, montrée uniquement comme une bienfaitrice de l'humanité. Bref, ce qui tient la narration est tout à fait utopique et attrayant, mais les à-côtés oubliés peuvent être un peu rageants.

La Voie Verne est donc un roman tout à fait passionnant : même si la fin peut laisser un goût amer, le voyage est captivant.

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Jules Verne dans le métavers ? Vous n'y croyez pas ? le XIX ème dans le XXI ème ? N'importe quoi. Et bien Jacques Martel l'a fait. Et de façon géniale.
On entre dans cette curieuse histoire sans savoir qui est qui et qui fait quoi ?
Un curieux majordome, grand connaisseur de Verne - et pour cause - , une chatelaine comme autrefois, un enfant autiste et geek très doué, et d'autres personnages tous aussi bien croqués les uns que les autres.
Au début, ambiance so british au château.
Puis ça se corse, on commence à comprendre, mais juste un peu, et les infos sont distillées au compte goutte.
Puis moment de flottement, puis accélération quand tout est découvert, et que le projet de cet homme, faux majordome bien sûr, prend corps.
Ah j'oubliais : nous sommes dans un monde où les livres sont bannis, et les possesseurs de livres papiers sont punis.
Il y a tout ce qu'on aime dans ce bouquin qu'on peut qualifier de SF, et Jacques Martel arrive à mélanger les genres classiques et modernes de très belle façon.
La course aux voyages extraordinaires, aux aventures, de la Terre à la Lune,
puis ici à la fin vers les planètes et exoplanètes. l'appel du grand large : le monde de Jules Verne à notre époque et la suivante.
On ne peut en dire plus.
Un roman à découvrir, en dehors des sentiers battus, qui sort vraiment de l'ordinaire.
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Édité pour la première fois chez Mnémos en 2008, Jacques Martel a signé depuis plusieurs romans, dont le dernier en date a connu un retentissement non négligeable dans la presse (chose plutôt rare dès lors qu'il s'agit de SF ou de fantasy). Difficile en effet de rester insensible au travail de l'auteur qui signe avec « La voie Verne » un texte ambitieux qu'on peine à faire rentrer dans une quelconque case tant il brasse d'influences et de thématiques. le roman met en scène un quadragénaire, un certain John Erns, qui décide de postuler en tant que major-d'homme auprès d'une riche veuve ayant élu domicile dans un magnifique château dans les Alpes. Cet homme sera notre narrateur durant toute la durée du récit, et on comprend très vite qu'il n'a pas choisi cette offre d'emploi au hasard. Car s'il semble dans un premier temps s'adapter à sa nouvelle condition et se lier d'amitié avec les différents membres de la maisonnée, notre ami cherche manifestement quelque chose de bien précis. Son but ? Ressusciter l'oeuvre de Jules Verne, victime de la combinaison fortuite et malheureuse de deux facteurs : la dématérialisation systématique de toutes les oeuvres papiers, et l'apparition d'un virus informatique qui a rongé une partie des données du « Halo » (le successeur du web). le roman est construit à la manière d'un feuilleton, reprenant en cela la forme privilégiée par les auteurs populaires du XIXe. Cela peut d'ailleurs s'avérer très frustrant tant les révélations qu'on attend avec impatience ne cessent d'être repoussées chapitre après chapitre par le narrateur (qui ne manque d'ailleurs pas de s'amuser de cette mauvaise manie et de notre désarroi). Cette construction a en tout cas le mérite de maintenir le lecteur en haleine pendant la première moitié du roman, la seconde évoluant pour sa part selon un rythme différent. Difficile de parler de l'intrigue sans gâcher la surprise, aussi me contenterais-je de vous dire que celle-ci se révèle passionnante de bout en bout et d'une grande richesse tant elle multiplie des références à la fois très actuelles et plus anciennes. L'hommage à Jules Verne est évident (le titre lui-même en témoigne) et ne manquera pas de ravir les amateurs de l'auteur de « Vingt-mille lieues sous les mers » et du « Tour du monde en 80 jours », qu'ils soient experts ou néophytes en la matière.

Ce qui frappe avant tout dans le roman de Jacques Martel, c'est son décor qui emprunte par bien des aspects au courant cyberpunk, tout en se démarquant par un ton résolument optimiste qui témoigne, là encore, de l'empreinte manifeste de Jules Verne. Si le futur plus ou moins proche mit en scène ici intrigue autant le lecteur, c'est avant tout en raison de sa plausibilité : il est fait mention de mesures prises pour limiter les impacts du changement climatique, l'évolution de la société a conduis à une nouvelle organisation du travail (on a compris qu'il n'y aurait désormais plus jamais autant de travail que de travailleurs, si bien que de nouvelles politiques ont été mises en place), sans parler des évolutions technologiques et numériques incroyables qu'a connu le monde en l'espace de quelques années seulement. Très peu de ces éléments sont évoqués en détail, le personnage se contentant le plus souvent de les mentionner de manière anecdotique, mais cela suffit pour que l'imagination du lecteur s'enflamme. On apprend par exemple au détour d'une conversation qu'il existe des nuages de pluie grise (comprenez chargés de métaux lourds), que la quasi totalité des livres ont été confisqués afin de récupérer le précieux papier, ou encore que certains des travers de nos sociétés actuelles se sont renforcés au lieu de disparaître (aggravation de la surveillance de masse, boum du tourisme qui a aboutis à la transformation de certains endroits en véritables villes-musées, destinées seulement aux visiteurs et peuplées d'habitants/acteurs). En dépit de ces aspects qui, il faut l'admettre, suscitent davantage l'angoisse que l'enthousiasme, le roman de Jacques Martel exerce néanmoins un pouvoir de séduction important. Il faut dire que, si les éléments cités sont inquiétants, d'autres sont beaucoup plus réjouissants et ouvrent de belles perspectives. C'est le cas notamment de tout ce qui touche à l'exploration spatiale (les hommes sont parvenues à implanter des colonies sur la Lune, Mars, aussi que quelques autres endroits de la galaxie), mais aussi, dans une certaine mesure, du Halo, cet espace virtuel dans lequel s'expriment les instincts les moins reluisants de l'humanité, mais qui permet également à des individus dotés d'une imagination débordante d'expérimenter une infinité de choses.

Cet élan d'optimisme dans lequel baigne le roman, il tient évidemment en grande partie à l'influence de Jules Verne à qui Jacques Martel rend ici un très bel hommage. Les références aux oeuvres et aux personnages emblématiques de l'oeuvre du maître abondent, de l'île mystérieuse au Nautilius, en passant par le capitaine Némo, Robur le Conquérant ou encore Michel Strogoff. Loin de se limiter à accumuler les clins d'oeil, l'auteur a surtout le cran de tenter de prolonger l'oeuvre de Jules Verne. Sacré pari ! Cela passe, d'abord, par une réappropriation des thématiques chères à l'auteur populaire : le goût de l'aventure et de l'exploration (spatiale, notamment) ; un émerveillement presque enfantin pour ce que les progrès scientifiques et technologiques pourraient rendre possible ; et surtout une curiosité sans bornes pour ce que nous réserve le futur et ses découvertes. Autant d'éléments qui constituent la marque de fabrique des romans de Jules Verne, et que l'auteur d'aujourd'hui réutilise pour rendre vie à l'univers et à la philosophie de celui d'hier. D'un futur peu attrayant dans lequel le format papier et la lecture sont en passe de devenir des modes de communication obsolètes, Jacques Martel ouvre ainsi des perspectives incroyables. Paradoxalement, en dépit de cette quasi absence matérielle de livres dans le roman, ces derniers sont omniprésents dans l'histoire, et on sent bien toute l'affection et l'émotion que suscite pour l'auteur l'écriture en général, et la forme romanesque en particulier (autant d'éléments auxquels ne manquera pas d'être sensible tout lecteur un tant soit peu bibliophile). Quantité d'autres thèmes sont évidemment abordés, même si certains sont traités avec un peu moins de subtilité (l'acceptation de la différence, l'autisme, la force du mythe...). D'autres, en revanche, auraient mérité d'être davantage exploités, notamment tout ce qui concerne les privilèges accordées aux plus riches (possibilité de conserver les collections d'ouvrages papiers privés ; privatisation de certains lieux emblématiques comme la promenade des Anglais…), ainsi que ce qui touche au Halo et à la dépendance qu'il peut faire naître (certains individus choisissent volontairement de s'enfermer dans des univers virtuels ultra sophistiqués afin de se voir offrir des opportunités qui leur sont désormais inaccessibles dans la réalité). le roman est en fait tellement riche qu'on aurait aimé le voir développé sur bien davantage que trois cent pages, ce qui est un bon indicateur de la qualité de son récit.

Jacques Martel signe avec « La voie Verne » un roman difficile à classer, mélange de cyberpunk et d'hommage à Jules Verne dont l'empreinte est perceptible sur la plupart des aspects du roman. le futur mis en scène par l'auteur a quelque chose de fascinant, en dépit de ses travers, et c'est cette fascination qui rend l'immersion du lecteur aussi profonde et aussi agréable. La construction du récit est également à saluer, de même que le soin apporté aux personnages, finalement peu nombreux, qui peuplent cette belle histoire. Une excellente découverte que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Pour aller du merveilleux scientifique à la science-fiction, empruntez la voie Verne.

Certains auteurs réussissent à vous poser une ambiance en quelques lignes. C'est le cas ici ou une simple discussion badine dans un troquet vous pose les protagonistes, les lieux et l'ambiance générale. On s'y sent immédiatement bien, comme dans une vieille paire de pantoufles.
Nous sommes dans un futur assez proche du notre mais où les effets du dérèglement climatique sont prégnants et ont eu un effet immédiat : protection des arbres avec pour corollaire l'interdiction d'usage du papier et le recyclage obligatoire des livres. Pendant ce temps, un virus a rongé les mémoires informatiques. Résultat, la mémoire de l'imaginaire humain disparaît.

Un univers extrêmement riche et crédible, hymne à l'imaginaire comme vecteur de progrès et de découverte, doublé d'un bel hommage à Verne. Un livre univers, ou plutôt univerne. Peu à peu, cette société futur nous est dessinée, avec ses inégalités, sa technologie omniprésente, ses médias des grands groupes. Cependant, pas de c'était mieux avant, l'auteur arrive à montrer que l'avenir doit jouer dans l'osmose entre le passé et le présent pour aller de l'avant.
N'étant pas un adepte de Jules Verne, je n'ai pas goûté à l'ensemble des références et des clins d'oeil mais cela ne m'a pas empêché de prendre grand plaisir à lire ce roman dont la connaissance du précurseur de la SF n'est pas nécessaire.

J'ai adoré, malgré quelques longueurs digressives,, je pourrais vous en dire des tonnes, mais quoi de mieux que de vous donner ces deux citations tirées du roman :

Moderne, mais avec cet esprit optimiste et positif que l'on trouve chez Jules Verne.

Pour moi, il ne s'agit pas d'une interprétation ou d'une adaptation, mais d'une vraie transposition
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Bien que ne connaissant pas très bien l'oeuvre de Jules Verne, il reste un auteur absolument fascinant par son esprit visionnaire ! Si bien qu'en voyant un roman qui s'inspirait de son travail, je me suis dit pourquoi pas.

Je l'avais pris dans mes valises, mais je ne l'ai pas ouvert pendant mes vacances. Je viens finalement de le terminer après 2 semaines de lecture qui ont parfois été poussives...

J'ai tout d'abord eu du mal à entrer dans l'univers, le vocabulaire un peu étrange. Et pourquoi appelle t-il les deux dames de compagnie les deux "anges" ? Cela est resté un mystère tout au long de ma lecture.

Après quelques pages, on commence à cerner un peu mieux ce monde hyper connecté à travers le "Halo" dans lequel certaines personnes préfèrent vivre en oubliant la réalité.

Il est difficile d'écrire sur l'histoire en elle même sans risquer de trop en dévoiler. J'ai malheureusement moins apprécié que ce que j'espérais. J'ai vraiment trouvé le roman très long, et le narrateur qui fait des aparté nous promettant de nous expliquer le pourquoi il est arrivé là, mais qui au final part sur toute autre chose, à force cela agace un peu.

Au final, l'histoire a manqué de fluidité, me noyant dans des concepts philosophico/mystico/technique qui ont alourdi ma lecture. Dommage !

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« La voie Verne » est ma 45ème découverte « Masse Critique » depuis que mes nombreuses années sur Babelio. Il faut dire que j'en ai fait de bonnes découvertes mais j'ai fait, en réalité, 2 immenses découvertes. Ce livre en fait partie. C'est une incroyable pépite offerte par l'imaginaire de Jacques Martel. Il ne s'agit pas seulement d'un excellent livre de Science Fiction, c'est également un livre sociologique, ethnologique, culturel, historique et ésotérique.

Alors rapidement de quoi ça parle ? Dans un futur proche, plus que réaliste (incroyable comme ce monde est détaillé et recherché, que ce soit d'un point de vue économique, politique, écologique et sociologique), un mystérieux majordome débarque chez le jeune Gabriel, autiste fan de Jules Verne. de là va partir un incroyable voyage culturel à travers le temps.

J'ai vraiment pris énormément de plaisir à parcourir ces 300 pages assez denses. J'ai pris mon temps car c'est également un recueil à citations. de beaux mots, de belles phrases, de belles idées. On lit mais on réfléchit, on pense, on s'égare puis on reprend la lecture. Ce n'est pas un livre qu'on achève vite fait, c'est un livre que l'on savoure !

Je ne pense pas qu'il conviendra à tous lecteurs mais il ne s'adresse pas uniquement aux fans de SF. En effet, la SF n'est qu'une petite partie de cette oeuvre. Les amoureux de livres, en général, peuvent apprécier s'ils aiment partir dans leur pensée pendant la lecture.

Les personnages sont vraiment intéressants car faisant partir intégrante de la philosophie de l'oeuvre. On aime les aimer comme on aime les détester. Je ne peux pas trop en dire mais les fans de Jules Verne seront vraiment comblés ! C'est un bel hommage !

En bref, ce fut une excellente découverte. Merci Babelio et les éditions Mnémos pour ces moments qui resteront gravés dans ma mémoire. Je pense que j'ai une vision de notre futur maintenant. le bien, le moins bien. Deux idées qui s'opposent, mais peut-être pas tant que ça. Ça va être dur de passer à autre chose maintenant mais voilà, il est refermé maintenant…
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Reçu dans le cadre de MASSE CRITIQUE grâce à BABELIO en partenariat avec l'éditeur Mnémos. Merci à eux

L'histoire est originale, partant comme toute bonne histoire de SF sur un concept improbable mais auquel on peut vouloir croire. Toutefois, pour apprécier ce roman il sera nécessaire de maitriser un peu deux choses: Jules Verne (avoir au moins connaissance de qui est cet auteur et du titre de ses principaux romans et de leurs protagonistes célèbres: Nemo, Robur..); le concept de réalité virtuelle, de jeux en ligne multi-joueurs type WOW, Second Life..., là encore pas une expertise geek mais au moins savoir un peu de quoi on parle. Sinon, suivre l'histoire sera difficile, malgré le petit index de fin de roman.

Comme c'est souvent le cas sur ce genre, peu d'action, mais un intérêt pour la société présentée (et les analogies envisageables avec la notre et son évolution), une interrogation sur la problématique du personnage et sur la solution qu'il va trouver et son succès (ou pas). Lecture agréable malgré les passages liés au monde virtuel (la voie Verne) et son développement qui pourront être plus difficile pour certains lecteurs. Mais c'est de la SF et sans être de la hard science il faut toujours s'attendre à devoir affronter un peu de technique dans ce genre d'ouvrage.

Un bon moment de lecture

Lien : http://leslivresdemavie.over..
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Je ne suis pas une lectrice de science-fiction mais je suis curieuse. La proposition de la Masse Critique et des éditions Mnémos pour ce roman « inspiré » par Jules Verne m'a donné envie de tenter de changer d'avis sur cette littérature.
Il y a deux romans en un, en fait : un récit chronologique dans un monde futuriste peu éloigné du nôtre avec une technologie développée et ses usages abusifs, où posséder du papier est presque un crime, et une partie réflexive. Ce n'est pas désagréable mais j'avoue ne pas avoir été touchée. Décidément je ne fais pas partie du public visé : j'ai trouvé l'ensemble froid, trop lisse également du point de vue du style et l'hommage à Jules Verne ne m'a pas convaincue. Cependant, il est certain que cet ouvrage devrait pouvoir trouver son public parmi les amateurs du genre dont on devine que l'auteur maîtrise les ficelles.
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John Erns , le narrateur, se fait embaucher comme majordome au château de la famille Dumont Lieber où vivent Agatha, la châtelaine, Gabriel, son petit fils et deux autres domestiques. Gabriel est autiste. Il a perdu ses parents lors d'une catastrophe et s'est réfugié depuis lors dans un monde virtuel auquel il accède grâce à des sortes de lunettes nommées cyclope et dont l'univers est spécifiquement celui des Voyages extraordinaires de Jules Verne. On comprend assez vite que John avait une idée derrière la tête en briguant cet emploi.
L'intrigue se déroule dans un monde futuriste où l'usage du papier est interdit aux particuliers. Les livres sont recyclés pour la paperasserie de l'état et remplacés par des tablettes avec accès à l'e-fond de la BnF. Or le virus informatique Big Worm a détruit une grande partie du matériel sauvegardé dont tout ce qui a trait à l'oeuvre de Jules Verne.
On se rend compte que John est à la recherche de quelque chose dans la maison, qu'il finit par trouver : Une bibliothèque secrète qui comprend tous les ouvrages de Jules Verne, dont les magnifiques reliures rouge et or de la collection Hetzel . On pressent à ce moment qu'outre John le majordome et Gabriel, l'enfant autiste, Jules Verne est le personnage central du livre.
Tout se complique lorsqu'on s'aperçoit que John Erns a d'autres personnalités, mais lesquelles et pourquoi ? Quelle importance vont avoir les personnages du capitaine Nemo, de Pearline Khan, de Stargazer dans ce récit ? Qui sont les nains ? L'ignoble Lamprin ne sera t-il pas puni pour son forfait ?
Outre le fait de retrouver avec plaisir le monde des Voyages extraordinaires de Jules Verne, on est interpellé par certains sujets un peu hermétiques comme la métemppsychose, l'égrégore, la puissance du mythe. Et puis surtout l'autisme à travers Gabriel : « C'est off limit, ôm ! Ce gosse n'est pas humain, Il y a trop de monde… Trop de variantes… ».
En bref, il est clair que l'auteur a mis beaucoup de lui-même dans ce roman et cherche à faire passer des messages. La mise en place de l'intrigue est un peu longue, un peu complexe, certes, mais quand ça part, c'est exponentiel : La Voie Verne va plus loin que Jules Verne, oh ! beaucoup plus loin, vers « Une putain de fucking légende cosmique ! ».
CB
Chronique publiée dans Gandahar 16 Christine Renard en février 2019
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Dans La Voie Verne, Jacques Martel dépeint un futur aux accents cyberpunk nuancés par un certain optimisme et un discours sur la différence. Il rend également hommage à Jules Verne, en confrontant la légende de l'auteur à une époque qui a besoin de sa manière de traiter le progrès.
Chronique complète détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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