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Le passant mélancolique
  
  
  
  
Le passant mélancolique devine les lieux où la fiction du siècle se réalise, où le vide se cristallise. Les longues voitures sont à quai. Elles n’attendent rien. Assis, immobile, le chauffeur. Il est huit heures, il est minuit. La désertion rassurante de la nuit, l’agitation statistiquement immobile de l’heure médiane : tout est paysage. Dans le palais, l’homme important rencontre des hommes importants. En s’asseyant ils entourent une table et font le monde. Leurs paroles s’effacent sans laisser de buée ; elles modulent et raffinent les souffrances de l’agonie. Les fleuves coulent. Le chauffeur ne s’est pas donné au temps. Il est face à lui dans l’oubli de lui-même. Il fait quelques pas, pur ornement. Il s’assoit à nouveau et sur un cahier il entrelace des mots, sans issue. Cases blanches, cases noires. Il s’immisce dans ce bref labyrinthe et entrant en lui-même, il s’échappe.
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La nuit ouvre au théâtre
  
  
  
  
La nuit ouvre au théâtre. Les chocs de l’ombre et de la lumière sont abrupts. La scène est immense et nous y sommes entrés, au bord de la route. Les immeubles qui la bordent ont leur histoire mais elle n’importe pas, ce ne sont que des pièces du décor, comme nous spectateurs, silhouettes à peine disséminées grâce auxquelles la légende pourra se lever, beaucoup plus tard. Les machines sont immenses, elles prennent possession de l’espace par la nuit. Les machines sont absurdes. La raison se combat par l’action insignifiante. La route est rabotée, débitée en pépites, projetée dans une benne. En lieu et place des encens et des graisses animales du sacrifice, le goudron. Les seuls hommes dans la lumière, colorés de surcroît, sont réduits à des images. La pièce s’interrompt ici même dans la célébration. Absence, vide, nuit, travail, nommez cela comme vous le souhaitez, mais en silence, je vous prie.
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Exercices d’illumination 2
  
  
  
  
À quatre heures, dans la cuisine, la table est nette. Sa couleur d’automne resplendit dans l’été. Sur cette vaste feuille sous mes coudes, une coupe de fruits, le pot à sel, un verre d’eau où des feuilles de basilic prennent racine, la pile de livres et de carnets au repos. Je suis seul dans l’heure vaste. Au-delà de la fenêtre ouverte, d’autres fenêtres entourées de murs couleur sable. Le regard est prestement arrêté. Tout est familier. Rien ne bouge que le vent, invisible. L’étrangeté danse. Je pourrais découvrir le secret du monde, ou le mien. La nuit sera déjà venue et avant elle, je serai entré dans la pièce, et sans m’asseoir, de quelques mots brefs, je me serai jeté vers le monde. C’est l’heure du flamenco. La lumière est méprisée. Tout se passe dans un cercle. Les larmes rient. Les sentiments sont piétinés. Tout reviendra à l’identique: il n’y a pas lieu de sourire ou de rêver.
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Une mer brumeuse
  
  
  
  
Une mer brumeuse. La plage, la mer, le ciel forment un continu. Le regard glisse de l’un à l’autre sans rupture, revient et finalement atteint l’indistinct. Une fois perdu le centre, le point de mire, la totalité est appréhendée. Des modalités se mettent en place, se répondent, s’effacent : le toucher du velours, l’oscillation du rivage, la pulsation de l’écume ; et sans perdre l’unité, le singulier : les détails des vagues ourlées de sable, la découpe minutieuse d’un arbre surimposée à la vapeur, la dimension d’un homme cheminant et regardant à son tour, et comme cadre, à l’intérieur de ce qui est sans limite, des pierres plus grosses que le gravier, immobiles, qui, quelques années plus tard, ramènent à la présence indivise.
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Une rue calme
  
  
  
  
Une rue calme, échappée au temps. Près de l’agitation du siècle. On y revient par hasard, avec étonnement. Les trophées sont serrés, accolés, face à face, enchevêtrés. Le marchand est presque invisible sans chercher à se cacher. C’est un monde d’ors, de bois peints, de cadres, d’enveloppes, de liserés, et de surfaces étales, sans couleur, qui ripostent du tac au tac, et l’on s’enfonce, étourdi par les reflets, les montres que l’on croit entendre, on passe, on admire, jusqu’à rencontrer le monstre jusqu’en face de soi.
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