Désolé si ma notation peut sembler un peu sévère mais je ne suis pas un habitué des mangas - à part ceux de l'illustre
Jirô Taniguchi. Je n'ai pas une grosse expérience du genre et manque donc de sérieuses références. J'ai quand même tenté d'évaluer l'oeuvre de façon détachée, avec du recul et en prenant compte de plusieurs paramètres.
C'est une très bonne surprise !
Le titre et la couverture sont accrocheurs, même pour un novice. Si je suis entré dans l'histoire comme un chat à qui on ouvre la porte alors qu'il fait froid et qu'il pleut dehors (vous voyez un peu l'image…), j'ai été très vite entrainé et conquis par cette histoire à laquelle j'ai trouvé finalement beaucoup d'intérêt.
Il s'agit (je le découvre) d'un shōnen, c'est-à-dire d'un genre de manga qui décrit la quête initiatique d'un ou de plusieurs personnages et concerne des valeurs telles que l'amitié, le goût de l'effort, l'esprit de groupe, le dépassement de soi...
KAIJU N°8 démarre donc sur les chapeaux de roues ; Kafka Hibino, la trentaine, célibataire, sympa mais dans le genre looser, souhaitait quand il était gosse intégrer le groupe très fermé des Forces de Défense afin de combattre les sinistres kaijūs.
Avant que je ne perde les non-initiés, les kaijūs sont d'étranges créatures, grandes - voir colossales - et hostiles la plupart du temps. En bref, ce sont des monstres assez peu subtils et fort dangereux (rappelez-vous certains épisodes de San Ku Kaï).
Mais là, j'ai sans doute perdu les plus jeunes... Gottferdom !
Notre plaisant Kafka a donc raté plusieurs fois de suite - et pas que d'un peu - l'examen d'entrée permettant d'incorporer les troupes d'élite ; dépité, il a rejoint les équipes de « démembreurs-fossoyeurs » chargées de nettoyer les rues des encombrants cadavres de kaijūs une fois ceux-ci éliminés par les Forts-en-thème.
Nettoyeur est un boulot très utile, certes, mais beaucoup moins prestigieux. Un peu si on était le mécanicien de Tanguy et Laverdure…
Lors d'une mission particulièrement pénible, un virus ou une chose en profite pour pénétrer son organisme et le contaminer. Il devient alors… : “Kaijū n° 8” se métamorphosant en une entité surpuissante moitié humaine et moitié kaijū.
Certes beaucoup moins beau, il reste fidèle en amitié et tendre comme un nounours au chocolat sans pour autant perdre de vue son objectif premier : devenir membre des Forces Défense.
Ceci n'est pas sans rappeler l'histoire de Bruce Banner (l'incroyable Hulk) qui n'est rien d'autre que l'adaptation moderne de Dr Jekyll & Mr Hyde avec en prime une once du mythe de Frankenstein. Là-dessus se greffent de nombreux thèmes ; sortir de l'adolescence, oser parler à la fille qu'on aime, faire preuve de courage, devenir soi-même…
Mais tout ceci pose un bon gros problème : « Comment échapper à la vindicte populaire quand on est gros, laid et qu'on a l'air méchant ? »
La solution est : Se cacher… ou bien affronter l'ennemi !
Et si possible en sauvant la belle.