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EAN : 9782290101193
154 pages
Editions 84 (24/09/2014)
3.47/5   151 notes
Résumé :
Il fût un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaitre, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils aur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 151 notes
La novella cela a toujours été un format bâtard : sans surprise on se retrouve avec une nouvelle trop longue et un roman trop court, mais pire encore une histoire divisée en 2 parties tellement différentes dans la forme que j'ai eu l'impression que 2 auteurs différents étaient derrière elles… Je soupçonne même Martin d'avoir recyclé un script refusé pour la télévision tellement on sent le storyboarding dans le découpage des paragraphes est les coupures pub dans les twists et les cliffhangers. Peut-être que les fantaisix vont s'extasier sur l'originalité du mélange des genres, mais les vrais amateurs du genre savent qu'on fait cela depuis des lustres (cf. Edgar Poe 1809-1849 !). Reste l'habillage hard boiled assez plaisant, mais qui fait village de Potemkine.

La 1ère partie est dense, confuse avec une écriture proche du hard boiled. On se retrouve dans une ville décrépie du Rust Belt anéantie par les réformes reaganienne (avec des piques sur les ravages du capitalisme, et les ciseaux qui met permet de se débarrasser des cartes de crédit distribuées par les dealers financiers). On suit en parallèle les investigations de l'agent de recouvrement Willie Flambeau, qui a toute les clés de l'intrigue, et de la détective privée Randi Wade, qui doit les découvrir.

Évidemment on retrouve tous les archétypes du roman noir : le magnat louche et sa parentèle qui ont fait main basse sur la ville, les politiciens complices, les flics complices, les journalistes complices, les nombreuses victimes du système… Évidemment les affreux crimes du présent renvoient aux affreux crimes du passé… On se prend rapidement au jeu une fois qu'on a identifié les personnages et les ressorts de l'intrigue, ce qui n'était initialement pas si facile que cela au départ tellement on enchaîné les scènes sans rien expliquer du tout

Force est de reconnaître que G. R. R. Martin n'a jamais été un grand styliste : ce n'est pas moi qui le dit, c'est les critiques et les lecteurs anglo-saxons. Mais il est ultra efficace pour camper un personnage, un cadre ou une ambiance en quelques pages : là réside sa très grande force d'où son intérêt pour les nouvelles et l'intérêt de ses nouvelles ! Il suffit de comparer la prose de ce "Skin Trade" à la traduction du "TdF" par Patrick Marcel pour s'en apercevoir…


Avec la 2e partie les phrases et les paragraphes s'allongent et la prose se pose alors même que l'histoire s'accélère et que l'action se densifie : on entre dans le page turner et c'est tant mieux. Les personnages remettent en place les pièces de l'intrigue, mais on ne peut pas le faire en même temps qu'eux tellement ladite intrigue était initialement mal fagotée, à l'image du concept de Chasseur qui offre un dénouement plutôt frustrant (bonjour les incohérences scénaristiques si on se donne la peine de prendre un peu de recul pour réfléchir aux fausses pistes).

Et pour l'anecdote, je me demande si G. R. R. Martin n'a pas inventé le « paranormal porno » ? Franchement ce petit gros quadra qui transforme une adolescente vierge paraplégique en lycanthrope pour niquer comme des bêtes sous forme de bêtes (ah on m'informe dans l'oreillette que Philip José Farmer avait déjà fait mieux/pire auparavant)… sans commentaire ! Une novella agréable et vite lue, idéale pour se remettre le pied à l'étrier littéraire, mais aucunement mémorable car finalement assez inaboutie (sans même parler de la concurrence). Cela aurait pu (du ?) être un bon roman et cela aurait donné un bon épisode d'"Au-Delà du Réel", de "Supernatural" ou de "Grimm" sinon un très bon film mais le World Fantasy Award a été généreux cette année là pour le récompenser d'un titre prestigieux :
- pour un connaisseur de polar, peu d'originalité : c'est sympa sans plus
- pour un connaisseur de fantastique, peu d'originalité : c'est sympa sans plus
- le mélange des genres est efficace, mais on a déjà vu mieux ailleurs
- et ceux qui le qualifient de précurseur de la fantasy urbaine connaissent bien mal l'histoire du genre… Mais comme pour eux les genres n'existent pas, cette inculture est assez logique.


PS1 :
La préface d'Emmanuel Chastellière est un peu bizarre… On sent le gars qui connaît son sujet et possède de la vista mais quel est l'intérêt de comparer G. R. R Martin à J. R. R. Tolkien et J. K Rowlings ?
- la pique sur l'"Eragon" de Paolini, était-ce nécessaire ?
- la pique sur les fans du "TdF" agacés par 19 années d'atermoiements, était-ce nécessaire ?
- parlez des liens entre Martin et la télévision, cela fait tâche quand on ne mentionne pas que l'adaptation de sa novella "Sand Kings" a lancé le reboot de l'excellente série "Au-Delà du Réel"
- la grande affirmation sur la fantasy urbaine qui aurait remplacé la fantasy dite classique, WTF !
- mesurer le succès d'une série à l'aune de la rapidité de la vente de ses droits d'adaptation, WTF !

PS2:
Le dossier sur G. R. R. Martin en fin de livre, c'était un succédané de page wikipédia avec des notes de bas de pages qui ressemblaient parfois à des placements commerciaux (franchement le renvoie à un numéro de Bifrost à paraître, c'est carrément dérouler le tapis rouge aux potos)

PS3 :
Le livre objet est réussi et la couverture d'Andrew Brase est très chouette, mais au final j'aurai bien vu les novellas de G. R. R. Martin regroupées dans un recueil chez Lunes d'Encre (Gilles Dumay n'aimait pas, donc c'est finalement Pygmalion qui l'a fait ultérieurement). Et oui, 15€ pour une novella aérée en poche, c'est chérot !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Depuis le tout début de sa carrière, les nouvelles ont toujours tenu une place particulière dans les écrits de G. R. R. Martin, et pourtant je n'avais encore jamais sauté le pas, à l'exception de deux courts textes se déroulant dans l'univers du Trône de fer et consacrés aux aventures du chevalier Dunk et de son écuyer. L'erreur est désormais réparée grâce à cette lecture de « Skin trade », novella dans laquelle l'auteur a choisi de s'attaquer à une autre figure légendaire après celle du vampire dans l'excellent « Riverdream », celle du loup-garou. Après une très bonne préface signée Emmanuel Chastellière (les fans du site internet Elbakin apprécieront), nous voilà donc embarqué aux côtés de deux protagonistes, Willie Flambeaux, agent de recouvrement solitaire et un peu bourru, et son amie Randi Wade, détective privée traumatisée par la mort de son père quelques années plus tôt, qui vont conjuguer leurs efforts pour tenter de comprendre l'origine des terribles meurtres dont sont victimes certains habitants.

Guère étonnant que « Skin trade » ait remporté en 1989 le World Fantasy Award de la meilleure novella, puisque l'on y retrouve tout ce qui fait la qualité des ouvrages de G. R. R. Martin : le décor est immédiatement immersif, quand bien même il semble au premier abord des plus banals et n'est que peu détaillé ; l'intrigue est parfaitement maîtrisée et bourrée de rebondissements inattendus qui tiennent le lecteur en halène tout au long du récit ; et surtout, nous avons à faire à des personnages travaillés avec soin et bénéficiant, de fait, d'une personnalité fouillée et attachante. Difficile de résister à la tentation de tout lire d'une traite tant l'histoire se fait captivante à mesure que les interrogations s'accumulent et que le suspens se fait de plus en plus insoutenable. A cette novella, les éditions Actu SF on ajouté un dossier très complet consacré à G. R. R. Martin et constitué, entre-autre, d'une biographie, d'un dossier dédié au Trône de fer, d'une bibliographie, d'un récapitulatif des prix gagnés par l'auteur...

Encore un très bel ouvrage à mettre sur le compte de G. R. R. Martin, décidément aussi à l'aide en science-fiction qu'en fantasy ou en horreur. A noter que « Skin trade » a vu en 2010 ses droits d'adaptation acquis par une maison de production en vue d'une adaptation sur grand ou petit écran... Voilà qui promet !
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Ce livre est exceptionnel dans son genre, le genre "raté".
Non seulement, on s'ennuie du début à la fin, mais en plus, les personnages sont caricaturaux et ridicules et surtout, le suspense est totalement absent de cette enquête car dès le tout premier chapitre, on comprend de quoi il retourne.
On se dit qu'il doit y avoir une subtilité, qu'un revirement de situation va se produire…mais non !
Je connais l'existence de la série emblématique de cet auteur « le trône de fer » mais je ne l'ai pas lu, je n'ai donc pas de possibilité de comparaison, mais ce roman est d'une banalité affligeante et je sais que je vais l'oublier dans les jours à venir.

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Dur début de journée pour Willie Flambeaux, recouvreur fiscal de son état et quinquagénaire un peu miteux… Il vient de découvrir en première page du journal le nom de son amie Joanie : le corps de la jeune femme a été découvert à l'aube dans un parc, sauvagement mutilé. Une nouvelle très désagréable, d'autant plus désagréable que Willie avait rendez-vous avec elle la veille et qu'il ne souhaite pas que la police s'intéresse de trop prêt à sa personne et surtout pas à ses propres habitudes nocturnes – à savoir : se couvrir de poil, gambader à quatre pattes dans les forêts et boulotter des écureuils par-ci par-là (en l'aura compris, Willie a des petits problèmes de pilosité lupine…)

Pas question d'aller voir les flics, donc, mais pas question non plus de laisser le meurtre de Joanie impuni, d'autant plus que l'appartenance au genre humain du meurtrier semble largement sujette à caution. Il fait donc appel à sa meilleure amie, Randi Wade, une jeune détective privée que ronge, depuis des années, la mort de son père, massacré lui aussi dans d'étranges circonstances. Ni l'un, ni l'autre ne se doutent des noirs secrets passés et présents que leur enquête fera ressurgir : mensonges, corruption, meurtres, mutilations… Alors, l'aventure vous tente ?

Qu'elle vous tente ou non, que vous soyez amateur de loup-garou ou pas, ce serait pitié que de passer outre ce passionnant petit roman – 170 pages à peine, ça se dévore en trois bouchées ! – mêlant avec efficacité thriller et fantastique. S'il peut difficilement être considéré comme une oeuvre majeure de Georges Martin, on y retrouve avec délice toutes les qualités qui font le bonheur des fans de l'auteur depuis des années : une intrigue solidement menée et sans temps morts (il faut avouer que le format court aide), une ambiance sombre et glaçante tout droit sortie d'un roman noir à la Ellroy, un talent certain pour prendre le lecteur par surprise, tout cela saupoudré de petits touches d'humour cassant. Je dois m'avouer particulièrement impressionnée par l'habilité avec laquelle l'auteur campe ses personnages, parvenant à leur donner très vite profondeur et consistance, et suscitant ainsi l'attachement et la sympathie quasi-immédiats du lecteur. Il manie également avec beaucoup de maîtrise l'art de l'ellipse en respectant la sacro-sainte règle de tout bon auteur de roman à suspens : ne jamais révéler directement ce que l'on peut suggérer. Deux qualités qui ne sont pas données à tous les nouvellistes, loin s'en faut.

Horreur, policier, fantastique, historique, science-fiction… Quels que soient les genres, Georges Martin ne m'a jamais déçue et, à chaque nouveau roman, mon estime et mon affection lui sont un peu plus acquises. Chapeau bas, encore et toujours.
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J'ai horreur des effigies commerciales qui dénaturent la couverture. En bas de la très belle illustration, l'éditeur s'est senti obligé d'inclure un bordereau : “Par l'auteur du Trône de Fer”. Que ce soit des accroches comme celles-ci ou bien des commentaires d'écrivains célèbres (on en trouve à la pelle notamment signée Stephen King), ces attrapes couillons me donnent envie de passer mon chemin. Pourtant, ce qui m'a poussé à acheter ce livre – d'occasion, j'suis pas un attrape couillon –, c'est son thème : la Lycanthropie.

En résumé, il s'agit bien d'un pétard mouillé. Passer les premières pages alléchantes, l'histoire se résume à une enquête d'un duo de privés. Si les dialogues sont plutôt délectables, le récit est plat. le style est familier avec quelques vulgarités.
Cent cinquante pages, c'est ce que représente ce récit. Dans ce court volume, je déplore des passages lourds et sans intérêts. George Raymond Richard Martin (ça en fait des prénoms) sauve son bouquin grâce à une documentation sur la lycanthropie.

Un récit presque sans saveur, qui est heureusement très court. Vite lu et vite oublié. Ce texte me fait penser à une ébauche pas du tout travaillée. Seulement intéressant, si on veut passer un bon moment avec les interactions entre les différents personnages.
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critiques presse (3)
SciFiUniverse
17 mars 2020
En moins de deux cents pages, George R. R. Martin crée une atmosphère de polar dense, un univers à la facette occulte effrayante, rempli de personnages divers aux objectifs définis. Il use des clichés du polar dit hard-boiled avec finesse et humour et crée une ambiance fantasy urbaine moderne grâce à son style effilé.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Elbakin.net
29 mars 2012
Sans un mot de trop, flirtant souvent avec l’horreur […], Skin Trade s’affirme comme un texte, si ce n’est majeur, du moins savamment troussé, doté d’une ambiance sombre et d’un final glaçant, mais pas totalement dépourvu d’un soupçon d’espoir […].
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
SciFiUniverse
06 mars 2012

En bref, cette novella écrite en 1989 procure quelques heures très sympathiques de suspense où l'horreur et l'épouvante ne sont pas très loin.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
-Mais combien êtes-vous ? demanda Randi incrédule.
-J'en sais foutre rien, répondit-il. Qu'est ce que tu crois, qu'on se rassemble entre loups-garous pour faire une réunion de la loge à chaque pleine lune? En ce qui concerne les sangs purs, merde, y'en a pas beaucoup, la meute s'est un peu éclaircie, ces dernières générations. Mais il y a énormément de corniauds comme moi, métis, quarterons... Les vieilles familles avaient leur lot de bâtards. Certains parviennent à se transformer, d'autres non. J'ai entendu parlé de quelque-uns qui se sont métamorphosés un jour et n'ont jamais réussi à revenir en arrière. Et tous ceux là ne viennent que des vieilles lignées.
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« Tu as vu les films. Tu te fais mordre par un loup-garou ; enfin en supposant qu’il reste assez de toi pour que tu deviennes autre chose qu’un cadavre. » Elle acquiesça et il continua. « Eh, bien cette partie est vraie, ou partiellement vraie : ça n’arrive plus aussi souvent qu’autrefois. De nos jours, si un type se fait mordre, il fonce voir un docteur, fait nettoyer et désinfecter la plaie avec des antiseptiques, met à jour ses vaccins contre la rage et le tétanos, prend un peu de pénicilline et tout un tas d’autres trucs, et il ne lui arrive rien. Les miracles de la médecine moderne. »
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Nous avons bâti cette cité en partant de rien. Le sang et le fer ont formé les fondations de cette cité : le sang et le fer l'ont nourrie, ainsi que ces habitants Les vieilles familles connaissaient le pouvoir, et elles savaient comment faire la grandeur de cette ville. Nous sommes tombés bien bas. Nous devons nous souvenir de nos origines. Le fer noir et le sang rouge.
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Les yeux dans le miroir étaient bleu clair. Parfois, quand le dégel du printemps était terminé et que la rivière avait retrouvé sa place dans son lit, on pouvait trouver des mares stagnantes le long du rivage, des eaux mortes séparées du courant, des zones à l'air fétides, immobiles et froides; on se demandait alors si elles étaient profondes, et s'il y avait quelque chose qui vivait là, dans cette obscurité. C'était le genre d'yeux qu'il avait; profondément enfoncés dans un visage sombre aux joues creuses, encadré par des cheveux bruns qui tombaient, longs et raides, sur ses épaules.
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« Tu chasses toujours ? lui demanda-t-elle.
— Plus depuis des années, dit Urquhart. Pas le temps. Ton père me taquinait tout le temps avec ça autrefois. Il disait que si jamais je tuais quelqu’un durant le service, je voudrais faire empailler sa tête pour le suspendre. Puis un jour, c’est arrivé, et la blague ne nous a plus fait rire. »
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