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3,8

sur 3600 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
je m'étais ennuyée à la lecture du livre qui a valu le Goncourt à son auteur; pas cette fois. C'est la quarantaine pour les personnages principaux; Hélène a bien réussi: elle a quitté son milieu, a fait de bonnes études, s'est bien mariée, a une belle situation, une belle maison et deux filles. le mari, Philippe, est souvent absent à cause de son métier et Hélène s'ennuie.
Christophe est du même coin et ne l'a jamais quitté. Il vit avec son père qui donne des signes d'Alzheimer et Gabriel, son gamin; la mère, Charlie, est partie.
L'histoire alterne le passé et le présent.
Christophe était hockeyeur et pourrait bien y revenir car le club bat de l'aile. On lui propose aussi de devenir adjoint au maire. Pour le moment, c'est en tant que père qu'il a un souci: le petit est harcelé à l'école.
Lison, stagiaire, pousse Hélène à rechercher une aventure via les réseaux dédiés; elle finit par convenir d'un rendez-vous, qui s'avère une catastrophe .
Adolescente, Hélène avait une amie: Charlotte. Face à qui la jeune fille ressent leur différence de classe,même si la rencontre entre parents se passe bien. Les jeunes filles passent des vacances avec les parents de Charlotte et Hélène s'inquiète de ne pas connaître les codes
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Avec ce livre, je découvre Nicolas Mathieu, je le classe maintenant dans mes auteurs à suivre, j'aime son style, il a le sens du récit, il se fait le témoin de cette période contemporaine, à cheval sur deux siècles , de vies ordinaires en apparence mais qu'il arrive à rendre passionnantes, peut-être parce que nous nous y retrouvons un peu.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, reflet de notre époque et de l'évolution de deux personnages, au total fort attachants. Nicolas Mathieu, dont j'avais déjà lu "Leurs enfants après eux", est un remarquable conteur, nous faisant rentrer dans la psychologie de ses personnages, sans jugement, avec beaucoup de tact, de finesse et de sensibilité. Il parvient aussi à situer le cadre dans lequel se déroule l'action et, là aussi, le ton est juste relevant d'une connaissance vécue, riche de sa propre expérience. Ayant lu les lignes qui le concernent dans Wikipedia, ma lecture a été éclairée de son positionnement social et politique, ce qui m'a rendu un peu plus complice de son regard sur les êtres et le contexte de ces régions françaises.
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La lecture de ce roman fut une expérience éprouvante. Non pas parce que le livre est mauvais mais en raison des vagues de nostalgie qui m'ont traversé durant la lecture. J'ai le même âge que les protagonistes et, bien qu'étant très satisfait de la vie, j'ai adoré cette parenthèse enchantée entre deux êtres. On sent d'emblée que cette histoire érotico-sentimentale est vouée à l'échec mais je me suis délecté de ce bain d'adolescence
J'ai également apprécié la critique sous-jacente du néo-libéralisme ainsi que le style, qui conjugue savamment la langue soutenu et le parler populaire grâce à l'emploi du style indirect libre. Tout à la fois, roman social, roman d'initiation et roman d'amour, ce texte est très réussi. Un seul bémol est à signaler. Certaines scènes sont trop longues. Pour le reste, un livre que je recommande chaudement.
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Il n'y a pas grand-chose à dire, Nicolas Mathieu est un romancier majeur de notre temps ; à vrai dire je crois même qu'il est aux années 2010-2020 ce que Houellebecq a pu être aux années 1990-2000. Cadré lui aussi en Lorraine, ce roman ne constitue pas une suite mais un pendant cohérent à Leurs enfants après eux et probablement Aux animaux la guerre, du même auteur. A mon sens, cependant, Connemara est plus réussi, plus équilibré, témoigne d'une capacité d'observation plus maîtrisée de la société dans ses diverses composantes - tout au moins disons des classes moyennes, car pour le coup les très riches et les très pauvres sont absents du livre, mais on y trouvera tout le reste de l'éventail social. S'il y a quelques longueurs, d'autres passages sont des pépites qui je crois resteront comme un témoignage de notre temps - je pense notamment au quotidien des VRP, plus encore à celui des consultants en organisation, et surtout à la superbe scène de mariage qui clôt le livre, et, par le génial intermédiaire de Sardou, lui donne son titre. Seul défaut significatif (mais pas majeur) du roman pour moi : une alternance un peu artificielle des points de vue, et de nombreux flash-backs qui semblent permettre de "délayer la soupe", bien qu'ils constituent une partie de la fresque sociale que nous lègue Nicolas Mathieu.
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Je viens juste de finir Connemara de Nicolas Mathieu. Comme d'habitude je ne vais pas faire un long développement du genre présentation de l'auteur etc. D'autres l'ont fait et merci à elles et eux. Comme toujours, ce livre de cet auteur m'a conquise même si j'avoue qu'il n'atteint pas le niveau de certains classiques. C'est pourquoi je donne une note de 4. Cependant j'ai vraiment l'impression d'avoir vécu une belle aventure entre années 90 bien décrites et aujourd'hui mais avant Covid. Comment faire renaître ou non les amours d'antan ? Je suis assez sensitive ce qui m'a rendue particulièrement sensible à ce bouquin. J'ai aimé aux animaux la guerre aussi. Je lirai son Goncourt leurs enfants avant eux. Bonne nuit sucrée ou salée selon vos goûts
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Et l'Irlande, la guerre, la cornemuse, les monstres, les lacs, les rivières… ces mots et sons sortants du fond du fond d'un village.

C'est la réelle rencontre à quarante ans, d'Hélène et Christophe… ces retrouvailles comme mille sauvetages.

Ils ont grandi à Cornécourt, une petite ville dans l'Est de la France. Elle semble avoir réussi à atteindre les buts qu'elle s'était fixée.

Lui, semble à la traîne, sans ambition, perdu dans une existence sans projet, qui part en vrille.

A l'adolescence, Hélène est une excellente élève, quand Christophe devient une petite idole dans leur petite ville. Elle commence à développer une forte attirance pour lui, lorsqu'elle lit le journal intime de sa meilleure amie Charlotte, qui se tape Christophe en cachette et dans lequel elle décrit des scènes très explicites… Christophe Marchal, son hockey et ”son aura spéciale de mystère et de cul.” Elle s'imagine vite à la place de son amie et est troublée lorsqu'elle le croise.

Le temps a avancé, qu'en est-il au milieu du guet ? La vie, ses épreuves, ses joies, ses déceptions, ses longueurs, ses erreurs, ce qu'ils pensent avoir gagné et ce qu'ils gâchent si bien.

Christophe reste à Cornécourt : "aller ailleurs, pourquoi faire ? C'est partout pareil."

Hélène est partie depuis longtemps, gavée de ses ruelles, de sa lumière, de ses gens, de la mentalité… un mot en tête : RÉUSSIR !

“Pour la première fois, ils échangèrent des mots de métal, de ces mots chauffés à blanc qu'on se souffle à l'oreille dans les lieux clos, la nuit, dans le noir, loin des polices et du progrès, des injures qui valent tous les compliments, des paroles honteuses qui engendrent des liens spéciaux et des complicités hostiles au monde entier.”

Un roman sociétal, qui prend le temps, qui se fige sur des instants banales, pouvant même paraître insipides et lassant pour le lecteur et cependant charnières, avec des personnages qui ne font pas tellement rêver et c'est voulu je pense.

Cette impression d'être rentré chez des inconnus qui cristallisent la plupart des hommes, d'avoir ouvert le carton poussiéreux contenant les photos d'enfance jaunies, de s'arrêter sur certaines. Des photos qui vous parlent, des photos qui vous touchent, car elles condensent aussi nos vies à nous, lecteurs, comme cette chanson de Sardou quand elle retentit au fin fond d'une nuit d'un village éméché, invitée à un énième mariage.

Un moment de lecture langoureux, cette plume que j'apprécie : sincère et simple.

Il a pris son temps, il le fallait pour apprécier ce livre qui déroule la vie de ces deux quarantenaires, arrivés là, un moment encore où l'on se retrouve face à soi-même. 

Vous l'avez-lu ? Quel effet vous-a-t-il fait à vous ?

EXTRAIT :

"Enfin la voix de Sardou, et ces paroles qui faisaient semblant de parler d'ailleurs, mais ici, chacun savait à quoi s'en tenir. Parce que la terre, les lacs, les rivières, ça n'était que des images, du folklore. Cette chanson n'avait rien à voir avec l'Irlande. Elle parlait d'autre chose, d'une épopée moyenne, la leur, et qui ne s'était pas produite dans la lande ou ce genre de conneries, mais là, dans les campagnes et les pavillons, a petits pas, dans la peine des jours invariables, à l'usine puis au bureau, désormais dans les entrepôts et les chaînes logistiques, les hôpitaux et à torcher le cul des vieux, cette vie avec ses équilibres désespérants, des lundis à n'en plus finir et quelquefois la plage, baisser la tête et une augmentation quand ça voulait, quarante ans de boulot et plus, pour finir à biner son minuscule bout de jardin, regarder un cerisier en fleur au printemps, se savoir chez soi, et puis la grande qui passait le dimanche en Mégane, le siège bébé à l'arrière, un enfant qui rassure tout le monde: finalement, ça valait le coup. Tout ça, on le savait d'instinct, aux premières notes, parce qu'on l'avait entendue mille fois cette chanson, au transistor, dans sa voiture, à la télé, grandiloquente et manifeste, qui vous prenait aux tripes et rendait fier.

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Je mets au défi n'importe qui de ne pas avoir immédiatement pensé à la chanson de Sardou en croisant pour la première fois le titre de ce roman en librairie. Chanson de Sardou, d'ailleurs, qui nous accompagne tout au long de ce livre, et qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. En tout cas pour moi
Qui n'a jamais chanté, approximativement ou pas d'ailleurs, ce titre à un mariage ou à la fin d'une soirée bien arrosée. Les gens en communion, se tenant pas les épaules ou par la taille, chantant d'une même voix, ou presque, alors qu'en réalité chacun se retrouve seul avec ses pensées, rêvant secrètement à un avenir meilleur, se promettant que demain tout changerait.
Et bien, c'est l'essence-même de ce roman.

Hélène et Christophe, à l'aube de la quarantaine, viennent tous deux de la même ville de l'Est de la France. La province dans la province, bien loin de la jet set parisienne. Si Hélène a réussi à s'extraire de son milieu, comme on dit, Christophe, quant à lui, n'a jamais quitté son patelin, restant auréolé d'un moment de gloire passé, lorsqu'il jouait dans l'équipe de hockey sur glace locale. Pourtant, il n'en tire pas d'amertume, persuadé qu'un avenir meilleur s'offre encore à lui, que le vent peut tourner. Au contraire d'Hélène qui, elle, pense déjà avoir vécu ses plus belles années.

On connaît tous, ou presque, une personne étant restée à quai. L'ancienne reine du lycée qui ne se voit pas vieillir et qui, aux yeux de beaucoup, est devenue pathétique au fil des années. L'ancien super beau gosse du collège qui n'a finalement pas fait grand chose de ses dix doigts.
Je ne dirais pas que ce roman reflète cet état d'esprit, il raconte simplement la destinée de deux personnes qui se sont croisées, qui se croisent à nouveau dans d'autres circonstances, qui se croiseront peut-être encore. Deux êtres qui cheminent sur une faille en train de s'ouvrir.

Alors, franchement, il ne se passe pas grand chose dans ce roman, qui fait la part belle aussi aux souvenirs. Il y a même des passages qui m'ont ennuyée, notamment ceux se déroulant dans l'univers professionnel d'Hélène. Et pourtant je reste sur un souvenir de lecture plutôt positif. J'aime ce genre de roman où l'auteur distille simplement une atmosphère, et dans le genre, Nicolas Mathieu y arrive très bien.

En bref, un roman que j'ai pris plaisir à lire, un auteur que je suis heureuse d'avoir découvert. Cela tombe bien, il me reste Leurs enfants, après eux dans ma PAL.
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Epinal, entre 1980 et 2017. Une femme : Hélène ; un homme : Christophe.

Les chapitres alternent entre l'enfance et l'adolescence des deux personnages et leur vie d'adulte, leur travail, leur famille.

J'ai aimé commencer chaque chapitre en me demandant de quel personnage il serait question et à quelle époque.

Les adolescents des années 80 m'ont rappelé des souvenirs….

J'ai aimé retrouver la plume de l'auteur qui, dans un même paragraphe alterne vocabulaire châtié et commun.

J'ai aimé son humour : “Et puis l'on songe aux sacrifices des ancêtres ; s'il a fallu des morts pour obtenir le droit de vote, on imagine les hécatombes pour arracher cinq semaines de congés payés.”

J'ai apprécié le regard que pose l'auteur sur notre société : “Inventer une région, il fallait quand même être gonflé, et ne rien comprendre de ce qui se tramait dans la vie des gens, leurs colères alanguies, les rognes sourdes qui couvaient dans les villes….”

J'ai souri chaque fois qu'un personnage s'habillait en bleu et gris, comme un uniforme qui aurait remplacé les bleus de travail.

J'ai été triste pour le père de Christophe qui perd peu à peu la tête ; son frère Julien parti de la maison sur un coup de tête et qui n'y reviendra plus.

Les scènes de sexe sont étrangement assez torrides, ce qui n'était pas indispensable mais pourquoi pas.

Une lecture qui m'a toutefois laissé un goût de désolation, comme un espoir déçu. La vie dans ce qu'elle a de plus banal.

L'image que je retiendrai :

Celle des cuisses énormes de Christophe, ancien patineur plutôt doué.
Lien : https://alexmotamots.fr/conn..
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Il est souvent dit qu'un bon raconteur d'histoires doit être un bon géographe. Nicolas Mathieu est un grand raconteur d'histoires. Il fixe ses personnages sur leur territoire, leur faisant portés alors une partie de l'histoire des lieux et des paysages. En suivant Hélène et Christophe, on traverse la région Grand-Est, on voit ses décors qui ont poussé Hélène à fuir et qui ont rassuré, par l'habitude, le quotidien de Christophe. Leur histoire se situe dans ce pays qui est remué par une élection présidentielle, celle de 2017. Les enjeux politiques sont loin d'eux car ils sont embourbés dans leur réalité, dans le rapport de force avec les autres. A 40 ans, Hélène et Christophe semblent à un point d'étape. Ils ont la possibilité de changer des choses, d'espérer sortir la tête de l'eau. le roman dont la fin tient toutes ses promesses est animé par des urgences de vivre, de tenter et de se relever.

En alternant les anecdotes du passé, les espérances de l'adolescence et les difficultés, les conflits du présent, Nicolas Mathieu pointe toutes les situations d'incompréhension auxquelles les êtres doivent faire face. Elle et lui décident de retrouver le présent en tentant une histoire. le rapprochement des corps, le contact avec la chaleur de l'autre seraient peut-être une solution. On navigue alors entre les prémices d'une relation amoureuse et la nostalgie du temps passé. La déception survient. La réalité parfois ravit mais souvent déçoit, bouscule l'enthousiasme qui a nourri l'imaginaire. Hélène et Christophe sont des personnages captivants par l'énergie qu'ils mettent à vivre, à tenter, à remettre leur quotidien sur l'établi.
Autour d'eux, évolue une galerie de personnages, d'autres générations, qui prouvent le grand talent de l'auteur à observer et saisir les caractéristiques psychologiques et sentimentales. Qu'il s'agisse du père de Christophe ou de la jeune collègue d'Hélène, Nicolas Mathieu soigne les portraits, apportant émotions, fantaisie et engagement dans son texte. Lire Connemara, c'est plonger au milieu d'une petite foule dont les passés, même décevants, sont plus réconfortants qu'une réalité privée de lendemains qui chantent.
Lien : https://piao.fr/2022/06/conn..
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