Première incursion dans l'univers de
Masterton.
En fait, non: j'avais lu
La nuit des salamandres quand j'étais ado mais il n'avait laissé aucune trace dans mon esprit, pfuit, parti en fumée (facile). Et aujourd'hui, je reste perplexe à la lecture de vos critiques toutes plus élogieuses les unes que les autres: j'ai dû, de nouveau, passer à côté…
Sur le début, cette succession de carbonisations humaines grand-guignolesques m'a bien gonflée.
Et puis Lloyd et Kathleen, quelle naïveté ! Poursuivis par des gens qui veulent faire de vous des géniteurs de la race supérieure et qui peuvent vous y contraindre et, à défaut, vous incinérer d'une pichenette, vous iriez vous réfugier dans des endroits sus de tous ? Sans même mettre vos proches à l'abri ? Non. Moi non plus. Et pourtant je ne suis pas toujours très fute-fute. Disons qu'il fallait bien faire rebondir l'intrigue…
Le positif, c'est que, passé mon agacement, mon intérêt pour l'histoire a été crescendo jusqu'à l'apothéose finale : la scène de l'opéra, c'était très fort et ça m'a scotchée! Ainsi que les personnages secondaires, et en particulier Tony Express (la manière dont lui et John Dull-knife plantent les flics dans le désert est jubilatoire, tout comme le sort que
Masterton leur réserve en général: on en viendrait presque à les plaindre ces pauvres poulets-grillés (facile aussi).
Enfin, je suis d'accord pour reconnaître à l'auteur de l'originalité, une grande et fertile imagination, une savante exploitation des mythes et des symboles. Dans le prochain roman que je lirai de lui, et je n'y manquerai pas, je serais peut-être plus sensible à son humour, et même y trouverais-je, moi aussi, un second degré ?
Sans rancune, j'espère…