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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Décidément, G. R. R. Martin a la cote chez ActuSF ! Après « Dragon de glace », « Skin trade » ou encore « le Volcryn », la maison d'édition nous propose de découvrir une autre facette de l'auteur de la série à succès « le Trône de fer ». On pourrait s'étonner de ne voir figurer au sommaire de ce recueil que deux textes de « fantasy », mais ce serait oublier l'aisance remarquable de l'auteur a justement passer d'un genre à un autre. Science-fiction, fantastique, horreur…, G. R. R. Martin est un touche à tout, et il nous le prouve une fois encore avec ces sept nouvelles. La première (et la seule appartenant au domaine de la science-fiction) est a mon sens la moins passionnante. le lecteur y découvre une planète très dépouillée sur laquelle se rendent les âmes assez audacieuses pour prendre part au jeu terrible qui s'y déroule. La récompense ? La possibilité de changer de corps. Un texte non dénué d'intérêt, notamment en ce qui concerne la composition de cette galaxie et des êtres qui la peuplent, mais dans lequel l'auteur se montre souvent trop sibyllin ce qui peut entraîner une certaine confusion chez le lecteur. le second texte, « Une Nuit au Chalet du Lac », est pour sa part plus réussi et ne manquera pas de ravir les amateurs de Jack Vace. La nouvelle a d'ailleurs déjà été publiée en France dans l'anthologie en hommage au maître de la SF (« Chansons de la Terre mourante – Première partie »).

Avec la suite du recueil, on bascule dans le fantastique, et c'est à mon sens là que Martin donne véritablement toute la pleine mesure de son talent. C'était déjà le cas avec d'autres nouvelles ou novellas telles que « Portraits de famille » ou encore« Skin trade », ça l'est également ici avec notamment « Les hommes aux aiguilles ». Un texte glaçant dans lequel l'auteur revient sur une légende urbaine américaine selon laquelle des « hommes aux aiguilles » se promenaient la nuit dans les quartiers pauvres pour enlever n'importe qui et revendre les corps aux étudiants en médecine afin qu'ils s'exercent à l'art de sa dissection. On retrouve le même type d'ambiance angoissante avec « Cette bonne vieille Mélodie », nouvelle à la chute remarquablement bien amenée et dans laquelle un jeune avocat voit revenir dans sa vie l'une de ses amies de fac à l'esprit plus que dérangée. Difficile également de ne pas partager l'oppression du protagoniste du « Régime du singe », un homme obèse tiraillé entre son amour pour la nourriture et son désir de maigrir. Un désir qui va le pousser à entreprendre un régime miracle dont il va vite regretter d'avoir entendu parler. On termine sur une petite touche d'humour avec « On ferme ! » un texte plutôt court dans lequel les personnages s'interrogent sur la logique de fonctionnement d'une amulette capable de métamorphoser son porteur en animal. La réponse vous surprendra…

Avec ces sept nouvelles, G. R. R. Martin nous démontre encore une fois qu'il dispose d'un égal talent pour les longues sagas de fantasy aussi bien que pour les textes plus courts, plus intimistes. L'auteur n'a pas son pareil pour, d'une situation qui pourrait au premier abord paraître tout à fait loufoque, parvenir à créer un climat d'angoisse et faire un naître un malaise croissant chez le lecteur. Si les nouvelles de ce recueil ne figurent pas parmi les plus réussies de l'auteur, on passe malgré tout un bon moment de lecture pour lequel je remercie les éditions ActuSF.
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Voici minirésumés et critiques, take by take. La plupart des nouvelles datent du début des années 80, sauf deux. Elles seront notées dans leur résumé respectif.

Fleur de verre : Nouvelle de SF sur le changement de corps. Bien que l'atmosphère et les personnages soient bien définis, je n'ai pas vraiment apprécié. Tout s'étire en longueur jusqu'à l'événement du changement de corps. On s'attend à du grandiose pour l'attente infligée et on se retrouve devant une fin étrange, style le Vieil homme et la mer, sans trop comprendre pourquoi on côtoie Hemingway de la sorte. Lien robotique vs chair philosopho-spirituel. Les deux protagonistes sont contents et tous les deux sont ignorants de leur sort. Je n'endosse pas.

Une nuit au chalet du lac : de loin ma nouvelle préférée du recueil. Un nécromant se doit d'arrêter à un chalet lors de sa traversée pour rejoindre les murs blancs. Nous sommes à la fin du monde. le soleil s'éteint. La magie décline. La nouvelle débute sur des chapeaux de roue avec un lexique de monstres complexe et inconnu : Twk, déodantes, leucomorphes etc. Les néologismes fusent et un lecteur non averti rebrousserait chemin dans une incompréhension fâcheuse. Une fois passés trois paragraphes, la table est mise et on se retrouve devant une version fantasy des Huit Enragés. Personne n'est qui on croit. Un gros imbu de lui-même au visage de crapaud, une jeune fille beaucoup trop innocente, une prostituée bizarre qui berce son verre de vin, un Prince fabuleux de (hum) quelque chose, une famille de poilu qui raffole de la tourte aux cartilages, un aubergiste louche dont la spécialité est les anguilles siffleuses sans en avoir au menu et, tel que décrit plus haut, un nécromant portant sur ses épaules son Manteau de Sombre Menace. Qui en sortira debout malgré l'eau qui monte et le soleil qui faiblit? Magistral! du bonbon de fantasy ne se prenant pas trop au sérieux. À noter aussi que cette nouvelle a été écrite en 2009.

Cette bonne vieille Mélodie : Une amie de longue date refait surface dans la vie d'un avocat, ramenant avec elle ses problèmes et ses débordements. Bien que tout soit mis en place de façon correcte, le tout ne lève pas. On voit venir la chute de loin et les efforts mis pour la dissimuler ne font que nous agacer.

Le régime du singe : Un homme obèse décide d'essayer un nouveau régime proposé par une de ses connaissances. L'idée est brillante, le personnage attachant et les références culinaires pas trop abondantes. Une bonne chute à la fin (clin d'oeil).

Les hommes aux aiguilles : Un homme noir disparaît et Mama Gombo informe ses voisins qu'il doit s'agir des hommes aux aiguilles. Je n'ai rien aimé de cette nouvelle. La fin est placardée en immense et fluo et la façon de s'y rendre est tout simplement grotesque. C'est possiblement voulu, mais je n'ai pas embarqué dans le semi-sérieux annoncé. Moche.

Y'a que les gosses qui ont peur du noir : Nouvelle écrite alors qu'il avait dix-neuf ans. le ton pompeux et l'intensité de style superhéros sont bien, mais moches. C'est tirant à la longue. On ne sait pas assez de rien, c'est abracadabrant. En fait, c'est très BD de superhéros, ce sur quoi c'est calqué. La traduction du slang anglais en français est trop argot pour un non-résident de la France. Je n'ai pas aimé.

On ferme ! : On annonce la fin du monde et l'action se situe dans un bar. Déjà, ça donne le ton. L'angle d'approche de la nouvelle est parfait, les personnages bien définis avec juste assez de détails sans être abondants. La montée jusqu'à la chute m'a donné un petit coup d'adrénaline et lorsqu'on comprend la façon dont ça fonctionne, les noms de (pas de spoilers) nous arrivent en tête par saccades. Mais qu'est-ce que ça peut bien être?

Interview : C'est dommage que la plupart des questions concernent d'autres livres publiés chez ActuSF, mais pas vraiment celui que nous avons entre les mains. Pour ma part, j'en avais lu trois sur les quatre, alors je captais bien. Sinon, une question ou deux sont intéressantes pour le lecteur de ce recueil.

Somme toute un bon recueil. J'ai apprécié davantage Au fil du temps. J'ai remarqué que la traduction plutôt « Françoise » (sans offense) avait ses quelques scories et coquilles et manquait parfois de rigueur. Mais bon, je savais à quoi m'attendre, ayant goûté à du Martin bien avant et par la même maison d'édition. J'ai plutôt eux l'impression, pour certaines des nouvelles choisies, qu'on épuisait un peu le filon du cool et du nouveau. La quantité sur la qualité. Avec une nouvelle de SF seulement pour ce recueil, j'ai bien peur que oui.
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Cet enième recueil de Martin, paru chez Actu SF en 2014 (puis réédité par les mêmes en 2017) commence avec « Fleur de verre » une nouvelle de science-fiction confuse à laquelle je n'ai absolument pas accroché. Elle m'est tombée des mains au point d'avoir enchainé directement sur la suite.
Tiré de l'anthologie CHANSONS DE LA TERRE MOURANTE en hommage à Jack Vance, « une nuit au chalet du lac » nous emmène donc dans une auberge mal fréquentée mais célèbre pour son plat d'anguilles siffleuses (hélas celles-ci ont disparus depuis longtemps). Un bon récit de Fantasy étrange, décalé et humoristique, un hommage certes appliqué mais très plaisant dans lequel on entre assez facilement en dépit des particularités de cet univers pré-apocalypse.
« Les hommes aux aiguilles », jadis publié dans Fiction, bénéficie d'un nouveau tour de piste et reprend à son compte la célèbre légende urbaine des apprentis médecins droguant des déshérités pour alimenter un trafic d'organes. le récit, très proche de ce que proposait jadis des BD horrifiques comme TALES FROM THE CRYPT, fonctionne agréablement en dépit d'une conclusion attendue.
On poursuit avec « cette bonne vieille Mélodie » dans lequel un homme ayant réussi voir réapparaitre dans sa vie une ancienne copine de fac complètement paumée et détraquée dont il ne parvient plus à se débarrasser. Une belle réussite de fantastique horrifique bien mené.
Avec son ambiance à la Stephen King (il a d'ailleurs écrit plusieurs textes sur le sujet), « le régime du singe » constitue une autre nouvelle fort efficace sur le thème d'un obèse prêt à tout pour perdre du poids.
On termine le recueil avec le très court « On ferme », parodie déjantée des histoires apocalyptiques, un texte mineur mais amusant.
L'antédiluvien « Y a que les gosses qui ont peur du noir » complète le sommaire, écrite par un Martin adolescent dans un style proche des comics. Objectivement ça n'a pas grand intérêt excepté pour le fan qui mesurera le parcours accompli par l'auteur.
Le recueil se termine par une courte interview de Martin, un petit bonus dispensable mais pas désagréable à l'image des spots promo accompagnant les dvd.
A noter que « Fleur de verre », « cette bonne vieille Mélodie », « le régime du singe » et l'antédiluvien « Y a que les gosses qui ont peur du noir » figurent également au sommaire de l'indispensable R.R.RÉTROSPECTIVE.
En bref, un recueil assez inégal que l'on conseillera surtout pour « Les hommes aux aiguilles », les fans de Martin ayant sans doute déjà les autres textes les plus intéressants dans R.R.RÉTROSPECTIVE ou CHANSONS DE LA TERRE MOURANTE.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Game of Thrones est une saga que j'adore. J'ai mais alors VRAIMENT hâte que GRR se sente assez inspiré pour nous pondre la suite. Et en attendant bah, faut bien trouver des moyens de patienter !

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J'étais, et suis toujours, très curieuse de découvrir ce que l'auteur pouvait nous proposer en dehors de l'univers de GOT. On m'a vanté Wild Cards mais même si il s'agit d'une série d'anthologies, je n'étais pas prête à me lancer dans un univers comportant autant d'éléments tout de suite. Or il se trouve qu'une passion de GRR m'arrange bien : les nouvelles.

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Ce format est ce qui a révélé sa vocation d'écrivain. Il a d'ailleurs commencé à être reconnu pour ses nouvelles de SF. Il en a écrit des centaines, de toutes sortes. de l'horreur, du fantastique, de la SF, du contemporain, du genre non identifié... Sur la musique, le deuil, la nourriture, les échecs, les loups garous, l'espace, l'amitié, les chevaliers ...

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Fleur de Verre est un melting pot en regroupant 7. C'était donc un choix de mise en jambe.

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Bah mes jambes les gars, j'ai bien failli les perdre !

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Je ne saurais vous dire ce que j'ai réellement pensé de tout ça. Mis à part que ça confirme que le bonhomme est CARRÉMENT PERCHÉ. Je ne peux pas dire que j'ai passé un agréable moment de lecture au sens littéral du terme parce que franchement, j'ai été désorientée et je n'ai parfois pas tout compris (et qu'accessoirement, je ne suis pas aussi tordue, sisi) (mais je suis un peu maso, donc j'apprécie quand même). Mais l'effet WTF est complètement réussi. Les univers sont marquants, ils ne choquent pas juste pour l'exercice. J'ai aussi aimé le cynisme qui s'en dégage, systématiquement. On ne comprend pas toujours, mais c'est toujours bien dark. Ne vous attendez à aucun happy end. Ne le lisez pas si vous êtes en dépression. Et un conseil, si vous vous lancer quand même là dedans, commencez par la 2e, voire la 3e nouvelle. Les deux premières sont plus compliquées à appréhender, donc à lire.

Sinon le Régime du singe m'a en particulier laissé des images assez déstabilisantes en tête. Les Hommes aux aiguilles et On ferme ! m'ont plutôt fait rire (jaune). Bref la lecture m'a marquée et ça au moins, c'est réussi !
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